Reaching For Sarah's Soul

ah ben quelle coupure!!!!!!

Je suis contente en tout cas que, même si Sarah ne se souvient de rien sur son passé et de son lien avec Harm; elle ne reste pas indifférente à lui
Merci pour cette suite et vivement demain ^^

Ah ben comme je te l'ai dit, je ne me souviens plus où j'ai coupé hihi.

Voici la suite.

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Elle sursauta quand elle sentit sa main toucher timidement son épaule, lui demandant de le regarder. Doucement, elle leva son regard et ce qu’elle vit dans ses yeux l’accabla par la profondeur de l’émotion qu’il semblait essayer de cacher, sans y parvenir. Il semblait vraiment avoir un cœur compatissant. D’une façon ou d’une autre, cette pensée l’affecta vivement.

« Vous allez aller bien. » répondit-il aussi bas qu’elle avait parlé, en la regardant fixement.
« Si vous aviez la gentillesse de me laisser, je promets que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour vous aider à redevenir vous-même. Ayez confiance en moi, Sarah. »

Sarah.

Elle pouvait sentir la chair de poule à l’arrière de son cou. ‘Sarah Mackenzie’ – le nom ne lui semblait pas familier, mais une sonnette sonna quelque part dans son esprit. Un premier pas dans la bonne direction ? ‘S’il vous plaît, mon Dieu, laissez-moi aller bien…’

Harm la regardait toujours, étudiant ses traits pour voir des signes de réactions. Faisant un effort, elle se força à la plus légère ombre d’un sourire sur son visage. Ensuite, elle lui tendit la main. « Enchanté de vous rencontrez, Harmon. Je suis Sarah. »

Confuse, elle remarqua qu’il avala péniblement. « C’est Harm. » répéta-t-il. Et vous dites à tout le monde de vous appeler Mac. Peut-être pouvons-nous laisser ça comme ça ? »

« Est-ce un problème si vous utilisez mon prénom ? » Cet homme se trouvait être une vraie énigme.

Il passa une main dans ses cheveux. « Non, mais… » De nouveau, il hésitait, confirmant son soupçon qu’il avait une version rédigée de son histoire. Sa colère grandissait, elle parla fortement.

« La vérité. Et pas juste cette fois, Harm. Vous comprenez ‘la vérité et rien que la vérité’, n’est-ce pas ? Et ne me demandez pas comment je connais ça. Je n’en ai aucune idée. »

Il soupira, apparemment résolu à céder. « C’est juste que ‘Sarah’ est quelqu’un que vous tentez de garder pour vous, Mac. ‘Mac’ est la seule avec qui nous sommes tous amis. Je n’avais pas pensé que vous vouliez changer cela maintenant. »

Mon dieu, tout devait être si compliqué. Elle réprima une grimace exaspérée. Et bien, cette schizophrénie devrait s’arrêter maintenant. Elle ne voyait pas la nécessité d’apprendre à connaître une multiple personnalité alors qu’une seule serait déjà bien. Et d’une façon ou d’une autre, elle savait qu’elle voulait être Sarah. Elle ne connaissait pas la titulaire du nom – mais elle sentait que Sarah était celle qu’elle cherchait à atteindre.

« Et bien si, je veux changer ça. » déclara-t-elle avec détermination, ignorant le flash de douleur qui traversa ses traits l’espace d’un instant. Sa mâchoire se serra, elle avança encore sa main vers lui. « Laissez-moi essayer encore une fois : Je suis enchantée de faire votre connaissance, Harm. »

Avec hésitation, il tendit sa main vers elle et prit sa main dans la sienne, la chaleur du contact l’électrifia immédiatement. Soutenant son regard, il répondit sérieusement, « Croyez-moi, Sarah, moi aussi. »

Durant un long moment, leurs regards se soutinrent. Ensuite, elle sentit qu’elle ne pouvait pas soutenir la tension plus longtemps et brisa le contact – entre leurs regards aussi bien que celui entre leurs mains. Tandis qu’elle réajustait sa couverture, elle essaya d’engager la conversation.

« Dites-moi, comment exactement avons-nous fini ici ? »

« OK, j’essayerai de faire court, » commença-t-il, en sortant une photo de son portefeuille et la lui tendant. C’était une gentille photo d’une simple famille, apparemment très récente. Au centre il y avait un couple, jeune, un homme un peu fort avec une femme blonde, sa femme, supposa-t-elle. La femme tenait un petit garçon d’environ trois ans dans ses bras. A sa droite, un grand homme chauve la dominait. A côté de lui se tenait un élégant Afro-américain. A gauche du jeune homme, elle aperçut une jeune femme avec des cheveux noirs et de grands yeux bruns, se tenant juste à côté de Harm. Tout à coup, sa main commença à trembler. Elle connaissait ce visage.

« C’est moi, n’est-ce pas ? » murmura-t-elle.

« Oui… » Avoua-t-il doucement. Ensuite sa voix redevint neutre. « Le couple au centre sont les Lieutenants Bud Roberts et Harriet Sims-Roberts. Bud est avocat et Harriet une employée de bureau. Ce sont nos collègues au JAG. Comme ce bel homme ici. » Il indiqua l’Afro-américain. « C’est le Capitaine Sturgis Turner, ancien sous-marinier et maintenant avocat au JAG, aussi. Un ami à moi de l’Académie Navale. « Et celui-ci, » Son doigt se déplaça sur le dernier visage de la photo, « C’est notre Commandant, le Vice-Amiral AJ Chegwidden. Il a donné son nom à ce petit garçon, » Il indiqua l’enfant dans les bras d’Harriet. « AJ Roberts, trois ans, notre filleul. »

Sarah était touchée. « Il est adorable. »

Harm fit un signe de la tête. « Oui, il l’est. Et nous l’aimons beaucoup. Je peux vous le dire. Mac, heu… Je suis désolé… Sarah… maintenant nous voici au point important. » Son expression était devenue très sérieuse et Sarah sentit son appréhension grandir comme il continuait. « Il y a 10 mois, Bud et moi avons poursuivi un officier de marine pour meurtre et il a été condamné à vie à Fort Leavenworth, la prison des forces armées. Vous étiez assignée à sa défense et quand il a été déclaré coupable, il a juré de se venger de nous. Il l’a fait le jour du réveillon du Nouvel An. »

Il lui semblait qu’il attendait une indication comme pour voir si elle le suivait encore. « Je vois. » coupa-t-elle, bien que ce ne soit pas le cas, mais ça n’avait pas vraiment d’importance. « Qu’a-t-il fait, »

« Nous étions à un bal à DC. Vous, moi, Bud et Harriet, » expliqua Harm. Sarah fit une note mentale : elle avait été à un bal avec Harm. En privé. C’était définitivement un détail qui avait besoin d’être enquêté davantage. ‘Plus tard’, se réprimanda-t-elle encore une fois. Harm continua, « Quand nous sommes rentrés chez vous, Harriet a appelé et nous a dit qu’il avait eu une intrusion dans la maison. Petit AJ et ses baby-sitters étaient partis. Les baby-sitters se trouvant être Chloé, la fille dont vous êtes le tuteur par le programme Grande Sœur, et mon demi-frère russe Sergei. Ne me demandez pas plus de détails maintenant, il y a deux longues histoires là-dessous. » Il leva une main, lui demandant de garder le silence. « En tout cas, nous avons su que c’était les faits de l’officier que nous avions fait condamner et vous saviez où les trouver. Nous sommes partis là-bas, les avons tirés de là, on nous a tirés dessus et… et bien, voilà le résultat. »

« Waou » fit Sarah, la surprise se battant avec le dégoût et la colère dans son esprit. « Je ne peux pas être amener à croire que des avocats comme nous iraient et les récupéreraient nous-mêmes. Mais les blessures sont là, aussi j’en resterai là. Cette Chloé – elle n’est pas ma vraie sœur, je comprends. Qui EST ma famille, Alors ? » Elle pouvait entendre que sa voix avait prit un ton légèrement accusateur mais elle n’y pouvait rien. Qu’est-ce que Harm essayait d’accomplir, en lui racontant des histoires aussi folles que celle-là ? Elle avait peut-être besoin d’un allier honnête… triste que ça ne puisse être lui.

Harm avait apparemment compris son état d’esprit et prit les devants. « Mac – Sarah… »

‘Pourquoi est-ce si difficile pou lui d’accéder à mon souhait ?’ pensa-t-elle fronçant intérieurement les sourcils.

Il essaya encore. « Vous trouverez que nos vies ont frôlé certaines frontières plus d’une fois. » osa-t-il prudemment. « Je sais beaucoup de choses sonneraient bizarres, même folles. Je peux seulement offrir ma parole d’honneur d’officier que ce je vous dis est vrai. » Son expression était sincère et elle se sentit fortement enclin à le croire, mais elle se rappela énergiquement d’être sur ses gardes. ‘Tout le monde peut être ton ennemi’, se dit-elle. ‘Ne te laisse pas leurrer en ayant confiance en quelqu’un que tu connais à peine.’

« D’accord » dit-elle seulement, pas tout à fait sûre de ce que sa réponse pouvait supposer. « Alors, maintenant, ma famille. »

A suivre...

olala .... je sais pas quoi dire. Pauvre Sarah!!! Pas facile comme situation, je voudrais pas me réveiller un matin sans plus savoir qui croire ou pas. D'un côté je pourrais oublier certaines choses , c'est pas mal, mais pas facile tout ca :S

Vivement demain pour la suite

Et voici la suite. A partir de demain, tu pourras lire tout le reste ou être raisonnable. Mais bon pas facile de savoir où la fic sera arrivée à ton retour.

