Reaching For Sarah's Soul

olala un reste de Mac : ) J'aime le coup qu'elle a donné, même si la situation en elle_même est bien triste surtout pour Harm

12e partie

21 février
02 : 21 GMT
Appartement de Mac
Georgetown, DC.

Silence.

Depuis qu’ils avaient quitté Leavenworth, ils n’avaient pas parlé à part quelques mots inévitables. Le trajet vers l’aéroport, leur vol de retour à DC., le trajet à son appartement dans sa voiture – des heures interminables d’extrême tension et souffrant silencieusement de chaque côté. Du moins Harm en suspectait autant. Il savait très bien ce qu'il ressentait, ce qu'il en jugeait de par la façon dont les mâchoires de Mac étaient serrées ainsi que la manière dont elle essayait d'éviter de lui faire face à chaque fois qu'elle le pouvait, soulignait la même souffrance qu'il avait. La raison était probablement un peu différente

Il avait juré qu’il garderait ses sentiments enfouis profondément en lui, même au prix de lui donner l’impression de ne pas être capable d’ouvrir son cœur. Cela avait été le rôle qu’il avait joué depuis des années de toute façon. Alors cela avait été facile d’en reprendre l’habitude. Le fait de savoir qu’il avait une fois traversé cette ligne et qu’il avait été capable de lui dire ce qu’il ressentait, lui avait fait garder son vœu. Cela et l’espoir qu’il serait capable de le refaire quand le temps viendrait – et qu’il en serait récompensé par son amour comme il l’avait eu alors.

L’entretien d’aujourd’hui avait tout changé. A part d’être blessé parce qu’il avait permis à ses sentiments de refaire surface, son cœur avait même plus mal parce que Mac avait pensé qu’il était un lâche, agissant seulement sous pression et disant à une personne sans valeur ce qu’elle aurait dû entendre de lui, toute seule. Il savait qu’elle avait des sentiments pour lui qui dépassaient les limites du scénario ‘d’amitié’ qu’il lui avait présenté. Leur brève proche rencontre en Arizona lui avait dit qu’elle avait très envie de lui, pour lui dire qu’il ressentait plus que l’amitié pour elle aussi. Et aujourd’hui, il savait qu’il avait sérieusement blessé sa guérison, pas seulement pour avoir expliquer à quelqu’un d’autre qu’il avait aimé la personne qu’elle avait été une fois, mais même plus encore par le choix de ses mots dans la façon qui l’avait éclairé qu’elle ne pourrait plus attendre de lui d’être aimé par lui. Tant qu’elle n’aurait pas retrouvé la mémoire.

Mais ce n’était pas vrai du tout – et c’était là qu'était son problème croissant reposait. Il l’avait aimé. Il la voulait toujours dans sa vie aussi fortement qu’il l’avait voulue après la tragédie. Son envie et son désir pour elle à devenir sienne – émotionnellement aussi bien que physiquement – étaient peu à peu mais fermement en train de le dévorer intérieurement. Mille fois par jour, il avait à faire à un effort de volonté pour s’abstenir de la sortir de son cœur et céder à ce qu’il savait qu’elle espérait le plus. En sachant que tous les deux ne voulaient rien de plus que de s’avouer leur lien et sachant pourtant que ce serait fatal de le faire… Harm ne savait pas combien de temps il aurait la force de continuer.

La seule conviction qu’il avait pour son mieux, la sauver de la douleur d’un probable échec, était ce qui le retenait de chanceler. Il aimait toujours beaucoup trop ‘Mac’ pour voir en elle ‘Sarah’. Et sous ce fardeau, Sarah était sûre de craquée. Elle ne pouvait pas le savoir, mais elle était mieux s’il la laissait seule.

Quand il avait toujours vu Diane en Mac, le danger pour lui avait diminué d’un faible moment alors que le temps passait. En étant avec Mac, il avait bientôt appris que Diane avait été une personne tout à fait différente. Plus il avait appris à connaître sa partenaire, plus son amour de l’académie passait en arrière-plan. A un certain point, c’était devenu aussi naturel que tout de reconnaître la différence entre la femme qui avait été une fois dans son cœur et celle qui avait doucement trouvé son chemin dedans.

Maintenant, pourtant, la situation était renversée. Tandis que Harm était assis sur le canapé dans le salon de Mac, attendant qu’elle fasse le café qu’elle avait offert une fois de retour du Kansas, Harm avait conscience que beaucoup de l’appartement était devenu de nouveau ‘elle’. Ce n’était pas l’endroit propre et assez impersonnel non plus quand il l’avait ramené à son retour de Californie. Avec les dernières semaines, Mac avait de nouveau fait sa maison. L’endroit respirait sa personnalité. Et il remarqua que c’était comme s’il savait que cela devait être. Aussi, plus longtemps il était près de ‘Sarah’, plus elle devenait ‘Mac’ de nouveau car à ses yeux, qu'il le veuille ou non.

Il vit que les mains de Mac tremblaient quand elle déposa les tasses sur la table devant lui. Quelques gouttes tombèrent sur la table vernie mais maintenant elle ne semblait pas avoir le courage de les essuyer. Au lieu de cela, elle se réfugia seulement à l’autre bout du canapé, et, en serrant sa tasse entre ses mains, elle souffla sur le liquide brun, fixant l’ondulation que sa respiration causait à la surface.

Prenant sa propre tasse, Harm l’observa par-dessus. Mac n’avait pas même pas semblé honteuse de montrer que la situation l’intimidait. Il admettait que c'était un côté de Sarah qu'il aimait - il n'avait plus à se battre contre l'éternel mur si fermé qu'elle bâtissait si souvent. Mais, il avait changé dans ce respect. Avant le Nouvel An, cela avait été tellement souvent lui qui s’était abrité derrière un masque. Maintenant, il sentait qu’il voulait parler de ce qui s’était passé aujourd’hui. Sérieusement. Alors, quand elle l’avait invité à venir boire un café, ayant apparemment des pensées similaires, il avait accepté immédiatement avec plaisir. En gardant ses distances, il ne serait pas le seul à avoir l'impression de fuir. Cette amitié était trop importante pour manquer de chance de la sauver.

Quand le silence devint lourd à supporter, il soupira, décidant que c’était à lui d’ouvrir la conversation. Après tout, c’était lui – forcé ou non – qui avait clairement fait un pas aujourd’hui qui ne pouvait pas être défait. « Je suis désolé de comment les choses se sont déroulées aujourd’hui. » Dit-il d’un voix basse.

