Reaching For Sarah's Soul

Cher Mic,

Un an et demi a passé depuis ton départ. Je suis désolée de ne pas avoir été capable de me décider à écrire plus tôt. Mais je ne pouvais pas. J’étais blessée et en colère contre toi. Essayer de mettre les choses au point dans cet état d’esprit n’aurait servi à rien.

J’ai accepté ta décision et j’en suis venue à croire que c’était le bon choix. C’est très blessant d’en arriver à cette conclusion mais maintenant j’ai fait la paix avec ça et je suis prête à avancer. Aussi, techniquement, pouvons-nous laisser ça ainsi et laisser toute cette histoire reposer. Pourtant, je sens que je te dois une explication – autant que j’arrive à me l’expliquer à moi-même– du pourquoi le ‘nous’ n’a pas fonctionné. C’est seulement maintenant que je suis rentrée de quatre mois de services en mer Indonésie, que je peux approcher ce sujet sans rancune ou regret.

Tu m’as posé une question quand tu m’as quitté. Tu voulais savoir si je te demandais de rester parce que je te voulais dans ma vie ou juste parce que j’étais effrayée d’être seule. Je ne pouvais pas l’admettre à ce moment-là, même pas à moi-même, mais tu avais raison. J’étais en effet effrayée, terriblement effrayée d’être de nouveau seule. D’une façon ou d’une autre je pense que je le savais même à ce moment-là. Pourtant j’essayais de me faire croire que c’était quelque chose d’autre.

J’ai honte de la façon dont je t’ai traité, Mic. Et, s’il te plaît, crois-moi quand je te dis que d’une certaine façon, je t’aimais vraiment. Tu es un homme bon, et tu mérites quelqu’un qui t’aime vraiment pour qui tu es – et pas pour les choses que tu offres dont elle pourrait avoir envie.

Je sais que tu crois qu’il y a quelque chose entre Harm et moi. J’admettrais que ma réaction quand il était perdu en mer conduirait quelqu’un à suspecter qu’il y avait quelque chose. Une femme qui est sur le point de promettre sa vie à un homme le lendemain n’est pas supposée pleurer et être complètement affolée en pensant à un autre. Et naturellement, le fait que tu l’appelles avant ton départ parce que tu suspectais que je serais avec lui, et que tu m'ais effectivement trouvé là, n’a pas aidé à rétablir l’image que tu avais de la situation.

Peut-être que parfois, même Harm et moi ne savions pas vraiment nous-mêmes à quoi nous en tenir l’un avec l’autre, mais je peux te dire que nous ne sommes pas tombés dans les bras l’un de l’autre au moment où tu es parti. Aussi dur que cela puisse paraître : Harm et moi ne sommes et n’avons jamais été rien de plus que des amis, puisque je t’aimais et que j’étais vraiment prête à t’épouser. Cependant, je n’ai encore jamais eu un ami aussi proche ou aussi cher à mes yeux que Harm. Peut-être que de ce point de vue, ma réaction à son crash est compréhensible.

Comme je l’ai dit, la situation entre Harm et moi est toujours la même maintenant. Pourtant, je te dis que je pense que le choix d’avoir annuler le mariage était une bonne chose, s’il te plaît ne pense pas que c’est parce que j’espère maintenant être avec Harm à la place. Ce n’est pas ça.

C’est vrai, l’insistance de Harm à prendre le dernier vol de retour du porte-avions, sachant qu’il pourrait devoir traverser une tempête, juste parce qu’il voulait être là pour le mariage, peut sembler l’admission de sentiments autres que de l’amitié qu’il n’avait jamais osé dire à haute voix. Mais comme tu peux voir, ce n’était pas ça du tout. Pourtant, les terribles heures à prier pour que les équipes de recherche le trouvent ont clarifié les choses pour moi. Pas immédiatement, mais avec le temps. A ce moment-là, mes sentiments pour lui étaient plus profonds qu’ils ne l’étaient pour toi – et simplement ça n’est déjà pas une bonne base sur laquelle s’engager pour toute une vie. Je suis heureuse que nous ne l’ayons pas fait. Les événements de cette nuit m’ont sauvé d’accepter quelque chose qui en fait ne t’aurait pas rendu heureux et moi non plus. Il y avait un autre homme impliqué – il n’y avait pas assez d’implication avec l’homme qui voulait de moi.

J’espère qu’un jour tu rencontreras la femme qui sera capable de te donner tout l’amour que j’aurais souhaité avoir pour toi.

Sois en sûr, Mic. Comme une amie, je serais toujours là pour toi, si tu as besoin de moi.

Pour toujours,
Sarah.

Ce fut une heure et demie après qu’elle eut fini de lire la lettre pour la troisième fois que Sarah Mackenzie pu se décider de prendre ses béquilles pour rentrer à la maison. De retour dans sa chambre, elle s’allongea immédiatement, espérant qu’un petit somme reposerait au moins son esprit et lui rendrait de la force intérieure.

Elle aurait besoin d’autant, pour digérer ce qu’elle avait appris.

Huitième partie

26 janvier
18 :28 GMT
Résidence des Burnett
La Jolla, Californie

Trish Burnett se demandait encore une fois si elle faisait ce qu’il fallait. Elle avait lutté contre sa conscience durant la plus grande partie des dix derniers jours. Finalement, elle en était venue à la conclusion que c’était ce qu’elle avait à faire.

Elle savait bien qu’elle avait promis à son fils de ne pas révéler son identité et son lien avec lui. Elle avait même débarrassé sa maison de toutes les photos ou les objets qui pouvaient mettre la puce à l’oreille de son invitée. Mais voir combien cette pauvre femme souffrait de la situation et comment elle luttait seule contre son anxiété, avait depuis longtemps priver Trish d’une bonne nuit de sommeil.

Bien qu’il n’ait jamais rien admit, Trish savait que Harm aimait Sarah Mackenzie et qu’il était sur le point de se briser sous le fardeau qu’il portait en essayant de l’aider. Sa voix, quand il l’avait appelé la première fois, était tellement différente de sa voix habituelle et Trish en avait été choquée. Pourtant, elle avait été disposée à respecter son souhait de rester anonyme. Mac savait que Trish avait un fils, mais c’était tout.

C’était le fait de connaître Mac qui avait fait reconsidérer à Trish sa décision. Elle avait toujours été curieuse d’avoir un aperçu de la femme qui tenait le timide cœur de son fils captif comme elle le faisait. Harm l’avait prévenue de ne pas avoir une mauvaise impression d’elle, clamant que Mac était loin d’être elle-même en ce moment. Et pourtant, Trish était assez sensible pour faire la distinction entre l’anxiété de Mac et la forte personnalité qui se cachait en dessous de ça.

En plus d’être une femme exceptionnellement belle, Mac était une personne empreinte à être connue. Trish était ravie de voir à qui Harm avait voué son cœur. Et elle avait bientôt été capable de lire entre les lignes –que ce soit vieux ou récent - que la flamme qui brûlait dans l’âme de Harm brûlait aussi à l’intérieur de Mac. Trish sentait qu’elle était incapable de s’asseoir et de regarder comment ces deux-là se noyaient doucement dans le désespoir, au sujet de la situation autant que d’être séparés l’un de l’autre.

Se jurant silencieusement qu’elle ne se dégonflerait pas et ignorant sa conscience qui lui rappelait sa promesse à Harm, Trish prudemment maintenant se rapprocha de la silhouette qui était assise sur un tabouret dans un coin de la cuisine, les épaules affaissées vêtues d’un peignoir de bain, les joues très pâles, remuant sans énergie le cacao dans la grande tasse en face d’elle. Trish avait été témoin de beaucoup de douleur à l’intérieur de la jeune femme, mais aujourd’hui, Mac semblait complètement KO. Quelque chose semblait s’être ajouter à son état d’esprit déjà troublé, et Trish se jura qu’elle soulagerait ce qui hantait le regard de ces beaux yeux.

Aussi doucement que possible, elle plaça sa main sur l’épaule de Mac. Cependant, la jeune femme sursauta et renversa de sa tasse un peu du liquide brun et chaud.

« Oh, je suis désolée, Madame Burnett. » s’excusa-t-elle immédiatement, ressemblant à un cerf prit dans les phares. Une réaction aussi extrême confirma le soupçon de Trish que quelque chose en effet était très, très mauvais.

« Il n’y a pas de quoi, ma chérie. » dit-elle avec un sourire apaisant, tendant la main pour prendre un Kleenex et essuyant le cacao d’un geste rapide. Ensuite, elle s’installa sur le tabouret à côté de son invitée, l’examinant de plus près. La jeune femme avait des cernes noirs sous les yeux et était en effet d’une pâleur à faire peur. « Etes-vous souffrante ce matin ? » demanda Trish inquiète.

Un faible sourire éclaira le visage de Mac. « Juste le manque de sommeil, rien de sérieux. »

« Y a-t-il quelque chose que nous puissions faire pour que vous soyez plus à l’aise ? » s’inquiéta Trish, sachant que ce n’était pas à cause de son insomnie mais elle ne voulait pas l’obliger à parler.

« Non, merci, madame. » répondit rapidement Mac, apparemment pressée de rassurer son hôtesse. « J’ai juste à gérer quelques problèmes. Je pense que je me suis fait trop de souci pour pouvoir dormir la nuit dernière. Mais j’ai prévu de retourner au lit une fois que j’aurais fini cette tasse. Le cacao fait souvent des merveilles. »

Trish sourit. « Oui, c’est vrai. Pourtant… » Elle hésita mais pensa ensuite ‘Qu’il aille au Diable’ et se jeta à l’eau. « Quelques fois, parler de ce qui vous trouble est quand même plus efficace. Aussi si vous avez besoin de quelqu’un pour écouter – je suis là. » Elle fixa son regard sur Mac, espérant qu’elle serait capable de voir dans ses yeux combien elle voulait qu’elle s’ouvre.

A suivre...

Après quelques secondes à méditer au problème dans son cœur, Mac – au soulagement et à la joie infinie de Trish – accepta l’offre. « Mon cas est très compliqué. » commença–t-elle d’une voix basse. « Je ne sais pas si vous… »

« Laissez-moi essayer. » la coupa doucement Trish.

Mac sourit un peu. « D’accord…Merci. » soupira-t-elle, en regardant de nouveau sa tasse. Quand elle prit la parole sa voix était très basse. « Je ne sais vraiment pas par quoi commencer aussi si je suis trop confuse dites-le-moi. » Trish hocha la tête. Mac continua. « Eh bien, pour résumer l’histoire, ce n’est pas d’un accident dont j’essaye de me remettre. Au cas où le Capitaine Rabb ne vous l’aurait pas dit : je suis sa partenaire et on nous a tirés dessus pendant que nous sauvions son frère, ma sœur adoptive et notre filleul de leurs kidnappeurs.

Trish sentit son cœur arrêter de battre. « Ha… » Elle s’éclaircit la gorge, pour camoufler son lapsus aussi bien que parce que sa voix avait tout à coup perdue son usage. « Le capitaine Rabb a aussi été blessé ? Il ne m’a jamais dit ce qu’il s’était exactement passé. Bon Dieu, j’aurais pu être près de … » s’arrêtant juste à temps, Trish prit une profonde inspiration mal assurée et essaya de paraître plus à l’aise qu’elle ne se sentait. Elle n’était pas supposée paraître aussi secouée par les nouvelles d’une personne qu’elle ne connaissait que peu.

Pourtant, au moment où elle rencontra les yeux de Mac, Trish su qu’elle avait dépassé la limite. La jeune femme était tendue et la peur brillait dans ses yeux – la peur que d’autres personnes aient été malhonnêtes avec elle, comme Trish pouvait facilement le lire sur ses traits.

Avec une tension évidente, Mac demanda doucement. « Vous connaissez ma situation, n’est-ce pas ? Le Capitaine Rabb vous l’a dit. Et vous n’êtes pas juste des amis. Ai-je raison ? »

Soupirant profondément, Trish ne résista pas à l’envie d’avoir un contact physique. Surprenant son interlocutrice, elle plaça sa main sur celle de Mac et la pressa tendrement. « S’il vous plaît ne soyez pas en colère contre mon fils, ma chérie. Tout ce à quoi il a toujours pensé c’était de vous garder sauve, physiquement et émotionnellement. Il était tellement effrayé de vous laisser vous battre toute seule. Aussi il a obtenu mon aide, me faisant promettre que je ne dirais rien. Je sais que Harm peut être obstiné et surprotecteur, mais si vous saviez combien il dépend de vous comme son amie vous comprendriez pourquoi il a fait ce qu’il a fait. S’il vous plaît. » Mendia de nouveau Trish. « Ne retenez pas cela contre lui. »

Mac la regardait fixement, sidérée, n’essayant jamais de libérer sa main. « Alors vous êtes… »

« L’ancienne Madame Harmon Rabb Senior, oui. » Trish termina sa phrase avec un sourire d’excuse. « Mais s’il vous plaît, appelez-moi Trish, voulez-vous ? »

Avalant, Mac hocha la tête. « Appelez-moi Sarah. » répondit-elle d’une voix inégale. « Il semble que votre fils me connaisse très bien en effet. » continua-t-elle, en fixant de nouveau sa tasse comme si elle pouvait trouver certaines réponses dans son cacao. « Il savait que je ne serais jamais venue si j’avais su qui vous étiez. »

Trish ressentit une légère douleur mais choisit de l’ignorer, sachant que la déclaration n’avait pas été dirigée contre elle. Décidant que le problème avait de toute façon été abordé, elle demanda, « Je suis heureuse que vous l’ayez quand même fait. Est-ce que le temps passé ici vous à aider à éclaircir les choses pour vous, cependant ? »

Soupirant, Mac prit finalement une petite gorgée de cacao et ferma les yeux tandis qu’elle laissait l’apaisante boisson couler dans sa gorge. Quand elle regarda de nouveau Trish, la vieille femme pu voir que son regard était plus clair et plus relâché. Mac avait apparemment fait la paix avec la situation.

« Oui, en réalité je pense que j’ai vraiment fait quelques progrès. » expliqua-t-elle. « J’ai appris beaucoup de choses sur ma carrière et sur quelques cas sur lesquelles j’ai travaillé. J’ai commencé à refaire connaissance avec la loi et je trouve que je me souviens de beaucoup plus que je ne l’aurais pensé. » Sa voix se tourna un peu en défaite quand elle continua. « C’est juste ma vie privée que je n’arrive pas à contrôler. Sarah, le Colonel est présente. Sarah, la femme ne l’est pas. Et le peu de choses que j’ai découvert sont extrêmement déroutantes… » Elle laissa sa voix s’estomper.

