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 Abby - Army Wives

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Julia R.
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MessageSujet: Abby - Army Wives    Abby - Army Wives  Icon_minitimeSam 29 Mai - 16:30

Bientôt ......


Dernière édition par Julia R. le Dim 2 Jan - 16:53, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Abby - Army Wives    Abby - Army Wives  Icon_minitimeMer 2 Juin - 16:11

Abby - Army Wives  Abby2_10



Titre: Abby.
Auteur: Julia R.
Avertissement : Aucun
Catégorie : Comédie / Drame
Personnages : Ceux de la série mais avant tout la famille Sherwood .
Résumé: Une jeune femme liée au passé de Frank, arrive à l’improviste à Fort Marshall et va bouleverser le quotidien du couple.
Disclaimer : La série Army Wives ne m’appartient pas ; elle est la propriété de Katherine Fugate, Mark Gordon, ABC et Lifetime .Je ne fais qu’emprunter les personnages .Je ne touche aucune somme d’argent pour cette histoire.
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MessageSujet: Re: Abby - Army Wives    Abby - Army Wives  Icon_minitimeDim 6 Juin - 8:33

coucou

Voici le début de cette nouvelle fic. Je vais écrire la dernière scène ce week end et j'en suis a 90 pages, autant vous dire que vous aurez de quoi lire. Peut être sera-t-elle ma dernière fic, a priori il semblerait que se soit le cas, mais le souci c'est que quand je n'ai plus rien a écrire, il ne se passe pas beaucoup de temps avant d'avoir de nouvelles idées et de nouvelles envies. Alors qui sait???

En attendant, je vous envoie la première scène, qui sans doute fera taire pas mal de question à propos de cette "Abby".
Bonne lecture et n'oubliez pas de venir la fin de la fic d'army wives à la seconde guerre mondiale Abby - Army Wives  Wink-1627
bizouxx

**************************   
Un car se gara presque devant l’entrée de la base. De nombreuses personnes en descendirent. Des hommes, des femmes, seuls, accompagnés, des adolescents, quelques enfants. Ils se dispersèrent rapidement. Mais une jeune femme, un lourd sac en toile sur le dos, ne bougea pas. Le car redémarra, la laissant seule sur le trottoir. Ses cheveux rouges et noirs, longs et emmêlés flottaient au vent. Ils caressaient ses épaules à peine vêtues de larges bretelles en cuir. Une quantité incroyable de colliers se trouvaient autour de son cou le cachant presque entièrement. Le top qui recouvrait à peine quelques parcelles de son corps laissait voir un tatouage en forme de serpent à proximité de son nombril. Elle soupira bruyamment avant de laisser tomber son sac négligemment au sol. Il s’échoua à ses pieds habillés de hautes bottes en cuir où de nombreuses sangles marquaient de leurs bruits tous ses pas. La jeune femme tira brièvement sur sa jupe afin qu’elle descende un peu plus que la moitié de ses cuisses. Elle fit une grimace et soupira bruyamment.
-J’aurais dû me fringuer autrement.
Elle se mit à genoux sur le sol et fouilla rapidement dans son sac. Elle en sortit une veste en jeans qu’elle passa rapidement, tout en essayant de camoufler avec plusieurs larges bracelets son autre tatouage à l’intérieur de son poignet. En vain. Elle remit tout son fourbie dans son sac et le tassa vivement pour que tout y entre. Puis, elle se releva et remit ses affaires sur son épaule. Elle avança doucement vers l’entrée de la base de Fort Marshall. Des voitures se pressaient pour y entrer. La jeune femme regarda le manège quelques minutes en silence, analysant une manière pour elle de rentrer dans la base sans avoir à subir de contrôle. Mais il semblait qu’il n’y en avait aucun. Alors, elle se lança. Elle referma sa veste d’un coup sec, comme pour se donner du courage et fonça tête baissée. Elle ne regarda ni à droite, ni à gauche et ne prêta aucune attention à l’homme qui semblait l’appeler. Elle accéléra le pas, toujours plus vite, jusqu’à courir. Mais hélas, cela ne suffit pas. Une main l’empoigna fermement et elle regarda enfin le soldat.
-Où allez vous comme ca? Vous n’êtes pas de la base?
-Euh, non, je rends une petite visite. C’est une surprise.
-Vous devez vous identifier mademoiselle, personne ne rentre sans autorisation.
-Vraiment? Mais je vous assure que ça doit être une surprise.
-Il n’y a pas de surprise dans l’armée. Suivez-moi, grommela le jeune homme d’une voix sèche.
Elle le fit à contre cœur. Personne ne la quitta des yeux jusqu’au moment où elle arriva à l’accueil.
-Cette jeune femme a tenté d’entrer sans autorisation, lança le soldat qui l’avait intercepté, c’est un visiteur.
-Qui venez-vous voir sur la base? Fit l’autre homme derrière le comptoir.
-C’est important? Rétorqua la jeune femme en souriant.
-Oui, cette personne doit venir vous chercher alors il serait bon de nous donner son nom.
-Ok, c’est le Lieutenant-colonel Sherwood, grommela-t-elle.
-Et votre nom?
-En quoi ca vous regarde?
-Vous semblez bien jeune et…
-Assez vieille pour pas répondre à ce genre de questions.
-Donnez-moi votre carte d’identité s’il vous plait, insista le Sergent.
La jeune femme fit une grimace et fourra sa main dans la poche arrière de sa jupe et lui tendit une carte qu’il regarda avec attention.
-Vous vous appelez Milly Branks et vous avez vingt trois ans.
-C’est écrit, lança celle-ci en souriant.
-Oui, oui ça l’est, sauf que c’est une fausse carte d’identité assez mal imitée.
-Ca suffit pour acheter de l’alcool et aller en boîte, murmura la jeune femme.
- Je ne suis pas un videur de boite de nuit, alors vous allez arrêter de vous payer ma tête et vous allez me dire votre vrai nom et votre âge. Et quelles sont les raisons de votre venue ici.
-Je dois vraiment voir le Lieutenant-colonel Sherwood. Je vous en prie, on s’en tape de mon vrai nom, dites lui que quelqu’un l’attends et que c’est très important.
-Je dois savoir pourquoi je vais déranger un officier.
-Ben, si vous m’aviez laissé passer, vous ne l’auriez pas dérangé au moins.
-Etes-vous de la famille?
-Il aime m’appeler « princesse des roses », vous croyez qu’il appelle beaucoup de monde comme ça?
-Ca ne répond pas à ma question.
-Ouais, je suis dans la famille.
-Votre vrai nom?
La jeune femme soupira longuement en fermant les yeux. Il n’allait pas la lâcher et ce n’était que le début. Peut être n’aurait-elle pas dû venir après tout. Mais elle n’avait pas vraiment eu d’autres choix, même si elle avait de nombreuses idées quant à l’endroit où elle pouvait se trouver à ce moment là. Elle prit donc son mal en patience et se plia « aux règles d’interrogatoires » , puis le soldat donna un coup de téléphone au Lieutenant-colonel Sherwood, espérant de toutes ses forces que cette histoire n’allait pas lui retomber dessus.
La jeune femme avait pris place dans un fauteuil en attendant, mâchant un chewing-gum et jouant avec ses cheveux. La musique qu’elle avait mise à un volume sonore élevé dans son I-Pod, s’entendait dans presque toute la pièce. Elle attendait avec anxiété quand soudain, elle se leva d’un bond. Elle éteignit la musique et se précipita vers l’accueil.
-S’il vous plait, les toilettes c’est où?
-Au fond du couloir, grommela l’homme sans lever les yeux.
-Vous gardez un œil sur mon matos, soldat?
Il ne prit même pas la peine de répondre et la jeune femme s’éclipsa rapidement. Elle revint quelques minutes plus tard, habillée d’un pantalon large, mais bien plus déchiré qu’elle ne l’avait pensé. Elle jeta un rapide coup d’œil dehors et vit aussitôt une silhouette familière, une démarche assurée qu’elle connaissait bien, une carrure singulière et protectrice qu’elle se souvenait aimer. Elle tendit le bras vers une pile de brochures et cracha rapidement son chewing-gum dans l’une d’elle avant de la remettre en place et de sourire largement, le plus naturellement du monde lorsque Frank franchit la porte. Il avança vers le bureau d’accueil après lui avoir accordé un regard. La jeune femme ne bougea pas, mais sourit de plus belle lorsque le Sergent derrière le bureau la pointa du doigt. Frank se retourna avant de se figer sur place.
-Abby? S’exclama-t-il en faisant un pas. Mais qu’est-ce que tu fais là?
-Salut, répondit celle-ci avant de s’approcher de lui.
-Tu…tu as…changé.
-Pas toi, répondit-elle aussitôt en riant avant de se blottir dans ses bras.
Frank ne réagit pas tout de suite, mais il referma ses bras autour d’elle pour une tendre étreinte. La jeune femme se recula et lui sourit.
-Où es ta mère?
-A Pittsburg, tu veux qu’elle soit où?
-Tu es venue comment? Reprit l’officier en fronçant les sourcils.
-Comment va Denise? Lança Abby avec entrain.
-Abbyyyyy, gronda Frank, réponds à ma question.
-On va pas se prendre la tête maintenant, d’accord? S’il te plait, ça fait trop longtemps qu’on s’est pas vu. On parlera de maman et de comment je suis venue ici, plus tard si tu veux.
Frank n’eu pas le temps de répondre que la jeune femme s’empara déjà de son sac et s’approcha à nouveau de l’homme de l’accueil.
-C’est bon? Je suis libre là ?
-Disparaissez, grommela celui-ci pour que elle seule l’entende.
-Tout est bon, on y va? Lança la jeune femme avec entrain avant de s’emparer du bras de Frank et de l’entraîner avec elle.
-Au revoir et bonne journée mon Colonel.
-Vous aussi Sergent, répondit Frank en lui accordant un bref regard.
Mais Abby retourna une dernière fois la tête vers le Sergent responsable de sa « captivité » et lui tira la langue avec toute la rage dont elle pouvait faire preuve.


à suivre...........
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MessageSujet: Re: Abby - Army Wives    Abby - Army Wives  Icon_minitimeMer 9 Juin - 14:47