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Quand elle le vit grimacer, elle ressentit comme l’envie de le secouer. « Merde, Harm. » dit-elle d’une voix basse, « Si je suis une Marine, comme vous me l’avez dit, je suis capable de gérer quoi que ce soit qu’il y ait à dire. Cracher le morceau. »

Elle l’entendit soupirer. « Votre père est mort. « la voix de Harm était monocorde et avait un ton de défaite. « Il est mort il y a environ trois ans. Vous n’avez jamais été proche. Il était alcoolique. Votre mère l’a quitté – et vous aussi – quand vous aviez quinze ans. Vous l’avez revue à la mort de votre père mais vous n’êtes pas restées en contact. Vous n’avez pas de frères ni de sœurs. Votre oncle, le Colonel Matthew O’Hara, est… en mission à l’étranger en ce moment et je n’ai pas réussi à le joindre. Vous étiez mariée mais votre mari est mort dans un accident impliquant une arme à feu. Vous n’avez pas d’enfants. Voilà ! »

Sarah s’assit abasourdie. C’était sa vie. Et de l’hésitation de Harm, elle savait qu’il avait essayé de lui donner les faits inévitables seulement. Maintenant elle n’était même plus sûre de vouloir entendre le reste. Quel était l’intérêt de retrouver sa vie s’il s’avérait que c’était un tel foutoir?

La compassion brillait dans les yeux de Harm quand elle tourna la tête pour lui faire face. « Sarah, je suis désolé, je voulais… »

Il ne finit pas sa phrase. La porte s’ouvrit et une infirmière avança, tenant une boîte de chocolat. Elle souriait largement. « Madame, Monsieur, je voulais vous donner ceci de la part des infirmières qui vous ont soigné aux soins intensifs. Nous ne connaissons pas les détails à propos de votre état, mais comme nous pouvons voir, vous êtes déjà remise, nous voulions vous souhaiter nos meilleurs vœux. Bienvenue Madame. »

« Merci beaucoup. » Répondit tranquillement Sarah, « J’apprécie vraiment cela. »

« Il n’y a pas que quoi, Madame. » Avec un timide signe de main, l’infirmière sortit de la chambre et ferma de nouveau la porte.

Sarah ouvrit la boîte et choisit un chocolat, heureuse d’avoir une douce consolation pour l’aider à traverser les tristes choses qu’elle avait appris sur elle. Mais juste comme elle allait ouvrir la bouche, Harm s’empara rapidement des deux, le chocolat dans sa main et la boîte, loin de ses mains, son expression horrifiée.

« Qu’est-ce que vous pensez que vous faites ? » cria-t-elle, désorientée et fâchée pour de bon cette fois. Le Capitaine était une véritable peste.

« Il y a du rhum dedans, » expliqua Harm très bas, n’osant apparemment même pas lui faire face, mais elle avait besoin de lui. Après tout il l’avait provoquée.

« Alors quoi ? » cria-t-elle, remarquant avec satisfaction qu’il semblait lever les yeux vers elle contre sa propre volonté.

“Vous ne pouvez pas manger ça.” déclara-t-il d’une voix peinée. Ensuite il prit une profonde respiration. « Vous êtes alcoolique, Sarah, comme votre père. Vous êtes sobres depuis dix ans maintenant, excepté une fois et c’était compréhensible, étant donné la situation. Mais vous avez besoin de continuez sur cette voie. »

Un profond silence régna quand il termina sa phrase. Sarah était trop choquée même pour respirer. Ce n’était pas sa vie, c’était un gâchis – elle l’était.

Ses yeux étaient fixés sur ses mains qui reposaient sur ses genoux. Son esprit tournait. Où diable était-elle supposée aller à partir d’ici ? A quoi cela servait-il de revenir après tout ? Et cela valait-il vraiment l’effort ? Immédiatement, les seules réponses qu’elle pouvait donner étaient ‘nulle part’, ‘rien’ et ‘non’.

Quand elle sentit de nouveau sa main sur son épaule, elle céda à l’inévitable et leva les yeux, lui permettant de voir qu’il y avait des larmes dans ses yeux. Il tendit la main comme pour les effacer mais elle recula, affaissant ses épaules.

« Sarah… » De nouveau le ton de sa voix la heurta. Et tout à coup, elle trouva que cela était beaucoup trop à supporter.

« Harm, je…, Je suis désolée, s’il vous plaît, laissez-moi seule. » arriva-t-elle à murmurer. « J’ai besoin de penser à tout ça. »

« Mais… »

« S’il vous plaît. »

Il fit un signe de tête silencieusement, se leva et quitta la chambre, la regardant une dernière fois, le regard triste avant de fermer la porte. Pour elle, cela sentait comme s’il sortait de sa vie.

Elle ne pouvait pas vraiment le blâmer.

A suivre...

Corinne a écrit:

Et voici la suite. A partir de demain, tu pourras lire tout le reste ou être raisonnable. Mais bon pas facile de savoir où la fic sera arrivée à ton retour.

Mais que c'est triste et dur à la fois.

Je vais essayer d'être raisonable. Déjà je n'aurais pas mon pc sur moi pendant une semaine, alors j'aurais pas le choix. Après...je dis pas, si je commence je risque de ne plus m'arrêter, mais d'un autre côté c'est la seule fic à lire que j'emmène sur mon pc, le reste c'est les miennes que je dois continuer ^^ alors faut que je sois résonnable pour avoir un peu à lire tous les jours! Ca va être dur tout ca je te dis pas^^

Merci en tout cas de poster cette fic, elle est géniale mais zut alors!!!!!

biz

Voici la suite avant ton départ, miss.

Amuse-toi bien.

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Cinquième partie

14 Janvier
01 :12 GMT
La campagne à l’extérieur de Yuma
Arizona

La transpiration coulait de ses tempes le long de sa mâchoire et de son cou, mouillant son T-shirt qui collait déjà à son corps. La respiration de Harm était un/venait en un halètement irrégulier pas tellement éloigné de grognements de douleurs. Chaque foulée était encore douloureuse mais Harm ne pouvait pas s’arrêter. Il avait perdu de vue le nombre de kilomètres qu’il avait parcouru aujourd’hui. Il savait qu’il devait encore y aller doucement, laisser son genou guérir, mais s’asseoir à ne rien faire était en train de le rendait fou. La douleur intérieure et la frustration qu’il ressentait avaient besoin d’une échappatoire et s’épuiser jusqu’à un point d’exténuation totale était la seule chose qui l’aidait.

Durant ces derniers jours, cela lui avait coûté chaque once de force mentale d’obéir au souhait de Mac de la laisser seule. Tout d’abord, il avait essayé plusieurs fois d’aller la voir, mais elle avait donné ordre au personnel médical de ne laisser personne venir la voir. Elle lui avait laissé un message, expliquant qu’il ne devait pas le prendre personnellement, que c’était avec elle-même que ça n’allait pas, pas avec lui, et qu’elle avait besoin de temps. Et elle avait déclaré qu’elle avait décidé de se tourner vers des choses moins personnelles, en essayant d’explorer sa mémoire. Aussi, lui avait-elle demandé de lui laisser quelques choses à lire – les lois fédérales, l’UCMJ, quelques dossiers. Bien que cela l’ait beaucoup attristé de voir qu’elle se refermait sur elle-même, il avait immédiatement appelé Harriet, sachant qu’elle et Bud étaient dignes de confiance et de vrais amis à qui il pouvait révéler l’état de Mac et obtenir leur aide logistique.

Harriet avait été dévastée, à l’écoute des nouvelles, mais elle avait immédiatement rassemblé les objets demandés. Le paquet UPS était arrivé tôt ce matin et Harm l’avait tout de suite déposé à l’hôpital avec un mot pour Mac. Maintenant, il n’y avait vraiment rien qu’il puisse faire si ce n’est attendre jusqu’à ce qu’elle le laisse le laisse redevenir proche. Et s’il y avait une chose au monde que Harm sentait qu’il ne pourrait pas supporter, c’était d’être tenu à l’écart jusqu’à ce que quelqu’un d’autre décide qu’il pouvait agir sur la situation actuelle. C’était en train de le ronger de l’intérieure.

Serrant les dents et essayant d’arrêter les pics de douleur qui lançaient à travers son corps, Harm continuait sa course, les yeux fixés sur l’horizon, quand tout à coup, dans la poche de son survêtement, son GSM commença à sonner. Il s’arrêta, essoufflé.

« Rabb »

[« Vous m’avez menti. »] Sa voix était glaciale. [« Pourquoi ? »]

Essayant encore de retrouver sa respiration, il répondit, confus, « Que voulez-vous dire ? »

[« Au sujet de mon oncle. ‘En mission à l’étranger. Ne pas réussir à le joindre.’ Ça vous rappelle quelque chose ? »] Il pouvait dire qu’elle était furieuse.

« Mac… »

[« Sarah »]

Il soupira en guise de défaite. « Je suis désolé. Sarah, je n’étais pas sûr de comment je pouvais… »

[« La vérité, Capitaine. Vous m’avez promis. »]

La culpabilité noua son estomac il restait réticent à donner tous les détails. Le cas avait beaucoup trop de angles pouvant la blesser et l’embrouiller. « Oui, c’est vrai. Je suis désolé. » Répéta-t-il d’une voix basse. « Comment l’avez-vous découvert ? » Peut-être qu’il pourrait obtenir un indice de ce qu’elle savait déjà.

[« La partie civile contre le Colonel Matthew O’Hara. »]

Le cœur de Harm se serra. « Je n’ai pas contrôlé les dossiers qu’Harriet a empaquetés pour vous… c’était parmi ceux là ? » Si elle avait lu les rapports, elle savait exactement ce qu’il avait essayé de dissimuler. Que son oncle était à Leavenworth – et c’était à ce point qu’elle devait retourner afin de savoir comment ils s’étaient rencontrés. Harm avait tellement espéré pouvoir lui donner une vague histoire au sujet d’avoir enquêté sur un dossier ensemble, comme si cela n’avait été rien de plus qu’une mission ordinaire. Maintenant il savait quelles questions suivraient tôt ou tard – et qu’elle se méfierait de lui et verrait immédiatement s’il essayait d’omettre quelque chose d’important. Mince.

Le silence s’éternisait, le seul son à travers le téléphone était la respiration de Harm qui revenait doucement à la normale. Harm sentait la tension qui montait entre eux. Il pouvait presque entendre le crépitement dans la communication et il savait qu’il était supposé répondre. Mais pour l’amour de Dieu, il n’avait aucune idée de ce qu’elle voulait entendre. Aussi, juste afin de dire quelque chose – n’importe quoi – avant qu’elle ne mette fin à la l’appel, il donna une réponse évasive. « Eh bien ? »

[« C’est tout ce que vous avez à dire ? »] Sa froideur transperça son cœur, et tout à coup il se sentit en colère.