« Par exemple. » sonda doucement Trish. Elle avait la sensation distincte qu’elle s’approchait de la raison de l’état d’esprit de son hôte.

Comme si elle reprenait son aplomb, Mac respira profondément. Son regard était de nouveau effrayé. « Eh bien, je pense que vous devez en connaître une partie puisque ça a beaucoup affecté Harm. » commença-t-elle, nettement gênée. « Vous savez où Harm allait quand il est tombé en mer en mai dernier ? »

Trish ferma les yeux et attendit que l’élancement se dissipe. Elle se rappelait clairement recevoir les nouvelles de la chute de son appareil, comme elle les avait reçus 32 ans auparavant… « Votre mariage. » répondit-elle d’une voix basse quand elle sentit qu’elle pouvait de nouveau respirer. « Vous souvenez-vous de quelque chose de cette nuit ? »

Mac secoua la tête. « Non. » murmura-t-elle, la douleur raisonnant dans ses mots. « Pas une seule chose. Mais j’espère le faire. Ensuite peut-être que cette lettre commencera à avoir un sens. »

A suivre...

Ce ne fut qu’à ce moment-là que Trish prit conscience de la feuille de papier reposant sur les genoux de Mac. Avec un regard interrogateur, elle tendit la main pour la prendre et Mac hocha la tête, lui permettant de la prendre. Avec une inquiétude considérable, Trish commença à lire, mais bientôt le sentiment tournant en relaxation et compréhension à mesure que les pièces commençaient à se mettre en place dans son esprit.

Quand elle eut fini, elle rendit le papier froissé à Mac. « Je peux voir ce que cela doit vous faire. » commenta-t-elle calmement, fournissant l’ouverture qu’elle espérait que Mac utiliserait pour s’informer de quelque chose qu’elle puisse vouloir connaître.

« Trish, puis-je vous demander quelque chose ? » vint promptement.

“Je ne sais pas si je serai capable de répondre mais certainement, allez-y. » l’encouragea Trish.

Mac prit une autre gorgée de son cacao. « Il y a une chose qui n’a vraiment aucun sens du tout, » commença-t-elle et avec un sourire, Trish parla franchement.

« Votre relation avec mon fils. »

Rougissant légèrement, ce fut au tour de Mac de sourire. « Est-ce évident ? »

« Chérie, c’est la seule chose que j’ai toujours essayé de comprendre depuis qu’il vous a mentionné pour la première fois. » lui dit Trish, un peu plus sérieuse. « Si vous sentez que cette… quoi que ce soit… puisse être la clé d’une partie essentielle de votre histoire personnelle, je dirais que votre hypothèse est absolument bonne. Je n’ai pas beaucoup de détails, mais je connais mon fils plutôt bien – il est la réplique émotionnelle de son père. Aussi, le peu que je peux vous dire est ceci :

Harm vous aime d’une manière dont je ne l’ai jamais vu se soucier de qui que ce soit d’autre. C’est évident qu’il en va de même pour vous. Tous les deux, vous semblez avoir formé un lien tellement unique que vous ne pouvez simplement pas vivre sans. Vous feriez tout pour ne pas vous perdre l’un l’autre. Y compris consentir de voir l’autre se marier à quelqu’un d’autre, tenant plus au bonheur personnel de l’autre qu’au sien.

« Et pourtant Harm m’a dit que nous n’avons jamais été amoureux… » Songea Mac d’une voix blanche, clairement étonnée par delà la découverte.

Sachant qu’elle allait révéler plus qu’il ne serait sain, Trish sentit qu’elle ne pourrait résister à l’envie de dire ce qu’elle ressentait n’être de plus que la pure vérité. « Non, je suis sûre que ce ne sont pas ses mots. » La contredit-elle calmement, regardant la réaction de l’autre femme attentivement. « Je sais que ce n’est pas la réponse qu’il a fournie parce qu’à chaque fois que j’abordais le sujet la réponse était très similaire à ce que vous avez dit, mais pas vraiment la même. Pourtant les mots ne changent jamais. Chaque fois que je lui demandais, ‘Harm, êtes-vous toi et Mac amoureux l’un de l’autre ?’ Il était certain de sa réponse, ‘Nous n’avons jamais été amants, si c’est ce que tu demandes.’, et alors il considérait le sujet comme clos. »

Le peu de couleur qui était revenu auparavant sur le visage de Mac était de nouveau parti. « C’est ce qu’il a dit. » murmura-t-elle. Alors, redressant les épaules, elle assura sa voix et demanda, « Trish, Harm était-il amoureux de moi avant… ça ? »

Avec un triste sourire, Trish haussa de nouveau les épaules, en soupirant. « Chérie, je ne suis pas bien sûre. Il n’est pas exactement… communicatif quand il s’agit de sentiments. Autant que je sache, ce trait de caractère vous a tous les deux causés plus souvent de problèmes qu’aucune amitié normale n’aurait survécu. Mais si vous me demandez, en tant que sa mère, je peux seulement dire que oui, mon fils vous aime du fond du cœur. Et encore maintenant. »

A son étonnement, Trish vit les larmes monter dans les yeux de Mac, mais avant qu’elle ne puisse en demander la raison, Mac expliqua d’elle-même. « Dés le début de cette épreuve, quand Harm était là tout le temps pour moi, je savais que j’étais en danger de tomber amoureuse de lui, » dit-elle, sa voix à peine audible. « Je n’ai pas essayé parce que j’avais peur qu’un stress émotionnel de plus me mette complètement hors jeu. Mais c’était plus fort que moi… » Elle déglutit. « Je suis amoureuse de votre fils, Trish. » admit-elle « Et quand je suis tombée sur cette lettre il est apparu évident pour moi qu’il y avait eu quelque chose entre nous deux. Mais son comportement entier montre clairement maintenant qu’il ne me considère pas comme la femme qu’il pouvait avoir aimer. »

Mac avait un regard tellement impuissant que Trish eu envie de pleurer elle-même mais elle ravala ses larmes, attendant que Mac entre dans les détails. Elle le fit, sa voix encore plus basse. « En y re regardant, je pense que je l’ai remarqué durant notre première conversation après que je sois sortie du coma. Je ne pouvais pas comprendre ce sentiment alors, mais… C’était comme s’il enterrait quelque chose. Comme s’il renonçait à cette autre femme dans son cœur, sachant que je n’étais plus elle. » Une larme solitaire s’échappa de son œil et coula sur sa joue. Cependant, elle voulait apparemment garder le dessus sur ses sentiments. « Je sais qu’il est encore mon ami et croyez-moi, j’en serais toujours reconnaissante. Mais… penser qu’il aurait pu y avoir beaucoup plus… et maintenant qu’il n’y aura jamais… »

L’épuisement physique et émotionnel eu raison de son calme et finalement, la façade déjà fragile se brisa complètement. Tout ce que Trish put faire fut d’attirer Mac dans une étreinte ferme et de la tenir serrée alors que toute l’accumulation de rage et de chagrin finit par céder aux larmes, se frayant un chemin avec une force irrésistible. Pressant ses lèvres fermées pour garder ses propres émotions aux abois, Trish permit à Mac de pleurer au bord de l’effondrement.

‘Mon dieu, laissez mes enfants retrouver leur chemin l’un vers l’autre.’ pria ardemment Trish, sachant que maintenant, les chances étaient au mieux faibles que son souhait soit accordé.

29 janvier
23 :57 GMT
Red Rock Mesa, Arizona

Avec un petit sourire qu’il savait un peu trop confiant, Harm arrêta le VSU de location, sauta de la voiture et la contourna pour aider Mac à sortir avec ses béquilles. Elle n’avait pas besoin d’elles tout le temps mais il avait insisté pour qu’elle les emmène parce que le sol était accidenté par ici. Et pour avoir quelque chose qui amènerait une certaine sécurité. Il sentit qu’elle en aurait besoin.

Trois jours auparavant, sa mère l’avait appelé et lui avait dit que Mac avait découvert où elle avait passé ses petites vacances. Il avait eu peur de la rencontrer parce qu’il avait craint qu’elle ne soit furieuse et le lui fasse ressentir. Mais à sa surprise, sa mère lui avait dit que Mac n’était pas furieuse du tout mais au lieu de cela lui demandai de la retrouver et de la reconduire où cette horrible histoire avait commencé. Soulagé mais pas tout à fait rassuré, il avait prit le premier vol au départ de DC.

En effet – Mac était apparue sincèrement heureuse de le voir. Cependant, il y avait quelque chose dans son apparence qui le laissait inquiet. Elle semblait plus fragile et le regardait souvent avec de grands yeux tristes quand elle pensait qu’il ne le remarquait pas. Son attitude envers lui passait de la joie qu’il soit avec elle à la triste résignation de son sort, considérant apparemment qu’il n’y aurait pas de changement. Maintenant l’appeler ‘Sarah’ ne semblait plus si exceptionnel non plus – c’est vrai, elle était encore solide mais en même temps plus la femme qu’il avait toujours vue. Et la façon dont elle semblait chercher inconsciemment sa proximité rendait plus dur chaque jour de garder sa distance émotionnelle.

C’était presque comme si elle espérait… mais non. Elle avait fait comprendre qu’elle voulait rester concentrer sur la bataille contre son amnésie – sans être ennuyée par un problème émotionnel supplémentaire. Bien que ce fut dur, il avait accepté sans réserve. Après tout – n’était-ce pas exactement ce qu’il essayait d’atteindre en gardant ses distances ? De vraiment lui donner la chance de se redécouvrir. Plus vite elle atteindrait ce point, le mieux ce serait – Et quand elle en serait là, il serait le premier à confesser tout ce qu’il avait à l’esprit.

De plus, Harm n’avait pas confiance en lui pour ça, s’il la laissait devenir proche alors qu’elle essayait encore de définir son caractère, il chercherait toujours des traces de ‘Mac’ dans ‘Sarah’ – et elle le remarquerait sûrement. L’éternelle frustration de croire qu’elle n’était pas celle qu’il voulait qu’elle soit ne serait-elle pas mortelle pour leur amour en fin de compte ?

“ Est-ce ici que ça s’est passé ?” Mac le sortit de sa rêverie. Elle s’appuyait sur ses béquilles, laissant ses yeux balayer doucement le grand espace ouvert où on lui avait tiré dessus.

« Ouais. » répondit-il la voix un peu rauque tandis que les souvenirs qu’elle cherchait envahissaient sa tête à lui. Il lui fit signe de le suivre et en espérant que ses sentiments ne le submergeraient pas, il indiqua du doigt l’endroit exact où elle avait été touchée.

Mac s’agenouilla et se coucha, comme si elle essayait de laisser la perspective l’aider à se souvenir. Cependant, après quelques minutes d’intense concentration, elle tendit la main vers lui pour qu’il l’aide à se relever.

Il n’eut même pas besoin de lui demander si elle se souvenait. Quand il rencontra ses yeux, la défaite qu’il y lu menaça de l’étouffer. Il enleva un peu de poussière sur sa robe sans rien dire. Ensuite, il lui montra sans un mot la grotte dans laquelle ils avaient trouvé Sergei, Chloé et AJ.

Ce fut alors à ce moment-là que les premières larmes montèrent dans ses yeux. « Je ne me souviens même pas être jamais venue ici… et vous dites que c’était un des endroits préférés de mon oncle… »

« Oh, Sarah, je suis désolé. » soupira-t-il, son chagrin le déchirant. Pourtant, il refréna l’envie de la prendre dans ses bras alors qu’il en avait très envie. Il était sûr qu’elle n’aurait pas apprécié qu’il la prenne dans ses bras dans son état de faiblesse momentané.

En silence, ils retournèrent au VSU et se dirigèrent vers le motel le plus proche. Ne laissant jamais paraître ce qu’il avait remarqué, Harm voyait et entendait trop bien que Mac pleurait silencieusement durant tout le trajet. Pleurant encore un autre espoir anéanti de trouver un fil qui la conduirait à revenir à elle. Mais si même retourner à la racine du mal n’avait pas été suffisant, qu’est-ce qui sur terre le pourrait ? Harm agrippa la volant plus fermement, réprimant la rage qui montait en lui.

Une fois arrivé au calme petit motel, Harm l’accompagna jusqu’à sa porte, voulant s’assurer qu’elle soit bien installée. Mais alors qu’il allait lui dire bonsoir, se retourner et partir pour sa propre chambre, elle le fit sursauter en l’étreignant fort et en enfouissant son visage contre sa poitrine, sanglotant encore un peu de temps en temps.

A suivre...

Sa soudaine proximité physique menaça d’effilocher sa résolution de ne pas s’approcher. Avec hésitation, mais incapable de se retenir, il mit ses bras autour d’elle et caressa son dos, enfouissant son nez dans ses cheveux.

Sans son sens du minutage, Harm n’avait pas d’idée de combien de temps ils étaient restés debout là, ne prononçant jamais une syllabe, se tenant juste l’un l’autre comme si leurs vies en dépendaient. Pourtant, Mac s’écarta finalement, légèrement.

Harm laissa ses bras retomber. « Vous allez bien ? » demanda-t-il prudemment en étudiant ses traits.

Elle déglutit. « Je pense. »

Il remarqua qu’elle avait encore ses bras autour de son cou et ne donnait aucun signe de vouloir les enlever. Incertain de ce qu’il devait faire, et savourant silencieusement ce petit souvenir de ces heures plus heureuses, il y a quatre semaines, quand il avait été aussi proche d’elle, il était resté où il était, immobile.

Les secondes se changèrent en minutes et il se sentit se raidir sous l’examen minutieux de ses profonds yeux sombres. Tellement familiers et pourtant si lointain de tout ce qu’il y avait toujours eu entre eux. Incapable de soutenir la situation plus longtemps, il s’éclaircit la gorge. « Uh, je pense que je devrais… »

« Restez. » coupa-t-elle, dans un murmure.

Consterné, il cherchait encore désespérément la bonne réponse quand tout à coup il prit conscience qu’elle était plus près de lui. Une peur froide et un brûlant désir coulaient dans ses veines simultanément, menaçant de le paralyser. S’il ne réagissait pas rapidement, il serait un cas désespéré.

« Mac… » Dit-il d’une voix basse et rauque, ses yeux fixés sur les siens, sentant qu’il se perdait dans cette incroyable humide chaleur brune.