Ils se trouvaient tous les trois à table, mangeant en silence. Le couple avait été très étonné en apprenant que Abby se trouvait à l ‘entrée de la base. Ils avaient supposés que ses parents et son jeune frère y étaient également. Mais non, elle était seule. Et Denise, tout comme Frank lorsqu’elle la vit sortir de la voiture, elle avait été très étonnée de la voir si changée. Cela faisait déjà trois ans qu’ils ne l’avaient plus revus, mais en trois ans, la grande enfant était devenue une toute jeune femme. Abby n’avait que dix huit ans, et se transformait de jour en jour, mais ils n’avaient pas été préparés à ce que la transformation se fasse aussi radicalement. Le repas s’était ainsi passé dans un calme inhabituel pour de telles retrouvailles. Denise n’avait su quoi dire en dehors des banalités d’usage que l’adolescente évitait avec une facilité déconcertante. Abby appréciait beaucoup Denise, depuis toujours, elle la respectait, car si tel n’avait pas été le cas, celle-ci le saurait sûrement. Alors, elle préféra ne pas trop en dire, laissant Frank gérer la situation à sa façon. Elle se mit à débarrasser et Abby se proposa de l’aider. Mais après le regard de connivence accordé à son époux, elle préféra le faire seule.
-Abby, il faut qu’on parle, lança Frank avec sérieux en appuyant ses coudes sur la table.
-Tu veux pas que j’aille aider Denise?
-Non, tu reste assise à table.
-Ok, soupira la jeune femme en jetant sa serviette sur la table.
-Déjà, pour commencer, tiens-toi bien, et enlève cette veste, tu dois avoir chaud.
-Non, ça va.
-Abby, enlève la, tu es toute rouge.
Elle fit une grimace et ouvrit la veste qu’elle retira doucement, espérant un miracle tombé du ciel qui pourrait empêcher la future réaction de Frank. Mais ce qu’elle avait prédit se passa.
-Depuis quand tu es pleine de tatouages? Lança le Colonel avec des yeux ronds.
-Je suis pas « pleine » et t’en a aussi.
-Ca me regarde, toi…
-Ca me regarde aussi, coupa la jeune femme.
-Moi je suis majeur, je n’ai de comptes à rendre à personne. Toi tu as des parents et je suis persuadé qu’ils ne sont pas d’accord avec ce que tu fais de ton corps.
-Ils en ont rien à faire de toute manière. Est-ce que maman t’a prévenue que je venais? Elle s’inquiète de pas me voir depuis plus d’une semaine?
-Tu as quitté la maison depuis une semaine? Gronda Frank.
La jeune femme ne répondit pas et regarda le sol. Elle entendit Denise entrer dans la pièce à nouveau. Elle ne vit pas que celle-ci jeta un tendre regard à son époux afin de l’apaiser. Frank comprit le message et respira profondément avant de reprendre la parole avec plus de calme.
-Je vais appeler ta mère pour qu’elle sache que tu es ici.
-S’il te plait, elle n’a pas besoin de savoir que je suis là, rétorqua Abby en levant brusquement la tête.
-Si elle a besoin de le savoir parce qu’elle va venir te chercher et tu vas rentrer avec elle.
-Je ne rentrerai pas avec elle.
-En quel honneur?
-Ben si j’avais su que tu étais aussi…
-Vas appeler Anny chéri, intervint Denise, elle doit savoir que tu es avec nous Abby. C’est ta mère et elle doit s‘inquiéter.
-Mais je suis mieux avec vous qu’avec elle. Je veux rester et vous ne pouvez pas m’obliger à rentrer, si elle vient ici, je pars dans la seconde, et autant vous dire que pour le coup, personne ne saura où je vais.
-Je n’aime pas les menaces Abby, répondit Frank en se levant enfin.
La jeune femme ne répondit pas et Frank quitta la pièce suivit de près par Denise.
-Je ne sais pas ce qu’il s’est passé avec ta sœur, mais je pense que se serait bon que tu lui en parle, et peut être que se serait bien pour Abby qu’elle reste avec nous le temps du week-end, murmura Denise.
-Tu entends ce que tu dis?
-Reconnais-tu la petite fille qui aimait tellement que tu la prennes dans les bras et qui écoutait toutes tes histoires avec admiration?
-Tu veux dire en dessous de l’épaisse couche de maquillage, des tatouages et des cheveux en bataille? Répondit Frank en se retenant de sourire.
Denise en fit de même avant d’acquiescer.
-Elle a bien changé Denise, cette adolescente dans notre salle à manger ne ressemble en rien à la petite fille que j’ai si bien connu.
-C’est peut être parce qu‘il y a une bonne raison.
Frank ne répondit pas immédiatement et jeta un bref regard vers la salle à manger où se trouvait toujours la jeune femme. Il sentit la main de son épouse se poser sur son bras.
-Appelle ta sœur, tu en auras le cœur net. Abby peut rester ici en attendant qu’elle vienne la chercher, tu sais qu’elle ne me dérange pas, loin de là.
-Je sais, seulement…
-Avoir ta sœur au téléphone est une vraie épreuve de force, lança Denise en riant, courage soldat, ajouta-t-elle avant de déposer un baiser sur ses lèvres et de le laisser seul.
Frank la regarda partir en soupirant avant de s’emparer du téléphone et de composer le numéro de sa sœur vivant à Pittsburg. A chaque nouvelle sonnerie, il se sentait de plus en plus mal à l’aise. Car il devait l’avouer et toute la famille le savait, Frank et Anny ne s’entendaient pas très bien depuis des années, depuis toujours. Comme frère et sœur. Comme chien et chat surtout. Le combiné fut décroché et une voix grave se fit entendre à l’autre bout du fil.
-Résidence Lewis.
-James, c’est Frank Sherwood, je...
-Tu veux parler à Anny? Je vais te la rechercher.
-Je vais très bien, merci, murmura Frank pour lui-même, et je veux bien que tu me passes ma sœur adorée.
Il attendit quelques secondes avant d’entendre une voix féminine au bout du fil.
-Frank? Salut.
-Salut Anny. Je peux te parler quelques minutes?
-Ecoute, tu tombes vraiment mal là.
-C’est très important.
-Moi aussi j’ai des choses importantes.
-Ne t’inquiète plus pour Abby elle est chez nous et…
-Abby? Mais qu’est-ce qu’elle fait chez vous?
-Justement, j’allais te poser la question. Il serait bon que tu viennes la chercher.
-Frank, je n’ai pas le temps de venir pour Abby. Je pensais qu’elle était chez une amie, nous ne l’avons plus vu depuis plusieurs jours déjà. Et ça n’a rien d’étonnant.
-Eh bien, depuis tout ce temps, elle a trouvé le moyen de venir jusqu’ici.
-Que veux-tu que je te dise?
-Que tu t’inquiétais pour elle, ce serait un bon début, tu ne crois pas? Fit plus fort le Colonel.
-Frank, c’est une grande fille et je n’ai vraiment pas le temps de m’occuper de tous ses malheurs. Le lycée ne l’intéresse plus de toute manière, elle avait sans doute envie de faire une petite pause, voilà tout. Je me pose tout de même la question, pourquoi elle est venue chez toi? C’est sans doute comparable à une prison pour elle.
-Je te remercie, grommela Frank en se laissant tomber dans le canapé.
-Je t’en prie, ose dire le contraire? Lança sa sœur en riant.
-Qu’envisage-tu de faire avec ta fille? Reprit le Colonel sans tenir compte de sa remarque.
-Si elle survie, elle n’a qu’à rester chez toi, je te l’ai dis, j’ai beaucoup de choses à régler avec le boulot et…
-Et tu n’as pas le temps avec ta fille, j’ai bien compris. Il est donc préférable qu’elle reste ici quelques temps en effet.
-Tu trouveras sans doute le moyen de la transformer en un bon petit soldat comme papa à fait avec nous. Je te souhaites bien du courage, car pour Abby, on ne peut hélas plus rien faire.
-Je ne la changerai en rien du tout, gronda Frank, mais je suis persuadé que c’est une jeune fille très bien.
Il entendit un éclat de rire à l’autre bout du fil qui le fit se sentir encore plus en colère. Puis, Anny reprit la parole.
-Elle n’est plus la petite princesse que tu faisais tournoyer dans les airs. Abby a grandit et elle est devenue indépendante.
-Je suis certain qu’elle est toujours la même.
-Tu ne l’as sans doute pas encore vu plus d’une journée. Je te souhaite bien du courage grand frère. Tu nous la renverras quand elle sera devenu insupportable. James et moi nous seront absents tout le week-end alors dis lui que la clé de la porte est sous le pot de fleur à droite du banc blanc.
-Tu plaisantes j’espère?
-Je dois y aller, on m’attends. Je suis sérieuse Frank, tu n’es pas fait pour t’occuper d’une adolescente comme Abby. Laisse la partir si elle le souhaite, au moins, elle ne te détestera pas. A bientôt.
-Anny tu…
Il ne pu finir sa phrase que déjà il entendit la tonalité du téléphone. Il raccrocha fou de rage face à l’indifférence d’une mère face à sa fille. Puis, il vit les deux autres personnes présentes dans la pièce.
-Elle a au moins passé le bonjour à Denise? Lança Abby avec sarcasme.
-Elle a dû le faire.
-Qu’a-t-elle dit? Demanda Denise.
-Qu’elle est pressée et qu’elle n’a pas le temps de bavarder, reprit Abby, mmmh je soupçonne un week-end en amoureux avec papa. La clé est sous le pot de fleur à coté du banc et Tim est chez madame Parkins, c’est ça?
-Elle n’a pas parlé de ton frère, répondit Frank en se levant.
-Bon alors? Il décolle quand mon avion? Grommela Abby en levant les yeux aux ciel.
-Pas aujourd’hui, tu vas rester quelques jours ici.
-Sérieux? Maman n’a pas crisée? Genre tu vas faire de moi un de tes soldats, ou une nonne. Elle dit toujours ça de toi.
-Je n’en doute pas.
-Et je reste quand même? Lança la jeune femme en souriant.
-Oui.
-Cool, t’es trop fort.
-Abby tu peux me laisser seul avec ta tante s’il te plait?
-Ouais, j’ai pas envie d’entendre ce que tu vas dire sur moi de toute manière, soupira la jeune femme en retournant à la salle à manger.
Denise s’approcha de son époux et il reprit la parole à peine plus fort qu’un murmure.
-Je ne sais pas ce qu’il se passe, mais une chose est certaine, Abby a besoin de nous. Ca ne te dérange pas qu’elle reste ici le temps que je trouve pourquoi cette gamine est devenue cette adolescente déboussolée et si…mal élevée?
-Ca ne me dérange pas Frank. Elle peut rester aussi longtemps qu’elle le veut.
-D’après Anny ça ne va pas durer longtemps.
-Nous verrons bien. J’ai appris à vivre au jour le jour depuis ce qui est arrivé à Jeremy.
-Je sais, soupira Frank en l’attirant vers lui, je sais, répéta-t-il avant de déposer un baiser dans ses cheveux, mais je crois qu’un nouveau défi de taille nous attends.
-J’ai confiance, murmura Denise dans les bras de son époux.


à suivre..........
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MessageSujet: Re: Abby - Army Wives    Abby - Army Wives  Icon_minitimeDim 13 Juin - 10:05

 
Trois jours plus tard.

Denise ramassait pour la énième fois un gilet bleu marine qui traînait dans le salon. Elle avait oublié ce que c’était de vivre avec un adolescent. Même si elle devait se l’avouer, Abby n’avait rien en commun avec Jeremy. La jeune femme soupira en ramassant un paquet de chewing-gum avant de jeter un œil à Abby qui se trouvait plus loin. L’adolescente lisait un article dans le dernier magazine de mode en vogue et écoutait de la musique qui devait sans doute lui briser les tympans, tant elle était forte. Denise s’avança vers elle et lui sortit un écouteur de l’oreille. Elle croisa son regard aussi bleu que celui de Frank et lui parla tendrement, avec toute la patience dont elle pouvait faire preuve.
-Abby, tu devrais aller te préparer, ton oncle ne va pas tarder à rentrer et il a horreur d’être en retard.
-Ouais, j’y vais, grommela la jeune femme en se levant.
Denise la regarda partir avec satisfaction. Elle pouvait encore avoir de l’autorité sur une jeune fille tout compte fait. Elle se remit au bref rangement qu’elle avait entreprit depuis un long moment déjà. Frank allait rentrer d’une minute à l’autre et ce soir là, une réception avait été organisée où ils se devaient d’assister. L’envie d’emmener avec eux Abby n’avait pas été flagrante, loin de là, ils auraient préférés l’éviter. Mais ils n’avaient eu guère le choix. Il leur semblait préférable de garder un œil sur elle.
Frank entra lorsque Denise venait à peine de terminer de tout rassembler sur le canapé.
-Hey, bonsoir, murmura le Colonel avant de l’embrasser.
-Salut soldat, répondit Denise sur ses lèvres.
-On peut y aller?
-Oui, Abby termine de se préparer.
-Abbyyyyy, lança Frank en s’éloignant de son épouse, dépêche toi, nous devrions déjà être partis.
-J’arrive, cria une voix dans une pièce voisine.
Il se passa quelques secondes avant que la porte de la salle de bains ne s’ouvre à la volée. La jeune femme avança dans le couloir en souriant largement alors que le couple la regarda avec de grands yeux ronds.
-C’est bon, on y va?
-Tu ne compte pas y aller comme ça? Grommela Frank en la regardant de la tête aux pieds.
-Ben quoi, Denise m’a dit de mettre une robe, c’est une robe, répondit la jeune femme en baissant les yeux vers ses chaussures, ouais, les pompes ça le fait pas.
-Non, pas vraiment.
-Je vais te chercher quelque chose qui devrait t’aller, intervint Denise, mais passe ce gilet sur tes épaules, ajouta-t-elle en lui tendant le gilet qu’elle avait ramassé un peu plus tôt.
-Pourquoi?
-Eh bien, hésita Denise, ton décolleté est un peu trop, ouvert, lança-t-elle avant de s’éclipser.
-Question de point de vue, tata, murmura Abby pour elle-même avant d’enfiler le gilet.
Quelques minutes plus tard, ils quittèrent la maison tous les trois. Abby avait beau essayé de s’habiller comme lui avait demandé son oncle et sa tante, cela n’y faisait rien, elle se sentait comme un épouvantail déguisé. Une fois arrivée sur le lieu de réception, la jeune femme remarqua à quel point elle n’était pas vêtue comme les autres. Même cette jeune fille un peu plus loin, qui devait avoir son âge, tout au plus, était élégante, alors qu’elle, semblait sortir d’un film d’horreur. Elle glissa ses doigts dans ses cheveux pour essayer de les discipliner un peu, mais hélas, cette cause était perdue d’avance.
-Denise, Frank, soupira une femme à l’entrée de l’immense bâtisse.
-Bonsoir Claudia Joy, répondit aussitôt Denise, voici Abby, notre nièce.
-Madame, grommela celle-ci.
-Je suis ravie de te rencontrer Abby, répondit Claudia Joy en souriant, je vous en prie, entrez.
-Tout est une fois encore organisé à la perfection, lança Frank.
-Merci, répondit Claudia Joy en souriant.
Abby suivit son oncle et sa tante à l’intérieur. Elle salua poliment toutes les personnes qu’elle rencontrait. Denise la présenta à ses amies avec qui elle resta un petit instant. Frank s’était rapidement éloigné pour saluer les autres officiers. Il ne se passa que quelques courtes minutes avant que Abby ne sente l’ennui l’envahir profondément. Denise la laissa seule elle aussi.
-Elle va mourir d’ennuis dans dix minutes, soupira-t-elle à sa meilleure amie.
-Ca n’a pas l’air d’être le genre de fête branchée qu’elle côtois habituellement, répondit Claudia Joy.
-Non, j’en doute.
-Elle va rester longtemps avec vous?
-Nous n’en avons que très peu parlé. Tu sais, Abby est sans doute une des personnes sur cette Terre que Frank aime le plus. Depuis qu’elle est née, il a toujours pris soin d’elle de loin, même s’il ne s’entend pas avec sa sœur. Il lui a toujours offert les plus beaux cadeaux, il lui a raconté les plus belles histoires, et, crois-le ou non, mais il a toujours adoré la prendre dans ses bras.
-Je n’imaginais pas Frank comme ça, répondit Claudia Joy.
-Oooh mais il n’est pas mon mari pour rien, répondit Denise sur le même ton en lui donnant un coup de coude. Il était très différent avec Jeremy, mais je crois qu’il aime Abby comme si elle était sa fille. Et c’est pour cette raison qu’il n’a pas voulu la renvoyer, soupira Denise en regardant la jeune femme plus loin.
-Et tu en penses quoi?
-Qu’il a fait le bon choix. J’aime beaucoup aussi cette gamine et quand tu vois la manière dont elle a changée, tu te poses une quantité de questions.
-L’adolescence, soupira Claudia Joy avant qu’elles ne rirent toutes les deux.
-Ca doit être ça, répondit Denise qui voulait encore éluder le sujet de la manière dont vivait Abby à Pittsburg.
Elles discutèrent encore quelques minutes, avant que Denise ne décide de rejoindre l’adolescente afin qu’elle ne s’ennuie plus. Mais elle ne la vit pas à la table où elle l’avait laissé. Elle interrogea ses amies et la chercha partout, mais Abby demeurait introuvable. Alors qu’elle voulut rejoindre Frank pour lui demander s’il ne l’avait pas vu, elle l’aperçu un peu plus loin. Abby échangeait quelques mots avec Emmalin, mais quelque chose faisait penser Denise que ce n’était pas des mots d’amitié. Elle vit le geste malheureux que fit sa nièce pour se dégager de la fille de son amie. Elle vit son bras passer à quelques millimètres de la haute pile de verres posés sur la table. Mais elle n’eu pas le temps de réagir. Abby vacilla et se rattrapa sur la table proche d’elle. Denise avança au pas de course, voulant à tout prix éviter la catastrophe, mais hélas, elle n’y parvint pas. La jeune femme tomba sur la table, emportant avec elle les dizaines de verres qui se brisèrent avec fracas sur le sol. Toute l’assemblée se tourna aussitôt vers elle. Denise parcourut le chemin en un quart de temps. Il y eu des éclats de voix sur son chemin, des soupirs de surprises et des regards interrogateurs. Denise se sentait terriblement mal à l’aise. Mais elle tenta de faire abstraction de tout cela pour venir aider sa nièce. Abby se releva avec difficulté et leva aussitôt les yeux vers sa tante.
-Euuuh, désolée, grommela-t-elle en prenant la main que lui tendait Denise.
-Lève-toi.
Elle s’exécuta et replaça sa robe correctement, se sentant mal à l’aise. Frank arriva avant qu’elle n’ait le temps de dire quoique se soit. Il avait abandonné Michael en pleine conversation pour se précipiter vers l’origine du fracas. Il sentait tous les regards des invités posés sur eux.
-Abby, mais qu’est-ce qu’il t’a pris?
-Ben, j’ai glissé je crois.
Il lui lança un regard noir avant de reprendre.
-Tu te rends compte de ce que tu viens de faire? Murmura-t-il.
-Ouais, j’ai taché ma robe, et…
-Tu viens de gâcher toute la soirée, et de nous mettre dans une situation impossible.
-Désolée, soupira Abby, j’ai pas fais exprès.
-Tu vas t’excuser auprès de madame Holden et nous allons rentrer dans la seconde.
Abby ne répondit pas et tenta de faire un pas en direction de Claudia Joy qui arrivait au même moment. Mais elle eu un violent vertige et se rattrapa au bras de Denise. Ce geste n’échappa pas à Frank qui s’approcha de son visage avant de s’en éloigner en devenant rouge de colère.
-Tu as bu de l’alcool?
-Un peu, c’était une petite bouteille.
Frank vira au rouge et la prit par le poignet.
-Excuse-nous Claudia Joy, dit-il en se tournant vers son amie, Abby, présente tes excuses à Madame Holden.
-Désolée madame.
-Comment pouvons-nous arranger tout ça? Demanda Denise.
-Je doute que se soit possible, murmura Claudia Joy en regardant le désastre.
Michael arriva lui aussi et aussitôt Frank reprit la parole.
-Je suis désolé pour cet incident. Abby viendra vous aider à tout nettoyer, dit-il en regardant sa nièce, mais je crois qu’il est temps pour nous de rentrer et de mettre au clair certaines choses.
-Oui, je crois aussi, répondit Claudia Joy.
Frank acquiesça et tira Abby sans ménagement. Denise quand à elle ramassa le sac de la jeune femme et en sortit une bouteille de Bourbon vide qu’elle tendit discrètement à son amie.
-Je suis vraiment désolée Claudia Joy, soupira-t-elle.
-Je t’en prie, je veux voir Abby demain matin, lorsqu’elle ne sera plus malade parce qu’avec ce qu’elle a bu…
-Oui, ne t’en fais pas elle sera là sans faute, Frank y veillera.
Claudia Joy lui adressa un timide sourire auquel elle répondit avant de sortir aussitôt à la suite de son époux et de sa nièce.
Ils ne montèrent pas en voiture tout de suite, car Abby se trouva malade et il était impossible pour elle de passer une minute sans vomir.
Frank soupira en fermant les yeux alors que Denise caressait tendrement le dos de la jeune femme.
-Ca va aller? Demanda-t-elle doucement.
-Naaaaan, grommela la jeune femme en plaçant ses cheveux derrière ses oreilles, je suis malade.
-Il fallait peut être que tu y penses avant de boire tellement, répondit Frank; mais qu’est-ce qu’il t’a pris?
-Je m’ennuyais, la prochaine fois vous avez qu’à me laisser à la maison.
-Parce que tu crois qu’il y aura une prochaine fois? Gronda Frank.
-Frank, murmura Denise en lui lançant un regard.
-Tu veux revivre ce qu’il s’est passé ce soir?
-Non, mais ce n’est peut être pas le moment d’en parler.
Elle fut interrompue par Abby se baissant une fois encore vers le caniveau. Elle se releva et lança un timide regard à Frank qui ne la quittait pas des yeux.
-On rentre, murmura-t-il, et nous en reparlerons demain.
Abby ne répondit pas et Denise l’aida à monter en voiture. Elle lui donna un sac en papier, au cas où elle se sentirait mal pendant le trajet et s’assit à l’avant.
Le trajet se passa rapidement. Frank ne lâcha plus un seul mot jusqu’à la maison, alors que Denise s’occupait du mieux qu’elle pouvait de sa nièce. Elle l’aida à prendre une douche et la mise au lit.
-Merci tata, murmura Abby avant de tomber de sommeil, t‘es cool toi au moins.
-Je t’en prie, princesse des roses, répondit-elle en souriant avant de déposer un baiser sur sa tête et de quitter la chambre.
-Comment peux-tu agir ainsi avec elle? Lança Frank qui l’avait regardé depuis le couloir.
-Ca ne servirait à rien de lui faire la morale.
-Eh bien, crois-moi, elle ne va pas s’en sortir aussi facilement.
-Je le sais Frank, répondit Denise en entrant dans leur chambre avant qu’il n’en fasse de même, mais nous verrons ça demain, ajouta-t-elle avant de fermer la porte derrière eux.