« Mince, Mac que voulez-vous que je dise ? Si vous avez lu le dossier. Bien ! Alors peut-être avez-vous remarqué que pour un commencement, ce n’est pas le sujet le plus facile. Vous n’avez absolument aucune idée de qui vous êtes et vous attendez de moi to que je commence en me plongeant dans vos histoires de famille foireuses? Soyez réaliste ! » Il avait déchargé sa colère et l’entendant retenir son souffle, il se calma un peu, déglutit. « Je suis désolé… » Dit-il dans un souffle, se frappant mentalement pour son insensibilité. « Vraiment, je suis désolé… C’était injustifié. Je… » Il prit une grande inspiration et se résolu à reprendre l’affaire en main.

« Sarah ? »

D’abord, il pensa qu’elle ne répondrait pas. Mais après un court moment, il entendit un [« Ouais »], bas et quelques peu étouffé.

« Puis-je vous voir dans les jardins de l’hôpital dans trente minutes ? »

Il l’entendit déglutir. [« D’accord. »] Répondit-elle finalement très bas et elle mit fin à la communication.

Durant deux minutes, Harm resta cloué au milieu d’une route désertique, les mains sur les hanches, fixant le sol devant ses pieds. Elle voulait des progrès. Il voulait une guérison. Elle voulait des réponses. Il la voulait.

Ça n’allait jamais fonctionner.

A suivre...

eh ben sacré scène!!!!!
Les choses redeviennent normales, si j'ose dire, ils se prennent la tête l'un l'autre .
Merci pour cette suite avant mon départ, j'étais ravie d'en voir une ce matin.
Bizouxx

Je sais que tu n'es pas là ma Julia, mais je continue de poster au cas où tu as su t'arrêter quoi que j'ai un doute hihi.

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15 janvier
01 :55 GMT
Jardin de l’hôpital
Yuma, Arizona.

Dés qu’elle vit sa silhouette longiligne approcher dans le soleil de l’après-midi, Sarah se sentit tendue et se détesta d’être aussi émotionnelle. Peut-être que cette ‘Mac’ avait un rôle tout à fait utile après tout, pensa-t-elle comme elle essayait de se calmer. Peut-être devrait-elle enfermer Sarah à nouveau et construire une façade inébranlable… mais non. Inconsciemment, elle secoua la tête pour elle-même. Elle voulait la pure, l’absolue vérité à propos de qui elle était et Sarah se montrerait aussi forte que Mac. Avec l’aide de Dieu.

Cependant, le comportement de Harm l’avait ébranlée plus qu’elle ne voulait le reconnaître. ‘Il m’a manqué.’ admit-elle à contrecœur, ‘Et j’espère qu’il est le ami sincère qu’il prétend être. Si je pouvais lui faire confiance…’ Mais c’était impossible. Juste ce matin elle avait reçu la preuve qu’elle devait rester sur ses gardes. Et ce qu’il avait dit plus tôt à propos de sa famille l’avait blessé. Profondément. Ce n’était pas la façon dont des amis étaient supposé se comporter l’un envers l’autre. Et si une amitié entre eux n’avait jamais été plus qu’un souhait de leurs parts, ne s’étant jamais réalisé en raison de leur incapacité à communiquer ?

Elle avait été surprise de réaliser combien cette pensée lui déchirait le cœur.

Eh bien, elle n’accepterait que la vérité et rien que la vérité, se jura-t-elle pour la énième fois, en essayant d’ignorer l’inquiétude qui lui faisait resserrer l’étreinte de ses bras autour d’elle-même. ‘Si vous voulez être mon ami, Harmon, vous avez intérêt à commencer à vous comporter en tant que tel.’

Entre-temps, Harm avait rejoint le banc où elle était assise. « Hé. » la salua-t-il d’un air gêné et fit un signe vers la place à côté d’elle. « Puis-je ? »

« Certainement. » Instinctivement, elle s’écarta un peu de lui.

Ses yeux la scrutaient, semblant laisser une sensation de papillonnement partout où il se posait. Sa voix était contrite et incertaine tout en étant compatissante. « Vous semblez aller mieux. » commença-t-il prudemment.

« Il serait temps. » répondit-elle. De nouveau, le silence recommença à s’étendre. Sarah sentit sa fureur précédente revenir. Comment pouvait-il juste s’asseoir là et la regarder avec cette expression sincère qui était tellement désarmante ? ‘Dites quelque chose, imbécile.’ le défiait-elle mentalement, en fronçant les sourcils inconsciemment.

Comme s’il l’avait entendu, il obéit. Brisant le contact visuel et baissant les yeux, il soupira. « Sarah, je...” Elle pouvait voir l’effort qu’il devait faire pour croiser à nouveau son regard. « Je le pensais vraiment. Je suis désolé au sujet de ce que je vous ai dit à propos de votre famille. Votre oncle est l’une des personnes que je connais que j’apprécie le plus et j’ai le plus grand respect pour lui. J’avais… Eh bien, je pense que j’avais peur que l’histoire entière soit beaucoup trop à digérer pour vous maintenant. Mais, » Il redressa les épaules et tenta un demi-sourire. « Je suis désolé de ne pas avoir eu confiance en votre force, Marine. J’aurais dû le savoir. »

Souriant un peu maintenant, Sarah était sur le point de répondre quand elle le vit de nouveau sérieux, son expression la suppliant de le laisser finir, aussi fit-elle seulement un signe de tête. Quand il continua, elle fut surprise de découvrir une pointe de douleur dans le ton de sa voix. « Je promets que je serais honnête à partir de maintenant. Vous n’en méritez pas moins. Je vous demande juste de ne pas être trop dur envers moi, aussi. » Sa surprise grandissant, elle remarqua que sa voix avait diminué encore plus. « Je suis en train de regarder la meilleure amie que j’ai sur la terre qui est désespérée de redevenir elle-même, et ce n’est pas particulièrement facile à vivre. »

C’était un tournant auquel elle ne s’était définitivement pas attendue. Voir cette haute stature, ces larges épaules représentation du héros type, là, les épaules affaissées, du découragement dans le regard, admettre qu’il était blessé pour elle, détruisit complètement ses défenses – et l’image qu’elle avait de lui. Tout à coup, elle trouva que c’était extraordinairement naturel d’accepter que bien qu‘il ait commit une erreur celle-ci avait été faite pour de bonnes raisons. Harmon Rabb Jr., se souciait d’elle et cette situation entière était difficile et pas seulement pour elle.

Tendant la main et se surprenant elle-même autant que lui, elle plaça sa main sur son avant-bras et le serra doucement. « En ce moment j’ai du mal à faire confiance à qui ou quoi que ce soit » répondit-elle “ Mais je vais essayer d’apprendre à avoir confiance en vous.”

La soudaine étincelle dans ses yeux et la tentative de sourire qui apparut sur son visage fit légèrement bondir son cœur. C’est alors qu’elle sut qu’elle avait vraiment et sincèrement un ami sur lequel elle pouvait compter.

« Pouvez-vous avoir confiance dans le fait que je tiens toujours mes promesses ? » demanda-t-il prudemment, ses yeux la suppliant de dire ‘oui’.

Sachant qu’elle était dangereusement sur le point de se perdre dans ce stupéfiant océan de bleu, elle fit un signe de tête, soudain lui vint une inspiration dont elle ne connaissait pas l’origine, et elle répondit, « Ça ne vous est encore jamais arrivé. »

A suivre...

J'ai du retard dans mes posts alors voici toutes les suites que j'aurais dû poster depuis le départ de Julia. Comme ça elle sera à jour pour son retour le 17 Août.

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Cela la surprit de l’entendre s’arrêter net de respirer. Durant un bref moment, ses yeux s’agrandirent mais il essayait apparemment de dissimuler la soudaine explosion d’émotion du mieux qu’il pouvait. Mais ce ne fut pas suffisant.

« Harm ? Tout va bien ? » Demanda-t-elle inquiète et confuse.

Il laissa son regard errer rapidement autour d’eux et sans but jusqu’à ce qu’il semble avoir trouvé la force de lui faire de nouveau face. « Pourquoi avez-vous dit cela ? » questionna-t-il, la voix légèrement rauque.

Sarah n’avait aucune idée de pourquoi sa réponse l’avait autant secoué. « Je ne sais pas. Evidemment je ne vous connais pas assez bien pour être sûr que vous ne brisez pas votre parole mais… » Elle fit un mouvement exaspéré de ses mains. « Dites-moi que je suis folle… mais c’est comme si… je pouvais voir la réponse, vous voyez ? » Elle avait lutté désespérément pour que les mots décrivent la sensation et elle savait qu’elle avait échoué misérablement, à en juger à la façon dont Harm la fixait de son regard, incrédule. Elle abandonna. « Mince, c’était juste la chose à dire. Faites en ce que vous voulez. »

Elle sursauta quand il prit sa main. « Non… » Répondit-il rapidement. La confusion résonnait encore dans sa voix mais quelque chose qu’elle aurait étiqueté comme un réconfort mêlé d’admiration brillait à travers aussi maintenant, ne faisant rien de moins que de la mettre à l’aise.

« Non, ce n’est pas fou du tout. » Sa réponse était surprenante, un doux sourire glissa de nouveau doucement sur son visage. « Vous savez, au JAG vous êtes célèbre pour avoir une sorte de sixième sens. Celui-ci se révélant bien utile par moment. » Dit-il avec un léger rire avant que son visage ne s’obscurcisse à nouveau et qu’il ne lâche sa main. « Ce qui m’a déconcerté ce sont les mots que vous avez employés. Parce que vous… »

« Ne faites pas de promesses que vous ne tiendrez pas. »

« Ca ne m’est encore jamais arrivé. »

« Parce que je vous les ai dits avant. » Coupa-t-elle d’une voix blanche, tremblant à cause de la brise nocturne ou de quelque chose d’autre dont elle n’était pas sûre.

Harm fit doucement un signe de tête. « Est-ce qu’il y a autre chose dont vous vous souvenez ? » demanda-t-il, dans l’incapacité de cacher l’espoir qui se montrait sur ses traits.

Déglutissant de défaite, elle baissa les yeux, en secouant la tête. « Non. Et je n’ai pas la moindre idée d’où c’est venu. »

Il soupira. « C’est un commencement cependant. » Elle pouvait dire qu’il essayait de l’encourager, mais sa voix était complètement sérieuse et désabusée.