Un gémissement bas s’échappa de sa gorge quand elle le fit taire efficacement en réduisant complètement la distance. Ses genoux menacèrent de se dérober quand il sentit la plénitude du velours de ses lèvres sur les siennes, frôlant, explorant, taquinant…

Le temps se figea tandis qu’une myriade de pensées et d’émotions inondait son esprit. Sa Sarah cherchait un rapprochement. Lui offrait le contact physique qu’il avait toujours désiré depuis leur oh si courte heure de bonheur mutuel. Cependant, ce n’était pas elle. S’il cédait et qu’elle s’avérait être une personne tout à fait différente. Les changements que les dernières semaines avaient provoqués en elle étaient déjà considérables. Serait-ce vraiment elle qu’il connaîtrait – serait-ce le souvenir de la deuxième femme qu’il avait perdue pour toujours ?

C’était à propos de Mac – et pourtant c’était à propos de Diane encore et toujours. Seulement maintenant il se souvenait à quel point sa perte avait été douloureuse et avait brisé son cœur. Avait-il perdu Mac comme il l’avait perdue ? Ou perdrait-il Sarah en fin de compte si elle s’effondrait sous le bagage émotionnel qu’il émanait ?

Toutes ses pensées n’avaient pas pris plus d’une fraction de seconde pour prendre forme dans sa conscience. Pourtant, leur impact n’était rien comparé à la véritable force avec laquelle la sensation de ses lèvres sur les siennes l’éloignait de tout ce à quoi il avait juré s’accrocher.

Avant qu’il n’ait eu le temps de remarquer ce qu’il faisait, ses bras enlacèrent son corps, l’approchant franchement plus près alors que ses lèvres commençaient à imiter ses actions. Il se délectait de la conscience brûlant qu’enfin, enfin, elle était à sa place : tout contre lui. Et il avait envie de la sentir aussi proche qu’il pouvait l’être l’un de l’autre.

Cela aurait été si facile.

Cela aurait été si faux.

Aussi rapidement que cela avait commencé, le baiser se rompit, il se recula précipitamment, comme si la distance qu’il mettait entre eux pouvait garder ses émotions aux abois.

« Harm », murmura-t-elle, ébranlée, ses yeux grands ouverts et terrifiés.

Avalant péniblement et résistant à l’envie de pleurer, il secoua seulement la tête, doucement.

« Pourquoi ? » demanda-t-elle, sa voix menaçant de se briser.

« Vous savez pourquoi. » dit-il brusquement, se retournant et échouant dans la solitude de sa chambre avant qu’il puisse détruire leur dernier espoir de ne jamais retrouver ce qu’ils avaient une fois si brièvement partagé.

A suivre...

9e partie

13 janvier
17 :28 GMT
Quartier Général du JAG
Falls Church, VA

Sarah sentait qu’elle aimait le vert. Ca lui allait bien. Mais pourtant cet uniforme lui semblait peu familier. C’était comme si elle était habillée d’un costume. Bien qu’elle pouvait dire que pour les personnes ici présentes. Le fait de la voir vêtue de vert était évidemment habituel pour les personnes présentes d’après ce qu’elle pouvait en dire. Ils semblaient l’accueillir chaleureusement bien qu’elle ne se sentait pas à sa place. Elle ne serait jamais venue si elle n’avait pas su que c’était quelque chose qu’elle devait surmonter si elle voulait garder à la longue une porte ouverte sur son ancienne vie.

Heureusement le protocole militaire semblait être quelque chose qui lui venait naturellement. Quand elle avait essayé la nuit dernière de se souvenir de la façon dont elle était supposée se comporter dans une institution militaire, elle avait été prise de panique parce qu’elle n’avait pas trouvé de solution. En tremblant, elle avait appelé Harm, et il avait été encore une fois merveilleux. Il était venu et avait répété avec elle jusqu’à un certain point, la parfaite exécution d’un demi-tour qui avait fini par lui revenir – et avec ça la connaissance de qui saluer et de qui attendre un salut. Elle avait été encore terriblement effrayée en accompagnant son ami au Quartier Général ce matin mais au moins elle était vraiment sûre que si les gens ne lui posaient pas trop de questions, elle serait capable de dissimuler qu’elle n’était pas vraiment le Colonel Mackenzie – qu’elle était juste Sarah. Et si tout allait bien, cette visite serait la seule demandée pour longtemps, peut-être pour toujours.

Après avoir rencontrer quelques visages vraiment amicaux (les Roberts qu’elle avait déjà vraiment bien connus durant les deux dernières semaines, depuis qu’elle était à la ‘maison’ à Washington, le Capitaine afro-américain, Sturgis Turner, qu’elle reconnaissait, l’aide de camp de l’Amiral, le Quartier Maître Tiner,…). Sarah avait été admise dans le bureau de l’Amiral Chegwidden pour recevoir ses ordres finaux. C’était la dernière chose qu’elle avait à faire dans ce bureau, s’était-elle jurée. Même si d’une manière ou d’une autre elle retrouvait la mémoire en étant dans ce bureau, elle doutait qu’elle aurait aimé de nouveau travailler au JAG. Toute l’histoire de ses nombreuses années à œuvrer ici semblait sortir de chaque coin, attendant de lui sauter dessus. Si l’armée était encore sa vie, elle servirait quelque part d’autre. Recommençant tout au début.

Recommençant et gardant ses distances de Harm.

D’abord, après son moment de faiblesse cette nuit en Arizona, Harm avait presque semblé effrayer chaque fois qu’ils étaient ensemble. Il avait toujours ingénieusement évité un contact visuel – s’il pouvait – et répondait même encore plus prudemment qu’avant à ses questions, chaque fois qu’elle lui demandait quelque chose de personnel. Un fossé s’était creusé entre eux cette nuit-là et durant un certain temps Sarah s'en était voulue, sachant que sa douleur elle se l'était infligée elle même. Cependant, elle avait finalement remarqué qu’en dépit du moment difficile entre eux, les choses n’avaient pas vraiment changé. Harm était toujours son ami, aussi sûr et loyal que jamais. Aussi si elle acceptait que le futur qu’ils pourraient avoir n’irait pas plus loin, alors elle serait capable avec le temps de fermer ce chapitre et de le laisser reposer en paix.

Avoir Harm comme ami était quelque chose qu’elle apprenait de plus en plus à apprécier chaque jour. Sarah avait pris l’habitude de l’appeler chaque fois qu’elle sentait le besoin de parler à quelqu’un. Après une certaine tension au début, il se sentit plus à l’aise en parlant avec elle, reléguant les souvenirs de l’Arizona à l’arrière-plan. Ils avaient pris l’habitude de se voir chaque soir. Harm cuisinait quelque chose pour eux (Sarah voulait savoir pourquoi il s’excusait toujours – elle pensait que cette saine cuisine était trop bonne pour être vraie), et ensuite, il lui parlait de sa journée, des cas sur lesquels il avait travaillés, les interrogatoires qu’il avait conduits, les personnes qu’il avait rencontrées. Elle le mettait au courant de ce qu’elle avait étudié et de la façon dont se passait sa réhabilitation. Après ça, ils parlaient de tout ce qui leur venait à l’esprit. Sarah en avait vraiment conscience en son for intérieur, elle chérissait encore certains espoirs qu’un jour ils pourraient déplacer plus loin les barrières invisibles qui les séparaient, Mais garder des pensées de la sorte si profondément fermées à l’intérieur, la blessaient de jour en jour.

Une semaine plus tôt, Harm lui avait donné les détails de l’offre de Chegwidden, celle d’aller dans les réserves malgré l’inconvénient de la position pour le moment. Ayant cette idée, elle avait accepté que ce devait être sa meilleure option. Elle avait fait un rapide contrôle mental de sa situation financière et après l’avoir trouvée modeste mais sûre, elle avait écrit la lettre. Harm l’avait remise le lendemain.

Avançant dans le bureau de son CO meublé d’acajou, cette matinée avait d’abord été intimidante, mais cette impression avait bientôt diminuée. De la façon dont Chegwidden l’avait regardée tout le temps, Sarah en avait facilement déduit qu’il était blessé de la mettre en indisponibilité. Cependant, son sourire bienveillant quand il ignora le protocole et l’étreignit brièvement avant de la congédier l’avait rassurée qu’il était évidemment encore convaincu qu’elle faisait la bonne chose. Sa voix basse, « Prenez soin de vous, Sarah, et assurez-vous de revenir un jour. », lui avait dit combien ils avaient apparemment été proches.

Vider son bureau n’avait pas pris beaucoup de temps – Harriet avait déjà mis ses affaires personnelles dans des boîtes que Sarah avait seulement besoin de descendre à sa voiture. Elle pourrait partir rapidement –et pourtant, quand il n’y eut plus rien d’autre à faire que de traverser le plateau et partir, étrangement, elle avait trouvé cela difficile. Une fois encore, sortant de nulle part, une image éphémère traversa son esprit : Harm, une boîte de carton dans les mains, était debout à l’endroit où elle se trouvait – seulement elle observait la scène de l’intérieur du plateau cette fois. Il regardait en arrière et leurs yeux se rencontrèrent…

Le regard de tristesse irrévocable dans ses yeux lui avait coupé le souffle et elle fit de son mieux pour chasser l’image de son esprit. Elle s’occuperait de ça plus tard.

Partir pour de bon était difficile, et Sarah était assise dans le fond de la salle d'audience, suivant l'affaire en cours et essayait de se mettre à la place de Turner, se révoltant contre Harm qui représentait le Ministère Public. Elle avait admis qu’elle était impressionnée et elle concéda qu’elle pourrait, en fait, aimer avoir une profession de la sorte.

Peut-être pas au Quartier Général du JAG. Mais ailleurs, dans le futur…

Harm était en train de grillé un témoin de Turner et à sa surprise, Sarah se trouva à se prendre d’un intérêt comme elle l’aurait fait pour un match de football. Elle suivait chaque réaction de Turner à chacune des attaques de Harm et une fierté monta en elle. Son ami était plus que brillant. L’adrénaline grimpa en flèche dans le corps de Sarah et tout à coup elle se rappela le frisson qu’elle avait ressenti si souvent en se tenant en face de ce même tribunal, essayant d’impressionner le Juge aussi bien que le jury.

Maintenant, c’était de nouveau au tour de Turner. Sarah sentait que ça allait être le point crucial de la matinée. Si Turner était capable de contrecarrer l’interrogatoire de Harm ce moment là, il gagnerait. Si non… Sarah fixa ses yeux de nouveau sur Harm, comme pour lui faire sentir son soutien mental. ‘Allez Flyboy, il est coupable comme l’enfer.’

Prudemment Turner parla fort. « Quartier maître, vous avez dit que le Chef Wilkes avait de la fièvre cette nuit. N’auriez-vous pas couvert sa décision quand ça venait… »

‘Objection ! Appel à spéculation !’ Cria une voix dans la tête de Sarah.

« Objection, votre Honneur, appel à spéculation » Coupa brusquement Harm. Les sourcils de Sarah montèrent d’un cran à la synchronisation de leurs réactions.

« Retenue. » Déclara le Juge Blakely et Sarah involontairement ferma le poing en signe de victoire.

Turner ne sembla nullement déconcerté. « Je vais reformuler : le virus avait affecté la performance en général du Chef Wilkes, n’est-ce pas, Quartier Maître ? Vous saviez que la cabine de pilotage était glissante parce que la température était tombée en dessous de 30°C, ai-je raison ? Les phares du nouveau Tomcat vous aveuglaient. Aussi… »

‘Objection ! La défense répond pour le témoin !’

« Objection, la défense répond pour le témoin. » Remarqua calmement Harm, surprenant Sarah comme si elle avait dit tout haut ce qui était dans son esprit.

« Accordée. » Concéda Blakely, en donnant un regard intense à Turner. « Capitaine, s’il vous plaît, posez une question. »

« Je suis désolé, votre Honneur. » S’excusa Turner. Ensuite, il regarda le témoin avec pertinence. « Alors, Quartier maître, aviez-vous ou n’aviez-vous pas lancé d’avertissement dans l’air d’une manière irréversible quand vous ordonnez au Chef de… »

‘Objection ! La défense harcèle le témoin !’

« Objection, la défense est en train d’harceler le témoin. » Les mots de Harm résonnèrent dans la pièce au moment précis ou Sarah les entendit dans sa tête. Commençant à se sentir un peu nerveuse au sujet de leurs pensées tellement semblables, Sarah se leva silencieusement et quitta le tribunal. Bien qu’un avocat expérimenté pourrait probablement avoir agi de la même façon que Harm, mais les mêmes mots pensés et dit au même moment, trois fois de suite… Ca commençait à devenir psychique. Sortir de là pourrait être une bonne idée.

Au moins, la blessure de son changement de situation au JAG avait été considérablement diminuée par les évènements déconcertants, pensa Sarah, soulagée, au moment où elle mettait en route le moteur de sa Corvette et retournait à la maison.

Le Colonel Mackenzie n’était plus.

A suivre...

13 janvier
23 :32 GMT
Appartement de Mac
Georgetown, DC.

Sarah regardait du sommet de la colline un biplan jaune qui était stationné dans la clairière. Son genou était blessé et elle avait très froid. Par derrière, elle pouvait entendre les aboiements sauvages des chiens de chasse approchant sans merci…

…Aussi la sonnerie du téléphone la surprit et la fit sursauter sur le canapé. Elle laissa sortir un soupir de soulagement. Ce rêve avait été particulièrement vif et elle fut reconnaissante pour cette pause.

Tendant la main, elle saisit le combiné du téléphone et s’allongea de nouveau. « Mackenzie. »

[« Bonjour, Colonel, j’espère que je ne vous dérange pas ? »] Une jeune et agréable voix avec un léger accent venait de l’autre bout du fil. Sarah la reconnut immédiatement.