à suivre.........
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MessageSujet: Re: Abby - Army Wives    Abby - Army Wives  Icon_minitimeJeu 17 Juin - 17:39

ATTENTION: Je ne vais plus poster de suites pendant quelques temps. Je suis désolée.
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MessageSujet: Re: Abby - Army Wives    Abby - Army Wives  Icon_minitimeVen 16 Juil - 19:26

Après un mois d'absence, Abby revient ; )

Bonne lecture

**********************************

 
Frank tambourinait à la porte depuis plusieurs minutes déjà, mais pourtant, ses coups ne faiblissaient pas en intensité. Il était encore tôt et le réveil qu’il réservait à Abby était des plus brutal, mais il y avait pensé un partie de la nuit, alors que Denise s’était déjà profondément endormie dans ses bras. Il s’était promis de venir en aide à la jeune femme, mais ce qu’elle avait fait le soir précédant lui donnait l’envie de tout envoyer balader pour la résonner à sa façon. Et ce dimanche matin était le premier jour du programme qu’il s’était fixé.
-Abbyyyyyy, gronda-t-il en continuant de frapper, lèves-toi tout de suite ou je viens te chercher avec un sceau d’eau glacée.
Denise cacha un timide sourire avant de boire une gorgée de café. Elle ne comptait pas s’en mêler cette fois-ci.
Frank donna encore deux coups avant que la porte ne s’ouvre sur une jeune femme encore endormie. Ses cheveux sombres et emmêlés avalaient son visage. Elle leva un court instant les yeux vers Frank avant de prendre la parole en un grognement.
-J’ai mal au crâne, tu peux pas faire plus doucement? J’ai entendu.
-Si tu as entendu, pourquoi tu ne t’es pas levée tout de suite? Rétorqua Frank.
-Je croyais que t’allais me foutre la paix.
-Tu as dix minutes pour prendre ta douche et t‘habiller, ensuite tu viendras manger quelque chose et nous partons aller réparer tes bêtises d’hier soir.
-On peut pas y aller plus tard là je suis naze.
-Non, dépêche toi.
Il la laissa et se dirigea vers la cuisine sans entendre le juron que grommela la jeune femme avant d’entrer dans la salle de bains pour y prendre sa douche. Elle y arriva tan bien que mal. Sa tête lui cognait toujours et elle ne demandait qu’à dormir encore et encore. Elle rejoignit les autres personnes dans la cuisine. Frank jeta un rapide coup d’œil à sa montre avant de boire une gorgée de café.
-Dans cinq minutes nous partons tous les deux, avale quelque chose.
-C’est dimanche, tu veux pas arrêter de regarder ta montre? Grommela la jeune femme en fronçant les sourcils.
-Non, parce que tu as un emploi du temps chargé. Dépêche toi ou tu pars sans rien avaler.
-Je suis au régime de toute manière.
-Très bien, lança Frank en se levant, on y va dans ce cas.
Abby soupira et laissa tomber sa tête sur la table. Elle resta dans cette position quelques minutes avant qu’elle ne sente une main lui tapoter l’épaule.
-Debout, je t’attends déjà.
-Ouais, soupira Abby en se redressant.
Elle prit le paquet de gâteaux sec que lui tendait Denise avant de se diriger vers l’entrée.
-Je ne sais pas quand on rentrera, murmura Frank avant d’enlacer Denise.
-Poulet rôti pour le déjeuné?
-Nous ne sommes pas jeudi, répondit Frank en fronçant les sourcils.
-Un peu d’imprévu et de piment dans notre vie, murmura Denise sur ses lèvres.
-Je crois qu’on en a eu assez, non?
-Justement, un poulet rôti un dimanche, qu’est-ce que cela va nous faire?
-Rien, soupira Frank, tu as raison.
Il l’embrassa tendrement avant de s’éloigner.
-Je t’aime, lança-t-il avant de quitter la pièce.
-Courage soldat, cria Denise en souriant avant que son époux ne referme la porte derrière lui.
Frank retrouva Abby assise dans la voiture, le regard sombre et son casque sur les oreilles. Il lui retira un écouteur pour lui parler.
-Moins fort la musique.
-Je vais devoir faire quoi encore après? Rétorqua la jeune femme.
-Mettre ta ceinture et arrêter de me répondre, répondit Frank avec calme.
Abby resta silencieuse et regarda le paysage défiler derrière la vitre. Frank ne prononça pas un seul mot avant d’arriver au bâtiment où avait eu lieu la réception le soir précédant. Elle sortit de la voiture en même temps que Frank. Celui-ci arriva à sa hauteur et lui tendit la main. La jeune femme la regarda avec de grands yeux avant qu’il ne prenne enfin la parole.
-Pas d’écouteurs.
-Tu plaisante? Tu vas pas me faire ça?
-Ais-je l’air de plaisanter Abby, répondit Frank, donne moi ton I-pod, je te le rendrais quand j’estimerai que tu l’auras mérité.
-T’as pas le droit, gronda Abby.
-Ooooh si jeune fille, tu vis ici, tu te plie à mes règles. Et si j’étais à ta place, je ne discuterai pas, parce que je peux te retirer ton téléphone et ton ordinateur portable.
Abby soupira et lui mit ses écouteurs et son I-pod dans sa main.
-Mais fais gaffe, me le casse pas.
-J’en prendrais soin, ne t’inquiète pas. Maintenant, nous pouvons y aller.
Abby passa la première pendant que Frank mit le I-pod de la jeune femme dans sa poche. Ils trouvèrent rapidement Claudia Joy à l’intérieur avec d’autres personnes occupées à remettre en place les tables, les chaises et bien entendu le désastre commis par Abby.
Claudia Joy s’approcha d’eux dès qu’elle les vit.
-Bonjour Frank, dit-elle en souriant.
-Bonjour Claudia Joy, désolé pour le retard, une jeune fille n’arrivait pas à se lever ce matin, ajouta-t-il en regardant Abby.
-Tu es prête à venir nous aider? Lança Claudia Joy à la jeune femme. Nous t’attendions.
-J’ai pas le choix. Si je le fais pas mon oncle va me faire entrer dans l’armée pour me traduire un cour martiale.
-Un « oui » aurait suffit Abby, commenta Frank.
Elle leva les yeux aux ciel et Claudia Joy la conduisit sur le lieu de l’incident. Elle lui donna un balai et un sceau. Le plus gros avait été immédiatement nettoyé pour éviter que quelqu’un ne se blesse. Mais il y avait encore fort à faire. La jeune femme se mit au travail tan bien que mal alors que Frank rejoignit la meilleure amie de son épouse.
-Encore toutes mes excuses pour hier soir Claudia Joy. Nous savions que ca pourrait être une erreur d’emmener Abby à cette soirée, j’avais seulement espéré, que peut être, elle saurait bien se tenir pendant quelques heures.
-J’ai été plutôt gênée de l’avoir vu vider une bouteille de bourbon.
-Nous l’avons tous été et elle ne perds rien pour attendre.
-Au moins, elle est prête à rattraper ses bêtises.
-Seulement parce que je l’ai forcé à le faire. Elle n’a pas conscience des conséquences entrainées par ses actes.
-Elle est jeune.
-Ce n’est pas une raison, fit Frank avec fermeté, il faut qu’elle comprenne.
-Je crois qu’elle l’a compris non?
-Je ne le parierais pas, répondit aussitôt Frank.
-Ca viendra, je suis certaine qu’elle va prendre conscience de ce qu’elle a fait et qu’elle s’excusera d’elle-même à ce moment là.
-Si elle était comme Emmalin, sans doute. Mais qu’a-t-elle dit? Que s’est-il passé?
-Elle nous a dit qu’elle l’avait trouvé à l’étage aux toilettes avec la bouteille qu’elle venait de vider. Elles ont échangés des mots et Abby est venue ici parce qu’elle voulait rentrer. Emmalin a anticipé la catastrophe et l’a suivit.
-Et la catastrophe a bien eue lieu, soupira Frank en regardant la jeune femme un peu plus loin.
Il resta silencieux un long moment avant de reprendre la parole.
-Si tu veux rejoindre ta famille, tu peux, je resterais avec Abby et je surveillerais que tout se passe bien.
-Très bien, acquiesça Claudia Joy, dans ce cas, Je vais y aller. Souhaite un bon dimanche à Denise de ma part.
-Je le ferai, merci, bon dimanche Claudia Joy, répondit Frank avant de s’éloigner vers sa nièce.
Claudia Joy le regarda un instant avant de donner ses dernières directives par-ci par-là et de rentrer chez elle.
Abby nettoyait depuis une bonne heure déjà, Frank toujours debout à côté d’elle sans bouger d’un pouce. Elle soupira profondément et lui accorda un immense sourire.
-J’ai fini.
Frank ausculta avec soin l’endroit qu’elle avait nettoyé depuis un long moment et il fit une grimace qui n’échappa pas à Abby.
-Quoi, grommela-t-elle.
-Je trouve que ce n’est pas si bien fait que ça.
-Tu plaisantes? On pourrait manger par terre tellement c’est nickel.
-Moi je ne trouve pas, alors contente-toi de faire mieux que ça.
-Je crois que je suis d’accord avec maman, t’es vraiment pas cool.
-Je le serais peut être si tu n’agissais pas de cette manière.
-Ouais, tu parles.
-Commence à faire des efforts et tu verras.
-Non, parce que je suis comme je suis, et je vais pas changer pour te faire plaisir.
-Je ne compte pas changer pour te faire plaisir non plus Abby.
-J’aurais jamais dû me pointer ici, et prendre un avion pour l’autre bout du pays.
-Mais tu es venue ici et ta tante et moi nous t’avons accueillit, alors jusqu’à nouvel ordre tu vas devoir nous obéir à tous les deux, que tu le veuilles ou non. Remets-toi au boulot ou je te ramène chez ta mère.
Abby lui lança un regard noir en prenant de rage le balais. Elle frotta de longues minutes encore avant que Frank n’estime qu’elle avait parfaitement exécuté sa tâche.
Ils quittèrent ainsi enfin le complexe pour rentrer tout juste pour le déjeuner. Denise avait préparé un succulent repas que la jeune femme ne toucha presque pas, encore en colère contre son oncle. Lui, ne semblait pas se soucier un seul instant de l’état dans lequel se trouvait Abby. Mais il ne savait pas à quel point la jeune femme pouvait ruminer sa petite vengeance dans sa tête, ni même ce qui allait l’attendre dans les prochains jours.