Mac prit une gorgée de café et l’avala avec une difficulté considérable. Ne le regardant toujours pas, elle demanda. « Vous êtes désolé que j’ai entendu comment vous vous sentiez au sujet de mon alter ego ? »

Il ne put s’empêcher de grimacer légèrement. Secouant doucement la tête, il déposa de nouveau sa tasse et serra inconsciemment ses bras autour de lui dans un geste d’auto protection. « Non, je suis désolé pour la façon dont vous l’avez entendu. J’aurais dû vous le dire directement. Mais je n’avais aucune idée… »

« Qu'il allait vous poussez dans vos retranchements? » Demanda-t-elle, incapable de masquer complètement la blessure dans sa voix. « Pensez-vous que si vous me l’auriez dit si vous pouviez avoir été sûr que le sujet ne vous aurait pas forcé à le faire ? »

« Je ne sais pas. » Murmura-t-il, résigné. ‘Honnêtement Rabb.’ Se souvint-il alors. « Non, en réalité, je sais. » Il continua aussi bas, la faisant lever les yeux sur lui, sa surprise évidente. « Je sais que je ne l’aurai pas fait. » Admit-il, peiné. « Parce que je m’étais juré de ne pas le faire. »

Le soudain flash de douleur dans ses yeux le poignarda en plein cœur. « Vous deviez l’avoir aimée plus que tout. » Déclara-t-elle dans une voix basse et étouffée.

Il hocha la tête, prenant une respiration peu assurée. « Ouais. » Avoua-t-il finalement en regardant au loin.

Après ce qui semblait être un bas et étouffé sanglot, il lui fallut un moment avant de formuler sa question suivante. Ou pour rassembler son courage – Harm ne savait lequel s’était. Finalement, pourtant, elle reprit la parole. « Mac savait-elle ce que vous ressentiez ? »

« Depuis un long moment je suppose. » Répondit-il avec confiance, en se forçant à rencontrer de nouveau son regard et trouvant une seule larme ruisselant sur sa joue droite, qu’il n’osa pas essuyer immédiatement.

« Mais vous ne lui avez jamais dit ? »

Harm se sentait comme s’il était au bord d’une falaise. S'il faisait un pas en avant il briserait le voeu qu'il s'était fait de sauvegarder ses espoirs de bonheur et s'il reculait, il la laissait en déduire par son silence qu'il voulait l'exclure de sa vie. Secouant légèrement la tête d’un air de défi, Harm ignora les millions de pensées tournant dans sa tête et décida d’avoir pour une fois confiance en ses tripes. Il avança dans le vide.

« Ouais, je l’ai fait. » Confirma-t-il, cherchant la main de Sarah comme elle déposait aussi sa tasse sur la table. Encerclant ses doigts avec les siens, il prit conscience qu’ils étaient gelés bien qu’elle les avait au chaud tout le temps où elle buvait. Ses yeux s’élargirent tandis qu’elle semblait lire en lui ce qui avait alors suivi son aveu.

Des minutes entières passèrent. Aucun des deux ne savait dans quelle direction ils pouvaient descendre la montagne qu’ils avaient grimpée ensemble, en sécurité.

« Alors pourquoi avez-vous tenu à vous occupez de moi ? » Questionna-t-elle, sa voix à peine audible. « Si les choses ont tellement changé pour vous, vous devez me détester pour ne pas être elle… »

« Mais je ne le fis pas. » Admit-il d’une voix chevrotante, essayant désespérément de s’arrêter mais en même temps en sachant que c’était une cause perdue. La profonde pression en lui avait trouvé une fissure dans son armure et était prête à la faire s’effondrer pour de bon. « Je ne le fais pas, Sarah. » Répéta-t-il, en mettant en coupe sa main gauche sur son visage et en essuyant avec son pouce la larme qui ruisselait.

La peur monta en lui quand il vit la plus légère lueur d’espoir se glisser dans ses yeux. « Alors arrêtez de reculer. » Plaida-t-elle timidement. « Je ne peux pas être celle que j’ai une fois été, mais je peux vous assurer que vous ne me trouverez pas moins dévouer à vous qu’elle pouvait l’avoir été. » Elle déglutit péniblement, fermant brièvement les yeux et ensuite le regarda de nouveau dans une ferme détermination. « Ecoutez, Harm… Vous avez besoin de savoir que… Au cours des dernières semaines, j’en suis venue à vous aimer beaucoup. »
« Mac… Sarah…Non… » Protesta-t-il, sachant qu’il ne le pensait pas.

La vulnérabilité qui se lisait dans ses yeux frisait l'inhumain. « Suis-je vraiment différente ? » Murmura-t-elle, en sortant les mots faiblement. « Ne pensez-vous pas que vous pourriez avec le temps apprendre à m’aimer ? Serait-ce tellement dur d’imaginer que je puisse toujours être capable de vous donner ce que vous espérez ? Je demande seulement une chance, Harm. Peut-être que vous ne m’aimez pas maintenant mais… »

A ces mots, sa dernière ligne de défense tomba. « Attendez. » Dit-il d’une voix étranglée, baissant les yeux un moment pour regrouper et prendre sa main pour lui faire voir qu’il avait besoin d’être écouter jusqu’au bout maintenant. Quand il se sentit assez calme pour parler de manière cohérente, il prit doucement son visage dans ses deux mains, mettant tout son cœur dans son regard, priant pour qu’il soit en train de faire la bonne chose.

« Je vous aime, Sarah. » Admit-il d’une voix rauque. « Comme vous l’avez dit : plus que tout. Mais c’est la raison pour laquelle j’ai besoin de vous laisser seule. Je ne suis pas sûr qu’en mélangeant mes désirs et la vraie affection ici. Autant j’aimerai me convaincre moi-même que ce n’est ni ‘Mac’ ni ‘Sarah’ que je veux dans ma vie mais juste vous – je suis presque certain que je gâcherai finalement ça parce que je ne peux pas m’arrêter de penser à ce qui aurait pu être ou comparer les deux à vous. »

La rage s’élevait en lui parce qu’il ne pouvait même pas expliquer ou se trouvait le problème. « L’enfer, je sais que vous êtes toujours elle… Qu’elle est autant vous qu’elle puisse l’être… ou… merde… »

Le juron fut étouffé par un profond sanglot qu’il essaya en vain de supprimer. Il serra ses yeux fermés et renifla avant de lui faire de nouveau face. « De toute façon. » Se força-t-il à continuer. « Le résultat est qu’aussi longtemps que vous ne vous souvenez pas de notre histoire, ou de qui j’étais pour vous, ou de qui vous êtes… Je vous causerai seulement plus de peine que je ne l’ai déjà fait. C’est pourquoi je ne peux pas faire ça. Pour votre bien – parce que je vous ai blessée encore et encore à contre cœur dans le passé, et je vous aime trop pour risquer de vous briser pour de vrai. »

Elle déglutit péniblement et ne semblait rien faire non plus pour empêcher les larmes de tomber, mais dans ses yeux, une profonde compréhension devenait doucement perceptible. Et bien que la vieille cicatrice dans son cœur avait saigné comme jamais auparavant, le faisant respirer difficilement, il se sentit tout à coup immensément reconnaissant.

Elle avait essayé un triste et ruisselant demi-sourire. « M’embrasseriez-vous pour me dire au revoir ? » Mendia-t-elle faiblement.