« Pas du tout, Sergei. Je faisais juste un petit somme mais j’avais besoin de me lever de toute façon. Mais ce n’est pas ‘Colonel’ non plus. »

[« Oh, je suis désolé. »] S’excusa Sergei. [« Evidemment Harm m’a dit que vous receviez vos derniers ordres aujourd’hui. Comment vous sentez-vous> ? »]

Sarah soupira. « Je ne suis pas vraiment sûre, mais je pense que c’est pour le mieux. En tout cas, que puis-je faire pour vous ? »

[« Rien. Harm m’a appelé du bureau et m’a demandé de m’assurer que vous alliez bien. Il était un peu inquiet plus tôt quand il a découvert que vous étiez partie sans le lui dire. »] Dans la voix de Sergei résonnait aussi une certaine inquiétude.
« Je vais bien, vraiment. » La rassura Sarah, souriant d’être surveillée par les deux spécimens protecteurs Rabb. « Quand vous appellerez votre frère, s’il vous plaît dites-lui que nous nous voyons ce soir, 20h00, à mon appartement, voulez-vous ? Et s’il demande pourquoi je pars… uhm… dites-lui juste qu’être capable de lire dans son esprit, n’est pas une chose dont j’ai l’habitude.

Elle avait pensé à ça en tant que plaisanterie mais son visage se rembrunit quand elle prit conscience du silence à l’autre bout de la ligne. « Sergei ? Tout va bien ? » Demanda-t-elle perplexe.

[« Ouais, évidemment… »] Répondit prudemment le jeune russe. [« C’est juste que… Vous savez, ce que vous m’avez dit, m’a rappelé ce que Harm m’a dit de la façon dont vous l’avez localisé quand il avait disparu en mer. Donc c’était vrai… »]. Sa voix s’estompa pensivement.

« Excusez-moi ? » Demanda Sarah, sa confusion grandissant. « Qu’est-ce qui est vrai ? Et j’étais à DC quand Harm s’est écrasé avec son avion. Il ne m’était pas possible de… »

[« Justement. »] Expliqua doucement Sergei. [« Harm m’a dit que les équipes de recherche étaient passées plusieurs fois au-dessus de lui sans le trouver. Ensuite les recherches ont été annulées dû au mauvais temps. C’est seulement après que vous ayez eu cette vision et que vous ayez donné les coordonnées qu’ils l’ont finalement retrouvé. Et juste à temps… Colonel, je ne pourrais jamais assez vous remercier pour avoir sauver sa vie. »]

La sincérité profonde de sa reconnaissance était beaucoup trop. Sarah se mit en mode défensif, essayant de bloquer ce qu’elle ne comprenait pas et ce qu’elle ne voulait pas comprendre, non plus. « Ce n’est pas marrant. » Dit-elle d’un air glacial.

[« Mais je vous dis qu’il… »] Commença Sergei, mais enragée Sarah le coupa.

« Ce n’est pas un foutu temps pour des plaisanteries au sujet de ma perte de mémoire. » Laissa-t-elle échapper. « Qu’est-ce que cet idiot pensait qu’il faisait ? Dites-moi ce que vous avez à dire ou arrêter de m’emmerder comme ça.

Durant un moment, Sarah pensa qu’il avait mis fin à la communication mais elle l’entendit prendre une grande respiration branlante. [« Harm m’avait prévenu que bouleverser un Marine était potentiellement dangereux. »] Dit-il, sa tentative de moquerie réussissant à peine à dissimuler sa contrariété. [« Aussi je n’essayerai même pas à commencer à vous contredire. Mais je vous suggère d’appeler votre petite sœur Chloé et de lui demander comment vous l’avez retrouvée quand elle s’était perdue dans les bois. Ce qu’elle m’a dit coïncide beaucoup avec l’histoire de Harm. Bonne soirée, Colonel. »]

La ligne fut alors coupée. Sarah regarda fixement le combiné et elle essaya de prendre prise sur ses pensées en tourbillon. Une chose était évidente : elle avait sérieusement vexé le jeune homme qu’elle en était venue à beaucoup aimer. Et en y pensant objectivement, Sergei était trop gentil et adorable pour inventer quelque chose afin de se moquer de sa situation. Quelle bêtise. Pure connerie. Des choses de la sorte n’existent pas.

Cependant, un petit doute qui subsistait ne serait pas chassé. ‘Et si… ?’ La petite voix laissa un chuchotement dans sa tête, ‘Et si… ?’

Sarah essaya de l’ignorer durant la prochaine heure mais à la place de la réduire au silence, elle devenait de plus en plus bruyante, résonnant dans son âme, la hantant.

En fin de compte, elle se résigna et céda à l’inévitable. Feuilletant son répertoire téléphonique, elle trouva bientôt le numéro qu’elle cherchait et le composa, ne sachant pas vraiment à quoi s’attendre.

A suivre...

[« Allô ? »] Dit une voix amicale dans son oreille.

« Bonsoir, Madame. » Commença Sarah, se sentant un peu gênée. « C’est Sarah Mackenzie. Je suis désolée de vous déranger mais j’ai besoin de parler à Chloé un moment, si c’est possible. »

[« Colonel Mackenzie ! »] La voix que Sarah avait identifiée comme la grand-mère de Chloé la saluait chaleureusement. [« Je suis tellement heureuse que vous soyez aussi bien rétablie. Vous ne nous dérangez pas du tout. Chloé va être ravie. Un moment s’il vous plaît. »]

Quarante-sept secondes plus tard, une jeune et radieuse voix prit la relève. [« Mac ! Je me demandais quand tu appellerais ! Harm m’a dit que tu n’étais pas tellement bien. C’est tellement bon de t’entendre ! Comment… »]

Déterminée à ne pas paniquer, Sarah la coupa doucement. « Je suis désolée. J’aurais dû appeler plus tôt. Mais tu sais, avec ma réhabilitation, et aussi… J’ai tout juste trouvé le temps d’appeler maintenant et mes médecins me disent de ne me concentrer sur rien, excepter mon entraînement. » Mentit-elle. « C’est pourquoi j’ai très peu de temps maintenant, je suis aussi désolée. »

[« Ne t’inquiète pas, je suis heureuse chaque fois que je parle avec toi. »] Sarah pouvait dire que Chloé essayait de ne pas montrer qu’elle était déçue. [« Alors comment vas-tu ? As-tu découvert les petits morceaux disparus de ta mémoire, dis-moi un peu ? »]

Maintenant les choses devenaient délicates. Elle avait besoin de ne pas s’écarter de l’histoire qu’elle lui donnait, qu’elle souffrait d’une légère amnésie partielle comme Harm avait eu après son crash. Mais en même temps, elle avait besoin de se renseigner sur quelque chose qui, apparemment, définissait, d’une certaine façon, sa personnalité – aussi ‘légère’ et ‘partielle’ était-elle difficile à maintenir.

« Ouais, j’ai beaucoup appris sur moi-même dans les dernières semaines. » Répondit Sarah, en nuançant sa voix aussi heureuse et légère qu’elle le pouvait. « Tu sais, en réalité c’est stupéfiant de découvrir des choses à propos de toi que tu n’avais même jamais pensé. » Elle laissa un petit rire suivre sa déclaration, espérant que ça semblait sincère.

[« Dieu, J’veux bien te croire!)! »] Accorda Chloé, évidemment surprise par l’idée.

Sarah décida qu’il serait mieux d’aller à l’essentiel au plus vite. « En fait, c’est pourquoi je t’appelle. » Coupa-t-elle, en essayant de ne pas trop sembler curieuse et ravalant son anxiété. « Tu sais, j’ai parlé avec Sergei aujourd’hui… »

[« Oh, comment va-t-il ? »] Demanda Chloé avec empressement.

« Il va bien, merci, et il m’a demandé de te dire bonjour. En tout cas, nous avons parlé de toutes sortes de choses et d’un certain point. Je ne me souviens pas comment il c’est arrivé – il a mentionné quelque chose à propos que tu t’étais, une fois, perdue dans les bois et que je t’ai retrouvée. » Une fois encore, Sarah eut un petit rire nerveux.

Chloé haleta. [« Quoi ? Tu ne te souviens pas ? Pourquoi, tu m’as localisée avec cette chose mental que tu as, de la même façon que tu as localisé Harm en mai dernier. Tu te souviens de ça ? »]

« Evidemment. » Mentit rapidement Sarah. « Comment pourrais-je oublier cette nuit ? » ‘En fait comment le pourrais-je ?’ Ajouta-t-elle tristement dans sa tête. « J’étais juste surprise que je semble avoir fait ça aussi souvent. Aussi je voulais te demander si tu pouvais rapidement me parler de cette particularité. Je suis sûre qu’une fois que tu l’auras fait, tout reviendra en une seconde. »

[« Bien sûr. »] Obéit Chloé immédiatement. [« Tu sais il y avait cet arbre… »]

Durant les dix minutes suivantes, Sarah était assise et écoutait, son estomac se nouant toujours plus tandis que son ‘sixième sens’ ou quoi que cela voulait s’appeler, prit une voie distincte. Pour la première fois, elle maudit le Colonel Mackenzie pour avoir été une telle personne complexe. Quand Chloé eut fini, Sarah prit une inspiration assurée et demanda légèrement. « Wow, je ne t’ai jamais dit d’où ces…choses…venaient ? »

[« Non. »] Répondit Chloé, manifestement amusée. [« Et quand je te l’ai demandé tu m’as même dit catégoriquement que les choses comme ça n’existaient pas. En réalité, je suis étonnée de la façon dont j’ai réussi à te convaincre d’essayer et localiser Harm avec ça, si ça n’existait pas. »]

Sarah sentait qu’elle devait montrer son amusement et força un petit rire. « Ouais… »

Heureusement, elle n’eut pas besoin de faire un commentaire de plus parce que Chloé avait déjà continué. [« Mais j’ai une théorie. »] Dit-elle avec empressement. [« C’est une sorte de phénomène mais si tu veux l’entendre… »]

Souriant d’un air satisfait à l’intérêt de la jeune fille pour le surnaturel, Sarah admit qu’elle était impatiente se savoir ce que Chloé pensait. « Dis-moi. » Déclara-t-elle simplement.

[« Je me demandais si tu ne l’avais pas hérité de ton arrière grand-mère Cherokee. »]

Confuse, Sarah demanda, « Cherokee ? Je pensais qu’elle était Iranienne. »

Entendant Chloé rire fort, elle sut qu’elle devrait avancer avec plus de précaution encore. [« Ca alors, Mac, tu as fait un mauvais travail pour démêler ton cerveau ? La maman de ta maman était Iranienne. La grand-mère de ton papa était Cherokee. »]

« Oh bien sûr. » Rit hâtivement Sarah. « Je suis désolée. Je pense que je suis juste trop fatiguée pour avoir cette conversation. Théorie intéressante, cependant. Tu sais quoi ? Je vais me reposer maintenant et laisser l’information pénétrer. Je suis sûre que demain tout ce que tu as mentionné sera remis de nouveau dans l’ordre. »

[« Ca vaut mieux. »] Répondit Chloé, d’un grand sourire audible. [« Vas dormir et appelle-moi quand tu peux, d’accord ? »]

« Bien sûr. Prends soin de toi, Chloé, je t’aime. » Sarah dit au revoir, étonnée que ce soit la bonne façon de le faire.

Apparemment Chloé n’avait rien trouvé d’anormal dans ses mots. [« Je t’aime aussi, Mac. Et pas de panique. Harm s’est de nouveau rétabli. Je suis sûre que tu le feras aussi. Au revoir ! »]

« Au revoir. » Dit Sarah à la ligne déjà interrompue. Durant plusieurs minutes elle resta assise et fixa sans expression le combiné dans sa main, donnant à son cerveau un petit moment pour assimiler ce qu’elle avait dit. Et c’est alors qu’une idée prit doucement forme dans sa tête.

Elle se sentait complètement indisposée à contacter un thérapeute pour son état. Chaque fois que Harm avait essayé d’aborder le sujet, elle refusait catégoriquement. Essayer de dire que quelqu’un qui ne connaissait rien du tout à propos d’une femme qu’elle-même n’avait pas encore comprise et emmener toute cette peine qu’elle avait du mal à faire sortir jour après jour ? Non. Peut-être que c’était bon pour d’autres personnes. Mais elle avait en horreur la pensée de partager ses angoisses personnelles avec quelqu’un qui lui était totalement inconnu.

Mais… la théorie de Chloé avait fait vibrer une corde sensible quelque part en elle. Sarah savait qu’elle ne croyait pas au surnaturel, mais aujourd’hui, elle s’était donnée plus qu’assez d’évidence concernant sa manière de se contredire elle-même. Et puis après, si sa petite sœur avait raison ? Et si c’était vraiment un sorte d’héritage Cherokee ? Aussi improbable que cela lui semblait, Sarah sentait qu’elle était incapable d’écarter cette possibilité de son esprit. Et si l’explorer signifiait s’ouvrir à une sorte de… et bien, guérisseur ou quoi que soit qui saurait de tels choses, Sarah sentait qu’étrangement l’idée lui était moins épouvantable que de voir un thérapeute. Après tout, d’une façon ou d’une autre ne leur appartenait-elle pas ?

‘Mon Dieu, je dois être désespérée si j’envisage de faire une choses pareil !’ Se réprimanda-t-elle.

Pourtant, cette nuit, Sarah Mackenzie alla au lit un peu moins effrayée.

A suivre...

10e partie

25 février
13 :57 GMT
Rossyln, VA

Harm observait attentivement Mac pendant qu’elle regardait l’enseigne plantée en face de la porte de la simple maison blanche, réfléchissant manifestement si elle y allait ou non. Il savait combien c’était difficile pour elle – après tout, c’était exactement ce qu’elle avait voulu évité à tout prix. Mais il savait que ça lui ferait du bien si elle pouvait regagner ses souvenirs. Il était heureux que ses plans, pour une fois, coïncident avec ses souhaits.

Il y avait seulement un guérisseur Cherokee trouvé dans tout DC et ses environs. Sur l’enseigne de cuivre brillant à l’entrée de la porte on lisait :

Baily A. Smith M.D.
Neurologie – Psychiatrie – Psychologie
Guérisseur naturel Cherokee
Sur rendez-vous

Harm était infiniment reconnaissant que Mac ait finalement atteint ce point. Elle allait en effet voir un thérapeute. Enfin.

Il y a deux jours, quand il était venu pour dîner, Mac avait été considérablement mal à l’aise. Quand il avait demandé si quelque chose n’allait pas, elle lui avait parlé des coups de fil de Sergei et de Chloé. Et ensuite, prudemment d’abord, elle l’avait mis au courant de son idée d’explorer ses habilités mentales dans cette nouvelle perspective.