à suivre...........
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MessageSujet: Re: Abby - Army Wives    Abby - Army Wives  Icon_minitimeMer 21 Juil - 16:27

Abby vivait déjà depuis plus d’une semaine sur la base. Elle avait eu le temps de goûter aux délicieux repas de Denise, de se disputer une dizaine de fois avec Frank et de casser un vase en cristal de Baccarat. Denise l’avait enfin prié d’aller faire un tour pendant qu’elle allait voir ses amies. Elle ne voulait plus de la « tornade Abby » dans son salon le temps d’une après-midi. Mais elle lui demanda tout de même de garder son téléphone sur elle et de ne pas quitter la base sous peine de devoir régler des comptes avec son oncle. Denise partit la première. Abby en fit de même trente minutes plus tard, changée et maquillée. Elle devait rentrer une demi heure avant sa tante afin de se changer et se démaquiller. Elle prit un sac où elle fourra un peu d’argent, son téléphone, du maquillage et deux bières subtilement piquées dans le réfrigérateur. Il faisait chaud ce jour là et Abby en simple short cour et top dégageant largement ses épaules, sortit de la maison comme une voleuse. Elle marcha un long moment avant d’entendre un bruit de ballon un peu plus loin. Elle se dirigea avec légèreté et souplesse vers le terrain de basket. Deux jeunes soldats y jouaient sans faire attention à sa présence. Elle s’assit sur une table en bois un peu plus loin sans cesser de les regarder. Abby avait la furieuse envie de mettre ses écouteurs sur les oreilles, mais elle se souvint douloureusement que son oncle ne lui avait toujours pas rendu ce qui était sans doute son meilleur ami. Elle soupira profondément en jetant sa tête en arrière. Le ballon cogna contre son pied et elle regarda aussitôt le jeune homme qui arrivait à sa hauteur.
-Hey, lança celui-ci, salut ma belle, t’es perdue?
-Ca va faire une demi-heure que je poireaute là pour que ton copain et toi veniez me demander de jouer avec vous, rétorqua Abby.
-Jouer avec nous? Tu plaisantes? Il nous faudrait une bonne raison.
-Une bière chacun et on se fait un tournoi, un contre un.
-C’est quoi le pari?
-Aucun, juste pour le plaisir de vous mettre la raclée de votre vie.
-T’entends ça Jack? Cria celui qui c’était approché de la jeune femme. Elle veut jouer avec nous pour nous mettre la raclée.
Il rit en approchant à son tour.
-J’ai entendu parlé de bières.
Abby sourit et fouilla dans son sac. Elle leur tendit en souriant. Mais au moment où ils voulaient les prendre, elle se ravisa.
-Les bières si je peux jouer, sinon je les descends moi-même.
Les deux hommes échangèrent un regard avant d’acquiescer au même moment. Abby leur donna la bière qu’ils ouvrirent avec facilité et burent tranquillement.
-C’est quoi ton nom? Lança celui qui s’appelait Jack.
-Abby.
-Pierce, grommela l’autre avant de boire une autre gorgée.
-Abby comment? Reprit le premier.
-Abby tout court, t’as pas besoin d’en savoir plus.
-Je me renseigne, je voudrais pas ridiculiser la fille d’un officier, dit-il en riant suivit par l’autre.
-Tu crains rien, Jack, répondit Abby.
-Ok, bon alors je finis ma bière et je joue contre toi en premier ça te va?
-Je suis là pour ça, je te fais dire, rétorqua la jeune femme.
Les deux jeunes hommes finirent leurs bières et le premier entama la partie avec la jeune femme. Il se passa de nombreuses minutes où il avait l’avantage, mais rapidement, la situation s’inversa et Abby gagna la première manche. Grande et fine, elle pouvait facilement passer entre les mailles du filet. En revanche, elle perdit contre son autre adversaire, qui gagna le match contre son ami. Elle dû donc livrer bataille avec rage pour obtenir la victoire de trois petits points.
-Comment t’as fait? Soupira Pierce en reprenant son souffle.
-Je vais te dire un secret, je suis championne de basket féminin, répondit Abby dans le même état.
-Tricheuse, grommela le jeune homme en souriant.
Abby lui sourit en retour et ils s’assirent tous les trois à la table en bois. Ils lui offrirent de l’eau et ils discutèrent quelques minutes avant que d’autres jeunes gens n’approchent.
-Hey les gars, lança Jack, ça vous dit un match.
-Pourquoi pas, le perdant paie la tournée? Fit un autre.
-Un peu ouais. Tu viens Abby?
-Quoi, je peux jouer?
-Ouais, reprit Jack, dans notre équipe.
-Et pour le verre?
-Ce sera du coca pour toi, ajouta Pierce en riant.
-Sympa les mecs, grommela la jeune femme.
Ils se mirent tous sur le terrain et disputèrent un match haut en couleur. Il n’y avait que deux filles, une par équipe pour les équilibrer. Mais alors que le match touchait à sa fin, une voix grave se fit entendre un peu plus loin. Les soldats cessèrent de jouer et se tournèrent vers l’officier qui approchait. Frank lançait un regard noir à Abby qui soupira profondément.
-Repos, murmura le Lieutenant-colonel, aux jeunes hommes avant de se tourner vers sa nièce. Tu peux me dire ce que tu fais ici? Dans cette tenue?
-J’ai eu l’autorisation de Denise, murmura Abby.
-De sortir comme ça, ça m’étonnerait et ça doit faire plus de deux heures qu’elle te cherche.
-J’ai pas une montre dans la tête, répondit Abby en levant les yeux aux ciels.
-Viens avec moi, lança Frank en faisant demi-tour après avoir jeté un regard noir à Jack.
Abby fit quelques pas pour récupérer ses affaires et se tourna vers ses nouveaux amis.
-On s’appelle pour une revanche, dit-elle en faisait un clin d’œil avant de suivre son oncle.
Une fois dans la voiture, Frank soupira profondément en la regardant.
-Il manque deux bières dans le réfrigérateur, murmura-t-il calmement.
-Tu les comptes?
-Après t’avoir vu vidé la bouteille de bourbon, je te surveille.
-Je ne les ai pas bues.
-A d’autres Abby, répondit Frank en démarrant.
-Je te le jure.
-Et donne moi ton téléphone, jusqu’à nouvel ordre tu en es privé.
-S’il te plait, crois-moi, je n’ai pas bu ces bières, ce sont les deux types avec qui je jouais au basket, je leur ai donné pour qu’ils me laissent faire une partie.
-Abby, ton téléphone, répéta Frank en tendant la main.
-C’est de l’injustice, je te le donne pas, grommela-t-elle en faisant la moue.
-Il serait mieux pour tout le monde que tu me donne ce téléphone.
-Sinon quoi? Tu vas appeler ma mère?
-Comptes sur moi je trouverai quoi faire.
Abby ne répondit pas mais elle plongea son regard dans celui de son oncle. Elle y vit toute la détermination qu’elle connaissait bien et une pointe de colère traverser son regard bleu. Elle finit par baisser les yeux et fouilla dans son sac avant de lui donner son téléphone à contre cœur. Frank le prit et le rangea dans sa poche avant de démarrer et de ramener la jeune femme à la maison.

à suivre.....
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MessageSujet: Re: Abby - Army Wives    Abby - Army Wives  Icon_minitimeDim 25 Juil - 7:07

Une fois rentrés, Denise cru faire une crise cardiaque en voyant sa nièce. Jamais elle n’avait pu penser qu’elle pouvait sortir encore moins vêtue que la semaine précédente. La jeune femme s’excusa auprès de sa tante avant de filer se changer dans la chambre. Mais même si Frank n’avait rien dit, Denise avait soupçonné que la consigne venait de lui. Il demeurait cependant silencieux et renfermé. Frank alla bricoler dans le garage sur la moto, pendant que Denise mettait un peu d’ordre dans la maison. Abby quand à elle ne sortit pas de la chambre avant que sa tante ne l’appelle pour le dîner. Mais l’ambiance resta néanmoins tendue à table. Personne ne parlait, seuls les bruits des ustensiles résonnaient dans la maison. Frank avait à peine prononcé quelques mots depuis leur retour et Denise n’avait rien osé demander. Elle savait aussi que si son mari voulait lui parler, il le ferait à un moment ou à un autre.
Ils avaient eu l’intention d’aller voir un film au cinéma ce soir là, mais après la frayeur que leur avait fait Abby, ils avaient changés d’avis. Ils étaient donc restés chez eux mais pas plus tranquilles pour autant.
La jeune femme jouait avec un jeu vidéo appartenant encore à Jeremy dans la chambre voisine, alors que le couple était déjà couché depuis un moment.
-Tu devrais dormir Frank, grommela son épouse en se blottissant contre lui.
Il referma ses bras autour de Denise sans fermer un œil pour autant.
-Je préfère attendre que Abby dorme. Je ne veux pas qu’elle parte ce soir. Elle a rencontré des soldats sur la base et Dieu sait ce qu’elle va faire.
-Tu ne vas pas veiller toute la nuit, murmura Denise avec fatigue.
-Je le pourrais.
-Alors ferme la porte à clé et cache la, répondit Denise en mettant son visage dans le cou de son époux.
-Je l’ai fait, répondit aussitôt Frank.
-Chéri, s’exclama Denise en se redressant subitement et en ancrant son regard dans le sien, tu ne crois pas que tu exagère?
-Non. Lorsque tu m’as téléphoné pour me dire que tu n’arrivais pas à la joindre et qu’elle était partie avec ses papiers et de l’alcool, j’ai crû devenir fou. J’ai eu l’impression d’avoir perdu une petite fille dans un centre commercial la veille de Noël.
-Je comprends que tu t’inquiète, mais Frank, Abby n’a plus cinq ans et elle n’est pas notre fille.
-Ca ne fait aucune différence pour moi. Personne ne semble se donner la peine de veiller sur elle.
-A part toi, ajouta Denise en plongeant son regard dans le sien.
-Je dois le faire Denise, Anny et James semblent si désintéressés que ça me met hors de moi. Ils ne voient pas que leur fille a des problèmes.
-Je sais.
-Je ne vais pas la laisser foutre en l’air sa vie, je tiens beaucoup trop à elle.
-Je le sais aussi, répondit Denise en riant doucement, et quel est ton plan soldat?
-Je voulais te demander de m’aider.
-Qu’est-ce que je peux faire?
-Je comprendrais que tu ne sois pas d’accord mais…
-Dis-moi, coupa Denise, j’ai autant envie d’aider notre nièce que toi, alors je t’écoute.
-Elle ne va pas pouvoir rester tous les jours à la maison seule, il faudrait peut être qu’elle retourne au lycée.
-Tu ferais mieux d’oublier ça, elle s’y refuse catégoriquement et je doute que la priver de tout soit la solution.
-Alors, elle doit travailler.
-Travailler? Frank, c’est de Abby dont nous parlons, il faudrait qu’elle change d’attitude pour qu’on l’embauche quelque part.
-J’ai pensé au bar de ton amie.
-Chez Roxy? S’étonna Denise.
-Je sais qu’après le désastre de la fête de Claudia Joy, elle risque de refuser, mais je ne doute pas une seule seconde de ton pouvoir de persuasion, répondit Frank avec un large sourire.
-Crois-moi, toi tu sais parfaitement bien te servir de ton pouvoir de séduction, répondit Denise en riant. Je vais voir ce que je peux faire.
-Tu es un ange, répondit Frank avant de déposer un baiser sur ses lèvres.
-Et si ça ne fonctionne pas, que vas-tu faire?
-Je n’ai pas encore trouvé pour le moment.
-Ca viendra, j’ai confiance, le rassura Denise, tu pourras toujours me demander, on est une équipe n’oublie pas.
-Je n’oublie pas.
-Tan mieux, répondit Denise sur ses lèvres avant de l’embrasser tendrement, je n’ai plus très envie de dormir par ta faute, murmura-t-elle avant de l’embrasser à nouveau.
Alors que le baiser s’intensifia et que les corps se rapprochèrent encore, un juron leur parvint de la pièce voisine. Ils soupirèrent tous les deux longuement avant de finalement rire doucement.
-La route risque d’être longue et périlleuse madame Sherwood.
-Du moment que nous restons main dans la main, monsieur Sherwood, tout devrait s’arranger.
-Je l’espère, répondit Frank avant de déposer un baiser dans les cheveux de son épouse.