« Ouais… » Accepta-t-elle sans beaucoup d’enthousiasme. Levant de nouveau les yeux, elle décida de continuer la bataille. « A propos de quoi nous étions nous mis d’accord avec ça ? »

Il fit une grimace. Son visage se crispa légèrement, et il prit une profonde respiration. « L’histoire de notre amitié est compliquée, Sarah. Si vous voulez vraiment comprendre comment nous avons survécu à de disputes constantes et continué à référer l’autre comme meilleur ami, vous ne devriez peut-être pas commencer par cela. C’est trop éloigné de ce que les amis parlent normalement. »

Ses yeux l’imploraient de ne pas s’étendre sur le sujet et voyant à quel point cela semblait le mettre mal à l’aise, elle était sur le point de céder quand la petite voix dans sa tête lui rappela que c’était l’entière vérité et rien que la vérité dont elle avait besoin pour revenir. Et elle savait que si elle le demandait, il n’essaierait pas de fuir. Au moment où elle prit cette décision, elle put voir qu’il pouvait le lire dans ses yeux, et il se résigna à son besoin d’avoir une explication. Elle n’eut pas besoin de le dire à haute voix.

« C’était le jour de naissance de petit AJ. » expliqua Harm, d’une voix monocorde. « L’ambulance est seulement arrivée après qu’Harriet ait accouché dans le bureau de l’Amiral au JAG. Quand finalement ils sont partis pour l’hôpital, vous et moi étions debout en face du quartier général du JAG, les regardant partir. Vous pensiez à votre horloge biologique et vous doutiez d’avoir un jour une famille. Alors, j’ai dit que si aucun de nous n’avions quelqu’un dans 5 ans à partir de ce jour-là, nous partagerions un enfant ensemble. Un pacte entre meilleurs amis. C’était il y a deux ans et demi. »

Sarah eu besoin de quelques secondes pour rassembler ses pensés. Laissant échapper un petit rire nerveux, elle commenta. « OK, je vois votre point. C’est définitivement au delà des limites d’une amitié normale. » Elle secoua la tête vigoureusement comme si le mouvement effacerait cette aberration d’une manière ou d’autre. Mais en regardant son ami, elle sut qu’il disait la vérité, aussi bizarre que cela puisse sembler. Aussi, peut-être devrait-elle suivre son conseil et ne pas s’étendre sur le sujet pour le moment et revenir plutôt au commencement. Cependant, il y avait une chose qu’elle devait savoir avant de continuer son chemin.

« Harm… n’avons nous jamais été… engagé l’un envers l’autre ? » Elle n’osa pas lui faire face.

« Nous n’avons jamais été amants si c’est ce que vous demandez. » Elle l’entendit répondre prudemment et leva les yeux en une légère surprise – et de déception, comme elle remarqua, étonnée elle-même.

« Alors pourquoi m’auriez-vous fait cette offre ? » demanda-t-elle perdue.

« Parce que nous avons toujours été proches, depuis le début. » Une fois encore, ses mots lui allèrent droit au cœur.

« Parlez moi de ‘Partie civile contre Matthew O’Hara’ » fut tout ce qu’elle répondit.

Sixième partie

15 janvier
04 :12 GMT
Hôpital militaire
Yuma, Arizona

« Vous êtes bien ? » Harm avait redressé le dossier du lit afin de qu’elle soit quasiment assise comme elle le voulait. Tapotant un peu le coussin avant qu’elle ne s’y appuie, il chercha sur son visage des signes indiquant qu’elle se sentait gênée par sa proximité mais il ne vit rien. Avec un peu de chance la conversation qu’ils avaient eue plus tôt avait suffisamment éclairci les choses de manière à ce qu’ils soient enfin capables de faire face au long chemin cahoteux de sa guérison. Ensemble.

Mac leva les yeux vers lui et sourit. « Oui, c’est parfait, merci. » Le sourire qu’elle lui donna/adressa confirma ses espoirs. Ils pouvaient en effet continuer à partir de là.

« Je promets que je répondrais à vos questions tout de suite, mais d’abord, » Il tendit la main d’un geste d’excuse comme elle allait protester. « D’abord, j’ai quelques détails pour vous de la part de vos médecins. »

Elle hocha la tête, son appréhension se montrant sur son visage. « Allez-y. »

Pressé de la mettre à l’aise, il sourit, cachant son propre soulagement sous un masque de réconfort. « Physiquement, vous guérissez remarquablement bien. Vous aurez encore besoin de marcher avec des béquilles durant quelques semaines et de vous souscrire à une réhab journalière intensive une fois que la douleur dans votre épaule et dans votre hanche sera partie. Et évidemment, pour au moins deux semaines, beaucoup de repos et des visites quotidiennes à votre médecin généraliste sont un devoir. Mais les médecins sont disposés à vous laisser au soin d’une personne de confiance. Vous aurez à suivre des ordres stricts – mais vous serez capable de retourné à DC. Si vous vous en sentez le courage. Félicitations, Marine. » Ajouta-t-il doucement.

Elle pencha la tête vers la gauche. « Et cette ‘personne de confiance’ serait vous, je suppose ? »

Harm se sentit un peu embarrassé mais il essaya de son mieux de ne pas le montrer. « Exactement. Si vous acceptez, pour une fois, de vous soumettre à mon contrôle. »

Voyant qu’elle hésitait un peu, réfléchissant manifestement à ses prochains mots, son estomac se serra. Pourtant, sachant que ses souhaits et ses besoins devaient être prioritaires, il repoussa le sentiment au loin et attendit sa réaction.

« Merci beaucoup, Harm, j’apprécie cela, » répondit-elle prudemment mais il pouvait entendre le ‘cependant’ approcher. « mais je ne suis pas tout à fait sûre de ce que je veux encore. Puis-je vous donner ma réponse plus tard ? » Ses grands yeux bruns lui demandaient de comprendre.

« Evidemment » Il accepta seulement d’une voix basse alors qu’un flash de profonde déception le traversait. Bien sûr, il aurait méticuleusement gardé sa distance physique et émotionnelle avec elle. Cependant, l’avoir autour de lui aurait rendu les choses beaucoup plus facile à supporter – et puis, il y avait toujours l’espoir que quelque chose, quoi que ce soit, de son ancienne vie réussisse à briser ce qui l’empêchait de retourner vers son ancien soi.

« En tous les cas, vous devriez y réfléchir. » l’encouragea-t-il doucement. « Parce que si ce que vos médecins m’ont dit est vrai, votre amnésie a été probablement causée par les événements traumatiques par lesquels vous êtes passée, et non pas par votre blessure à la tête qui heureusement s’est avérée être superficielle. Selon l’IRM qu’ils ont fait il y a deux jours, autant qu’ils puissent en juger votre cerveau semble aller bien d’après ce qu’ils disent. Il y a une légère enflure à l’arrière de votre tête, mais principalement en surface, pas en profondeur où les fonctions vitales seraient affectées. Le docteur Craven, le neurologue, pense que le léger gonflement pourrait n’avoir aucun rapport avec votre perte de mémoire. » Continua-t-il, son regard intense lui disant qu’elle suivait ses explications avec vigilance. « Donc, en fait, retourner dans votre cadre habituel pourrait vous aider à retrouver ce qui se trouve cacher quelle qu’en soit la raison. »

Son regard devint un peu peiné. « Ouais, je sais… » Murmura-t-elle distraitement, baissant les yeux sur sa couverture durant un petit moment avant de lever les yeux pour rencontrer les siens à nouveau. « C’est tellement étrange : je ne comprends pas mes propres réactions. D’une part, j’ai très envie de connaître tous les derniers détails à propos de moi et d’autre part – retourner à un appartement qui devrait être comme une maison pour moi mais qui pourrait en fait aussi bien être comme une chambre d’hôtel… Je suis effrayée, Harm. » Admit-elle dans un soupir.

« D’accord. » dit-il calmement, voulant désespérément la prendre dans ses bras mais s’abstenant du geste, sachant que cela la déconcerterait encore plus. « Je serais là pour vous. Et si vous le voulez Bud et Harriet, et l’Amiral Chegwidden. Ils sont tous impatients de vous revoir. Et puis, il y a Sergei qui pourra vous aider à vous rappeler votre russe… »

« Je connais le russe ? » Demanda-t-elle, les yeux comme des soucoupes.

Il hocha la tête. « Oui. Essayez de dire quelque chose. Peut-être est-ce quelque chose que vous n’avez pas perdu. »

Il la vit fermer les yeux, ses sourcils froncés de concentration – et tout à coup, la peau de son front se relâcha.

« Spaseeba. » dit-elle, souriant légèrement. « Da, ya gavaryu pa ruskij. » [‘Merci. Oui, je parle russe’].

Bien que cela puisse n’avoir aucune signification quant à ses souvenirs de son ancienne vie, son cœur fit un petit bond de joie. Quel que soit les petits progrès qu’elle fasse cela semblait être un trésor pour lui. « C’est super ! » prononça-t-il avec une joie sincère, tapotant son épaule. « Continuez comme ça, et avant longtemps nous nous affronterons de nouveau au tribunal. »

Son sourire devint même un peu espiègle comme elle approuvait en farsi, faisant un signe de tête pour lui faire comprendre les mots inconnus et le prenant complètement au dépourvu.

« Whoa… » Fit-il, intimidé. « Vous ne faites jamais rien à moitié, n’est ce pas, Marine ? Eh bien, je pense que c’est la réponse à la question à savoir si votre amnésie est d’une nature physique ou non ? » ‘Maintenant nous avons seulement à trouver la clé pour ouvrir le donjon dans lequel vous vous êtes enfermée’, ajouta-t-il silencieusement, sachant bien que le ‘seulement’ était plus qu’un léger euphémisme.