Alors que sa première réaction avait été un chaleureux éclat de rire - ce qu'il avait immédiatement regretté en voyant la déception de Mac face à son attitude – Harm avait admis que la théorie de Chloé était au moins vaguement possible. Mais pourtant, il n’avait pas bien senti où Mac allait. En fait, ce n’était pas ‘Mac’. Seule ‘Sarah’ aurait considéré à faire un tel pas. ‘Mac’ ne l’aurait définitivement pas fait. Aussi, il avait immédiatement été volontaire pour chercher un guérisseur Amérindien pour elle, dans les pages jaunes – espérant qu’en faisant ça, il lui éviterait une fraude qui pourrait avoir plus de dommages que de bien à la fin.

Quand il était tombé sur l’annonce du Docteur Smith, Harm avait été très soulagé. Il avait senti qu’il pouvait avoir confiance en lui. Après tout, Smith avait un triple degré en médecine. Harm avait tout de suite appelé et avait pris un rendez-vous pour Mac. Mac avait semblé vraiment contente – jusqu’à ce qu’elle découvre que le Docteur Smith était principalement un thérapeute. Quand elle l’avait confronté à sa découverte, Harm n’avait même pas essayé de nier son intérêt à ce qu’elle aille le voir. Après quelques heures de silence glacial, elle avait finalement cédé. L’espoir d’avoir un instant ses souvenirs l’avait apparemment enfin emporté sur ses inquiétudes.

C’était normal qu’elle elle ait peur. Harm avait finalement été capable de le voir quand Mac lui avait demandé de l’accompagner. Elle avait prétendu que c’était parce qu’elle pouvait avoir besoin de lui pour fournir des informations que le Psychologue pouvait demander dont elle ne serait pas capable de donner parce qu'elle ne s'en souvenait pas. Mais surtout – et Harm l’avait vu aussi clairement que Mac – elle voulait qu’il vienne parce qu’elle avait peur. C’était ‘Sarah’ qui voulait de nouveau aller de l’avant. Harm était certain que ‘Mac’ ne lui aurait même pas dit qu’elle avait un rendez-vous.

Tandis que Mac, apparemment ne trouvait pas la force de faire les deniers pas vers la porte, de son propre consentement, Harm plaça doucement une main dans son dos et la poussa un peu. « Allez, Marine, » Dit-il doucement, « Faites face à l’ennemi. »

Mac tourna son regard vers le sien et la gratitude, mêlée à de l’inquiétude brillaient dans ses yeux. « D’accord. » Répondit-elle avec un faible sourire. « Merci, Harm. »

Il frotta un peu son dos, en lui retournant son sourire. « Tout va bien se passer, D’accord. »

Il pouvait voir qu’elle ne le croyait pas vraiment mais toutefois, elle redressa les épaules et prit une respiration décidée et se laissa guider à la porte. Harm sonna et une minute plus tard, un sympathique vieil homme, dans un élégant costume gris, les accueillit.

A suivre...

« Monsieur Rabb et Mademoiselle Mackenzie ? »

« Oui. » Acquiesça Harm d’un signe de tête. Mac semblait même être trop intimidée.

L’homme s’inclina légèrement et tendit la main à Mac avec un léger sourire. « Bailey Smith, très heureux de vous rencontrer. S’il vous plaît, entrez. »

Ils se serrèrent la main et ensuite le suivirent dans la maison. Harm fit un clin d’œil encourageant comme Mac lui lançait un regard confus. Lui aussi était surpris des vêtements et de l’apparence de médecin. Il s'était attendu bêtement à une rencontre avec un homme aux cheveux longs avec des pantalons de cuir avec des plumes et des plumes autour du cou. En fait, il avait immédiatement aperçu les trois certificats de Maîtrise d’Harvard qui étaient suspendus dans le corridor quand Smith les avait fait avancer. Le cabinet entier aspirait à un goût et à un style distingué, les murs blancs et les tableaux expressionnistes choisis créaient une atmosphère de calme et un refuge intellectuel.

Le regard que Mac lui donna quand ils rentrèrent dans le bureau du médecin semblait l’implorer de l’emporter, dans la sécurité de son appartement, du sien, n’importe où. Juste loin… Et pourtant, au moment où le vieil homme s’assit derrière son bureau et, avec un extraordinaire sourire, leur offrit de prendre un siège, Harm sut qu’ils avaient trouvé la bonne personne pour faire parler Mac. La sincère bienveillance et la sagesse dans les yeux de Smith, appareillaient avec l’état d’esprit d’un presque adolescent et la quantité considérable d’espièglerie étaient tout bonnement désarmant. En s’asseyant, Harm avait inconsciemment pris la main de Mac dans la sienne. Maintenant, il sentait qu’elle retournait son étreinte et quand il la regarda, son sourire en retour était presque détendu. Une vague de soulagement le balaya.

Smith prit quelque secondes pour les regarder franchement, semblant les évaluer pour préparer son travail – et apparemment attendant de leur donner la même opportunité. Prenant un peu plus de détails, Harm pensait qu’il pouvait maintenant voir les origines Cherokee de Smith en lui. C’était une assez petite personne, 1 mètre 62 au mieux, et sa véritable force semblait tout juste briller de sa petite taille apparemment fragile. Sa peau avait une légère teinte entre le brun rougeâtre et l’olivâtre et son nez était un peu crochu, comme si ça satisfaisait les clichés. Ses yeux étaient immenses et foncés, et ses cheveux blancs n’avaient pas été bien coupés, Harm n’aurait pas eu de difficultés à imaginer Smith sur un cheval dans la prairie.
« Alors, » Dit finalement Smith, en regardant Mac. « Mademoiselle Mackenzie, que puis-je faire pour vous ? »

Harm vit Mac déglutir et inconsciemment serra sa main qui tremblait. « Je, uh… » Commença Mac, puis elle éclaircit sa gorge et essaya de nouveau. « J’ai perdu la mémoire, » Déclara-t-elle rapidement comme si elle voulait se débarrasser du problème en le laissant sortir le plus vite possible et laisser les autres s'en débrouiller.

Les sourcils de Smith se soulevèrent. « Oh ? Très bien – qu’est-ce qui a amené votre perte de mémoire, Mademoiselle Mackenzie ? » Après sa surprise initiale, il fut de nouveau professionnel, son doux sourire s’effaçant un peu mais ne disparaissant jamais.

« On m’a tiré dessus au cours d’une opération de recherche et de sauvetage en Arizona et je suis tombée dans le coma. J’ai souffert d’une blessure superficielle à la tête due à un ricochet, mais comme mon médecin m’a dit, c’est peu probable que cela ait beaucoup à voir avec mon état. » Mac lui tendit une enveloppe avec ses radios de l’IRM.

En se levant et en marchant vers la fenêtre, Smith demanda. « Pourriez-vous me donner un peu plus de détails sur l’incident ? » Mac expliqua quelque temps, Harm fournissant les détails supplémentaires chaque fois qu’elle oubliait quelque chose. Smith étudia avec attention les radios. Quand Mac eut fini, le médecin retourna à sa chaise et rendit les radios.

Vos médecins ont raison, Mademoiselle Mackenzie. Je ne vois pas non plus d’indications majeures que votre perte de mémoire soit une cause physique. Cela semble plus probable que nous parlions ici d’un refoulement de stress traumatique. Que vous souvenez-vous de vous ? Et avez-vous essayé quelque chose pour retrouver votre mémoire jusqu’ici ?

A suivre...

Merci.

*****************

De nouveau Mac expliqua calmement ce qu’elle avait appris depuis qu’elle s’était réveillée et où elle avait suspecté avoir des déficiences majeures. Harm savait à son attitude qu’elle était tombée dedans. C’était Mac, l’enquêtrice du JAG. Faits, faits, faits,… et pas une chose à par ça. Cela semblait aussi tellement naturel et résultant de ce qu’elle n’avait pas mentionné sa – leur – vie privée du tout. Ne sachant pas si pénétrer dans le fond du problème aurait été conseillé en tout cas, Harm aidait seulement avec quelques questions professionnelles et quelques détails sur leur relation de travail et leur amitié.

Pourtant, ça devint bientôt très clair que Smith n’était pas dupe. Il écoutait calmement tandis qu’ils leur expliquaient le cas, laissant ses yeux voyager de Harm à Mac et de Mac à Harm plusieurs fois au cours de leur récit. Quand Mac se tut de nouveau, Smith lui adressa un sourire qui était un peu curieux et sachant d’une façon bienveillante que seul les années d'expériences peuvent apporter.

« Aussi, le Capitaine Rabb est votre meilleur ami, Colonel ? » Demanda-t-il franchement. « Comment êtes-vous proche exactement ? » Harm pria que le médecin ne resterait pas trop longtemps sur le sujet.

Mac soupira. « Si je le savais, je ne serais probablement pas assise ici, Docteur. » Répondit-elle. « Mais jugeant de ce qui s’est passé après l’incident, je présumerais que nous sommes aussi proche qu’une amitié platonique puisse l’être. Et s’il vous plaît, Docteur, ne m’appelez pas ‘Colonel’ » Ajouta-t-elle, sa voix un peu plus basse. « Je suis une civile maintenant. »

Apparemment, la réponse de Mac était assez acceptable pour Smith. Il n’avait pas commenté davantage le problème, pour lequel Harm était reconnaissant. « Alors comment voulez-vous que je vous appelle ? » Demanda le médecin. « Sarah ? »

Mac acquiesça. « Oui. » Sa voix était un peu incertaine.

« Et vous Capitaine ? » Smith se retourna pour regarder Harm, ses yeux immenses exerçant un étrange effet sur lui. Le regard du docteur semblait voir au plus profond de son coeur, où il avait enterré ses souvenirs, ses souhaits les plus chers.

« Uh… Appelez-moi Harm. » Répondit-il gêné.

« D’accord, Sarah, Harm. » Continua Smith. “Qu’est-ce qui vous amène à moi ? Avez-vous projeté de suivre une psychothérapie, vouliez-vous un conseil sur les options que vous pourriez avoir, ou y a-t-il quelque chose d’autre ? » Demanda-t-il presque comme s’il savait ce qui les avaient amené dans sa maison en premier.

Lorsque Mac le regarda manifestement incertaine de révéler ses intentions ou non. Harm lui donna seulement un léger signe d’encouragement une fois encore, ne lâchant toujours pas sa main. C’était quelque chose qu’elle ne s’expliquait pas.

Elle donna un petit rire nerveux avant de répondre. « Docteur Smith, uh… Je sais que ça sonne vraiment bizarre et j’espère que vous ne vous offenserez pas que vous nous ayons choisi principalement pour votre ascendance mais… » Elle laissa sa voix s’estomper, regardant impuissante.

Le sourire de Smith s’élargit encore. « Pas du tout, Sarah. Ai-je raison de présumer que vous avez un intérêt spécial pour mes racines Cherokee parce que vous avez aussi des ancêtres Amérindiens ? »

Manifestement surprise, Mac le regarda une seconde bouche bée avant de retrouver de nouveau le contrôle. « Oui, c’est juste. » Admit-elle d’un air un peu timide. « En fait, mon arrière grand-mère était Cherokee aussi. Et… vous savez… quelques fois je semble avoir… eh bien… une sorte de sixième sens ou… » Elle secoua vigoureusement la tête comme pour se réprimander d’être aussi idiote. « Je n’ai pas de solution à ce que cette… chose… puisse être mais apparemment j’ai sauvé la vie de personne en l’utilisant, parmi elle, le Capitaine Rabb. Et quoi qu’il en soit, j’ai essayé de trouver quelque chose sur mon ancienne vie qui a échoué. J’ai pensé que je pouvais aussi essayé d’utiliser ce sens pour mon propre usage. »

Ainsi, là, elle l’avait dit. Harm pouvait presque sentir sa douleur et son anxiété, il réprima un large sourire à l’audition de son explication de défi. ‘Allez-y, Marine, vous allez bien. Tenez bon.’ L’encouragea-t-il calmement.

Le médecin l’observa durant un petit moment alors qu’elle essayait de reprendre sa respiration. « Il y a beaucoup de choses au monde que nous ne comprenons pas. » Remarqua-t-il en fin de compte, calmement et sagement. « Je dois admettre que je suis content que vous considériez manifestement cette possible guérison, et je vous aiderai avec plaisir. Mais je dois vous prévenir : les pouvoirs des esprits ne se révèlent pas à ceux qui sont renfermés et n'admettent pas pleinement la possibilité de leur existence. Si vous voulez suivre cette route. » Le regard de Smith était intense et chargé d’une profonde confiance naturelle dans ce qu’il avait raconté. « Vous devrez laisser tomber vos défenses. Vous pouvez encore douter – mais ces doutes ne doivent pas exclure les résultats possibles. Vous aurez besoin de vous ouvrir complètement. Tous les deux. » Ajouta-t-il avec un regard à l’intention de Harm, son cœur rata un battement et tout à coup la peur lui serra la gorge.

Il n’était pas, en réalité, opposé à prendre part à tout ce qui pouvait arriver. Il était venu pour assister à la séance, pas y participer. Mais le regard d’anxiété de Mac et cependant ses si beaux yeux le fit mettre de côté en un instant sa répugnance à devoir s’ouvrir. Il était venu pour l’aider. Et il le ferait, peu importait. « Très bien. » Murmura-t-il consentant. Mac hocha la tête en déglutissant.

Smith se leva et ouvrit la porte adjacente à la pièce, ensuite se retourna et sourit d’une manière attrayante. « Si vous voulez bien me suivre… »

Un peu incertain s’il aimerait ce qu’ils allaient trouver à l’intérieur, Harm guida Mac à l’intérieur, la main dans le bas de son dos exerçant une douce pression pour lui faire savoir qu’il était là.

La pièce était spacieuse et d’un calme élégant comme les autres – un parquet en bois vernis, des murs blancs, quelques plantes, et même une cheminée. Mais il n’y avait pas de meubles dedans, et au lieu de l’art moderne, les quelques photos accrochées aux murs étaient différentes œuvres d’arts Amérindiennes du Nord. Les seuls objets que Harm reconnu étaient une esquisse de Kokopelli, le mythique joueur de flûte Anasazi, et une peinture à l’huile moderne de Cherokee Double Eagle Head. La pièce entière était douillettement éclairée par deux grands chandeliers modernes. Etendu au milieu du parquet, un épais tapis de couleurs naturelles recouvertes de perles allant du blanc au brun foncé. L’air était chaud et offrait un léger parfum d’herbes vaguement familières.