Sachant que ses cordes vocales étaient incapables de fonctionner, il hocha la tête et pour une dernière fois amena ses lèvres sur les siennes.

Le souvenir de ce long moment d’adieu, la plus profonde sincérité de leurs sentiments combinés avec l’incroyable tendresse de leur toucher, allait être ce qu'ils allaient retenir tous deux tandis qu'ils iraient se coucher peu de temps après, séparées par la distance physique et par les décisions rationnelles alors qu'ils se sentaient unis dans la peine et dans l'affection.

« Où allons-nous ? » Demanda-t-il simplement, son apparence pas vraiment calme.

« Arizona. » Sa réponse était un peu trop brusque pour sonner autant sans peur qu’elle était déterminée.

Immédiatement, le souvenir de leur dernier voyage refit surface et il essaya de toute sa volonté de ne pas grimacer. « D’accord. Que sommes-nous supposés faire là-bas ? »

« Je veux aller à Red Rock Mesa. Où j’ai été touchée. »

« Mais nous sommes déjà allés là-bas. » résonna-t-il doucement, contre sa propre volonté. « Qu’attendez-vous de trouver cette fois, que vous n’aviez pas quand nous y sommes allés? »

Elle soupira, ne détournant jamais son regard. « Je ne sais pas. Mais je dois essayer. Quelque chose… » Il pouvait voir qu’elle cherchait les bons mots. « Quelque chose qui me dit que je dois retourner là-bas. »

‘Je suis sûr que la solution doit se trouver quelque part dans cette histoire…’ Tout à coup Harm entendit les paroles du Docteur Smith dans sa tête. C’est à ce moment-là qu’il sut qu’il ne pouvait pas l’empêcher d’y aller. Il était toujours hésitant que ça ferait plus de bien que de mal de faire face à l’épreuve de front encore une fois, mais si Mac avait eu une sorte de vision ou quoi que cela voulait s’appeler – après son crash en mai, il était le seul à ne pas être d’accord et à vouloir réessayer.

Il posa prudemment ses mains sur ses épaules. « Si vous pensez vraiment que ça vous aidera… » Commença-t-il, le doute résonnant dans sa voix.

La lèvre inférieure de Mac commença à trembler légèrement mais elle soutenait obstinément son regard. « Harm, la nuit dernière m’a montré ce que j’ai vraiment perdu. Ce n’est pas seulement mon passé. Mais on dirait mon futur entier. Alors, si vous étiez à ma place que feriez-vous ? »

Il la regarda seulement un moment, sans bouger, presque perdu lui-même dans ses yeux suppliants. Finalement se sortant de son état de brume, il se tourna brusquement et alla dans la chambre. « Donnez-moi dix minutes. »

« Harm… »

Il s’arrêta et se retourna.

« Merci. » Dit-elle faiblement, le soulagement illuminait son expression. Il sourit en retour, la remerciant d’avoir toujours confiance en lui pour cette importance.

« Pas de quoi. »

21 février
18 : 40 GMT
Red Rock Mesa
Arizona

La jeep de location sautait tellement que Harm pensait que les essieux allaient se casser avant même qu’ils n’atteignent leur destination. Alors qu’ils roulaient à travers le désert rocheux de Monument Valley en excès de vitesse, Harm se tenait fermement à la poignée pour ne pas que sa tête ne heurte la vitre. Il avait proposé de conduire mais Mac avait insisté pour qu’il fasse le navigateur et la laisser prendre le volant. Après quelques discussions il avait cédé. C’était beaucoup plus facile de la regarder un moment quand elle était concentrée.

Durant tout le vol elle s’était affaissée sur son siège, ses doigts s’accrochant à la lanière de son sac, fixant misérablement et impatiemment la fenêtre. Il avait eu à se battre contre la forte envie de la prendre dans ses bras pour la réconforter mais il savait que cela aurait été la chose la plus mauvaise à faire. Son mode Marine était ce dont elle avait immédiatement besoin – ça la protégerait mieux contre l’épreuve dont elle devrait avoir à faire face que lui-même ne pourrait la protéger. Tandis qu'Harm s'était juste assis là, regardant et attendant que leur avion atterrisse, Mac cru doucement devenir folle par ce geste. Au volant, pourtant, elle semblait presque relaxée. Elle était en train d’assouvir sa frustration et sa colère. Il espérait seulement que ça l’épuiserait assez pour permettre un certain engourdissement afin de la protéger de beaucoup trop souffrir si ce voyage ne se révélait pas aussi infructueux que le premier.

Ils roulaient en silence, chacun contemplant leurs propres pensées. Les seuls mots qu’ils avaient échangés étaient quand de temps en temps Harm consultait la carte et lui donnait la direction. Finalement, Harm lui dit de s’arrêter. Elle appuya sur les freins, ils furent secouer en s’arrêtant et sortirent de la voiture.

Mac fit quelques tentatives pour avancer sur le terrain et doucement se tourna et regarda autour, feignant n'avoir d'oeil que pour la beauté intimidante des plateaux montagneux rougeâtres dominant la vue. « Je sais que nous sommes venus ici il y a quelques semaines mais à part ça… » Elle soupira, ensuite elle redressa les épaules. « D’accord, reprenons tout à zéro. Alors c’est ici que ça s’est passé ? »

Harm s’avança vers elle. « Ouais. Là-bas, sur le sommet de cette colline, se trouve l’entrée de cette grotte que vous utilisiez pour venir avec votre oncle. C’est là qu’ils gardaient Sergei, Chloé et AJ en otage. »

Elle avait déjà vu la scène une fois mais apparemment elle essayait de la regarder comme si c’était nouveau pour elle. Harm la regarda alors qu’elle grimpait la petite colline et entrait dans la grotte, lui tournant le dos. Il avait besoin de lui donner tout le temps dont elle avait besoin, bien qu’il espérait un peu qu’elle trouverait quelque chose de nouveau. Mais peut-être que ce voyage l’aiderait au moins à trouver une sorte de fin.

Mac ressortit de la grotte, en fronçant les sourcils. Elle descendit doucement la colline et avança vers lui à travers le plateau, examinant minutieusement tout le temps son entourage comme pour être sûre que le détail sans importance lui aurait échappé. Harm sentit sa poitrine se serrer alors que le temps passait e que son expression devenait de plus en plus désespérée. Jusqu’ici, rien de plus n’était venu et pourtant, elle n’arrivait pas à se résoudre d’admettre l’échec et à abandonner ses recherches pour quelque chose que personne ne connaissait. Obstinément, elle continua à avancer, lui faisant dire les évènements exacts encore et encore. Harm était sûr que par son horloge interne elle devait savoir qu’ils étaient là depuis plus de deux heures mais si c’était le cas, elle préférait ignorer l’heure. Ca semblait comme si elle était convaincue que les derniers rayons d’espoir s’effaceraient en fin de compte, elle devrait accepter la défaite.