« En partie, ça pourrait être physique après tout. » commença-t-elle, d’un air sérieux. « Ou comment expliqueriez-vous que quand j’ai parcouru l’UCMJ plus tôt, je me souvenais de certaines parties, mais d’autres choses étaient complètement nouvelles pour moi ? » soupira-t-elle. « Pourtant, si on considère que je ne me souvenais de rien du tout au sujet d’un concept appelé ‘loi’ quand vous m’avez dit la première fois que j’étais avocate, je pense que je suis vraiment en train de faire des progrès. »

Elle se tut, regardant dans le vide, perdue dans ses pensées. Harm ne pouvait pas être sûr mais il était pratiquement certain qu’elle broyait du noir. Doucement, serrant son épaule, il la fit le regarder. « Ne vous inquiétez pas, Sarah. Avec le temps, vous trouverez votre chemin pour revenir – et pas seulement à votre appartement. Et pour ma part, je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour vous guider sur cette route, d’accord ? »

Déglutissant elle mit une de ses mains sur celle de Harm qui reposait encore sur son épaule gauche.
« Merci. » Répondit-elle, le regardant silencieusement dans les yeux durant un long moment. Puis, se redressant, elle prit une profonde inspiration et expira de façon rapide et déterminée, en retirant sa main. “ D’accord, question numéro une...”

« Sarah, attendez un instant. » l’interrompit soudain Harm, jetant un œil à sa montre. « Je ne suis plus un hôte dans cette noble résidence, vous savez. Il est tard. Je pense que je devrais rentrer à la base. Nous ferons cela demain, d’accord ? Je le promets. »

Il commença à se lever mais Mac attrapa sa main et tira fermement. « Pas question que vous m’échappiez maintenant. » Menaça-t-elle. « Aussi longtemps qu’ils ne vous chassent pas d’ici, vous pouvez aussi bien me dire ce que je veux savoir. S’il vous plaît. » Ajouta-t-elle d’une voix plus douce. Le désespoir était de retour dans ses yeux.

Vaincu, il s’assit de nouveau et s’adossa. « Feu à volonté, Colonel. »

Elle sourit soulagée et reconnaissante. Cela lui prit un long moment pour ne formuler rien qu’une question, cependant il pouvait dire que son esprit regorgeait de pensées et d’émotions contradictoires et qu’elle avait manifestement des difficultés à y mettre de l’ordre. « Très bien… » Dit-elle d’une voix traînante, « Donc… Quand nous enquêtions sur mon oncle, vous vous êtes rendu compte que je vous dissimulais quelque chose. Comment ? »

Son genou en phase de guérison lui donnait un moment difficile. Il était très fatigué, aussi bien physiquement qu’émotionnellement. Et il était tenu par sa promesse. Aussi, sa réponse fut réduite au maximum de clarté concise, n’essayant même pas de dissimuler quelque chose. « Je vous regardais tout le temps. » Durant un bref moment il aurait voulu savoir pourquoi c’était si facile de soutenir son regard.

Il pouvait voir que sa réponse l’avait un peu surprise mais elle semblait reconnaître et apprécier l’absolue vérité. « Pourquoi ? » demanda-t-elle seulement.

« Parce que je voyais quelqu’un d’autre en vous. »

« Qui ? »

« Une femme dont j’avais enquêté sur le meurtre juste quelque mois auparavant. »

Voyant son expression choquée, il se demanda durant une fraction de seconde s’il devait vraiment lui faire ça. Et se faire ça à lui-même, pour ce que ça comptait. Parler de Diane mènerait à parler de ses sentiments. Et parler de ses sentiments le mènerait à … Mais aussi vite que la pensée s’était formée, il la repoussa de côte d’un air de défi. ‘La vérité. Tu as promis.’

« Le Lieutenant Diane Schonke… L’amour de ma vie. » Ajouta-t-il d’une voix basse.

Choisissant d’ignorer son « Oh mon Dieu… » Prononcé d’une voix blanche. Il continua, attentif à garder sa voix douce et compréhensive. « C’est une toute autre histoire, aussi je ne rentrerais pas là-dedans maintenant. Ça n’a rien avoir avec votre vie, Sarah. Et c’est loin dans le passé. Je l’ai seulement mentionné parce que c’était votre incroyable ressemblance avec Diane qui me faisait oublier tout le temps que je ne vous connaissais pas. C’est pourquoi nous avons été si proche depuis le début – du moins en ce qui me concerne. Pour vous, cela à prit un peu plus longtemps pour vous ouvrir, mais mon état d’esprit nous a permis de nous comprendre l’un l’autre aussi rapidement que nous l’avons fait. »

Il fut quelque peu déconcerté quand il vit son expression s’obscurcir. « Aussi, tout ce que vous avez fait pour mon oncle – et pour moi – vous l’avez fait à cause d’elle ? »

Il secoua la tête. « Non. » répondit-il, doucement mais fermement. « Je l’ai fait parce que c’était la chose à faire. Bien que je n’aurais pas fait ce qu’il a fait, je continue à admirer votre oncle pour la façon dont il a suivit ses principes. Et je vous ai admirée pour la façon dont vous étiez prête à tout abandonner pour lui. »

« La voyez-vous encore quand vous me regardez ? Est-ce pourquoi vous restez avec moi maintenant ?

Ses doutes le blessèrent et il se rappela de faire attention en les apaisant. S’il agissait sur un coup de tête, il risquait de donner le seul secret qu’il était déterminé à garder. « Vous êtes ma meilleure amie sur la terre, Sarah. » Pourtant ses mots portaient beaucoup plus d’émotions que ce qui aurait été recommandé. « Vous laissez seule n’a jamais été une option. »

« Mais est-ce elle que vous voyez en moi ? » Insista-t-elle.

« Non, c’est vous. Ça n’a pas toujours été vous. » Admit-il, « Mais c’est vous depuis trop longtemps pour que je puisse me rappeler maintenant. » Prenant une profonde respiration, il décida de faire un autre pas, voulant chasser même le plus léger rappel d’incertitude dans ses yeux. « Laissons de côté pour un moment que j’aimais Diane. Evidemment, elle était une bonne amie, aussi. Mais vous et moi, nous avons traversé beaucoup de choses ensemble, Sarah. Nous nous sommes vus l’un l’autre dans nos meilleurs et dans nos pires moments. Je n’ai pas gardé le compte de qui doit sa vie à l’autre en ce moment parce que nous nous sommes sauvés l’un l’autre plus souvent qu’on ne devrait le penser possible. » Il tendit la main et encercla ses doigts avec les siens. « Notre amitié va au-delà de tout. Je l’ai toujours su. Elle a survécu à plusieurs relations que chacun de nous à eu. C’est quelque chose qui fait que je ne peux pas continuer sans elle. C’est pourquoi je reste. »

Ses yeux s’agrandirent considérablement en l’écoutant ouvrir son cœur pour elle. Il était clair qu’il n’avait pas confessé son amour, mais la lumière qui les entourait semblait s’être éclaircit. Il sentit ses doigts s’entrelacer aux siens, mais son action ne le perturba pas le moins du monde. Dans ses yeux, il lut la plus merveilleuse compréhension de ce qu’il lui avait dit, sans aucune trace montrant qu’elle était à la recherche de quelque chose qui allait au-delà de ça. Ils semblaient être parfaitement sur la même longueur d’onde.

Dans la profondeur du cœur de Harm, la blessure arrêta de saigner. Bien que la cicatrice resterait toujours à lui rappeler ce qu’ils avaient perdu, la peur angoissée que Mac ne pourrait jamais retrouver son chemin se calma par une consolation de ce qui avait commencé à germer en lui : s’ils se comprenaient toujours l’un l’autre de la façon dont il venait de s’avérer, la perte était quelque chose qu’avec le temps il apprendrait à supporter.

« Merci. » répondit-elle doucement, ses yeux brillants de gratitude.

Durant un moment, aucun d’eux ne dit un mot, ne voulant pas briser ce moment magique, mais finalement elle retira sa main, un sourire détendu ornant ses traits. L’éclat espiègle dans son regard lui fit soulever les sourcils.

« D’accord, » dit-elle. « Maintenant je vais jouer au jeu des 20 questions, en quelque sorte. »

“Uh oh...” murmura-t-il, son sourire espiègle complétant le sien.

« Umm, Voyons… Quelle est la situation la plus drôle que nous avons vécu ? »

Le souvenir qui immédiatement fit surface le fit rire un peu. « Vous voir vous planquez au tribunal quand j’ai fait feu avec une arme automatique pour prouver mon argument. »

« Quoi ? » Son sourire incrédule était aussi grand qu’il pouvait l’être. « Apparemment vous êtes complètement fou. Et puis, pourquoi ne me planquerais-je pas dans une situation pareille ? »

Riant pour de bon maintenant, Harm expliqua. « Vous avez toujours dit que les Marines ne se planquaient pas mais qu’ils ‘se mettaient à couvert’, vous savez ? Et vous voir disparaître sous la table était hilarant. »

Fronçant les sourcils d’un air moqueur, elle lui tapota le bras. « Soyez heureux que je ne sois pas en forme pour combattre maintenant, Marin. Alors, question suivante : Quelle était la situation la plus embarrassante dans laquelle je vous ai jamais vu ? »

Il redevint un petit peu sérieux, mais son sourire prédominait encore. « Je pense que c’était sur la plage à Sydney. Je pensais que vous étiez topless et je n’ai pas osé jeter un coup d’œil sur le magazine que vous lisiez. En fait, je ne savais pas du tout où regarder. »

« Oh ? » Dit-elle, un doux amusement passant sur ses traits. « Eh bien, l’étais-je ? Topless je veux dire ? »

« Je ne le sais toujours pas et vous ne l’auriez pas dit. »

« Pourquoi étions-nous ensemble en Australie de toute façon ? » Questionna-t-elle curieuse.

Aussi rapidement qu'il était venu, son précédent sentiment disparu et il se maudit d’avoir amené le sujet en premier lieu. Pourtant, c’était une partie essentielle de son passé. Il ne lui dissimulerait pas ça. Il espérait juste qu’il ne devrait pas aller dans chaque détail blessant immédiatement.

« Un ancien collègue à nous, un officier de la marine australienne qui avait travaillé au JAG durant un programme d’échange, avait demandé que nous enquêtions sur un dossier à Sydney engageant un matelot américain. » ‘Je ne vous dirai pas que vous étiez venue de votre propre chef.’ ajouta-t-il en privé, incapable maintenant de garder le sourire sur son visage. « Son nom était Michaël Brumby. Vous avez été engagé avec lui durant quelque temps mais ça n’a pas duré. »

A ce moment là, elle redevint sérieuse et le regarda curieusement. « On pourrait croire que ça vous a dérangé. » commenta-t-elle prudemment.