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MessageSujet: Re: Abby - Army Wives    Abby - Army Wives  Icon_minitimeVen 30 Juil - 17:03

La jeune femme avait pris son service dans le bar de Roxy quelques jours plus tard. Même si la situation ne l’arrangeait guère, elle n’avait pas eu d’autre choix que de se plier à la volonté de son oncle qui se montrait intransigeant. Denise veillait cependant à rester toujours parfaitement à l’écart de leurs échanges. Mais elle n’arrivait pas à comprendre pourquoi Abby préférait rester avec eux plutôt que de rentrer chez elle où, semblait-il, elle avait nettement plus de liberté qu’ici. Il y avait quelque chose dans ses réactions qu’elle ne comprenait pas, mais elle n’en parla pas à son époux.
La journée fut mouvementée comme il se devait avec une jeune femme comme Abby. Mais après le souper, elle ne broncha cependant pas et alla rapidement dans sa chambre. Denise était endormie depuis un long moment contre Frank, lorsque celui-ci perdit le combat contre le sommeil à son tour. Il avait veillé tard, mais pas assez. La jeune femme sortit prudemment de sa chambre, sur la pointe des pieds. Elle fourra une serviette dans son sac et de son autre main, elle portait ses bottes. Elle essaya de faire le moins de bruits possible pour sortir discrètement de la maison. Une fois la porte soigneusement refermée derrière elle, elle respira enfin. Elle enfila ses chaussures et lança son sac sur son épaule avant de partir. Elle avait veillé à ne pas éveiller les soupçons sur sa prochaine destination. Elle portait une veste, fermée jusqu’au cou et un large pantalon. Abby fit rapidement le chemin jusqu’à la piscine. Elle jaugea un moyen d’y entrer. Et elle fut ravie de vivre sur une base militaire, car personne ne pouvait s’imaginer ce qu’elle s’apprêtait à faire. Elle lança son sac de l’autre côté du grillage et y grimpa. Une fois à l’intérieur de l’enceinte de la piscine, elle ramassa ses affaires et se dirigea vers le bassin. Il ne lui fallut que quelques courtes minutes avant de trouver comment ouvrir la protection. Le bassin découvert à moitié, elle enleva ses chaussures et son pantalon, puis elle ouvrit sa veste qu‘elle jeta à terre à côté de tout le reste. Simplement vêtue de sous vêtements de sport, parce qu’elle n’avait pas pensé à apporter un maillot de bain avec elle, elle regarda un instant son œuvre. Avec un sourire de malice, elle s’approcha du bassin et plongea. Elle fit quelques mouvements sous l’eau avant de remonter à la surface. Puis, elle retira son soutien-gorge en soupirant. Elle l’envoya plus loin et replongea aussitôt faire d’autres mouvements. La jeune femme n’avait pas remarqué que le haut trempé avait atterrit aux pieds d’un homme à la haute stature. Il le prit entre ses doigts et jeta un regard à celui qui l’accompagnait. Les MP s’approchèrent du bassin, là où la jeune femme allait reprendre son souffle. Ils se penchèrent vers elle lorsqu’elle remonta à la surface. Abby poussa un puissant cri de peur avant de placer ses mains devant sa poitrine nue.
-Que faites-vous ici mademoiselle?
-Euh, ce qu’on fait dans une piscine, enfin si j’étais avec un garçon, je trouverai peut être une autre occupation dans cette piscine, mais là, toute seule, je nageais, pourquoi?
-Veuillez sortir de cette piscine mademoiselle, reprit l’homme avec sérieux.
-Ca va pas la tête, retournez-vous d’abords. J’ai pas envie que vous me matez.
-Quel est votre nom?
-Quoi? encore? C’est une technique de drague chez tous les militaires ou quoi?
-Nous sommes de la police militaire, ce que vous venez de faire est une infraction.
-Vous allez m’emmener en taule? Grommela la jeune femme.
-Vous allez me dire votre nom, ou vous devrez attendre dans cette tenue jusqu’au moment où l’on viendra vous chercher.
-Si je vous dit pas mon nom, vous ne saurez pas qui appeler, répondit Abby en riant.
-Abby Lewis, lança l’autre un peu plus loin après avoir regardé la carte d’identité de la jeune.
-Si seulement tonton m’avait pas pris ma carte d’identité, soupira la jeune femme en faisant la moue.
-Sortez de cette piscine mademoiselle Lewis, reprit le MP qui se trouvait à côté de la jeune femme.
-Vous pouvez au moins me passer la serviette qui est dans mon sac? Se serait sympa soldat.
Celui-ci soupira et prit la serviette que lui tendait son collègue avant d’en faire de même à Abby.
-Ne faites pas de bêtises, murmura-t-il à son attention.
-Vous croyez que je vais passer par le filtre au fond du bassin?
L’homme ne répondit pas et fit un signe à l’autre avant qu’ils ne se retournent tous les deux. Abby sortit de la piscine et noua solidement la serviette autour de sa poitrine. Elle n’avait pas remarqué qu’elle était aussi courte, et il ne lui était pas venue à l’idée une seule seconde qu’elle aurait de la compagnie. Elle soupira et laissa tomber les bras le long de son corps.
-C’est bon.
Les deux hommes se tournèrent vers elle à nouveau et elle prit son soutien-gorge encore imbibé d’eau.
-Bon, et on fait quoi maintenant, soupira la jeune femme, vous m’amenez dans une cellule pour la nuit?
-Vous n’êtes pas majeure.
-Ben, ça dépend la carte d’identité que vous regardez en réalité.
-Sur celle-ci vous ne l’êtes pas, ajouta l’homme qui tenait toujours ses affaires.
-Bon et alors? Ca change quelque chose?
-Nous allons appeler vos parents et ils vont devoir venir vous chercher ici.
-Ils sont a Pittsburg mes parents, ils viendront pas pour si peu, mon oncle par contre, il risque de criser et de débarquer.
-Quel est le nom de votre oncle?
-Le Lieutenant-colonel Frank Sherwood et vous cassez pas la tête pour trouver son numéro, je le connais par cœur, ajouta Abby en souriant largement.
Les deux hommes échangèrent un regard avant d’acquiescer.
Le téléphone sonna plusieurs fois avant que Frank ne décide de tendre le bras dans sa direction. Toujours parfaitement bien calée dans le creux de ses bras, Denise émit un grognement avant de plonger la tête vers le torse de son époux. Celui-ci se redressa et passa au-dessus de Denise pour se saisir du combiné et le porter à son oreille alors que Denise ouvrit ses yeux.
-Lieutenant-colonel Sherwood.
-….
-Mmh, où?
-….
- Très bien, soupira-t-il.
-….
-Oui, j’arrive.
Il raccrocha alors que Denise le regardait avec une totale incompréhension. Elle posa ses mains sur le torse de Frank et capta son regard.
-Quelque chose ne va pas? Dit-elle avec inquiétude.
-C’est Abby, répondit Frank en s’éloignant.
-Abby dort, comment…
-Elle est à la piscine de la base, la coupa Frank en se levant, elle y est entrée par effraction pour s’y baigner, continua le Lieutenant-colonel tout en s’habillant, je dois aller la chercher.
Denise se redressa sur ses avant bras sans pour autant quitter des yeux son époux déjà habillé qui s’approchait d’elle à nouveau.
-Je viens avec toi, lança Denise en voulant se lever.
Mais la main de Frank se posa sur la sienne avant qu’il ne prenne la parole.
-J’y vais, reste là et dors chérie, tu travailles tôt demain.
-Tu ne veux pas que je t’accompagne?
-Je pourrais gérer ça tout seul, rendors-toi, murmura Frank sur les lèvres de Denise avant de l’embrasser, je reviens très vite.
-Très bien, répondit Denise en se couchant à nouveau.
Il déposa un autre baiser dans ses cheveux et se releva, lâchant la main de la jeune femme au dernier moment, avant de quitter la pièce. Il prit la voiture et fit rapidement le chemin jusqu’à la piscine. Il y vit du monde, une dizaine de personnes tout au plus, mais que pouvaient-ils bien faire à une heure aussi tardive ici? Il entendit des mots sur son passage: un noyé, des bouteilles d’alcool. Frank accéléra le pas afin d’en avoir le cœur net. Mais il vit Abby entourée par deux MP, lui souriant largement de ce sourire d’excuses qu’il connaissait bien. Elle portait à la main un pantalon rapiécé ainsi que des sous vêtements encore humides.
-Abby, gronda Frank, tu pourrais te rhabiller.
-C’est encore mouillé, murmura la jeune femme.
-Je m’en fiche, arrête de te donner en spectacle, dit-il en lui faisant les gros yeux.
Abby fit une grimace et passa son pantalon pendant que Frank s’entretenait avec les deux policiers.
-Que s’est-il passé?
-Il semblerait que votre nièce soit entrée dans l’enceinte de la piscine pour nager.
-Parce qu’il n’y avait pas de garçon, lança plus loin la jeune femme, sinon j’aurais…
-Abby, n’en rajoute pas, grommela Frank sans la regarder alors qu’elle lui tirait la langue, qu’a-t-elle fait?
-En dehors de se baigner à moitié nue dans une piscine sur une base militaire à deux heures du matin, rien monsieur.
-Il n’y avait personne avec elle? Pas d’alcool?
-Non monsieur, étant mineure, nous devions faire appel à vous, mais ça n’ira pas plus loin si vous ne le voulez pas.
-Très bien, dans ce cas, merci messieurs, Abby, ajouta Frank en se tournant vers elle, rentre immédiatement, tu t‘en sors à bon compte pour cette fois.
Abby fit un bref salut militaire que le Lieutenant-colonel n’apprécia guère. Il lui enfila avec force sa veste et la ferma jusqu’au cou avant de lui prendre la main et de l’entraîner à sa suite.
-Hey doucement, ronchonna la jeune femme.
-Abby je suis épuisé, répondit Frank en se tournant vers elle, qu’est ce que tu avais encore besoin de te faire remarquer?
-Je ne me suis pas fais remarquer, moi ça m’aurait pas dérangé qu’ils me laissent tranquille.
-Mais qu’est-ce qu’on va faire avec toi, soupira Frank en passant sa main dans les cheveux.
Il frotta un instant sa nuque avant de la regarder à nouveau tout en pinçant les lèvres, adossé contre la voiture.
-Tu les accumule Abby, reprit Frank.
-Je fais pas exprès, je m’ennuie ici.
-Tu travaille chez Roxy et c’est toi qui a voulus venir.
-Ouais, mais j’ai pas d’amis.
-La fille Holden?
-Tu parle, cette fille à papa, j’ai pas envie de côtoyer cette gourde, rétorqua la jeune femme en levant les yeux au ciel.
Frank ne répondit pas et Abby lui fit une moue qu’elle maîtrisait à la perfection. Il ne pu s’empêcher de sourire, même s’il ne l’avait pas voulu. Abby en fit de même et déposa un baiser sonore sur sa joue.
-Je suis en colère contre toi, dit Frank en la désignant de l’index, tu vas être punie, tu entends?
-Oui, acquiesça Abby.
-Allez on rentre, murmura Frank en lui ouvrant la portière.
Abby s’assit à l’intérieur de la voiture, mais avant de la refermer, Frank se pencha vers elle une fois encore.
-Comme punition: interdiction de te repeindre le corps, c’est clair?
-De quoi tu parle?
-Ne me dis pas que tu croyais que je n’avais pas remarqué ton manège? L’encre a coulé Abby, tes tatouages ne sont pas vrais, alors interdiction de les refaire, même si ce sont des faux. Et surtout, interdiction de les faire en vrai.
-Ca fait un mal de chien, je suis pas dingue. J’en ai qu’un vrai. J’ai eu tellement mal que j’ai cru mourir, alors je vais pas en faire d’autres.
-Où est ce tatouage ?
-Tu crois pas que c’est une question intime là?
-Tu n’as pas beaucoup caché de ton intimité ce soir, jeune fille, rétorqua Frank.
-La cheville, c’est le seul, soupira Abby.
-Pourquoi nous avoir fait croire que tu en avais tellement?
-Bon, c’est fini l’interrogatoire là? Je croyais que tu étais crevé.
-Ne m’oblige pas à te reposer cette question.
-Comme ça, d’accord?
-Tu appelles ça une réponse? Lança Frank en riant.
-Je voulais juste savoir ce que ca faisait, c‘est tout, s’impatienta la jeune femme.
-Admettons, murmura Frank, on va dire que je te crois, ajouta-t-il avant de fermer la porte.
Il ne voulait pas lâcher l’affaire aussi facilement, mais cela ne servait à rien d’insister, car il savait que s’il le faisait, il repousserait Abby à se réfugier dans ses retranchements. Et même s’il était en colère, blasé, fatigué et résigné face à la jeune femme, il était soulagé que toutes les marques qui jalonnaient le corps de sa nièce n’étaient que les dessins d’une ado un peu perdue.


à suivre............
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MessageSujet: Re: Abby - Army Wives    Abby - Army Wives  Icon_minitimeDim 8 Aoû - 16:35