Smith s’avança sur le tapis et s’agenouilla, répétant ses gestes d’invitation avec toujours le même sourire doux sur son visage. « Sarah, auriez-vous le plaisir de vous allonger ici ? N’ayez pas peur. Ce que nous allons faire n’a rien à voir avec de l’exorcisme ou autre chose. En réalité nous n’allons pas suivre le chemin d’une psychothérapie classique. Si vous consentez à ça, je vais vous hypnotiser et ensuite nous explorerons tout ce qui peut rester enfoui dans le noir. La seule aide que je vais vous donner c’est un petit thé aux herbes – une vieille recette de famille de ma grand-mère qui était guérisseuse. » Ajouta-t-il en faisant un clin d’œil. « Mais comme je l’ai dit – ne vous tracassez pas. Le thé à seulement les effets de légers sédatifs. Jute pour accélérer le processus d’hypnotisation. Pensez plus à ça comme à un médicament que comme une drogue. » Son expression se changea un peu dégoûtée. « Les drogues embrouilleront même plus vos sens quand vous essayez de vous ouvrir avec leur aide. Ces hippies ne comprendront jamais quels dommages ils causent à la médecine naturelle avec leurs façons… » Son soupir fut un peu théâtral.

« D’accord. » Reconnu Sarah dans une petite et intimidante voix, s’allongeant docilement sur son dos au milieu du tapis.

« Et moi ? » Demanda Harm, espérant que Smith ne lui dirait pas de s’absenter. Il pouvait sentir que Mac était de loin plus que mal à l’aise à propos de la situation entière.

« Agenouillez-vous derrière elle. » Répondit Smith, « Et prenez sa tête sur vos genoux. Elle a besoin de se sentir en sécurité pour laisser son âme s’ouvrir aux esprits. »

Déchirer entre la joie d’accéder à sa tranquillité d’esprit aussi délicatement et l’inquiétude d’être si proche d’elle à nouveau, Harm fit ce qu’il avait dit. Mac ferma les yeux comme elle plaça sa tête sur ses cuisses. Quand il vit ses traits relâchés et une expression de calme prendre la relève, Harm remua. Elle ne le connaissait pas vraiment – et pourtant elle avait manifestement assez confiance en lui. Plus déterminé que jamais, il se jura qu’il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour lui faire se souvenir de lui dans la façon qu’il le voulait. Il plaça doucement ses mains de chaque côté de son délicat visage, ses pouces caressant inconsciemment ses joues.

Smith s’avança vers eux, tendant deux tasses fumantes. « Je suis désolé de vous interrompre mais j’ai peur que vous ayez à vous asseoir encore pour un moment. » Déclara-t-il en s’excusant, en leur donnant les tasses.

« Uh… Moi aussi ? » Ne put s’empêcher de demander Harm tandis qu’il acceptait sa boisson.

Souriant, le médecin hocha la tête. « Evidemment. Si vous voulez l’aider, vos âmes doivent être en synchronisation. » Expliqua-t-il comme si c’était la chose la plus évidente sur la terre.

Incertain de ce qu’il devait faire de la déclaration, Harm décida d’accepter son destin et prit un assez grande gorgé. Le liquide avait un peu le goût de la camomille avec une petite touche d’eau de rose et de quelque chose d’autre qu’il ne pouvait absolument pas définir, étrangement agréable et apaisant. La chaleur du breuvage égalait la chaleur de l’atmosphère de la pièce et tout à coup, il commença à se sentir très à l’aise, complètement en paix avec lui-même, mais son esprit encore clair comme le cristal, il remarqua aussi un soulagement considérable.

Mac était de nouveau allongée et avait les yeux fermés. Harm tenait avec plaisir s tête et calmement attendait ce qu’il allait ce passer. Smith avait retiré sa veste et sa cravate et était maintenant agenouillé à côté de Mac, ses mains sur ses cuisses et les yeux fermés en concentration. Après un petit moment d’intense silence dont Harm n’avait jamais été témoin le médecin prit les mains de Mac dans les siennes et parla d’une voix qui semblait à Harm comme l’équivalent audible d’un baume que vous auriez mis sur une brûlure sérieuse. « Vous dormez Sarah. Vous dormez… et rêvez… votre esprit se repose… vos pensées flottent… votre respiration ralentit… mais ça flotte continuellement… inspirez… expirez… inspirez… expirez… vous dormez… mais vous n’êtes pas loin. Vous êtes bien ici… mais votre esprit est ailleurs… vous allez retournez… un jour… deux… trois… une semaine… deux semaines… vous continuez encore… continuez toujours… allez et respirez… allez et respirez…

Smith fit une pause dans son psaume, laissant de nouveau le silence pénétrer. Harm sentit une extinction étrange d’où préalablement la voix sonnait dans son subconscient. La crainte commença à monter en lui, crainte du pouvoir que cet homme possédait et que lui, Harm, ne pouvait même pas commencer à comprendre.

Le médecin prit une profonde inspiration et la laissa sortir doucement comme s’il se préparait pour sa phase suivante. « Où êtes-vous maintenant, Sarah ? » Il s’adressa alors doucement à Mac, la voix assez forte pour qu’elle puisse l’entendre sans la réveiller.

Mac remua un peu, les yeux encore fermés, mais ne répondit pas. « Sarah, je sais que vous pouvez m’entendre. » Essaya encore Smith. « Où êtes-vous ? »

Sa voix était distante et un peu sourde quand elle répondit. « Bureau. »

« Etes-vous revenue il y a longtemps ? »

“Non...”

“Que voyez-vous? »

« Ordinateur… mes mains sur le clavier… »

« Quoi à propos de vos mains ? »

« La bague… Je vais bientôt me marier. Très bientôt… »

« Etes-vous heureuse, Sarah ? »

« Non… Mon meilleur ami va partir… Il ne sera pas là… Mais je dois le prévenir… Il ne doit pas essayer de revenir à temps… Il ne doit pas… Il ne doit pas… » Mac était de plus en plus agitée, Harm avait placé ses mains sur ses épaules, appliquant une pression considérable pour la garder allonger sur le dos.

« Que se passera-t-il s’il le fait ? » Demande Smith.

Etrangement, Mac se calma et resta silencieuse. « Sarah, que se passera-t-il si vous ne le prévenez pas ? » Essaya encore le médecin.

« Noir… » Répondit-elle seulement. « Tout est noir… »

Se tournant vers Harm, Smith soupira. « Le fait qu’elle hésite sur ce premier bout d’information nous dit que c’est très important pour elle. » Dit-il à Harm dans un murmure. « Et que son souvenir lui fait encore défaut alors qu’elle semblait près du point crucial indiquant que nous sommes déjà proche de ce qui doit se cacher en dessous. Savez-vous ce qui s’est passé ? »

Harm avait suivit la scène, l’horreur faisant se nouer son estomac. ‘Ca’ c’était la cause de tout ça ? Il en doutait sérieusement. Il déglutit. « L’ami c’est moi. » Expliqua-t-il aussi d’une voix basse. « Mon avion s’est écrasé en mer lors d’une tempête quand j’essayai de rentrer à temps pour son mariage. »

Smith l’observa sans rien dire un long moment, ne laissant montrer aucune allusion à ce qu’il pouvait penser. Finalement, Harm sentit qu’il ne pouvait pas soutenir le scrutement plus longtemps et baissa son regard sur les traits de Mac qui était de nouveau relaxée.

« Essayer de revenir la veille de ce jour à votre bureau, Sarah. » Smith reprit la procédure. « Allez… Prenez votre temps, Sarah… Où êtes-vous maintenant ? »

« Bureau… » Sa réponse était faible comme la première fois. Smith lança un regard perplexe vers Harm mais il haussa les seulement les épaules impuissant. Après tout, sa profession avait été un élément déterminant dans l’ancienne vie de Mac, aussi ça semblait vraiment naturel qu’elle se souvienne de son bureau plus que de tout autre chose – déjà il fit le souhait que quelque chose lui viendrait à l’esprit.

« Très bien, que faites-vous cette fois, Sarah ? »

« Je suis debout dans l’entrée… Il est là, debout à la porte vitrée… Il a une boîte de carton dans les mains… J’ai chaud… Je peux encore sentir ses bras autour de moi… Il n’a pas de plantes dans son bureau… Pas de plantes… »

« Comment vous sentez-vous ? »

Une larme solitaire s’échappa de l’œil droit de Mac, faisant sursauter Harm qui avait de nouveau les mains sur ces joues tandis qu’elle coulait sur son pouce. « Il s’en va. » Murmura Mac faiblement. « Je ne veux pas qu’il parte… Il ne peut pas me quitter… Je dois le faire rester… Je dois… Comment puis-je le faire rester ? Comment… ? » Mordant ses lèvres et retenant involontairement sa respiration, Harm essaya de nouveau de la calmer en serrant ses épaules.

De nouveau Smith décida de pousser plus loin. « L’avez-vous fait rester, Sarah ? Ou vous a-t-il quitté ? »

« Je… » Un léger sanglot secoua ses épaules. Harm ferma les yeux un moment, ravalant ses émotions avec une difficulté considérable. Mac parla de nouveau. « Je ne sais pas… Ca semble… Comme s’il était parti… Mais tout est noir maintenant… »

Le médecin rencontra le regard de Harm. « Je présume que vous êtes la personne dont elle parle ? » Demanda-t-il doucement.

Harm hocha la tête, son cœur palpitait avec regret. « J’ai quitté le Quartier Général du JAG où nous avons travaillé étroitement ensemble, pour retourner en service actif comme pilote. » Expliqua-t-il d’une voix basse. Jamais il n’avait imaginé que ce pas pouvait avoir causé autant de peine. Evidemment elle avait été triste mais aussi dévastée que ça…

« Auto-défense. » Remarqua calmement Smith. « Elle bloque tout le moment où ça à commencer à la blesser pour de vrai. Je serais bien intéressé de savoir ce qui a déclenché ce genre de comportement. J’ai tendance à penser que ça doit encore avoir quelque chose avec vous, Harm. Avez-vous une idée ? »

A suivre...

Soupirant profondément, Harm secoua la tête. « Pas vraiment. Rien de ce qui s’est encore passé après mon accident d’avion. » Répondit-il. « Ça a commencé par le cafard après qu’elle ai été sérieusement blessée à notre dernière mission à Red Rock Mesa. »

« Je vois. » Smith hocha la tête. « Sarah. » Il s’adressa ensuite à Mac. « Je veux que vous bougiez encore, que vous reveniez un peu plus près de nous. Franchissez les trous noirs et vous continuez le chemin, ils ne sont pas trop larges pour vous. N’ayez pas peur… Nous vous attendons, Sarah… Nous sommes debout au Monument Valley… A pieds sur un des grands plateaux… Pouvez-vous nous voir ? Nous vous saluons. »

« Je vous vois. » Répondit Mac d’un air somnolent. « Pourquoi sommes-nous ici ? »

« N’êtes-vous jamais venue ici avant ? »

« Non… »

« Concentrez-vous. Essayez de vous souvenir, Sarah. Les roches rouges… Le sable… »

« Les traces de dinosaures. » Fournit rapidement Harm, avec espoir.

« Les traces de dinosaures, Sarah. » Smith avait pris l’indice. « Les voyez-vous, elle sont bien ici. »

« Non… Jamais été ici… » Insista-t-elle faiblement, fronçant les sourcils dans sa transe. Mais ensuite, tout à coup, son visage se crispa de douleur. « Ca fait mal ! » Sanglota-t-elle. « Mon genou… Je ne peux pas marcher… Je dois… Les humvees… Je ne peux pas bouger… mais je dois ! Il y a quelque chose dans mes bras que j’ai besoin de sortir d’ici… Quelque chose… Mais je ne peux pas. A l’aide ! Harm ! Aide-moi! Sauve-moi! Non… part…Harm ! Non… Pas encore… »

Harm ne put soutenir la situation plus longtemps. Ses épaules étaient secouées aussi fortement que les siennes tandis que son corps entier convulsait dans un sanglot douloureux. Sa douleur semblait qu’elle pourrait être soit bénéfique soit non, il la prit dans ses bras et la berça contre sa poitrine, essayant désespérément de garder ses larmes sous contrôle. « Je suis tellement désolé, Mac. » Murmura-t-il, sa voix était presque étouffée. « Tout est de ma faute. Je ne suis pas arrivé à te protéger… J’aurais dû te sauver… D’une façon ou d’autre autre… De toute façon… Pardonne-moi… »

Sentant qu’apparemment ils étaient tous au bord de l’effondrement, Smith signala à Harm de réveiller Mac avec de petites tapes légères sur les joues. Prenant de profondes respirations, Harm réussi à prendre prise et ensuite aida Sarah à reprendre conscience. Elle ouvrit les yeux et eu évidemment besoin d’un petit moment pour se remettre de la situation. La surprise commença à teinter son expression quand elle prit conscience que Harm la tenait près de lui.

« Harm, que… » Commença-t-elle confuse.

« Comment vous sentez-vous, Sarah ? » S’inquiéta doucement Smith.

Elle fronça les sourcils, ne donnant jamais une indication qu’elle voulait sortir des bras de Harm. Il était infiniment heureux de ça. Maintenant il sentait q’il avait besoin d’elle comme il n’avait jamais eu besoin.

« J’ai fait un cauchemar… » Murmura Mac, ne s’adressant à personne en particulier. « J’étais quelque part… Je ne sais pas où… Et je savais que j’allais mourir… Il n’y avait rien que je puisse faire à ça. Vous étiez-là Harm… » Elle leva les yeux vers lui, plus alerte maintenant. « Etait-ce un souvenir ? Ai-je trouvé quelque chose ? »

Il hocha la tête. « Vous vous êtes souvenue de la partie de tirs en Arizona. » Lui expliqua-t-il. Espérant que ça résonnait dans sa voix quand il ajouta. « De quoi vous rappelez-vous ? »

Mac fronça les sourcils en se concentrant. Une minute passa en silence, ensuite deux, trois. Finalement elle relâcha ses épaules. « Rien. » Dit-elle d’une voix étranglée, une grosse déception coupa son cœur comme un couteau. « Pas une seule chose… Juste que j’allais mourir. Mais rien de plus. » Harm pouvait dire que Mac luttait contre les larmes. Il la tira encore un peu plus près de lui et caressa ses cheveux.

Smith plaça une main apaisante sur son épaule. « Ne désespérez pas, Sarah. C’était seulement la première fois que vous essayiez cette sorte de chose. Persévérez dans tout ce que vous pouvez découvrir au sujet de Red Rock Mesa. Je suis sûr que la solution doit se trouver quelque part dans cette histoire. Prenez un peu de temps et ensuite revenez à nouveau me voir, d’accord ? »

Mac hocha la tête, apparemment perdue dans une pensée profonde, à des kilomètres de son entourage actuel. Mais tout à coup, elle releva sa tête et fixa son regard sur celui de Harm. Il était stupéfait de la quantité désespérée de la véritable détermination dans ses yeux.