« Eh bien, pour être honnête, je ne l’aimais pas, » expliqua Harm, en espérant qu’elle accepterait les raisons qu’il lui donnait. « Il était trop sûr de lui et vous dominait d’une certaine façon. J’ai essayé de respecter votre choix mais je savais qu’il n’était pas bon pour vous. Apparemment j’avais raison. »

« Il me semble aussi. » Approuva-t-elle pensivement. « Vous ai-je dit pourquoi nous avions rompu ? »

« Jamais en tant de mots. » Répondit-il, sachant que c’était la vérité. Ils n’avaient pas encore vraiment parlé du problème Brumby. Peut-être ne le feraient-ils jamais, maintenant.

Il grimaça lorsqu’elle fit un geste de dédain et dit, « Ça n’a pas d’importance maintenant. Comme vous êtes encore ici, je ne pense pas que cette liaison ait pu beaucoup affecter notre amitié. » Il était reconnaissant que sa propre réaction instinctive semblait lui avoir échappé. Expliquer l’horreur d’avoir été dans l’Atlantique durant des heures, essayant de survivre à la tempête et au froid, sans parler de la douleur de la perdre, aurait dépassé ses forces.

« Plus de questions, Colonel ? » demanda-t-il légèrement, impatient de changer de sujet et de diriger le bateau en eaux calmes.

Mac releva sa tactique de diversion. « OK, plus d’australien arrogant pour ce soir. » concéda-t-elle avec un sourire bienveillant. Alors qu’il était sur le point de pousser un soupir de soulagement exagéré, elle parla de nouveau. « J’ai quelques questions de plus, quand même. »

« Aww, Mac, ayez pitié. » Plaida-t-il, en essayant de lui faire entendre la moquerie mais l’implorant secrètement de prendre ses mots au sens littéral.

Voyant que son sourire avait complètement disparu, il comprit immédiatement qu’il avait fait empirer la situation au lieu de l’arranger.

« Sarah » dit-elle calmement, un reproche un peu sévère dans la voix. « Harm, je ne comprends pas. Est-ce tellement difficile de me laisser être mon vrai moi ? ‘Sarah’ sonne tellement faux pour vous ? »

Il ne pourrait jamais lui donner la principale raison de pourquoi l’appeler ‘Sarah’ était tellement difficile pour lui. Sarah était la femme qu’il aimait. Elle était la seule qu’il désirait mais elle était hors de portée. Mac, d’un autre côté, était son amie depuis des années. Avec elle, il se sentait en sécurité. Elle n’avait pas idée de combien elle lui rendait les choses difficiles.

A demain pour la suite.

« Non. » soupira-t-il, en fermant brièvement les yeux. « Evidemment que non. C’est juste que faire revenir mon amie semble amener de vieilles habitudes. Je suis désolé. D’accord, que voulez-vous savoir ? » Il essaya de sourire.

Si elle était encore bouleversée, elle ne le lui montra pas. « Quelle est la chose la plus bizarre que nous ayons jamais faite ensemble ? »

« Combien d ‘heures ai-je pour vous raconter ? » Demanda-t-il, sans conviction.

Elle fit une grimace. “Autant? Mon dieu... D’accord. Quelle est la plus bizarre de toute ? »

Il avait un vaste choix mais il sut tout de suite quelle serait sa réponse. « Quand nous avons volé un MiG-29 près de Moscou, nous faisant tirer dessus et nous éjectant quelque part sur le chemin de la Sibérie. »

« Mon Dieu ! » Haleta-t-elle. « Pourquoi avons-nous fait ça ? »

Une fois de plus, Harm espéra qu’elle se contenterait d’une version condensée. Il était trop épuisé pour ouvrir encore une fois un autre sujet qui le viderait émotionnellement. « Mon père était un aviateur de la marine et il a été abattu au-dessus de Viêt-Nam. J’ai finalement découvert qu’il avait été amené dans un goulag russe quelques années plus tard et j’ai eu besoin de découvrir ce qui lui était arrivé. Alors je suis parti en Russie et vous êtes venue, à cause de la langue et pour m’aider à garder les pieds sur terre. Nous avions besoin d’un moyen de transport pour la Sibérie. » Il sourit largement un peu gêné. « Seriez-vous d’accord si nous laissions le reste de l’histoire pour un autre moment ? »

Elle soupira. « Eh bien, je suis vraiment curieuse d’entendre cela mais je suppose que ça nous prendrait probablement trop longtemps pour ce soir. Juste une chose : Avons-nous trouvé votre père ? »

Harm ne put s’empêcher de déglutir. « Ouais… » Dit-il très bas. « Nous avons découvert où il avait vécu et comment il était mort. C’était dur – mais j’ai trouvé des réponses. Donc ça valait la peine. Merci encore d’être venue avec moi. »

« Il n’y a pas de quoi. » Dit-elle, simplement et aimablement comme si c’était la chose la plus naturelle du monde. « Je suppose que c’est là que votre frère entre dans le tableau. » songea-t-elle, fronçant considérablement les sourcils. Harm ne fit qu’acquiescer. Inspirant d’une manière décidée, elle essaya encore d’alléger l’état d’esprit. « Alors quelle est la chose la plus héroïque que nous avons fait ensemble ? »

Il pouvait voir qu’elle était confuse et il ne voulait pas contrarier son humeur mais il resta sérieux tout le temps. « Quant nous avons sauvé la vie du Président Russe en Tchétchénie ? » offrit-il sans même une trace de sourire.

Le regard dans ses yeux devint doucement horrifié comme si cette petite sélection de ce qu’ils avaient traversé était accablante. « Impressionnant. » admit-elle d’une petite voix, n’osant manifestement pas demander plus de détails. Encore hésitante, elle lui adressa encore une fois la parole. « Harm – Je sais qu’il est tard et nous avons tous les deux besoin de repos mais… j’aimerais savoir une chose de plus. Peut-être aurions nous choisit différentes situations pour répondre à celle-là, mais quand pensez vous, personnellement, que nous avons été le plus proche l’un de l’autre ? »

‘Le porche de l’Amiral’, une voix résonnait dans sa tête mais avec un effort considérable, il effaça l’image et toutes les émotions liées à ce moment dans son esprit. Au lieu de cela, il se laissa retourner quatre ans en arrière. « La nuit où vous m’avez empêché de tuer le meurtrier de Diane de mes propres mains. » dit-il calmement. « Aussi étrange que cela puisse paraître en vous prenant pour elle durant un moment, je pense que c’est cette nuit-là que j’ai commencé à voir Sarah quand je vous regardais. »

Comme si elle pouvait sentir qu’il y avait plus dans cette histoire, elle commença à trembler légèrement. « Comment ? » murmura-t-elle, les yeux écarquillés.

‘La vérité, Rabb.’ « J’ai embrassé Diane pour lui dire au revoir. » admit-il, les yeux découragés, « Et au même moment le baiser vous souhaitait la bienvenue dans ma vie. »

Le silence qui suivit pesa lourdement sur eux deux. Finalement sachant qu’il devait partir pour la nuit, Harm lui reparla du sujet qui avait été laissé en suspens plus tôt. « Alors, que dites-vous Dois-je leur dire de vous laisser sortir sous ma garde ? »

D’un air las, elle frotta son visage avec ses mains. « Harm, j’aimerais vraiment être seule pour un moment, » admit-elle, donnant des signes clairs de mauvaise conscience au fait de refuser son offre généreuse. « Si je promets de trouver moi-même un médecin et d’y aller chaque jour… me couveriez-vous si j’allais un peu en vacances toute seule, juste moi et un camion entier de pensées à digérer ? » Le regard qu’elle lui adressa, un mélange de complète impuissance et d’une détermination acharnée du moins face à ce qu’elle avait appris jusque maintenant, firent taire efficacement les protestations qu’il était sur le point de formuler.

Il livrait une lutte intérieure difficile, décidant d’obéir ou non à ses besoins. L’idée de la laisser à elle-même quand elle était encore tellement troublée le rendait furieux. Cependant, il comprenait absolument et complètement qu’elle ait envie du fond du cœur de cette distance. Et tout à coup, la solution parfaite à son dilemme traversa son esprit.

« Je déteste faire ça. » commença-t-il, la voyant secouer la tête à moitié consciemment, « Mais si vous promettez de suivre les ordres des médecins et si c’est vraiment ce dont vous pensez avoir le plus besoin, alors je serais le dernier à vous retenir. A une condition, malgré tout, » ajouta-t-il, en levant la main pour l’arrêter comme elle commençait apparemment à le remercier pour sa compréhension.

Logiquement quelque peu déconcertée, elle hocha seulement la tête, attendant qu’il détaille sa pensée.

Ce qu’il avait en tête était un peu audacieux mais il aurait l’esprit tranquille, sachant qu’elle serait bien soignée. Il devait seulement être sûr qu’elle ne découvrirait rien. « J’ai des amis sur la Côte Ouest » commença-t-il, lui expliquant son plan. « Un couple âgé qui ont une magnifique maison avec vue sur l’océan, dans le sud de la Californie. Je ne les vois plus très souvent maintenant mais je sais qu’ils prennent des hôtes en pension de temps en temps. Ce sont des personnes convenables et vous aurez tout le soleil dont vous pourriez rêver. Ils vous fourniront tout ce dont vous aurez besoin – Je suis même sûre que si je leur parlais, vous obtiendrez une offre spéciale. Et ils ne poseront aucune question si vous leur dites de ne pas le faire. Qu’en dites-vous ? »

Elle prit une longue minute pour envisager son offre – une minute qui passa très lentement pour lui. ‘S’il vous plaît, dites oui.’ L’implorait-t-il, ‘Je veux être sûr que vous êtes protégée où que vous soyez.’

Finalement, elle rencontra de nouveau ses yeux, un sourire reconnaissant jouant sur ses traits. « Je pense que j’aimerais les connaître. »

Septième partie

25 janvier
23 :17 GMT
Plage à l’arrière de la Résidence des Burnett
La Jolla, Californie

Sarah Mackenzie était tendue et avait peur. En apparence, personne ne l’aurait suspecté. Vêtue d’une longue robe d’été blanche à manches longues, elle se reposait dans un vieux transat en bois, des lunettes de soleil et un large chapeau de paille la protégeant des rayons ultraviolets malveillants, son comportement entier était aussi relâché qu’il pouvait l’être. D’où elle était assise, des kilomètres de sable blanc s’étendaient dans chaque direction et les vagues du Pacifique qui allaient et venaient étaient une vue à couper le souffle. A mesure que les heures passaient, leurs mugissements constants donnaient un fond sonore apaisant, de temps en temps interrompu par un cri de mouette. Le scénario entier respirait la ‘sérénité’.