Ils avaient une fois encore grimpé la colline qui contenait l’entrée de la grotte. Essayant de réprimer les larmes de rage et de désespoir, elle parcouru des yeux les alentours pour ce qui était la centième fois. Mais de nouveau, tous ses efforts furent infructueux. Finalement, le manque de sommeil, l’épuisement et la douleur laissèrent des traces sur elle. Harm pouvait voir qu’elle essayait de lutter contre ça, mais à la fin, elle abandonna les lieux, pleurant en vain.

Harm s’agenouilla et en dépit de tous ses sentiments contradictoires essaya de la prendre dans ses bras. Mais apparemment, la proximité était beaucoup trop à supporter pour elle. Elle le repoussa brutalement, se levant avec difficulté et commença à courir en descendant la colline. Elle était presque à moitié aveuglée par les larmes.

« Sarah, non ! » Harm se leva rapidement mais glissa et tomba. Jurant, il se releva aussi prudemment qu’il le pouvait, courant et glissant à moitié la pente. Il avait peur qu’elle se blesse méchamment si elle continuait de courir comme elle le faisait, inconsciente de son entourage et des dangers du sol rocheux. Dans le vrai sens des mots, aveuglée par l’émotion.

« Mac. » Cria-t-il après elle avec acharnement, trop effrayé pour remarquer qu’il utilisait son ancien surnom. « Mince, glissez ou vous tomberez ! »

Cependant, Mac ne semblait pas l’entendre. Ou si elle l’avait fait, elle ne semblait pas s’en soucier non plus. Elle trébuche à plusieurs reprises mais n’interrompit jamais sa course. Il était clair pour lui qu’elle ne savait pas où elle se dirigeait. Apparemment, elle voulait seulement s’échapper au point de où se blesser ne pouvait pas pénétrer sa conscience non plus.

Harm l’avait presque atteinte quand tout à coup son cœur rata un battement. A environ 5 mètres devant lui, Sarah trébucha de nouveau et cette fois perdit pied. Un cri déchira le profond silence autour d’eux quand elle heurta le sol. L’élan de sa course acharnée fit roulé son corps en bas de la colline, tournant plusieurs fois jusqu’à ce qu’elle atteigne le sol. Sa tête entra violemment en collision avec un rocher, ensuite elle s’allongea immobile.

« Sarah ! » Cria Harm de terreur, accélérant son pas autant qu’il le pouvait sans risquer de la suivre en bas. Ca lui prit entièrement trop longtemps jusqu’à ce qu’il l’atteigne, priant tout le temps pour qu’elle ne soit pas blessée pour de vrai.

A son plus grand soulagement, elle recommença à bouger quand il était à seulement un simple mètre. Pourtant, ce qu’elle fit semblait étrange. Elle semblait chercher quelque chose sur le sol devant elle et quand elle le ramassa, elle approcha sa main de son visage pour examiner ce qu’elle tenait dans sa main.

Haletant, il tomba finalement à genoux à ses côtés. « Est-ce que tout va bien ? » Il lit ses mains sur son visage et examina la coupure sur son front qui saignait beaucoup. Quand elle ne répondit pas, il leva son menton avec son doigt pour rencontrer son regard.


Etrangement, il n’éprouvait pas de douleur physique. Ce qu’il vit semblait être la plus profonde confusion et une désorientation absolue. « Sarah ? » Demanda-t-il doucement, en caressant sa joue. « Est-ce que tout va bien ? »

« Pas Sarah. » Dit-elle d’une voix à peine audible. « C’est Mac. »

« Quoi… ? » Murmura-t-il, sidéré, tout à coup incapable d’avoir de l’ordre dans ses pensées qui étaient assez raisonnables pour lui faire comprendre ses mots.

Douloureusement, son visage se contracta doucement de tension, elle tendit la main vers lui.

Dedans était posée une chaîne dans le plus délicat or blanc qu’il n’avait jamais vu – un pendentif façonné comme les contours d’un cœur pendait librement de la chaîne.

Conclusion

Quelques minutes plus tôt…

Loin. Elle était loin. De lui. D’ici. De sa douleur. De sa vie.

C’était beaucoup trop à supporter. Elle se noyait dans le désespoir et sa fragilité qui étaient liés pour la pousser au bord, pour de bond. Se libérant violemment de son étreinte, Sarah trébucha en perdant pied et partit dans la première direction quand elle tourna la tête.

Loin, juste loin de lui. Courir, courir, courir, ne jamais s’arrêter.

Durant un bref moment, la voix désespérée de Harm pénétra dans sa conscience, lui criant, lui suppliant de s’arrêter et de faire attention. Mais Sarah savait qu’elle ne pouvait pas l’écouter. Elle avait besoin de poursuivre sa route. Loin, juste loin…

Elle n’en avait rien à faire non plus – d’où elle allait, d’où elle plaçait ses pieds, de ce qui pouvait lui arriver si elle tombait, de ce que le fait d’être blesser puisse lui faire… Peu importait. Sarah était dégoûtée de cette vie, dégoûtée de courir après quelqu’un qu’elle ne connaissait pas bien, et que les personnes lui disaient que c’était elle. Elle était dégoûtée de sentir son cœur déchiré par chaque regard que Harm lançait dans sa direction, par chaque mot qu’il disait, pour ce qu’il avait fait pour elle. Elle était dégoûtée de ne pas être capable de faire quelque chose pour son bonheur personnel. C’était beaucoup trop.

Trébuchant, retrouvant à temps son équilibre pour ne pas tomber, elle se mit en évidence. Une force mentale la dirigeait : la douleur. Harm l’aimait. Pourtant, il ne l’aimait pas. Harm avait envie d’être avec elle. Pourtant, il ne se laisserait pas être avec elle. Harm la voulait dans sa vie. Pourtant, il l’excluait de sa vie du mieux qu’il le pouvait, se jurant même qu’il le voulait aussi.

Et il n’y avait rien que Sarah puisse faire pour changer la situation.

La nuit dernière, quand – après des heures de pleures – elle avait pris la décision de revenir ici, elle avait reposer tous ses espoirs, toutes ses attentes, tous ses souhaits, toute sa force… tout son cœur… dans cette seule journée. Elle s’était battue jusqu’à être au bord de l’effondrement, elle avait mit tout en ligne…

Rien. Son passé restait où il était. Dans le noir.

A présent tout ce qui lui restait comme espoir était les ténèbres.

Enragée, elle renifla et essuya brutalement ses larmes qui voilaient sa vision, ne ralentissant jamais. Tout à coup, son pied rencontra quelque chose d’irrégulier sur le sol. Elle n’eut pas le temps de réajuster son équilibre, elle trébucha et tomba. Une insupportable secousse de douleur passa dans son corps entier quand elle heurta le sol, la faisant crier. Elle roula en bas, cherchant tout le temps désespérément quelque chose à laquelle se retenir, pour ralentir sa descente. En vain. Heurtant une fois de plus violemment sa tête contre un rocher, la laissant incapable de respirer quelques secondes, sa chute s’était finalement arrêtée.