« Si la clé de mon problème se trouve dans cette mission ou autre chose lié à ça, » Commença-t-elle prudemment mais résolument. « Alors, je sais qui doit la tenir. Harm… » Ses yeux sondèrent les siens, incendiant son cœur une fois encore. « C’est ce maudit Golden. J’ai besoin d’aller à Fort Leavenworth. »

Onzième partie

20 février
16h15 GMT
Centre de détention militaire
Fort Leavanworth, Kansas

Alors qu’ils avançaient dans les corridors vides et éclairés par des néons, Sarah contemplait l’ironie de tout ça. Il y avait à peine une semaine, elle avait été soulagée, en sachant qu’elle n’avait plus besoin de porter de nouveau son uniforme – au moins pendant quelque temps, si jamais. Aujourd'hui, cependant, elle soupira quant à la sécurité que l'uniforme des Marines lui aurait donnée dans un endroit comme celui là. Elle se sentait nue et vulnérable dans ses élégants vêtements civils. Sarah avait bien conscience que le tailleur en flanelle anthracite et la chemise bordeaux qu’elle portait en dessous étaient bien assorti, mais elle ne ressentit même pas une joie lorsque l'admiration de Harm se fit sentir alors qu'il était venu la prendre pour aller à l'aéroport. Ce matin, rien ne pourrait l'empêcher de penser à la classe que lui procurait le port de son uniforme de Colonel.

Suivant toujours de près les traces de Harm, sa haute taille bleue marine étant son ancre mentale, elle pensa encore une fois combien elle était reconnaissante qu’il l'ait aidé à s’occuper de tout ça – en premier lieu, le gros problème de digérer sa situation, était d’attaqué les problèmes logistiques tels qu’avoir accès avec facilité à la haute sécurité militaire, et ensuite l’opportunité de confronter l’homme qui avait causé toute sa souffrance présente.

D’abord, Harm avait suggéré qu’elle rencontre son oncle plutôt que Jérémy Golden, mais Sarah avait refusé. Harm avait soutenu que parler à quelqu’un qui avait été aussi proche d’elle et qui savait beaucoup de choses sur son caractère pourrait l'aider énormément. Evidemment, cette sorte de raisonnement n’avait rien qu’elle puisse légèrement écarté. Pourtant, autant elle avait très envie de trouver tout ce qui la liait à son passé autant Sarah était peu disposée à être confronter à Matthew O’Hara. Sarah avait bien conscience qu’elle était bête à ce sujet-là mais après tout ce qu’elle avait appris sur le Colonel O’Hara, sur la forte et déterminée personne qu’il était, sur la façon dont il l’avait influencée et l’avait formée, elle avait honte de lui faire face maintenant. Qu’aurait-il pensé de la faible personne que sa nièce était devenue ? Et s’il s’intéressait encore, ne lui causerait-elle pas une peine inutile, en le laissant savoir à propos de son état et le laissant complètement incapable de l’aider ?

Pourtant, après une longue discussion, Sarah avait finalement admis à Harm que la principale raison de son refus venait d’ailleurs : elle était simplement terrifiée qu’elle puisse le rencontrer et ne ressentir aucun lien du tout. Le seul membre de sa famille vivant à proximité, une autre déception dans sa quête ? Aussi longtemps qu’elle pourrait laisser en suspens ce moment, elle le ferait. Jusqu’ici, être confrontée à l’ennemi semblait moins dangereux que la rencontre d'un être aimé qu'elle ne reconnaîtrait pas. Alors Sarah avait insisté pour qu’ils voient le Capitaine Golden et de laisser la réunion familiale pour une occasion plus tard. Sur ce point, Harm céda.

Harm avait arrangé leur entretien, affirma-t-il – étant le procureur qui avait condamné Golden – il voulait lui offrir la possibilité de témoigner contre certains de ses anciens contacts criminels. En quelque sorte, un recours spécial après procès, Harm changerait alors le verdict d’un double emprisonnement à vie de Golden à être réduit en travaux forcés pour un simple temps de prison. Sarah, en tant qu’ancien avocat de la défense de Golden offrirait de négocier le marché avec le procureur.
Personne n’avait besoin de savoir que pour Golden, une remise de peine était loin d’être en vue.

Sarah n’était pas sûre de la façon dont elle se sentait au sujet de revoir golden. Elle ne se rappelait rien de lui – alors le rencontrer ne devrait pas lui causer plus de problème que de rencontrer un de ses amis ou collègues. Mais un facteur modifiait l’équation entière : Golden était l’ultime point de rage et de haine concentré de Sarah. Elle n’avait pas idée de la façon dont elle réagirait une fois qu’elle serait face à face avec lui. Elle était sûre que ‘Mac’ resterait calme et professionnelle – au moins dans la mesure d’empêcher les apparitions extérieures d’être inquiète. ‘Sarah’, d’un autre côté, pouvait se comporter complètement différemment. Et ce qui l’inquiétait le plus c’était qu’elle ne savait pas lequel des deux scénarii appliquer.

Quand le gardien les laissa seuls dans la pièce d’interrogatoire pour faire venir le prisonnier, Harm se tourna une fois encore vers elle, son inquiétude se montrant clairement sur son visage. « Etes-vous absolument certaine de vouloir faire ça, Sarah ? » Demanda-t-il. « Vous savez ça pourrait ne pas être très beau, pas vrai ? »

Essayant de paraître plus confiante qu’elle ne l’était et se demandant en même temps si elle voulait se couvrir de ridicule, Sarah donna à son ami un pâle sourire. « Ouais, je sais. Je sais que Golden était obsédé de se venger de nous. » Elle énuméra les avertissements que Harm avait formulés plusieurs fois depuis qu’elle lui avait dit qu’elle voulait être confrontée à son ancien client. « Je sais qu’il guettera toutes les faiblesses qu’il pourra repérer en nous. Je sis que je ne serais probablement pas capable de lui dissimuler mon problème et je sais qu’une fois que j’aurai besoin de lâcher cela, il savourera son triomphe. » Elle recula légèrement, ayant besoin de ce bout de distance pour s’armer de courage pour ce qui allait suivre. « Mais j’ai besoin de le faire, Harm. Vraiment le faire. Vous comprenez ça, n’est-ce pas ? »

Il soupira et hocha la tête. « Evidemment. Ou bien je ne serai pas venu. »

« Merci. » Dit-elle simplement, lisant dans son regard l’honnêteté de son soutien et son souhait de la protéger. « Je ne sais pas si j’aurais été capable d’aller jusqu’au bout sans vous. »

Sa voix fut très basse quand il répondit. « Il n’y a pas de quoi. »

Juste à ce moment-là, la porte s’ouvrit et Jérémy Golden avança dans la pièce. Harm semblait à peine se maîtriser afin de ne pas lui sauter à la gorge. Pourtant, Sarah fut témoin une seconde plus tard d’un changement notable d’attitude devant l’âme de Harm qui sembla se fermer et il tomba en mode professionnel – gentil mais glacial.

Le sourire de Golden était un peu trop suffisant au goût de Sarah. Elle releva son menton un peu plus haut inconsciemment… et le regretta immédiatement. Apparemment Golden observait chacun d’eux et chaque détail, qui soit visibles ou non. Son léger mouvement avait allumé une étincelle dans ses yeux qui n’était pas apparue saine du tout pour elle.

« Capitaine Rabb, c’est gentil à vous de passer. » Dit Golden d’une voix traînante, en se laissant tomber brusquement sur une chaise quand Harm lui fit signe de s’asseoir. Ensuite, il laissa ses yeux errer sur Sarah, la faisant reculer intérieurement dans ses retranchements de joie perverse. « Et mon cher Colonel Mackenzie… ou plutôt Mademoiselle Mackenzie, comme j’ai entendu que vous aviez échangé le vert pour la soie et la flanelle… Un tantinet trop aventureux après tout, la vie militaire, pour une femme comme vous, hein ? »

Lorsque Sarah se prépara à répondre elle se demanda combien de temps elle tiendrait si cette première réponse l’avait déjà forcée à rassembler toute sa force mentale. Cependant, pour le moment, elle ne se dégonflerait pas. « Il a beaucoup trop de personnes de votre calibre à l’extérieur de la vie militaire, aussi. » Répondit-elle, en rencontrant et en soutenant carrément son regard. « J’ai pensé que je pouvais avoir besoin de débarrasser le monde de certains d’entre vous. »

« Vous parlez avec sagesse » Golden se moqua d’elle. « Mais si c’est le cas, alors qu’est-ce qui vous amène, chérie ? »

« Civile ou pas, vous devez montrer à Mademoiselle Mackenzie le plein respect dû à un officier, Enseigne. » Menaça Harm, en insistant sur le rang que Golden portait depuis qu’il avait été dégradé au procès. « Ou vous pouvez aussi bien oublier ce que nous sommes venus faire ici en premier lieu. »

Golden ne semblait pas être décontenancé. « … Vous êtes ici pour quoi faire exactement, Monsieur ? »

Plutôt que de le voir, Sarah pouvait sentir que le cerveau de Harm était près de l’ébullition. « Pour vous offrir un chemin de sortie vers les travaux forcés. » Déclara Harm avec pertinence, ses mots coupant l’air comme des lames fraîchement taillées. « Pas que vous le méritiez, mais je suis bien disposé à être généreux cette fois-ci – si vous acceptez de coopérer. »

« Je vois. » Dit Golden d’une voix apparemment sérieuse. Ensuite, il se tourna tout à coup de nouveau vers Sarah, les sourcils relever. « Mais que faites-vous ici, Madame ? »

« Offrir mon assistance légale comme vous avez déjà figuré parmi mes clients. » Répondit Sarah plus froidement, se frappant mentalement pour son insécurité.

Pinçant sa bouche, Golden releva la tête et la jaugea durant un moment. Elle avait l’impression d’être dépouillée un à un de ses vêtements sous l’examen minutieux de ses yeux, devenant plus exposée et plus vulnérable par le second. Presque contre toute espérance, elle espérait qu’elle serait capable de lui dissimuler son véritable état d’esprit, mais alors que la pensée se formait dans son esprit, elle pouvait presque lire dans ses yeux qu’il savait que quelque chose était faux dans le tableau qu’elle essayait de donner.

‘C’est que tu as pour avoir partager des informations personnelles avec un client.’ Conclut Sarah, en pensant à ce que Harm lui avait dit de sa stratégie de défense. ‘Qui pro quo. Astucieux, Sarah, astucieux en effet.’

Le large sourire de Golden s’était élargi. « Merci beaucoup, Madame. Alors, comme expert en lois, que suggérez-vous que je fasse ? » Demanda-t-il innocemment.

La voix de Sarah était toujours aussi dure que si elle avait avalé un bâton et s’était assise toute droite. « Je vous conseillerai de réfléchir à l’offre du Capitaine à propos de témoigner contre vos complices… »

« Aah… Je ne saurais. » Soupira Golden d’une façon théâtrale. « Il y a toujours un piège, n’est-ce pas, Madame ? Vous voulez que je témoigne contre mes partenaires ? C’est dur… »

“Considérez ce que vous obtiendrez en retour. » Coupa sèchement Harm. « Voici le marché. Vous avez déjà réservé à vie votre suite dans ce noble hôtel, alors vous n’avez rien à perdre. Au lieu de cela, je vous propose de changer votre condamnation en travaux forcés en simple temps de prison si vous témoignez contre les hommes qui ont agi sur votre demande et qui ont kidnappé mon frère, la sœur du Colonel et le fils de nos collègues. »

Observant attentivement l’ennemi, Sarah avait vu quelque chose changer dans l’expression de Golden au moment ou Harm avait parlé. Le plus léger bout de compréhension avait éclairé ses yeux, et elle sut à ce moment-là que Golden avait goûté au sang. Il ne laisserait pas tomber ce sujet particulier non plus, maintenant qu’il avait été mentionné. Pour n’importe qui, les mots de Harm auraient semblé déterminer. Pour elle, pourtant, qui était proche de lui, ils avaient sonné un peu grave. Et Sarah était convaincue que Golden avait conclu qu’il y avait beaucoup plus dans le tableau.

Golden gloussa véritablement. « Effrayant Nouvel An, ‘est-ce pas ? C’est dommage qu’ils aient tout gâché. Aussi je pense que je peux bien revenir à eux et vous dire tout ce que vous désirez entendre. Présumant que je décide de tenter le coup, qu’est-ce que ça serait exactement, Monsieur ? »

“Gardez votre discours, Golden.” Gronda Harm, en étouffant à peine la rage qui brûlait dans ses mots. « Ou nous serons partis avant que vous ne puissiez même saluer. »

« C’est bien dommage, Monsieur. » Répondit Golden avec un regret feint. « Mais j’aurai vraiment besoin de quelque chose de plus… inspirant pour me faire parler. Après tout, j’ai ‘’réservé ma suite’’ ici, comme vous l’avez dit. Le plaisir d’une conversation animée avec vous deux est une tâche qui en vaut la peine, Mademoiselle Mackenzie. » Il se tourna vers Sarah et de nouveau son regard pénétra les murs qu’elle avait essayé d’ériger autour d’elle. « J’aime assez l’idée du ‘qui pro quoi’. A défaut d’autre chose, ça pourrait me donner la poussée définitive...”

Ne regardant pas expressément Harm – dans les règles de montrer la force aussi bien que pour éviter d’affronter l’anxiété qu’elle savait trouver dans ses yeux – Sarah déclara “D’accord.”