Il faisait beau ce jour là. Abby était en congé alors que Frank et Denise travaillaient tous les deux. Après l’épisode de la balade au terrain de basket, Frank ne gardait plus une seule bouteille de bière à la maison, de peur qu’elles ne disparaissent encore une fois. Car il n’avait pas vraiment cru à la théorie de la jeune femme qui affirmait qu’elles ne les avaient pas bues. Il avait ainsi voulu minimiser les risques, sachant pertinemment que Abby trouverait toujours quoi faire pour le faire tourner en bourrique. Et ce jour là n’échappa pas à la règle.
Elle portait un top blanc traçant chaque courbes de son corps, ainsi qu’une jupe rouge vif lui arrivant à peine à la moitié des cuisses. Elle attacha rapidement ses cheveux emmêlés et cala ses lunettes de soleil sur le nez avant de sortir de la maison. La jeune femme marchait d’un pas léger dans la rue. Elle commençait doucement à connaître la base et elle trouvait ses marques ainsi que ses petits coins préférés. Elle mit de longues minutes à atteindre le point le plus propice à avoir une meilleure vue. Car il y avait bien une chose que Abby aimait particulièrement sur la base de Fort Marshall, c’était le nombre incroyable de jeunes hommes qui y vivaient chaque jour. Elle n’avait que l’embarra du choix, et elle ne s’en privait pas. La petite butte qui se trouvait un peu à l’écart du terrain était en cela un endroit parfait. La jeune femme y jeta son sac et s’allongea dans l’herbe. Elle chercha de la crème solaire qu’elle mit avec soin. Abby l’appliqua sur ses jambes, ses bras et son ventre. Elle laissa son top replié sur sa poitrine et ferma les yeux. Avant d’entamer sa séance de drague, elle voulait se réchauffer au soleil et parfaire son bronzage. Il se passa de longues minutes avant qu’elle se décide de se redresser. A son grand étonnement, les soldats n’étaient plus aussi éloignés qu’auparavant. Ils se trouvaient à peine à quelques mètres d’elle, légèrement en contrebas. Un rapide coup d’œil par-dessus ses lunettes noires, lui indiqua qu’il devait y en avoir de très intéressants. Elle se mit sur ses coudes et regarda plus attentivement. Il semblait qu’une dizaine d’entre eux l’avait remarqué également. Le jeu de séduction avait commencé. Chacun essayait de se faire remarquer comme il le pouvait sous les yeux amusés de la jeune femme. Elle faisait mine d’être totalement désintéressée. Et rapidement, l’entraînement sportif vira au combat de coq. Il fallut l’arrivée d’un Major plutôt mécontent pour que les soldats reprennent leur sérieux plus violement qu’ils ne l’auraient voulu. Abby ne cessait pas de régaler pour autant. Lorsque le Major remarqua sa présence, il fondit aussitôt sur elle.
-Vous n’avez rien à faire ici mademoiselle.
-Ouais, je sais, soupira la jeune femme en se levant, j’ai l’impression de n’avoir rien à faire tout court sur cette base.
-Je vous demande pardon?
-Nan, laissez tomber, je m’en vais, répondit Abby en ramassant ses affaires.
Elle lui adressa un dernier regard avant de s’éloigner le pas tranquille. Le Major attendit de la voir passer l’angle de la rue avant d’ordonner à ses soldats de « reprendre les exercices avec plus de sérieux au lieu de draguer les minettes de la base. »
Abby rejoignit la rue où se pressaient plusieurs jeeps, toujours avec de charmants jeunes hommes en uniforme. Elle fit quelques pas avant de jeter son sac sur le sol et de relever un peu son t-shirt sur son ventre. Elle plaça une main sur sa hanche et elle tendit l’autre sur la route en levant le pouce en l’air. Elle affichait toujours son sourire malicieux sur les lèvres. Une jeep arriva rapidement mais ne s’arrêta pas. Abby pu quand même entendre les sifflements de ceux qui s’y trouvaient. Et elle croisa plusieurs regards charmeurs et sourires gourmands. Une autre voiture passa à côté d’elle, mais celle-ci s’arrêta. Le jeune homme qui se trouvait assit devant passa la tête par la fenêtre.
-Hey, Abby, tu vas quelque part?
-Salut Jack, répondit aussitôt Abby en souriant, je dois aller chez mon oncle.
-Et tu cherches un chauffeur c‘est ça?
-Quoi, ça pose un problème?
-Non, ça ne me dérange pas dans le fond, mais tu ne sais pas sur qui tu peux tomber.
-La preuve, je suis tombée sur le pire des joueurs de basket.
Ses compagnons rirent aux éclats et Abby sourit de plus belle.
-Je n’étais pas au meilleur de ma forme.
-Cherche pas d’excuses, vous me faites monter ou je dois marcher?
-On te dépose où?
-Je m’en fiche, répondit Abby en approchant, mais pas trop près du bureau si vous ne voulez pas vous faire tuer.
-Moi ça me va, monte.
Il sortit de la jeep et Abby y grimpa. Elle salua brièvement le conducteur et pu monter sur la tourelle où se trouvait un autre soldat qui l’accueillit en souriant.
-Woaw, c’est petit là-haut.
-Tu croyais qu’on s’amusait dans l’armée? Lança celui qui se tenait contre elle en riant.
-Oooh non, soupira la jeune femme. Mais fais gaffe où tu mets tes mains sinon tu vas sentir mon pied où je pense, menaça la jeune femme.
-Ok, message reçu.
Abby lui sourit et frappa contre la tôle.
-Allez les gars en route, faites-moi faire un tour.
-Il faut juste qu’on te prévienne, les officiers ne doivent pas te voir.
-Tu me prends pour qui?
La jeep démarra emmenant avec elle les trois soldats et la jeune femme. Celle-ci se régalait de la balade.
Frank avait été avertit d’un exercice de dernière minute. Il était allé dans le parc pour se détendre un peu, mais Michael lui avait téléphoné. Alors il fit le chemin inverse. Mais lorsqu’il vit une jeep passer à côté de lui, il cru faire une attaque. Il devait avoir mal vu, la jeune femme qui se tenait contre ce soldat et qui avait les bras écartés ne pouvait pas être sa nièce, c’était impossible. Il sentit la tension monter et la colère le gagner doucement. Frank accéléra le pas pour traverser le parc et arriver près du bâtiment. Lorsqu’il y fut arrivé, non sans avoir quitté des yeux la jeep, il vit les soldats en descendre et se mètrent au garde-à-vous devant lui.
-Ne bougez pas tous les trois, gronda-t-il.
Les soldats échangèrent un regard et Frank regarda avec attention à l’intérieur du véhicule.
-Où se trouve la jeune femme qui était avec vous? Dit-il en se tournant vers eux à nouveau.
-La…la jeune femme? Bredouilla celui qui avait fait monter Abby dans le véhicule.
-Je vous ai vu soldat, lança Frank en s’approchant dangereusement de lui, vous avez fait monter un civil dans cette jeep et je veux savoir où elle se trouve.
-Monsieur, je pensais bien faire…
-Vous vous foutez de moi? Coupa le Lieutenant-colonel.
Les trois hommes ne bougèrent pas pour autant. Abby quant à elle se trouvait derrière la jeep en se mordant la lèvre. Comment allait-elle pouvoir échapper à cette situation?
Elle n’avait qu’un moyen, courir à toute vitesse dans le bâtiment et espérer que son oncle ne la voit pas, ce qu’elle doutait fortement. Elle pouvait aussi faire le tour du véhicule et lui sourire largement comme elle ne faisait souvent, mais là encore elle doutait que son charme n’opère cette fois-ci. Abby jeta un regard curieux et craintif par la fenêtre de la jeep. Elle y vit son oncle passer un savon aux trois soldats qui se tenaient encore silencieux et immobiles devant lui. Abby se redressa, elle devait tenter de courir dans le bâtiment. Mais lorsqu’elle voulut se retourner, une voix grave au-dessus de son oreille la fit sursauter. Michael l’avait vue depuis un moment déjà, et il avait compris ce qu’il se passait.
-Qu’est-ce que tu fais là Abby?
-Monsieur Holden, euh Général, je…je me baladais, répondit la jeune femme le plus naturellement du monde, et je suis venue rendre une petite visite à mon oncle.
-Tu n’es pas plutôt en train de te cacher de lui par hasard?
-Noooon, vous plaisantez, pourquoi je ferais ça?
-Peut être parce que tu étais à un endroit où tu ne devais pas, avec des personnes que tu ne devais pas fréquenter et que tu enchaine les bêtises, lança Frank un peu plus loin.
-Tonton, lança Abby en souriant, ça va?
-Ne joue pas l’idiote, grommela Frank sans la quitter des yeux.
-Je vais vous laissez régler ça entre vous, intervint Michael, mais vous connaissez ma position sur ce qu’il vient de se passer Frank.
-Oui Monsieur, répondit Frank en quittant sa nièce du regard.
-Je vous attends dans mon bureau lorsque vous aurez terminé.
-Merci Monsieur.
-Au revoir mon Général, lança Abby.
-Tu as de la chance de ne pas être ma fille, murmura Michael en s’éloignant.
-Oui, j’aimerai pas l’être, répondit Abby pour elle-même.
-Tu n’aimerais pas être la mienne non plus, gronda Frank, mais qu’est-ce qu’il t’a pris? Pourquoi n’arrêtes-tu pas de faire toutes ces bêtises?
-Ben…je sais pas, je te l’ai dit…
-Tu t’ennuie, coupa Frank, je sais, mais tu as risqué la carrière de ces soldats avec tes bêtises.
-Tu vas te charger d’eux? Ils étaient sympas. C’était pour que j’arrête de faire du stop.
- Du stop?
-Chipote pas, rétorqua la jeune femme en levant les yeux au ciel. Bon et pour ces soldats, tu vas pas être trop dur avec eux?
-Ils devront répondre de leurs actes, oui.
-Et moi, je risque quoi cette fois? Soupira Abby.
-Tu t’enfiche totalement de tout ce que je peux te retirer n’est-ce pas?
-J’ai plus d’amis de toute manière, ici je n’ai le droit de fréquenter personne, mon portable ne me sers à rien. Pour mon I-Pod, je ne sais même plus de quelle couleur il est depuis le temps que tu me l’as pris.
-Tu as toujours ton ordinateur.
-Ouais.
-Tu n’es pas très ordonnée non plus.
-Ca sous-entends quoi ça?
-Le bazar que tu laisse derrière toi et que ta tante ramasse sans arrêt.
-Hey, j’ai fais des efforts, lança Abby.
-Tu en feras encore et si tu trouve le temps trop long, peut être que tu devrai retourner à l’école.
-Tu peux pas m’obliger, tu n’es pas mon père, ni même mon tuteur.
-Peut être que ce serait mieux en fin de compte, murmura Frank pour lui-même.
-Qu’est-ce que tu as dis? Tu veux me renvoyer chez les dingues?
-Ne parle pas de ta famille comme ça.
Ils restèrent silencieux un moment à se fixer de leurs regards bleus. Frank était perdu dans ses pensées un moment avant de reprendre la parole.
-Rentre à la maison.
-Comment? Tu me ramène?
-Non, on m’attend, tu n’as qu’à marcher.
-Attends tu plaisante?
-Est-ce que j’ai l’air de plaisanter? Répéta le Lieutenant-colonel. Mais je te préviens, je connais le temps exact qu’il faut entre ici et la maison, si tu fais du stop, ou un détour je le saurais.
-Comment tu pourrais le savoir?
Frank sortit son téléphone de sa poche.
-Je t’appelle.
-Je pourrais te mentir sur l’endroit où je me trouve.
-Oui, mais un soldat qui va t’accompagner, lui ne le fera pas.
-Et tu vas le laisser se taper le chemin à pieds avec moi?
-Oui, elle va t’accompagner et je te déconseille de la fâcher, elle n’est pas commode.
-Elle?
-Tu ne crois quand même pas que je vais te laisser rentrer avec un homme? Lança Frank en riant.
Abby ne répondit pas et afficha une moue des plus déçue. Quelques minutes plus tard, elle se mit en route avec un Lieutenant jusqu’au domicile des Sherwood. Frank les regarda s’éloigner d’un pas soutenu. Il avait eu une bonne idée en demanda à la jeune femme d’accompagner sa nièce. Car le soldat de première classe Azziro était une femme de caractère et un excellant soldat. La balade n’aurait rien d’agréable pour Abby et Frank le savait bien.

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MessageSujet: Re: Abby - Army Wives    Abby - Army Wives  Icon_minitimeVen 13 Aoû - 7:50

La jeune femme regarda une dernière fois l’heure qu’indiquait le radio réveil qui se trouvait à côté du lit. Il était minuit moins dix petites minutes. Elle avait voulu partir depuis de nombreuses minutes déjà, mais elle ne voulait pas éveiller les soupçons. Son oncle et sa tante avaient eu, semblait-il une dure journée tous les deux. Ils étaient épuisés. Pourtant, Abby voulait attendre encore un peu, juste pour plus de sureté.
Allongée sur le lit, elle regardait le plafond indéfiniment blanc où se reflétaient quelques ombres de la nuit. Elle jouait nerveusement avec ses doigts. Son oncle devait dormir depuis plusieurs minutes. Mais comment savoir? Comment en avoir le cœur net sans le réveiller? Et elle ne pouvait plus attendre, elle devenait folle.
Abby se leva et prit un sac à main. Habillée d’une fine robe à paillettes rouge vif, elle s’engagea dans le couloir. Elle posa ses chaussures sur le sol ainsi que son sac à main. Puis, elle se dirigea discrètement vers la porte de la chambre de son oncle et sa tante. Elle l’ouvrit très doucement, pinçant les lèvres. Abby y jeta un œil. Elle vit le visage serein de sa tante tourné vers elle. Elle dormait paisiblement. Une main calleuse entourait sa taille et derrière elle se trouvait l’oncle de la jeune femme. Elle le regarda avec intérêt. Aucun trait de son visage n’était tiré. Et rien n’indiquait qu’il ne dormait pas. Abby les regarda encore une seconde avant de refermer la porte aussi doucement qu’elle l’avait ouverte. Un immense sourire illuminait son visage lorsqu’elle prit ses affaires et se dirigea dans le salon. Elle fouilla dans un vase pour y prendre les clés que son oncle avait cachées. Puis la jeune femme se dirigea vers la porte d’entrée. Elle l’ouvrit et la referma à clé derrière elle. Elle marcha quelques minutes jusqu’au point de rendez-vous où une voiture et trois jeunes hommes l’attendaient.
-Tu as vu l’heure Abby? Lança le premier.
-Ouais, désolée, je devais vérifier que tout le monde dormait.
-Ok, on y va alors?
La jeune femme acquiesça et monta dans la voiture où elle salua une autre jeune femme de son âge. Puis les jeunes hommes en firent autant et ils se mirent en route. Abby avait fini par trouver des personnes de son âge et une autre bonne nouvelle venait la ravir, ils n’étaient pas militaires. Elle pouvait donc profiter pleinement de cette sortie en boîte de nuit avec ses nouveaux amis.
Denise bougea légèrement dans les bras de son mari et celui-ci se réveilla péniblement. Il regarda l’heure. Une heure et quarante huit minutes. Frank ferma les yeux à nouveau et resserra son étreinte autour de son épouse. Il se passa de longues minutes où il tenta de s’endormir. Mais rien n’y faisait. Il regarda l’heure : deux heures et vingt trois minutes. Frank se leva. Il quitta la chambre pour aller boire un verre d’eau dans la cuisine. Une fois le verre vide, il se dirigea à nouveau vers sa chambre. Mais avant, il voulait vérifier quelque chose. Il savait parfaitement qu’il n’y avait pas de quoi s’inquiéter, mais c’était juste au cas où. Frank ouvrit délicatement la porte de la chambre où dormait sa nièce. Il vit une forme dans le lit, bien emmitouflée dans les couvertures. Il sourit, enfin Abby était raisonnable. Il alla fermer la porte lorsqu’il se souvenait pourquoi il ne pouvait plus dormir. Il faisait chaud, trop chaud. Frank ouvrit la porte d’un geste avant de se diriger vers le lit. Il tira le drap violement et vit qu’il n’y avait pas de jeune femme dans le lit, mais des couvertures roulées en boule imitant vaguement la forme d‘un corps.
-Abby, je vais te tuer, grommela le Lieutenant-colonel.
Il retourna entièrement le lit et sortit de la pièce en trombe. Il entra dans sa chambre et se dirigea vers l’armoire où il prit des habits. Il se changea alors que Denise se réveilla.
-Chéri, qu’est-ce que tu fais? Grommela-t-elle.
-Je vais récupérer une brebis galeuse, répondit aussitôt Frank.
Denise se redressa aussitôt.
-Quoi? S’exclama-t-elle.
-Abby est de nouveau sortie, répondit aussitôt Frank, je vais aller la ramener au pas de course.
-Je t’accompagne, lança Denise en se levant.
-Reste là et dors, je m’en charge.
-Pas cette fois soldat, à deux nous serons plus rapides.
-Tu envisage la possibilité que tu la trouves toi et que tu pourras lui épargner ma colère?
-Je ne voudrais pas être à la place de notre nièce lorsqu’elle sera en face de toi. Mais elle a besoin de nous deux.
-Très bien, je pars le premier, j’irais à la piscine.
-Je me charge du terrain de basket et du bar de Roxy, répondit Denise en s’habillant.
Frank acquiesça et sortit de la pièce après lui avoir déposé un baiser.
Il prit la voiture en jurant pour avoir été enfermé dans sa propre maison. Il roula rapidement jusqu’à la piscine où la jeune femme s’était baignée. Denise alla au terrain de basket et au bar de Roxy déjà fermé, mais il n‘y avait aucune trace de la jeune femme. Alors que Frank rentra chez lui. Il n’y trouva pas Abby, mais son épouse tournant en rond dans le salon, folle d’angoisse.
-J’ai fait tous les endroits où je pensais la voir, lança Denise.
-Moi aussi, répondit Frank avant de s’engouffrer dans la chambre de la jeune femme.
-Elle n’a pas pris d’affaires Frank, elle ne doit pas être bien loin.
Il fouilla la chambre sans relâche jusqu’à trois heures et douze minutes du matin. Il trouva l’adresse d’une boite de nuit et aussitôt, il repartit. Il se gara sur le parking et entra dans l’établissement fou de rage. La jeune femme se trouvait au centre de la salle. Frank n’avait pas eu de mal à la trouver car elle se tenait sur un podium et dansait avec une autre jeune femme. Le Lieutenant-colonel vira au rouge et se dirigea vers elle au pas de course. Au pied du podium, il cria son nom, mais elle ne semblait pas l’avoir vu. Alors il se saisit de sa cheville. Un videur chargé de la sécurité, arriva à sa hauteur alors que Abby le regardait enfin.
-Qu’est-ce que tu fous là? Cria la jeune femme.
-Je viens te chercher, descends.
-Non, fous moi la paix.
-Abby, gronda Frank.
Celle-ci ne répondit pas et continua de danser comme si de rien n’était.
-Laissez tranquille cette demoiselle, lança le videur à Frank.
-Cette demoiselle est ma nièce et elle n’est pas majeure, vous voulez avoir des ennuis?
-Ne faites pas de grabuge, s’il vous plait.
-Faites la descendre de là et vous ne me verrez plus, rétorqua Frank.
L’homme acquiesça et tous deux se saisirent des chevilles de la jeune femme qui hurlait déjà. Ils la posèrent au sol et Abby se tourna aussitôt vers son oncle.
-Tu peux pas me faire sortir de force d’ici.
-Tu crois ça?
La jeune femme n’eu pas le temps de répondre que Frank se pencha vers elle. Il se saisit de ses jambes et il la prit sur une de ses épaules.
-Lâche-moi, t’as pas le droit de faire ça.
-Je crois que si, répondit Frank sans même prêter attention aux coups qu’il recevait dans son dos.
Abby continuait de vociférer la tête à l’envers alors que Frank la tenait fermement par les jambes. Ils sortirent de la boite de nuit sous les yeux de toutes les personnes présentes. Frank porta la jeune femme jusqu’à la voiture et il ne la posa que lorsqu’il avait déjà ouvert la portière.
-Assis toi dans cette voiture et n’ouvre plus la bouche avant que je te le permette, c’est clair?
-Tu…
-La ferme Abby, gronda Frank, je ne veux plus t’entendre tu as compris? Plus un seul mot ne dois franchir tes lèvres. Je ne veux pas t’entendre t’excuser. Tu la boucle.
Abby baissa les yeux et Frank ferma violement la portière. Il fit le tour de la voiture en un quart de seconde et monta à son tour.
-Ta ceinture, grommela-t-il avant que la jeune femme ne s’attache.
Frank composa le numéro de la maison pour rassurer son épouse de leur arrivée prochaine. Puis, ils prirent ainsi le chemin de la maison, en silence.