Sarah sentit quelque chose de chaude et de collant dégouliner de son front sur sa tempe. Son corps entier souffrait. Elle avait besoin de bouger. Elle avait besoin de partir… loin… elle ne pouvait pas.

Tout à coup, ses yeux aperçurent quelque chose qui pour une fraction de seconde brilla sur le sol rougeâtre devant elle. Machinalement, elle tendit la main, essayant désespérément d’ignorer la douleur. C’était une chaîne dans le plus délicat or blanc, tout était emmêlé et déchiré, mais il y avait un pendentif accroché, brillant en dépit de la poussière rouge qui le recouvrait en couche épaisse. Les contours d’un cœur.

Le temps se figea lentement, douloureusement, une pensé fit lentement son chemin dans la conscience de Sarah. Tout autour d’elle ralentissait à presque s’arrêter.

‘Mon corps entier souffre…’

Ensuite, sortie de nulle part, une seconde…

‘J’ai besoin de partir… J’ai besoin de le sauver…’

Totalement inattendue, une troisième…

‘Je ne peux pas bouger… Je vais mourir…’

Une quatrième…

‘Non, repars, retourne à la voiture…’

‘Prends petit AJ…’

‘Cours… Sang… Fusillade… Ne me laisse pas… Douleur… Cours… Je t’aime…’

Alors c’était ce qui c’était passé. De plus en plus de bouts et de pièces de nulle part, plus rapides, plus forts, assaillant son esprit troublé sans avertissement, fusionnant dans un hurlement géant de pensées, d’images, d’émotions, une seule image resta tout à coup devant ses yeux. Un moment de clairvoyance dans les yeux de sa tempête mentale.

Le visage de Harm, déformé par la douleur de la voir mourir et d’être incapable de la sauver. Ayant à prendre la plus des décisions : sa vie ou celle de l’enfant dans ses bras. Elle savait trop bien que c’était la dernière fois qu’elle le verrait.

Cela avait été le moment de laisser partir tout ce qui faisait sa vie qui en valait la peine, de son rêve le plus cher qui était finalement devenu réalité quelques heures plus tôt.

L’ultime moment de sacrifice de Sarah.

La douleur était accablante. Elle s’était débarrassée de cela. Elle avait exclu cette image de son esprit. Elle devait effacer de son esprit tout ce qui pouvait toujours la faire renaître encore. Elle devait oublier. A propos de lui. A propos de ce qui aurait pu être. A propos de tout… Alors elle pourrait mourir en paix. Oublie, Sarah, oublie…

Oublie…

Oub…

Ensuite, Sarah fit un minuscule mouvement avec sa main où le pendentif en forme de cœur était posé. Un rayon de soleil le frappa dans le bon angle. Durant une millième de seconde, ce reflet se réfléchit directement dans ses yeux.

Le pendentif de Harm. Le cadeau d’engagement de Harm. C’était vrai. Elle était ici. La douleur la replongea dans le passé… dans sa main était posé son futur… Tout ce dont Sarah avait besoin de faire était de ne pas oublier.

Et elle décida qu’elle ne le voudrait pas.

Entre-temps…

« Tout va bien ? » Harm prit son visage en coupe et examina la coupure à son front qui saignait considérablement. Lorsqu’elle ne répondit pas, il leva son menton avec son doigt pour rencontrer son regard.

Etrangement, il n’éprouvait pas de douleur physique. Ce qu’il vit semblait être la plus profonde confusion et une désorientation absolue. « Sara ? » Demanda-t-il doucement, en caressant sa joue. « Est-ce que tout va bien ? »

« Pas Sarah. » Dit-elle d’une voix faiblement audible. « C’est Mac. »

« Quoi… ? » Murmura-t-il, sidéré, tout à coup incapable d’avoir de l’ordre dans ses pensées qui étaient assez raisonnables pour lui faire comprendre ses mots.

Douloureusement, son visage se contracta doucement de tension, elle tendit la main vers lui.

Dedans était posé une chaîne dans le plus délicat or blanc qu’il n’avait jamais vu – un pendentif façonné comme les contour d’un cœur pendait librement de la chaîne.

Le pendentif qu’il lui avait donné. Le même que son père avait donné à sa mère.

Grand Dieu.

Les alentours commençaient à tourner. Il retira une de ses mains de son visage et la reposa sur le sol pour reprendre son aplomb, serrant ses yeux fermés contre sa tête qui tournait. ‘Pas Sarah, c’est Mac.’

« Mac… » Murmura-t-il, les yeux toujours fermés.

« Harm. » Il entendit faiblement sa réponse. Ce fut étouffé par un sanglot qui semblait presque submerger par… la joie.

« Harm, c’est moi. » Il l’entendit à nouveau parler, une légère teinte d’inquiétude se glissant dans sa voix à son manque de réaction. « Je ne te quitterai plus jamais. » Ajouta-t-elle dans un presque murmure.

Mac. Et si… Il n’osait pas croire en sa chance. Il ne pouvait pas risquer de la croire et de la perdre à nouveau.

« Harm, regarde-moi. » Plaida-t-elle. « S’il te plaît… Je me souviens de toi… Je me souviens de nous… Le Nouvel An… »

Essayant de préparer l’impact émotionnel, il ouvrit les yeux et rencontre les siens. L’espoir, la surprise, la joie, l’attente, l’amour brillaient dedans.

Devait-il, pouvait-il oser parier son âme ?

« J’aurai pu vous l’avoir dit à propos de Nouvel An. » Dit-il, d’une faible voix. ‘Reste rationnel, Rabb. C’est la seule chose qui te sauveras si quelque chose tombe à part.’

Un choc profond se réfléchissait sur ses traits, et il vit de fraîches larmes lui monter aux yeux. « Penses-tu vraiment que je pourrais inventer cela… » Demanda-t-elle, sidérée, les mots à peine audible. « Penses-tu que je trahirai… »

« Je ne sais pas quoi penser. » Admit-il, en déglutissant difficilement. « Avoir confiance en ma chance n’a jamais été prudent. »

« Mais je suis ici, Harm. » Elle essaya de faire ressortir son argument un peu plus fermement. « Je suis ici avec toi, te disant que je t’aime comme je l’ai fait quand tu m’as donné ceci. » Avec sa main tremblante, elle lui tendit de nouveau le pendentif.

De nouveau, il sentit le besoin de la contredire. Pour sa propre santé mentale. « Je veux tellement te croire. » Lui dit-il dans une voix chancelante qui menaçait de se briser. « Mais je ne sais pas comment… »

« Et si je pouvais te le prouver ? » Demanda-t-elle. « Ecouterais-tu et essayerais-tu de juger objectivement si j’ai raison ou tort ? Voudrais-tu, Harm ? »

Cette fois, il était tout à fait incapable de lutter contre la soudaine monté d’espoir qui saisissait sa conscience. « Penses-tu honnêtement que tu pourrais ? » Murmura-t-il.