« Bien. » Golden sourit d’un air satisfait. « J’ouvrirai l’échange. Oui, j’ai contacté mes anciens partenaires de l’extérieur de la prison via les Emails. A votre tour. »

Encore contre sa propre volonté, Sarah avait visiblement la gorge serrée. « D’accord. Vous avez eu ce que vous vouliez depuis le début Golden. » Se força-t-elle à lui dire. « Je suis face à des problèmes personnels maintenant et j’ai besoin de passer en revue l’affaire entière. Je veux votre compte-rendu du procès. »

Cette fois, l’expression étonnée de Golden était presque sincère. « Vous me laissez perplexe, Madame. Vous êtes-là, n’est-ce pas ? D’accord, allons-y. Le Capitaine Rabb a écouté les faits, a grillé quelques témoins et m’a épinglé. Vous n’avez rien fait à propos de ça. Qui pro quo, Colonel. »

“Votre dernière déclaration dans la salle du tribunal a vraiment marqué un point sur moi. » Admit Sarah, se détestant pour faire ça et le détestant pour l’avoir prévu et savoir qu’elle obéirait. « Que vous ai-je exactement dit sur les traces de dinosaures et Red Rock Mesa ? »

Durant un long moment, Golden l’examina attentivement seulement. Ensuite, un mince sourire commença à se dessiner sur son visage. « Je ne pense pas que ce jeu soit aussi amusant que ça l’est d’habitude. » Observa-t-il. « Aussi, si vous voulez avoir les réponses, Madame, vous devrez accepter mes règles remaniées. » Tout à coup, son regard devint dur. « Qui sont : il n’y a pas de règles pour moi et juste une pour vous. Jusqu’à ce que je décide si je suis satisfait et que je me sente enclin à parler. Je pose les questions et vous répondez. Ca vous va ? »

Clairement enragé, Harm se leva. « Enseigne Golden, garde-à-vous. » Ordonna-t-il furieux. Assez étrangement Golden obéit et retrouva son attention, bien qu’une ombre d’un sourire subsistait toujours au coin de sa bouche.

Harm continua. « Oubliez l’arrangement. Oubliez que nous n’avons même jamais considéré… »

« D’accord. » Coupa Sarah, en demandant silencieusement à Harm de lui pardonner pour mettre en doute son autorité si ouvertement. Mais elle vit ses ombres espoirs qu’au moins ici, elle pourrait retrouver quelque chose pour déclencher n’importe quel sorte de redémarrage de sa mémoire. Et elle ne laisserait pas l’opportunité filer entre ses doigts. ‘Ne me regardez pas Harm’, implora-t-elle, sachant fort bien ce qu’elle aurait trouvé dans ses yeux. Elle était un traître. Elle l’avait poignardé par derrière quand il avait essayé de la protégé. Mais elle n’y pouvait rien. Elle avait besoin de savoir.

« Repos. Asseyez-vous, Enseigne. » Dit Harm après quelques secondes tendues. C’était évident qu’il essayait de débarrasser les reproches dans sa voix.

A suivre...

« Très bien, Monsieur, Madame. » Dit Golden d’un air suffisant. « Ce sera ‘oui’ ou ‘non’ jusqu’à ce que j’en décide autrement. Laissez-moi vous simplifiez les choses : je me limiterai à cinq questions. Ensuite nous verrons où nous en serons. Alors, question numéro une : Etes-vous d’accord que toutes les réponses données à vos questions pour autant qu’on s’en souvienne, qu’un avocat expérimenté comme vous n’oublie rien au cours de l’année écoulée ? »

Sa fréquence cardiaque avait doublée. Golden avait suivi la bonne piste. ‘Dieu aidez-moi à passer au travers.’ Implora Sarah silencieusement. « Oui. » Dit Sarah à haute voix, sa voix dénuée d’émotions.

« Numéro deux : Ai-je raison de présumer que vous ne poseriez normalement pas de telles questions à vos anciens clients, Madame ? »

« Oui, vous avez raison. » Rétorqua Sarah d’un air de défi. Si elle pouvait limiter de faire couler le bateau, elle le ferait la tête haute.

Golden semblait s’amuser énormément, en voyant qu’il se dirigeait dans la bonne direction. « Alors, à en juger par la tournure que cette conversation a prise, votre attitude en ce qui concerne ce point à changer depuis le Nouvel An ? »

« Oui. » Dit Sarah aussi sèchement que possible.

« Pour être plus précis : votre changement d’esprit s’est produit après la fusillade de l’Arizona ? »

« Oui. » Sarah pensait que ses réponses sonnaient comme si ça avait été enregistré sur bande et que c’était maintenant copié encore et encore.

« La dernière : pour être franc, Colonel, j’ai entendu que vous aviez été gravement blessée. Est-ce que vos blessures auraient causé une amnésie ? »
« Oui. » répondit froidement Sarah, ayant acceptée la défaite et priant pour que le résultat justifierait les moyens d’arriver au but. « Très bien, je me suis humiliée. Vous avez votre revanche. Allez-y ! Appréciez-la. Mais maintenant je veux les détails. »


Son regard une fois de plus montrait de fausses excuses, Golden secoua la tête. « Je suis désolé pour vous, Madame… Mais je n’ai jamais dit que je répondrai maintenant. J’ai seulement dis que je verrai, toujours. Je céderai quand nous aurons avancé dans la phase deux. Vous jouez toujours?”

‘Apparemment je suis masochiste alors que je n'aurai jamais pensé l'être.’ Se réprimanda-t-elle silencieusement, donnant juste un autre « Oui. » et attendant la prochaine question.

Cependant, ils eurent une autre surprise. Golden se tourna vers Harm. « Bien. Capitaine, êtes-vous prêt à répondre maintenant ? je suis sûr que vous voulez aider votre ancienne collègue préférée pour retrouver tous les beaux souvenirs qu’elle doit avoir de vous. » Ricana-t-il.

« Très bien, ça suffit. » Dit-il sèchement, en se levant de nouveau et en se retournant vers Sarah. « Allez, Mac. Allons-y. Ca ne sert à rien. »

Elle ne savait pas comment réagir. Elle sentait combien c’était douloureux pour lui, mais aussi cruel que c’était, Golden était le dernier espoir. Elle ne pouvait pas le laisser partir. ‘Harm, s’il vous plaît…’ Supplia-t-elle silencieusement, son regard fixé au sien.

« Intéressant. » Remarqua Golden, en observant leur conversation silencieuse. « Dites-moi, Madame, avons-nous une petite fraternisation ? Oh désolé, maintenant pour plus de sûreté, évidemment. De toute façon, j’en suspectais autant quand j’ai vu votre face à face durant le procès. J’aurais pu faire une allusion à quelqu’un d’important pour conduite inconvenante… » Laissant sa voix s’estomper et insinuant les conséquences, il se tourna vers Harm. « En démenti, Capitaine ? Comment va ? Avec un belle femme comme elle ? »

« Vous vous faites des illusions, Enseigne. De plus, mon amitié avec le Colonel n’a absolument rien à faire avec ce que nous sommes venus faire ici. Nous avons consenti à suivre votre jeu grotesque ici, parce des informations que vous pouvez avoir pourraient être importantes. Alors, ne nous faites pas perdre notre temps. » La réponse de Harm était sortie un peu plus emportée qu’il l’avait probablement projeté.

« Oh, je pense que ça a tout à voir avec l’affaire, Capitaine. » Dit Golden d’une voix traînante, en faisant manifestement une joyeuse danse dans mentale qu’il avait le loyal procureur en laisse. « Si vous me demandez. » Il s’adossa sur la chaise et fixa le plafond dans un geste moqueur de contempler une sortie philosophique, « là-bas, en Arizona, votre… ‘Amie’ savait qu’elle était proche de mourir et le chagrin de vous laisser avec les problèmes toujours non résolus entre vous deux étaient beaucoup trop. Alors sa mémoire s’est déconnectée. »

Sarah regrettait déjà amèrement d’avoir insisté pour qu’ils restent. En voyant l’expression peinée de Harm et d’une façon ou d’une autre sentant avec enthousiasme ce qui se passait en lui, elle se reprocha de l’exposer aussi cruellement. Elle espérait seulement qu’il serait jamais capable de lui pardonner.

« Peut-être. » Fut tout ce que dit Harm, son visage semblait être sculpté dans du marbre.

Les sourcils de Golden se soulevèrent. « M’avez-vous vraiment répondu ? Vous avez vraiment fait ça, Capitaine ? Pour elle ? Stupéfiant. Qu’est-ce que vous pensez que vous atteindrez avec ça ? Gagner son cœur ? »

« Avoir les informations dont elle a besoin. » Lança Harm.

Golden fronça les sourcils. « Awww, Monsieur, vous devriez me connaître mieux que ça. Je n’achète pas ça. Vous devez savoir, je peux juger que normalement vous m’auriez déjà envoyé promener au lieu de supporter mon jeu. Que vous soyez tellement accommodant ne peut signifier qu’une seule chose : vous considérez le Colonel comme plus important que tout autre chose. Nous n’avons pas beaucoup d’histoire de cœur ici. Alors voici mon offre : laissez-moi avoir la votre, ‘Toute la vérité et rien que la vérité’, évidemment… Je répondrais à tout ce que vous demanderez. Marché équitable, je dirais. Ca dépend de vous, Monsieur. » Souriant d’un gros sourire satisfait, Golden s’adossa de nouveau à la chaise et croisa les bras sur sa poitrine, en attendant.

A suivre...

ah ben vu tout le retard que j'avais ^^
Bon ce mec la le Golden je l'aime pas. Et puis voir Mac dans cet état ca me rassure pas non plus :S. Et Harm...le pauvre ce qu'il endure doit être insoutenable!!

Merci Coco pour ces suites
Biz

Merci miss, je suis contente que ça te plaise toujours.

Mais tu as pas la suite pendant tes vacances?

si si j'ai tout lu et une autre fic qui est de Marlène je crois, plus j'ai pas pu sinon je n'aurais pas autant avancé dans mes écritures.

Mais c'est un plaisir de relire

Des points gris dansaient devant les yeux de Sarah et elle essayait de ne pas hyper ventiler. Comment ça pouvait devenir aussi horrible ? Golden avait offert de fournir l’information qu’elle avait très envie et désespérément besoin pour peut-être revenir de nouveau à elle – au prix de forcer Harm à confesser quelque chose qu’il n’avait apparemment même pas dit à sa mère, de la laisser seule, alors que cela concernait quelque chose d'important. Tout à coup, Sarah se dégoûtait. Qui était-elle pour forcer le meilleur et le plus loyal ami qu’elle n’ait probablement jamais eu – l’homme qu’elle aimait – en le laissant se torturer pour quelques faits dont elle avait besoin ?

« Harm. » Elle s’adressa à lui, posant inconsciemment sa main sur son avant-bras, « Ne le laissez pas vous faire ça. Partons. Ce n’est pas très important de toute façon. »

« Ca l’est pour moi. » Répondit-il, la surprenant aussi bien que Golden qui avait apparemment compter sur un peu plus de résistance.

« Ca l’est ? » Demanda Golden, souriant largement et malicieusement. « Alors crachez-le, Monsieur. »

Le visage de Harm était de nouveau tout de marbre. En fixant son regard dans la direction de Golden, sa voix était monotone et basse et quand il fit ce que Sarah reconnut comme probablement la confession la plus intime de sa vie entière. « Très bien Golden. On fait ça à votre façon. Qui pro quo. Oui, vous avez raison. Je fais ça pour elle. Je veux qu’elle revienne à ce qu’elle était, plus que tout. Et vous avez raison, si vous suspectez que je le fais aussi pour moi. Sarah Mackenzie est la personne la plus importante de ma vie et je ne peux l’imaginer sans elle. Avant tout ce qui s’est passé, elle était la seule qui me faisait vouloir exceller dans tout ce que je faisais. Elle était la seule avec qui j’avais l’habitude de partager chaque moment heureux, et elle était celle vers qui je me tournais chaque fois que j’avais besoin de soutien. Maintenant, tout ce dont je peux penser c’est d’avoir son retour et de la garder dans ma vie pour de bon. Et je ferais tout ce qu’il faut pour en arriver là. Est-ce que c’est assez pour vous satisfaire ? » Demanda-t-il un peu d’un air de défi.

« Définitivement. » Golden semblait savourer le mot comme il roulait doucement sur sa langue, les observant tous les deux étroitement.

Sarah suspectait qu’il pouvait voir qu’elle était proche de pleurer – de joie parce que bien que Harm ne l’ait pas expressément dit, elle avait reconnu ses mots comme une déclaration d’amour. Et du désespoir parce qu’il avait dit ouvertement qu’il ne la considérait pas comme la femme qu’il aimait. Maintenant elle savait qu’il n’y avait pas que sa personnalité qui dépendait de retrouver sa mémoire. Son bonheur futur, sa vie avec Harm ne tenait qu’à un fil d’espoir.

« Bien. » Dit Harm, son épuisement émotionnel évident dans sa voix. Il n’avait même pas essayé de le dissimuler. « J’ai accompli ma part du marché. Maintenant, c’est votre tout, Enseigne. »

Un long moment douloureux passa avant que Golden ne reprenne la parole. « Non. » Dit-il calmement toujours souriant. « Je n’ai pas besoin de votre offre non plus, Monsieur. Pourquoi devrai-je même témoigner contre mes anciens partenaires ? Je l’ai fait pour avoir un bout de vendetta parce qu’ils ont gâché nos beaux plans de revanche en premier lieu. Mais… ce qu’ils ont accompli est beaucoup mieux. Je peux même m’incliner à penser à un geste de gratitude envers eux… » Il se leva. « Si vous auriez le plaisir de dire aux gardes de me ramener dans ma cellule, Madame, Monsieur. »

Durant quelques secondes, Harm n’avait même pas bougé. Il avait pâli et des gouttes de sueurs étaient visibles sur son front. Alors, il se leva doucement – brisant l’image de l’homme que Sarah en était venue à connaître comme Harmon Rabb Junior. L’homme qui avait fait la seule chose qui l’effrayait le plus, qui s’était finalement ouvert et avait ouvert son cœur devant quelqu’un de totalement sans mérite. Il avait mis à nu son âme devant quelqu’un qu’il méprisait, pour l’unique objet de l’aider, et il avait été poussé dans la boue au lieu de parvenir à ce qu’il avait fait pour cet énorme sacrifice. Il était debout immobile, stoïque, mais pour les yeux de Sarah, c’était aussi évident que tout : Harm était dévasté et terriblement blessé.

Ce fut son point de rupture. Etonnée du bref moment si c’était un reste de Mac refaisant surface, elle bondit tout à coup sur ses pieds et donna un coup de poing dans la figure de Golden, le faisant s’écrouler à terre. Elle le surveilla un moment, essoufflée, bien disposée à ne pas rouer de coup le corps sans défense. « Harm, je pense que nous avons besoin d’un médecin. » Murmura-t-elle d’une voix chevrotante. « Autodéfense. » Ajouta-t-elle seulement, sachant que de son point de vue, c’était la vérité, l’entière vérité et rien que la vérité, avec l’aide de Dieu.

A suivre...