Cependant, l’esprit de Sarah était en ébullition. Depuis deux heures et quatorze minutes, d’après son horloge interne dont elle s’était souvenue avoir quelques jours auparavant, elle était assise à son endroit préféré. Pourtant, une chose était différente : aujourd’hui, il n’y avait pas de livre ou de dossier sur ses genoux. Il y avait une chemise en carton verte, attachée avec un ruban vert.

Durant les dix derniers jours, Sarah avait soigneusement évité de sortir la chemise de la boîte qu’Harriet lui avait envoyée. Il y avait plus qu’assez de cas à étudier et de livres à lire attentivement. Doucement elle s’était réhabitué avec ce qu’avait apparemment été sa vie. Quand elle avait un particulièrement bon jour, Sarah arrivait même à ouvrir d’éphémères images et autres miettes d’informations que le papier ne contenait pas. Ces minuscules pièces d’un grand puzzle qu’elle tournait et retournait dans sa tête et les enfermait comme elle le ferait d’un trésor. Doucement, très doucement elle commençait à avoir une impression de la femme connue comme le Lieutenant Colonel Mackenzie.

Pourtant, ni ‘Sarah’ ni ‘Mac’ ne semblaient être accessibles. Les plus petites choses dont elle se souvenait étaient toujours si rigoureusement liées au travail qu’elle était incapable d’avoir des informations personnelles quelles qu’elles soient en dehors de ça. Et c’était précisément pourquoi elle redoutait d’ouvrir la chemise verte qui reposait sur les genoux. Elle avait le sentiment distinct qu’elle trouverait des informations soit sur ‘Sarah’ soit sur ‘Mac’ dedans – mais elle avait peur que cela puisse être comme juste lire quelque chose à propos de quelqu’un. Une certaine femme appelée Sarah. Ayant sa vie personnelle documentée et cependant ne pas se sentir lié à ça…

Si ça en arrivait là, Sarah doutait être capable de supporter la douleur.

Evidemment, elle avait su que le jour où elle devrait se forcer à faire ce pas finirait par arriver. Mais, jusqu’à ce jour, elle avait eu bien assez à apprendre de la bonne vingtaine de cas qu’Harriet avait emballés pour qu’elle les lise et avait été soulagée de les étiqueter ‘prioritaires’.

Presque tous étaient des cas qu’elle avait enquêtes avec ou plaidés contre Harm. D’abord, Sarah s’était demandé si le Lieutenant Sims avait expressément sélectionné ces dossiers parce qu’elle voulait faire ressortir certains points. Mais après y avoir pensé, elle en était venue à la conclusion que sa profonde amitié avec Harm était apparemment si spéciale que tout le monde au JAG connaissait ça et était impatient de leur rendre cela. Et qui plus est, Sarah avait bientôt trouvé que beaucoup de leurs cas avaient en effet été des cas particulièrement extraordinaires qui devaient avoir affecté sa personnalité d’une certaine façon. Donc il semblait seulement naturel qu’Harriet choisisse ceux-ci dans l’espoir de rendre à son amie son vrai soi.

Bien qu’elle ne sache pas encore ce que ça faisait d’être soi, Sarah avait appris beaucoup de détails sur sa vie précédente, aussi bien que sur son ami et de la façon dont travailler ensemble les avait liés l’un à l’autre. Le dicton ‘les gestes ont plus de poids que les mots’ avait été confirmé plusieurs fois de suite, et plusieurs fois elle avait été étonnée par les actions que l’un ou l’autre d’entre eux avait fait.

Prenons la Russie. Sur le premier voyage, le seul qu’Harm avait mentionné, elle n’avait, évidemment, trouvé aucun rapport écrit. Cela avait été la croisade privée de Harm. Mais si c’était le cas, le fait de l’avoir suivi devait avoir été autant sa décision. Sarah avait chassé les questions que posait sa conclusion, prévoyant de les poser plus tard – jusqu’à ce qu’elle tombe sur un procès pour espionnage où elle avait poursuivi un Capitaine qui avait été assassiné avant le verdict. Harm était en Russie au même moment, aidant à réviser les lois militaires russes et avait fini par enquêter sur un Colonel russe en Tchétchénie. Elle avait finalement découvert que non seulement leurs deux cas étaient reliés – mais en plus, elle avait traversé l’Atlantique et l’avait suivi sur des milliers de kilomètres à travers le pays, dans une zone de guerre, sans raison évidente expliquant pourquoi elle devait le faire.

Comme le lui avait dit Harm, ils avaient fini par sauver la vie du Président Putin – et celle du frère de Harm aussi, Sergei. Mais ce n’est pas ce qui la troublait le plus. Ce qui avait commencé à la rendre folle était le doute qui subsistait ce qu’exigeait la profondeur des sentiments qu’une amitié persuade quelqu’un de faire un pareil pas. Deux fois.

Ensuite, il y avait ce remarquable cas d’un officier de police qui la traquait. C’était Harm qui avait trouvé un plan pour l’arrêter. Et c’était Harm qui l’avait suivie et l’avait sauvée quand les choses avaient menacé de dégénérer.

Elle déglutit péniblement quand elle tomba sur sa propre cour martiale. Apprendre qu’elle avait été accusée d’avoir tiré sur son mari, et que son ex-petit ami étai un officier supérieur avec lequel elle avait été coupable de fraternisation… si ça n’avait été grâce à la défense ardente de Harm, elle doutait que le résultat ait été aussi favorable qu’il l’avait été.

Encore plus surprise, elle avait découvert quelques jours plus tard qu’elle avait disculpé Harm d’une accusation pour meurtre, l’année avant son propre procès. Il s’était échappé de la prison – seulement pour chercher un abri chez elle, de toutes les personnes, bien qu’elle ne travaillait plus au JAG à ce moment-là.

A suivre...

Elle avait lu et lu et lu – à propos d’un médecin dément dans un sous-marin sous la glace Arctique, à propos de Jumbo Jets détourné et dirigé dans l’espace aérien Nord Coréen, à propos de vétérans du Viêt-Nam sauvant leurs femmes de la mort en croyant à la vision d’un aumônier militaire décédé, à propos du ministre israélien attendant un don de cœur et recevant celui d’un terroriste palestinien. Soit Harm, soit elle avait joué le héros dans beaucoup de ces scénarios. Lisant cela dans un roman elle se serait moquée de l’imagination débordante de l’auteur ainsi que de l’impossible romance qu’il semblait avoir planifié pour ses deux personnages principaux.

Pourtant, elle savait que ce qu’elle avait lu était vrai. Et par conséquent, presque toutes les questions qui pouvaient se poser sur un de ces dossiers ramenaient à une simple question à la fin : comment sur terre pouvait-il être possible qu’il n’y ait jamais rien eu de plus qu’une affection platonique entre elle et Harmon Rabb Jr. ? Où y avait-il eu… ?

Ce fut avec une peur considérable que Sarah avait eu à reconnaître à quel point apparemment elle dépendait de la présence de Harm. Durant ces horribles premiers jours après être sortie de coma, il avait toujours été là pour elle, peut importe qu’il ait été présent physiquement ou pas. Il avait été son rocher inébranlable sur lequel s’appuyer. Le seul ami loyal dans une vie qui flottait dans un mouvement continu. En mettant de la distance entre eux, Sarah avait voulu se prouver qu’elle pouvait faire quelque chose toute seule. En l’occurrence, elle pouvait – mais c’était plus douloureux qu’elle ne l’aurait imaginé. Elle ne savait pas si c’était à cause de la crainte d’être laissée seule pour faire face à la situation ou s’il y avait quelque chose d’autre dans le tableau, Mais il n’y avait pas à le nier : Harm lui manquait terriblement.

Son sourire qui avait le pouvoir de la réchauffer. Sa voix qui avait le pouvoir d’apaiser son anxiété quand elle menaçait de la submerger. Son sens de l’humour qui avait le pouvoir de la relaxer et de faire un pas à la fois. Tout de lui en fait.

Son meilleur ami du monde. Elle ne souvenait toujours pas le connaître, mais elle n’avait aucun doute qu’il avait toujours été ça pour elle. Et elle ne pouvait s’empêcher de se demander pourquoi il n’avait pas été plus. Ou est-ce qu’il l’avait été ?

Comme les jours passaient, cette question était devenue prédominante dans son esprit. Pendant qu’elle lisait les cas et son dossier personnel, assemblant graduellement les pièces du puzzle de qui était Sarah Mackenzie dans la vie professionnelle – comment elle travaillait, la façon dont elle jugeait ce cas ou cette situation, la façon dont elle débattait, trouvait, réagissait – la conviction de Sarah continuait de grandir avec persistance que la vie d’Harmon Rabb était beaucoup plus étroitement liée à la sienne qu’il ne voulait bien l’admettre, quelle qu’en soit la raison. Et si c’était le cas, elle avait besoin de connaître son histoire pour compléter la sienne. La version complète non rédigée. Mais comment par tous les diables obtiendrait-elle de lui qu’il s’ouvre à elle ? Juste en lui disant, « Hé, à propos, j’ai besoin de tous les détails sur votre vie privée pour combler les blancs de la mienne. » Sûrement.

Après avoir passé des nuits entières à ruminer le problème, Sarah était finalement arrivée à la conclusion que la seule chose qu’elle pouvait tenter de faire était d’être son amie de la façon dont il le voulait. Quand ils auraient de nouveau une confiance sans condition l’un en l’autre– en supposant que ça avait vraiment été le cas dans le passé – il pourrait être prêt à lui donner ce dont elle avait besoin : le regard extérieur d’un ami à elle, jusque dans les moindres détails de ce qui faisait d’elle la personne qu’elle était aux yeux des autres. ‘A ses yeux’, ajouta son cœur.