Elle hocha la tête. « Demande » Dit-elle simplement. « Demande-moi tout ce que tu veux savoir. »

Sa première idée fut d’écarter la pensée de son esprit. S’il commençait à creuser et trouvait qu’elle n’était pas capable de lui fournir les réponses qu’il avait cherchées… Mais une fois de plus il regarda dans ses beaux yeux bruns qui lui donnèrent le courage de faire face à l’interrogatoire le plus difficile qu’il n’ai jamais conduit. Le seul sur lequel le bonheur de sa vie dépendait.

Il prit une profonde respiration. « D’accord… Quand nous étions à Svichevo, avec Pitcha, et qu’elle m’a dit qu’elle ne savait pas où mon père était enterré, que m’a-t-elle dit sur ce que son frère avait l’habitude de lui dire ? »

Durant une fraction de seconde un sourire pensif éclaira ses traits. Un sourire qui ressemblait presque à ces personnes qui le montraient quant ils contemplaient les souvenirs qui étaient spéciaux pour eux… Le cœur de Harm s’emballait. Est-ce que ça pouvait vraiment être… ?
« Elle a dit que son frère lui avait dit que la Taïga était tellement grande que seuls les oiseaux savaient où elle finissait. »

Bonne réponse. Elle lui avait donné la bonne réponse. Involontairement, Harm tendit sa main pour prendre la main de Mac et la tint comme une bouée de sauvetage. Son contact fut tout à coup rassurant et d’une manière douce, et son sourire était plus intense.

Une ligne de vie de la quelle il devait être certain absolument certain.

« Que m’as-tu dit sur le porche de l’Amiral quand j’ai dit que dans mon monde vous mourrez une fois que vous perdez le contrôle ? » Il essaya d’immobiliser le tremblement de sa main mais ne pouvait se résoudre à les laisser partir. Ses yeux fixaient les siens, l’implorant de répondre correctement, maintenant que ces espoirs étaient ressuscités plus forts que jamais. ‘S’il te plaît, Mac…’

« Je t’ai dit que tu n’étais pas à bord d’un Tomcat et que tu devrais lâcher cette corde de rappel avant qu’elle ne fasse un nœud. »

Encore. Elle l’avait encore fait. ‘Seigneur, laissez-là avoir raison une dernière fois et je jure que je croirai que c’est elle. Laisser-là avoir raison, s’il vous plaît, Seigneur…’

Il ne pouvait presque plus parler. Sa gorge était serrée par l’insupportable pression qu’il avait accumulée en lui. Une dernière réponse et il laisserait cela le libérer, une dernière réponse…

« Et ce que t’ai-je dis quand nous avons décidé que nous devions rentrer ? » Demanda-t-il, en tremblant, ne sachant pas où regarder, comment respirer, quoi faire…

« Vous avez quelqu’un qui vous aimera toujours. » Elle le cita littéralement. Et quand il osa finalement rencontrer de nouveau son regard, le fait que sa réponse ait été correcte se fraya doucement un chemin en lui, elle continua. » Et vous avez quelqu’un qui vous aime… »

La même voix, le même ton, le même langage, les mêmes émotions brillant dans ses yeux.

A ce moment précis, Harm laissa partir sa vie.

Il ne pouvait pas s’empêcher de laisser tomber sa main, curling up, toujours agenouillé, reposant ses avant-bras sur ses cuisses et cachant son visage avec ses mains. Il sanglota une fois, deux fois… Il sentit les bras de Mac l’entourer de chaque côté, en le tirant vers elle, faisant reposer sa tête sur ses genoux.

Et alors les larmes coulèrent pour de bon.

21 février
23 : 38 GMT
Motel Pueblo quelque part sur la route de Phoenix
Arizona

Se tenant timidement à un mètre et demi de lui, Mac tenait le combiné de téléphone à son oreille alors qu’elle appuyait sur le bouton du haut-parleur. Ses yeux ne quittèrent jamais les siens – comme il ne l’avait pas fait à peu près tout le temps depuis qu’il avait pleuré dans ses bras, tout à coup libéré de son immense fardeau, l’avait seulement pris par la main, la conduisit sans un mot à la voiture et rentrèrent à tout vitesse chez eux.

Toutes les secondes, son regard errait de la route à ses yeux qui étaient fixés sur lui, son sourire angélique toujours présent. Aucun des deux n’avait besoin de mots pour expliciter ce qui allait suivre. Finalement, il avait décidé qu’il était trop tard pour essayer de prendre un vol de retour la même nuit. Alors il avait, toujours sans un mot, suivi le panneau indiquant un motel. Ils l’avaient trouvé confortable – et n’avaient pas trouvé le force d’objecter quand le réceptionniste avait souhaité à Monsieur et Madame Rabb un agréable séjour.

Une fois que la porte fut fermée derrière eux, aucun des deux ne savait quoi faire. Ne tombant pas dans les bras l’un de l’autre, pas même un vrai contact, seulement sa main dans la sienne. Et leurs regards verrouillés aussi fermement que jamais.

Finalement, elle trouva le courage de parler. « Je vais appeler l’Amiral. Il voudra savoir. »

« Maintenant ? »

« Tu penses que je ne devrais pas ? »

Il pensa à cela durant une seconde, mais décida ensuite qu’elle avait raison. Leurs amis voulaient savoir. Et l’Amiral était une personne trop chère à tous les deux pour ne pas le soulager de sa peine et de son inquiétude sur son état. « Non, c’est d’accord. Vas-y. »

Il l’avait accompagné au téléphone et maintenant leurs sourires s’étaient élargis par secondes tandis qu’ils entendaient la tonalité à l’autre bout de la ligne, sachant qu’ils allaient communiquer un miracle.

[« Chegwidden »]

Mac éclaircit sa gorge. « Bonsoir, Monsieur. C’est le Colonel Mackenzie. » A l’emploi de son rang, elle fit un clin d’œil à Harm dont le cœur fit un petit bond.

[« Colonel ? »] Ils pouvaient dire que l’Amiral était légèrement confus mais qu’il essayait d’avancer sur ses lignes. [« Bonsoir, que puis-je faire pour vous ? »]

Rapidement Mac couvrit le combiné avec sa main alors que tous les deux réprimaient un petit rire. Ensuite, elle prit une profonde respiration et essaya à nouveau de se calmer, donnant à Harm un regard qui fit retenir sa respiration dans sa gorge. Ses yeux noirs pétillaient de gaieté et d’affection tandis qu’elle souriait comme elle voulait à son co-conspirateur qui tenait une place spéciale dans son cœur.

« Uh… Je voulais vous faire savoir que je… ah… j’ai décidé de poster ma candidature pour être réintégrée à mon poste le 1e juillet. Si ça vous convient, Monsieur. »

Le silence à l’autre bout de la ligne en disait long. Quand Harm eu envie que Mac dise quelque chose, Chegwidden retrouva sa voix qui était un peu rauque. [« Y a-t-il autre chose dont vous voulez me parlez, Sarah ? »]

« C’est Mac, Monsieur. » Dit-elle au lieu d’une réponse directe. Harm pensait qu’il devait réprimé un éclat de rire. Une bouteille de champagne n’aurait pas eu plus d’effet sur lui que le large sourire qu’elle lui lança, accompagné de nouveau par un clin d’œil à l’écoute de la question de l’Amiral.