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MessageSujet: Re: Abby - Army Wives    Abby - Army Wives  Icon_minitimeJeu 19 Aoû - 7:57

La journée était presque terminée. Abby rentrait du bar et Roxy l’avait ramenée avant d‘y retourner. Elle ne l’avait pas déposée à la maison des Sherwood, mais au bureau de Michael, là où travaillait encore Frank à cette heure là. Celui-ci ne voulait plus laisser la jeune femme seule. Il devait toujours y avoir quelqu’un pour la surveiller.
Abby descendit de la voiture et salua Roxy avant de monter les marches conduisant au bâtiment. Elle arriva au bureau de son oncle et voulut donner quelques coups à la porte à peine ouverte, lorsque des voix s’en élevèrent. Frank se trouvait avec Michael.
-Je le sais Monsieur, fit la voix du Lieutenant-colonel, je ne sais tout simplement pas quoi faire pour changer les choses.
-Vous êtes un bon officier Frank, vous commandez des centaines d’hommes, vous trouverez. Votre nièce n’est qu’une ado.
-Abby est si…imprévisible, je me demande tous les jours ce qu’elle va inventer pour nous faire tourner en bourrique.
-Je me demandais la même chose à propos d’Amanda et d’Emmalin.
-Permettez-moi de vous dire que Abby n’a absolument rien à voir avec vos filles. Elle n’est pas seulement une ado ordinaire, elle semble tout faire pour nous pousser à bouts. Elle semble vouloir tester nos limites. Je sais que d’autres jeunes le fond, Jeremy aussi est passé par cette phase. Mais pour Abby, il y a quelque chose d’autre, de plus fort que le seul intérêt d’enrager les adultes.
-Que dit Denise?
-Elle me laisse gérer tout ça, et elle me soutient. Elle aimerait m’aider, mais elle ne sait pas quoi faire de plus. Abby ne s’ouvre pas plus avec elle, mais au moins elle ne cherche pas la dispute, contrairement à moi, finit-il en riant, Denise a plus de chance.
Abby entendit Michael rire à son tour avant qu’il ne fasse quelques pas vers la porte. Elle voulut déguerpir au plus vite, faire comme si elle n’avait jamais été là et si elle n’avait rien entendu de cette conversation. Elle se retourna et fit un pas. Un pas malheureux car elle se heurta de plein fouet à un soldat tenant une pile de documents qui s’éparpillèrent aussitôt sur le sol. Les deux jeunes gens échangèrent un regard. Abby trouvait qu’il avait fière allure dans cet uniforme. Ses cheveux étaient aussi sombres que la nuit et ses yeux aussi bleus que l’océan la transperçaient de part en part. Elle voulut dire un mot mais le soldat se mit au garde-à-vous. Abby se retourna et vit que se tenaient Michael et Frank derrière elle. Ce dernier le regardait avec sévérité.
-J’ai rien fait, murmura-t-elle en levant les mains.
-Repos soldat, lança Michael, et ramassez-moi tout ça.
-Oui Monsieur, répondit aussitôt le jeune homme.
-Aide-le Abby, lança Frank à son tour.
-Mais je…
-Ne discute pas, dit Frank avec calme.
Abby soupira et se mit à genoux sur le sol pour aider le pauvre malheureux à rassembler les documents.
-Quand tu auras terminé, rejoins-moi dans mon bureau, dis Frank avant de fermer la porte derrière lui.
Abby ne répondit pas et poursuivit le rangement alors que Michael s’en alla lui aussi en soupirant profondément.
-Désolée, murmura Abby à celui qui se trouvait en face d’elle, vous avez rencontré une catastrophe ambulante.
-Ce n’est pas grave. Je suis aussi plutôt maladroit.
-Je vous le fait pas dire.
-Laissez ces documents, je m’en occupe.
-Vous êtes plutôt dingue dans votre genre, rétorqua Abby.
-Pourquoi? Lança le jeune homme en la regardant.
-Je viens de vous donner le double du boulot et vous ne voulez pas que je ramasse mon carnage?
-Je n’ai pas classé ces dossiers la première fois, répondit-il en souriant, et ça me fait passer le temps, je n’ai pas besoin de faire un autre travail ennuyant.
-Parce que c’est le pied de classer tous ces trucs?
-Non, pas vraiment, mais il y a pire, croyez-moi, soupira-t-il, je serais mieux sur un champ de tir.
-Oh, murmura Abby en ramassant une autre feuille plus loin.
-Je m’appelle David Edwards.
-Vous êtes le premier militaire qui me dit son prénom avant de me demander le mien, lança la jeune femme en riant.
-Tous les soldats ne sont pas des brutes épaisses vous savez.
-J’imagine, j‘en connais un ou deux. C‘est quoi votre grade?
-Je ne suis qu’un soldat de première classe, dit-il en faisant la moue.
-C’est bien ça? J’y connais absolument rien à tous ces trucs.
-Eh bien, ce n’est pas très haut non, mais ce n’est que le début. Je suis encore jeune, je peux espérer être Lieutenant à trente ans peut être.
-Wooaw carrément, s’exclama-t-elle, je vous le souhaite si ça vous plait. C’est pas trop mon univers l’armée.
-Que faites-vous là alors?
-Le Lieutenant-colonel Sherwood est mon oncle, je passe un peu de temps ici. J’ai un peu de mal à m’y faire, mais je gère.
Abby lui sourit et il en fit de même avant qu’ils ne se relèvent tous les deux.
-Moi, c’est Abby Lewis, dit-elle en lui tendant la main.
Il la serra comme il le pu et lui sourit de plus belle.
-Je suis ravi de vous avoir rencontré mademoiselle Lewis, même si j’en ai pour deux heures de travail.
-Merci et excusez-moi encore. Je vous souhaite beaucoup de courage pour votre carrière soldat, dit-elle en lui adressant un clin d’œil, au revoir.
-Au revoir, répondit-il alors qu’elle frappait déjà à la porte de son oncle pour le rejoindre dans son bureau.
La jeune femme s’éclipsa rapidement dans la pièce et referma la porte derrière elle. Le soldat quant à lui resta là, debout face à la porte, en silence, avant de faire demi-tour et de se mettre à classer tous les documents qu’il avait fait tombé au sol et largement mélangé.


à suivre.......
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MessageSujet: Re: Abby - Army Wives    Abby - Army Wives  Icon_minitimeJeu 26 Aoû - 18:44




Le couple se laissa tomber dans le canapé confortable. Cela faisait plus d’une semaine qu’aucune catastrophe majeure n’était venue entacher leurs journées et ils s’en félicitaient. Ils demeuraient tout de même méfiants, pressentant ainsi le calme avant la tempête. Abby était déjà dans sa chambre depuis une bonne heure. Alors que son oncle et sa tante venaient de finir de ranger la cuisine. Denise se cala dans les bras de son époux qui alluma la télévision d’un geste machinal. Il resserra ses bras autour de Denise et celle-ci posa sa tête sur son épaule.
-J’ai hâte d’être samedi, murmura la jeune femme.
-Je redoute de l’être, grommela Frank.
Denise se redressa et le regarda.
-Pourquoi?
-Abby. Jeremy, répondit simplement Frank en caressant sa joue.
-Ne crains rien pour Abby, elle sera bien occupée avec les enfants.
-Justement, je ne sais pas si c’est une bonne idée. Elle n’est pas prête à s’en occuper.
-Je crois le contraire, justement, ça lui fera prendre des responsabilités, ça ne lui fera pas de mal. Et elle sait s’occuper de son frère, pourquoi ne pourrait-elle pas en faire de même avec TJ, Finn, Lucas et Katy?
-Je ne sais pas, j’ai un mauvais pressentiment.
-Ne pense pas à ca, répondit Denise en glissant sa main dans la nuque de Frank, ça va bien se passer j’en suis certaine.
-Comment tu fais?
-Quoi? Lança Denise en souriant à quelques centimètres du visage de son époux.
-Pour rendre tout ça si simple et pour m’apaiser comme tu le fais? J’aurais déjà explosé si tu n’étais pas là.
-Mmmmh, ça c’est parce que je te connais bien, répondit Denise en souriant encore plus largement, et c’est parce que je te connais bien que je sais que tu feras ce qu’il faut. Je sais que tu trouveras les mots pour Abby et pour Jeremy aussi.
-J’ai peur de te décevoir Denise, et d’être le pire des pères.
-Je t’arrêtes tout de suite, coupa Denise en posant son index sur ses lèvres, tu es un merveilleux père tu entends? Ce qui est arrivé à Jeremy n’est pas de ta faute et nous avons pris la bonne décision. Il devait aller dans ce centre pour s’en sortir et lorsqu’il reviendra à la maison il pourra refaire sa vie.
-Rien ne sera plus jamais comme avant Denise, rétorqua Frank en tournant la tête, si je n’avais…
-Si tu n’étais pas entré dans notre maison à ce moment là, nous n’aurions plus de fils, finit Denise, tu m’as donné un enfant, tu t’es occupé de lui et tu lui as sauvé la vie alors ne pense pas une seule seconde que tu es un mauvais père, tu entends?
Frank ne répondit pas et ferma les yeux. Il soupira profondément en rejetant la tête en arrière.
-Qu’est-ce que je vais bien pouvoir lui dire? Murmura-t-il les yeux fermés.
-Tu trouveras, j’en suis persuadée, répondit Denise sans le quitter des yeux.
Ils restèrent silencieux un long moment, Frank les yeux fermés et Denise ne le quittant pas du regard une seule seconde. Elle se pencha vers lui et effleura son oreille avec ses lèvres, puis elle prit la parole à peine plus fort qu’un murmure.
-Tu devrais aller te coucher chéri, tu es épuisé.
-Je ne veux pas que Abby sorte.
-Elle se tient à carreaux depuis presque une semaine.
-Justement, continua Frank en se redressant, ça fait bien trop longtemps, une catastrophe est sur le point d’arriver.
Denise rit et déposa un baiser sur ses lèvres, avant de reprendre.
-Laisse-moi veiller à ta place et vas te coucher.
-Hors de question, c’est à moi de gérer ça.
-Parce que tu l’aimes plus que moi c’est ça? Lança Denise faussement vexée.
-Je n’ai pas dis ça.
-Trouve-moi une bonne raison dans ce cas soldat.
Frank fit une pause et chercha du mieux qu’il pouvait, il n’en trouva aucune que Denise serait susceptible de trouver justifiée.
-Tu n’as trouvé pas, n’est-ce pas? Lança Denise en riant. Alors vas te coucher et laisse-moi faire.
-Très bien, mais je reste là. Tu prends le premier quart et moi le second, marché conclut?
Denise fit la moue et leva les yeux au ciel quelques secondes. Puis elle sourit et regarda son époux à nouveau.
-Conclut, dit-elle en souriant.
Ils s’embrassèrent un moment avant que la jeune femme ne se place parfaitement dans les bras du Lieutenant-colonel. Il déposa un baiser dans ses cheveux et resserra ses bras autour d’elle. Puis, ils regardèrent un film en silence. Lorsque le générique de fin se fit entendre, Frank baissa les yeux vers Denise. Il sourit en constatant que l’autre membre de son équipe de surveillance dormait déjà à poings fermés. Il bougea doucement afin de glisser ses mains sous son épouse. Celle-ci gémit un court instant avant de se caller contre lui.
-Je vais te mettre au lit sentinelle, murmura le Lieutenant-colonel à son oreille.
Il la souleva tout en se levant et croisa le regard encore endormi de Denise.
-Je…
-Rendors-toi, le premier quart est passé, c’est à mon tour, répondit Frank tout en la conduisant à la chambre.
-Tu triche, grommela Denise en se cramponnant à lui.
Frank sourit et la déposa dans leur lit. Il allait s’éloigner lorsqu’il sentit une main agripper son bras.
-Ne tarde pas, s’il te plait, murmura Denise.
-Je te le promets, répondit Frank en déposant un autre baiser dans ses cheveux avant de s’éloigner.
Il jeta un dernier regard à la jeune femme qui se recroquevilla dans le lit puis il sortit discrètement. Il éteignit les lumières sur son passage et quitta la maison, se réfugiant ainsi dans le garage où il pouvait s’occuper encore une heure. Il était épuisé et il savait qu’il ne devrait pas tarder à aller se coucher lui aussi, mais il voulait attendre encore une heure de plus.
Mais alors qu’il sentait le sommeil le gagner, il décida de s’arrêter et de rentrer. Un dernier détour autour de la maison le rassura et lorsqu’il se dirigea vers la porte d’entrée pour la regagner, il fut surprit et surtout désemparé de voir qu’elle s’ouvrait doucement. Tapit dans l’ombre de l’arbre se trouvant tout à côté, il observait en silence le manège de sa nièce. Lorsqu’elle avait refermé la porte avec précaution et qu’elle avait mis ses chaussures, elle emprunta l’allée qui la menait vers la rue.
-Tu compte aller où comme ça? Demanda Frank sur un ton calme et posé.
La jeune femme sursauta et croisa son regard lorsqu’il sortit de l’ombre.
-Tu tourne autour de ta propre maison?
-Je prenais l’air, répondit Frank en croisant les bras sur son torse.
-Ah, ben je faisais pareil, il fait super chaud, répondit Abby en souriant.
-Demi-tour Abby, retourne te coucher et ne bouge pas de cette chambre ou je menace de t’y emmurer, répondit Frank sur un ton menaçant.
-Je suppose qu’il vaut mieux que je ne dise rien.
-Tu as tout compris, il vaudrait mieux que tu ne cherche pas à te justifier.
-Ok, bonne nuit, grommela-t-elle en faisant demi-tour et en entrant dans la maison à nouveau.
Frank soupira et massa sa nuque un instant avant de la suivre. Il se demandait vraiment s’il était un bon père, car même avec Abby, les choses ne semblaient pas s’arranger. Il referma la porte à clé derrière lui et regagna le canapé, de là, il pourrait savoir si quoique se soit bougeait pendant la nuit et il était bien trop épuisé pour le trouver inconfortable.