Fixant immobile les vagues bleu vert, les pensées de Sarah tournaient continuellement autour de son ami. Il n’y avait pas de doutes qu’il se souciait profondément d’elle. La dernière preuve de son attachement était comment il avait non seulement respecté son souhait de passer du temps seule, mais avait même arrangé la situation actuelle pour elle.

Appeler cela une simple ‘situation’ signifierait de faire à ses hôtes une sévère injustice. Patricia et Frank Burnett étaient des anges, bienveillants qui se surpassaient afin qu’elle ait tout ce dont elle pourrait avoir besoin. Au début, Sarah avait été un peu surprise du pourquoi des personnes aussi évidemment riches que les Burnett prenaient des hôtes en pension en premier lieu. Mais elle avait bientôt découvert pourquoi. Madame Burnett semblait aimer l’avoir autour d’elle, et pas juste parce que ça la gardait de la routine de la riche maîtresse de maison. En réalité, elle semblait enchanté d’avoir quelqu’un pour passer le temps, à qui faire visiter son impressionnante galerie d’art, s’engager dans une conversation animée au sujet de presque tout – du jardinage au monde politique.

Cependant, ce que Sarah appréciait le plus était qu’elle et son mari étaient en effet des personnes très discrètes. Madame Burnett lui avait dit que Monsieur Rabb avait appelé avant son arrivé, l’informant que Mademoiselle Mackenzie souhaitait être seule le plus souvent possible. Evidemment elle veillerait à ce que Mademoiselle Mackenzie ait tout le temps et le calme qu’elle désirait. Toute fois, devait-elle avoir besoin de quoi que ce soit ou devait-elle se sentir d’humeur à avoir de la compagnie, Mademoiselle Mackenzie serait toujours la bienvenue de venir la trouver. Aussi, quand Sarah avait demandé un transat à emporter sur la plage, Monsieur Burnett lui avait montré son endroit favori et avait installé la vieille et confortable chaise pour elle, ne tentant pas une fois de lui demander pourquoi elle préférait la solitude sableuse à leur magnifique terrasse.

L’un dans l’autre, Sarah se sentait rassurée et très à l’aise – excepté quand ses pensées dérivaient vers la mystérieuse chemise en carton verte qui pourrait contenir la clé de sa personnalité. Aussi ce fut avec beaucoup d’inquiétude qu’elle prit une profonde inspiration et défit le nœud pour l’ouvrir. ‘Mon Dieu, s’il vous plaît, faites moi ressentir quelque chose. Quelque chose. Ne le laissez pas être un autre dossier sur moi.’

Elle laissa échapper un cri de stupéfaction à la vue du nombre de documents, papiers et photos que le dossier contenait. Repérant au-dessus une note personnelle qui lui était adressée.

Madame,

Je ne veux pas m’imposer mais quand je nettoyais votre appartement, j’ai trouvé cela dans le tiroir de votre table de nuit. Je sais que vous aviez dit que vous ne vouliez rien de personnel, mais j’ai pensé que ça pouvait contenir une partie essentielle de votre vie, Madame. Aussi, ai-je pris la liberté de vous l’envoyer avec le reste. Je ne suis pas sûre, pourtant, de ce que vous trouverez, je l’ai seulement ouvert brièvement pour y mettre mon message.

Vous nous manquez beaucoup à tous, Madame. Peut-être est-ce pourquoi j’ai été aussi audacieuse et que j’ai ignoré vos souhaits. S’il vous plaît, rétablissez-vous vite et ne m’en voulez pas…

…Harriet

‘Non, vous avez bien fait, Lieutenant.’ Sarah s’adressa silencieusement à sa lointaine amie, en soupirant. ‘J’ai besoin de le faire. Merci d’avoir été directe.’

Elle commença à feuilleter l’impressionnante pile de papiers, attentive à ne pas les laisser s’envoler avec la brise. La première moitié était tous des papiers bureaucratiques, remarqua-t-elle avec soulagement autant qu’avec déception. Après avoir lu soigneusement les documents en essayant de les mémoriser autant que possible, Sarah connaissait maintenant son adresse, la grandeur de son appartement, le loyer, combien elle dépensait en coup de téléphone, Internet et pour le câble, et que son appartement était équipé d’une cheminé qui semblait la garder de beaucoup chauffer. Deux photos qui allaient avec le contrat montrant son appartement vide. Mais même comme cela, c’était évident qu’elle vivait vraiment agréablement.

Ensuite, elle avait tout appris sur son assurance médicale, sa sécurité sociale, le programme Grande Sœur et sa petite ‘sœur’ Chloé Madison de qui elle avait trouvé une photo attachée aux documents. Après cela, elle avait été surprise de découvrir qu’elle conduisait une Corvette. Elle se serait plutôt imaginée elle-même avec une Jeep – mais bon, qui était exactement ‘elle-même’ ?

Finalement, la pile de papiers prit fin. Sarah mit les derniers documents sous les autres et se trouva confronter à une grande quantité de photos. Elle connaissait déjà la plupart des personnes se trouvant dessus, grâce aux dossiers et à ce que Harm lui avait dit. Et lorsqu’elle était incertaine de qui elle était en train de regarder, tout ce qu’elle avait à faire était de tourné la photo et de lire le commentaire qu’elle avait écrit au dos.

La variété d’événements présents dans la pile la surpris un peu. Apparemment ses collègues étaient devenus une sorte de famille de substitution pour elle. Elle trouva des photos du mariage des Roberts, du baptême du petit AJ, de Noël au bureau, Noël dans la maison de quelqu’un, une fête qu’elle ne pouvait pas vraiment situer, le seul élément frappant était que Bud était habillé d’un tablier quand tout le monde était en costume cravate – et de temps en temps encore Harm et elle ensemble. Cherchant des œufs de Pâques avec petit AJ. Courant à toute vitesse, apparemment essayant de se battre l’un l’autre. Dansant – Harm en tenue de soirée, elle dans une longue robe du soir noir, avec d’élégants gants. Tous les deux dans leurs uniformes – le sien bleu, celui de Harm blanc – au garde-à-vous. Tous les deux appuyés contre la rampe du pont arrière d’un porte-avions, habillés en treillis détendus et à l’aise.

Plus d’une fois, un sourire éclaira les traits de Sarah quand elle tombait encore sur une autre manifestation de son cercle d’amis très semblable à une fête de famille. Et elle était d’autant plus désolée qu’elle avait l’impression de toujours tout voir pour la première fois. Peu importait à quel point elle essayait de se souvenir – ça ne lui disait rien de sa vie. Mais au moins elle ne se regardait plus comme si elle regardait une étrangère. Voir son visage dans le miroir chaque jour l’avait amené à accepter qu’elle était effectivement la gracieuse femme sur les photos.

Mettant de côté une dernière photo qui montrait Harm avec son à ce moment-là encore nouveau filleul dans les bras, son sourire le plus éclatant qu’elle n’ai jamais vu, Sarah tendit la main vers le dernier objet que contenait la chemise verte : une grosse enveloppe brune. Elle essaya d’ignorer la douleur que lui causait de se sentir aussi peu connecté à ce qu’elle avait trouvé. Au moins, elle savait avec certitude maintenant qu’elle avait vraiment quelques amis chers – amis qu’elle pouvait même appeler sa famille. Si elle n’avait pas elle-même, au moins pouvait-elle compter sur leur affection compatissante. Sarah suspectait que Mac n’aurait pas aimé être trop maternée, mais pour le moment, admit-elle à elle-même, elle était reconnaissante pour ça.

Avec un soupir décidé, elle ouvrit l’enveloppe. Jusqu’à maintenant, la chemise n’avait révélé aucun squelette dans le placard. Aussi cette dernière ne devrait-elle pas être trop dure.

Elle fut surprise de voir qu’elle contenait encore plus de photos – toutes d’elle et d’un autre homme qu’elle ne connaissait pas. D’une photo qui le montrait en uniforme blanc, elle déduit qu’il était aussi un marin – et quand elle vit que ses uniformes étaient différents de ceux qu’elle avait vus sur Harm, ou sur l’Amiral, au Bud précédemment, elle se rappela ce que Harm lui avait dit au sujet de cet australien qu’elle avait apparemment fréquenté durant un certain temps. Mic Brumby. Ça devait être lui.

Il était pas mal, concéda-t-elle, mais où l’assurance d’Harm était bienséante, il semblait juste un peu arrogant. Eh bien, ça n’avait pas duré, lui avait dit Harm. Comme elle feuilletait la pile de photos d’elle et Brumby, Sarah pensa qu’elle savait pourquoi. Pourtant elle retint son souffle quand sur une photo, elle repéra une fois encore Bud dans ce tablier. Et en regardant de plus prêt, elle comprit qu’elle et Brumby étaient… en train de couper un gâteau ensemble. Un gâteau avec un drapeau américain et un drapeau australien. Mordant sa lèvre inférieure, Sarah parcouru les photos suivantes à la recherche d’une qui lui permettrait d’avoir une vue sur sa main gauche.

Mon Dieu.

Elle avait été fiancée à cet homme ! Une fois encore, la colère monta en elle. De nouveau Harm avait dissimulé un fait décisif pour elle. « Pourquoi ? » se demanda-t-elle, sentant une violante déception. Après un moment, cependant, sa conscience la réprimanda sévèrement. ‘Donne au moins le bénéfice du doute à ce pauvre homme. Peut-être as-tu été particulièrement blessée au sujet de la rupture de cette relation et il a voulu t’épargner de revivre cette douleur.’ Sarah prit une profonde respiration pour se calmer, sentant sa colère se dissiper. De toute façon, elle lui demanderait des comptes à ce propos la prochaine fois qu’elle le verrait. Un engagement n’était pas quelque chose que vous preniez comme ça sans poser de question.

Retournant son attention sur ce qu’elle tenait en mains, Sarah prit conscience qu’il y avait une petite enveloppe en dessous des photos. Elle l’examina de plus près, il devenait évident que c’était une lettre qui avait voyagé deux fois à travers le monde, faisant un vaste détour sur le continent australien avant de revenir à son expéditeur à Washington : elle. ‘Destinataire inconnu à cette adresse.’ lut-elle. Curieuse, elle l’ouvrit. La lettre datait de trois mois auparavant. Sentant son appréhension grandir et ne sachant pas vraiment pourquoi, Sarah commença à lire.