Les secondes passèrent, trois, quatre, cinq…

[« Bon sang. »] Poussa un peu faiblement Chegwidden dans le combiné. [« Comment ? »] Réussit-il seulement à demander.

« Le Capitaine Rabb et moi sommes de nouveau en Arizona, Monsieur. » Expliqua Mac, tous les mots sonnaient avec bonheur. « Et… Je ne sais pas… C’est arrivé. »

Un profond soupir fit son chemin au bout de ligne. [« Je ne peux pas commencer à vous dire combien je suis heureux que vous ailliez retrouvé votre mémoire. « ] Déclara finalement l’Amiral n’essayant même pas pour une fois de céder à ses sentiments. [« Evidemment, aussitôt que vous les avez, nous examinerons les papiers pour obtenir votre réassignation. Maintenant… où est ce fils chanceux de… Aussi puis-je le remercier ? »]

Finalement Mac laissa son rire pétiller, faisant rire Harm tout haut avec elle. Il prit le combiné qu’elle lui tendait, sa voix regorgeant de joie. « Amiral, Monsieur. »

[« Comment grâce au ciel avez-vous fait cela, Capitaine ? »] Grogna Chegwidden, en essayant de masquer ses émotions avec son habituel ton bourru mais échouant misérablement.

« Je n’ai rien à voir avec ça, Monsieur. » Répondit rapidement sincèrement Harm, un peu surpris par la réaction de son CO. « En réalité, c’est par un pur hasard que Mac a retrouvé… »

[« C’est absurde. »] Le coupa l’Amiral. [« Nous savons tous dans quelles mesures vous vous battiez pour la récupération du Colonel. S’il y a du mérite dans cette histoire entière, il est pour vous. Vous avez compris ? »]

« J’ai compris, Monsieur. » Marmonna Harm, embarrassé mais sincèrement content pas l’éloge inattendu. « Merci, Monsieur. »

[« Avez-vous un procès cette semaine, Capitaine ? »]

« Mercredi, l’article 32 de Dubois, j’ai prép… » Il n’eut pas le temps d’en dire davantage.

[« Alors je vous verrais mercredi, de préférence avec le dossier du Colonel tout préparé. Appréciez votre temps de repos. »

Se mettant inconsciemment au garde-à-vous, Harm répondit joyeusement. « Oui, Monsieur. »

[« Et… Harm ? »] Tout à coup, la voix de l’Amiral fut plus douce qu’ils ne l’avaient jamais entendue.

« Oui, Monsieur ? » Harm lança un regard perplexe à Mac. Elle haussa les épaules en se pinçant les lèvres.

[« Reprenez là où vous sous êtes arrêtés quand le Lieutenant Sims vous a appelé. C’est un ordre, Fils. »]

« C’était mon intention, Monsieur. » Répondit doucement Harm en sentant ses joues commencer à chauffer.

[« Très bien, continuez. Bonne nuit, Colonel, Capitaine. »]

Rapidement, Mac s’approcha de Harm afin qu’elle puisse parler dans le combiné en même temps que lui.

« Bonne nuit, Monsieur. »

« Bonne nuit, Monsieur, merci, Monsieur. »

Avec un sourire largement satisfait [« Rompez ! »] La ligne fut coupée – et Harm prit conscience que les lèvres de Mac étaient tout à coup très proche des siennes lorsqu’ils se penchèrent ensemble sur le combiné de téléphone. Quand elle se tourna et lui fit face complètement, ses lèvres étaient à quelques centimètres des siennes. Son cœur commença à battre comme un fou.

C’était ça. Ne pas nier, pas de retour en arrière. Maintenant tout ce qu’il avait à faire était de traverser à nouveau cette ligne. Trois petits mots. ‘Tu peux le faire, Hammer, tu sais que tu peux.’ S’encouragea-t-il.

A suivre...

bon la coupure est sadique là je trouve ^^

Je suis contente que Mac ai retrouvé la mémoire et qu'ils puissent reprendre là où ils s'étaient arrêtés

Prenant une respiration décidée, il posa doucement ses mains sur ses épaules, l’attirant plus près jusqu’à ce que leurs corps se touchent. « Je ne me rappelle pas exactement ce que nous nous sommes dit ou ce que nous faisions quand Harriet à appeler. » Confessa-t-il timidement. « Mais que dirais-tu si je commençais avec ‘Je t’aime’ ? »

« Wow. » répondit-elle d’une joyeuse voix basse, en mettant ses bras autour du cou de Harm. « Faire face à l’ennemi de front, n’est-ce pas ? »

« Non. » Contredit-il avec un sourire. « Juste attaché au bout pendant d’une corde. » Penchant sa tête sur la droite, il se pencha, et son cœur battit plus vite, sentant finalement ses lèvres de nouveau sur les siennes. Mais à la différence du jour précédent, c’était un baiser de bienvenue, pas un baiser d’adieu. Il sentit son corps se modeler au sien et l’enveloppa dans ses bras, la poussant plus près, toujours incapable de croire que presque deux mois d’inimaginables épreuves pour tous les deux aient été surmontés, enfin.

Comme le baiser commençait à prendre vie de lui même, grandissant en passion et en dévotion, Harm le rompit de nouveau et il essuya les quelques larmes qui avaient refais surface quand la réalité du moment l’avait atteint de plein fouet.

« Désolé, Chérie. » Murmura-t-il, ses épaules secouées dans un mélange de rires et des pleurs. Se secouant la tête, il essaya de se ressaisir et d’être totalement là pour elle, mais le long refoulement de ses sentiments avait épuisé ses forces. Tout ce qu’il arriva à faire fut un sourire de travers et larmoyant.

La voix de Mac n’était pas entièrement stable non plus. « Ne t’inquiète pas, nous avons tout le temps en ce monde. » Répondit-elle aussi bas, embrassant les quelques larmes sur ses joues. « Et juste au cas où tu te le demandes : je t’aime aussi. »

En entendant ses mots, il captura à nouveau ses lèvres avec siennes durant un moment, ayant besoin d’une confirmation physique de ce qu’il avait très envie d’entendre depuis tellement longtemps. Ensuite, il brisa le contact et recula aussi légèrement qu’il le pouvait pour la regarder. « Merci pour n’avoir jamais céder. »

« Merci pour n’avoir jamais renoncer à moi. » Répondit-elle doucement. « Maintenant qui doit qui ? »

« Je pense que nous sommes à peu près à égalité. » Il replaça une mèche de ses cheveux qui était sur sa joue, caressant la douce peau, qu’il avait toujours eu très envie de toucher. Tout à coup, il ressentit une envie passionnée de découvrir cette même douceur sur ces épaules, sur son dos, sur ses genoux, partout. Mais il se força à ne pas laisser son désir apparaître trop ouvertement. Leur relation était encore fragile. Précipiter les choses pourrait à la fin être fatal.

Cependant, Mac lui épargna l’effort de se retenir. « Si je me rappelle correctement. » Dit-elle dans le creux de son cou où elle avait enfoui son nez. « Nous discutions qu'il était encore assez tôt dans la nuit pour... eh bien... faire connaissance quand Harriet a appelé.”

Il eu un petit rire au souvenir, en passant sa main droite dans ses cheveux. « Ouais… » Dit-il en se rappelant. Il était évident de ce qu’elle voulait lui faire, mais il devait au moins l’avertir. « Tu penses vraiment… après tout ce qui s’est passé… que tu es prête à faire ce pas, Mac ? » Demanda-t-il tendrement, en espérant qu’elle n’avait pas entendu l’attente qu’il ne pouvait empêcher de ressentir à son sous-entendu.

Elle le regarda, ses yeux aussi clairs et chauds qu’il ne les avait jamais vu, sa détermination et son affection évidente. « Je suis plus prête que je ne pourrais jamais l’être. » Répondit-elle doucement. « Je l’étais déjà à Nouvel An. Mais si les semaines passées n’ont eu aucune influence du tout sur mes sentiments envers toi, alors ils sont d’une façon plus profonde dont je n’aurai jamais pensé possible. Devenir intime l'un envers l'autre est principalement une question de profonde confiance – et tu m’as montré encore une fois combien je peux avoir profondément confiance en toi, il n’y a pas de problème. Dis-moi ce que tu as le plus besoin pour être prêt pour faire ce pas ? » L’amour naturel dans son regard était presque tangible, quand tout à coup son expression devint craintif. « Où as-tu des doutes sur le fait que tu ne sois pas encore prêt ? Tu sais, tu peux toujours me dire… »

Il la rapprocha de nouveau, enfouissant son nez dans ses cheveux. « Non, je suis prêt si tu l’es. C’est juste un peu… accablant. »

« Définitivement. » Accorda-t-elle contre sa poitrine, riant nerveusement.

« Dis-moi, » Demanda-t-il, suivant une soudaine idée étrange. « Qu’as-tu prévu de faire jusqu’en juillet ? Autant de loisirs… »

Elle leva de nouveau les yeux. « Honnêtement, je n’ai aucune idée. J’ai pensé qu’aller dans les réserves et retourner en service actif un court moment plus tard pourrait sembler très bizarre dans mes états de services. Ca risquerait de soulever beaucoup de questions déplaisantes. Six mois semble un temps décent pour avoir quelque chose d’autre à faire, prendre une décision et revenir, n’est-ce pas ? Je pourrais prendre des cours de troisième cycle en lois internationales ou autre chose. »

« Tu pourrais aussi avoir un peu de temps pour te mettre à la recherche d’un logement ? »

Elle le regarda aussi surprise qu’il l’avait supposée. « Peut-être mais pourquoi devrais-je… »

Il plaça un rapide baiser sur ses lèvres pour la faire taire. « Je ne suis pas sur de vouloir continuer cette alternance entre ton appartement et le mien maintenant que nous sommes ensemble. Ayons notre appartement. Qu’est-ce que tu en dis ? »

Espérant qu’elle ne remarquerait pas la façon dont son cœur commençait à s’emballer comme un fou, il hocha la tête sérieusement, ses yeux ne quittant jamais les siens. « J’en suis presque venu à te perdre une fois de trop. » déclara-t-il sincèrement. « Je serais bête de ne pas en mesurer les conséquences cette fois. » Il tendit la main vers la sienne, celle qui tenait le collier arracher. « Je sais que ce n’est pas une bague, mais je te remets mon cœur, Mac. Epouse-moi ? »

Son sourire ‘radieux’ était à peine descriptible tandis qu’elle lui souriait. Ses yeux brillant de pure joie, elle prit le collier de sa main et le glissa dans la poche de poitrine de sa chemise. « J’en suis presque venue à te perdre pour dire non. » Répondit-elle tendrement.

Et voici la fin.

******

Sa joie avait besoin d'exploser. Il la décolla du sol et la tint proche, s’émerveillant de combien elle était légère étant donné qu’elle était si grande. « Maintenant était-ce ‘Sarah’ ou ‘Mac’ qui parlait ? » se renseigna-t-il en levant les yeux vers elle, un sourcil relever.

Riant finalement librement, elle lui donna une légère tape à l’arrière de sa tête. « Ne t'amuse plus à jouer avec mes personnalités. » Menaça-t-elle.

« Où sinon ? » Il se moqua d’elle, en la faisant tourner et en riant avec elle, ne voulant jamais laisser derrière son point émotionnel le plus haut.

« Tu rencontreras ma colère. » Annonça-t-elle, essayant de faire entendre la menace dans sa voix mais échouant misérablement quand une nouvelle crise de rire commença à la secouer.

« Quelle colère ? » Il ne pouvait pas s’empêcher de pousser le sujet plus loin. « Celle de Sarah ? Cela pourrait être difficile pour ma conscience. Ou tu penses à celle de Mac ? Eh bien, cette colère-ci me bottera les fesses. Ai-je droit au vote là dedans?”

Son large sourire devint un peu méchant. « Idiot… » Siffla-t-elle, ayant un petit rire sot alors qu’il la chatouillait. Quand il arrêta, elle fixa seulement son regard sévère au sien, le large sourire latent menaçant de percer le masque trop sérieux aussi facilement. « Et seulement ‘moi’ ? »

Il feignit la déception. « C'est désolant »

« Attends, Marin. » riposta-t-elle, « Tu t’habituerais mieux en m’ayant 24h sur 24, 7 jours sur 7 ou bien tu viendras à savoir combien un ménage à trois peut être fatiguant. »

« Ménage à trois ? » Demanda-t-il, comprenant un peu trop tard.

« D’accord, faire un ménage à quatre : toi, moi, Sarah et Mac. Qu’en penses-tu ? »

Il la posa sur ses pieds et leva ses mains en signe de reddition. « Bon Dieu, trois de ton calibre ? Essaies-tu de me tuer, Marine ? Mais tu sais, je prendrais tout aussi longtemps que je peux t’avoir. »

« Alors oublie mes multiples personnalités, d’accord ? Je connais un endroit où il y a seulement une place pour deux maintenant… » Sa voix était veloutée et séductrice.

« Ouais. » répondit-il, ses mots soudainement dépourvus de moquerie. Seulement la chaleur de son amour qui l’emportait quand il ajouta, « Notre vie. »

FIN

J'aime beaucoup la fin !!

Merci d'avoir posté cette fic ici j'ai beaucoup aimé et j'avoue je préfère Mac que Sarah dans cette histoire

Contente que cette traduction ait plue.