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MessageSujet: Re: Abby - Army Wives    Abby - Army Wives  Icon_minitimeJeu 2 Sep - 19:05


La jeune femme s’apprêtait à sortir de la maison pour s’asseoir dans le jardin par cette radieuse journée. Elle n’était pas seule à la maison, sa tante était de congé et devait garder un œil sur elle. Cette surveillance commençait à lui peser, mais elle devait s’en accommoder, qu’aurait-elle bien pu faire pour y échapper? Ses parents avaient téléphoné il y a de cela quelques jours. Après presque deux mois, ils se demandaient enfin si elle était encore sur la base. Frank avait raccroché en colère et Abby n’avait plus abordé le sujet. Elle ne savait pas de quoi les prochains jours seraient faits, si elle allait rentrer à Pittsburg, si quelqu’un allait venir la chercher, si son oncle et sa tante allaient la laisser partir. Mais elle ne voulait plus se poser de questions, elle s’en posait très peu et c’était mieux ainsi.
Elle posa la main sur la poignée de la porte, lorsque la voix de sa tante se fit entendre un peu plus loin.
-Abby, attends.
-Je m’enfuis pas, je vais dans le jardin, soupira la jeune femme en se tournant.
Elle se figea sur place en voyant ce que tenait Denise. Celle-ci arriva plus près encore et reprit la parole sans quitter son regard.
-Tu peux m’expliquer pourquoi l’antivol se trouve encore sur ce bustier?
-Euh, oui, la vendeuse a sans doute dû oublier de l’enlever, répondit la jeune femme en souriant, tu as peut être un moyen de le retirer? Je voulais t’en parler, mais j’ai dû oublier.
-Ca t’est donc si facile de mentir, répondit Denise en secouant la tête.
-Mais non, je…
-Abby, coupa Denise en la regardant à nouveau, tu as volé ce vêtement. Ne me dis pas le contraire.
La jeune femme ne répondit pas et baissa les yeux. Elle redoutait bien plus sa tante que son oncle. Car elle savait la faire culpabiliser comme il se devait, elle ne criait pas, elle ne s’emportait pas, elle gardait toujours son calme, mais elle jouait la carte du « tu m’as déçue Abby » et la jeune femme détestait ça plus que tout. Bien plus que les cris hystériques de sa mère, les mots blessants de son père et des réprimandes de son oncle. Etre en mauvais terme avec Denise, c’était pire que tout.
-Il était super cool, murmura-t-elle sans la regarder.
-Et ça justifie le fait de le voler?
-Ben, le prix aussi, grommela la jeune femme en la regardant enfin.
Elle vit Denise baisser les yeux vers l’étiquette du vêtement. Abby remarqua les grands yeux qu’elle avait et le rouge qui lui montait doucement aux joues.
-T’as vu? Lança la jeune femme en souriant timidement. Si j’avais dû le payer…
-Tu as volé un bustier à 150 dollars Abby, s’exclama Denise en reprenant son souffle.
-Oui, répondit simplement la jeune femme.
Denise soupira profondément en frottant son front un instant. Elle se sentait bouillonner, mais pourtant elle se contrôlait toujours, comme elle savait si bien le faire depuis si longtemps.
-Tu…tu vas faire quoi? Demanda timidement Abby.
-Peut être en parler à ton oncle, pour commencer, répondit Denise avec calme en la regardant.
-S’il te plait, ne fais pas ça, supplia la jeune femme, je ferais tout ce que tu veux, je ramènerais le bustier si tu veux, mais ne le dis pas à tonton, il va me tuer.
-Je suis obligé de le faire, Abby c’est grave de voler. Tu t’en rends compte?
-On pourrait pas faire comme si j’avais compris la leçon et puis s’arrêter là?
-Non, je suis désolée jeune fille.
Abby soupira et baissa les yeux à nouveau avant de reprendre la parole.
-C’est quoi ma punition cette fois? Grommela-t-elle dans sa barbe.
-Le dire tout simplement à ton oncle, toi-même, précisa Denise alors que Abby allait rétorquer quelque chose.
-Me fais pas ça, murmura la jeune femme.
-Je suis désolée, vraiment, mais il faut que tu le fasses. Tu dois prendre conscience que c’est grave et tu dois prendre tes responsabilités.
-Il va me tuer, ou pire encore, genre me faire enrôler de force.
-Je te garantis qu’il ne sera pas de bonne humeur en entendant ça. Mais il ne te fera jamais de mal, ne le crains pas. Et crois-moi, tu n’es pas faite pour l’armée et ton oncle le sait parfaitement.
-Mmmh, grommela Abby.
-Tu sais, si un vêtement pareil te faisait vraiment envie, tu aurais pu me le dire, continua Denise d’une douce voix.
-Tu me l’aurais acheté? Lança Abby avec méfiance en la regardant.
-Peut être oui, même si je dois avouer que tu tapes dans le haut de gamme.
-Tant qu’à faire.
-Ne recommence plus.
-Ouais.
-Je suis sérieuse Abby, tu me déçois beaucoup et je sais que tu déçois ton oncle tout autant. Après cette nouvelle bêtise, je crois qu’il sera encore plus dur avec toi.
-C’est possible?
-Oooh oui, soupira Denise en souriant, tu lui en parleras ce soir au dîner. En attendant, je te conseille d’aller donner un coup de chiffon dans la salle de bains et un coup d’aspirateur dans les chambres.
-J’ai droit à deux punitions? C’est pas juste, s’offusqua la jeune femme.
-Nous reparlerons de justice un autre jour, tu veux bien? Dépêche-toi.
-Je peux garder au moins le bustier? Dit-elle en passant à coté de Denise.
-Ne rêve pas, rétorqua celle-ci.
Abby fit la moue et rejoignit la salle de bains d’un pas lent. Denise rangea le vêtement dans sa chambre et prit un livre. Puis, elle suivit sa nièce et s’assit à quelques mètres d’elle, veillant régulièrement à lui dire où elle devait encore passer un coup de chiffon pour que tout soit parfait.


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MessageSujet: Re: Abby - Army Wives    Abby - Army Wives  Icon_minitimeDim 12 Sep - 12:12


Il était déjà dix heures et vingt-trois minutes lorsque Denise et Frank passèrent le pas de la porte. Ils étaient en retard, de peu certes, mais en retard. Frank était nerveux, tout comme son épouse d’ailleurs. Aujourd’hui, ils allaient voir leur fils. Ils n’avaient le droit qu’à très peu de visites au centre où il se trouvait et à chaque rencontre c’était une épreuve. Le Lieutenant-colonel ne savait pas comment réagir avec son fils, celui-ci savait que depuis sa tentative de suicide, plus rien ne serait jamais pareil avec son père et Denise, quant à elle, était partagée entre la joie de le revoir, l’inquiétude de le savoir dans un tel état, et la tristesse de devoir le laisser encore ici. Elle voulait qu’il rentre le plus tôt possible, mais c’était encore impossible, il fallait attendre.
Comme si la situation ne pouvait pas être encore plus angoissante, le couple allait laisser leur jeune nièce seule à s’occuper des enfants de leurs amis. Denise avait assuré à son époux que tout se passerait bien, même si elle priait silencieusement d’avoir raison.
La jeune femme les accompagna jusque devant la maison.
-Tu n’oublie pas, lança Denise, tu ne leur donne pas trop de chocolats ils vont être infernaux.
-Je sais, je vais gérer.
-Quand est-ce que Madame Moran vient te chercher? Demanda Frank à son tour.
-Dans trente-trois minutes, monsieur, répondit fièrement la jeune femme.
-Sois prête dans ce cas, lança-t-il en la pointant du doigt.
-Pourquoi, j’ai l’air de ne pas l’être? Répondit Abby en se regardant de haut en bas.
Denise fit une grimace et Frank se pinça les lèvres. Deux petits détails qui n’échappèrent pas à la jeune femme.
-Ok, je vais me changer, j’ai compris.
-C’est mieux, murmura Denise en souriant.
Abby en fit de même.
-Nous serons rentrés vers dix-sept heures, je veux te voir ici en rentrant, c’est clair?
-Oui, tonton. Promis, je serais-là.
Frank acquiesça et se dirigea vers la voiture. Denise s’approcha de la jeune femme et déposa un baiser sur sa joue, puis, elle rejoignit la voiture à son tour. Abby l’accompagna et se pencha à la porte alors que Denise s’attachait.
-Ne fais pas de bêtises, on compte sur toi, dit Frank.
-Je sais. Dis, vous pouvez passer le bonjour à mon cousin de ma part? J’aurais voulu venir avec vous.
-Nous le ferons, répondit Denise en souriant.
-Super, merci. Bonne journée, s’exclama Abby en s’éloignant.
La voiture fit marche arrière et la jeune femme salua son oncle et sa tante jusqu’au moment où elle les vit passer l’angle de la rue. Puis, elle regagna la maison et tenta de trouver quelque chose à se mettre de plus « classique et passe partout » comme disait Denise de temps en temps, avant que Pamela ne vienne la chercher.
Une fois chez les Moran, Roxy déposa TJ et Finn et les deux amies la laissèrent seule avec les enfants. La fin de matinée se passa calmement et à part quelques querelles minimes, il ne se passa pas d’accident majeur. Pamela avait scotché en évidence le numéro de téléphone de la pizzeria la plus proche et il suffit d’un coup de téléphone de la jeune femme et d’une attente de quinze minutes environ, avant de savourer trois pizza. Le choix avait été difficile à faire et Abby estima qu’il valait mieux en prendre plusieurs et laisser les enfants en choisirent des bouts de différentes pizza. Elle avait peut être vu un peu trop grand, car c’est les ventres bien pleins qu’ils sortirent de table enfin, ayant à peine mangé la moitié de tout ce qu’ils avaient commandés.
La jeune femme laissa la vaisselle dans l’évier, jurant qu’elle s’en occuperait plus tard. Elle s’installa dans le canapé et sortit tous les produits de beauté qu’elle avait apporté avec elle pour passer le temps. Les enfants jouaient à l’étage. Ils étaient bruyants, mais elle les entendait à peine avec ses écouteurs. Son I-Pod lui avait tellement manqué qu’elle ne pouvait déjà plus s’en passer. Son oncle avait consentit à lui rendre, mais pour une durée limité. Car il avait très mal pris le fait qu’elle vole un article dans un magasin. La jeune femme lui avait dit, sous le regard insistant et quoiqu’un peu menaçant de Denise. Mais celle-ci avait admit que sa nièce devait faire preuve de courage et de présence d’esprit pour lui dire elle-même. Abby n’avait pas bien compris la réaction de sa tante, peut être était-ce une ruse, mais elle aurait été bien bête de ne pas en profiter.
Elle se réjouissait ainsi d’avoir sa musique avec elle, ne serait-ce que pour deux ou trois jours. Alors qu’elle venait de mettre sa deuxième couche de vernis sur ses ongles, Finn, suivit de près par TJ, Lucas et plus loin Katie, arrivèrent à côté d’elle.
Elle retira ses écouteurs et les regarda avec intérêt.
-Vous voulez quoi?
-On peut aller au parc? Demanda Finn.
-Je ne sais pas si vos parents seront d’accord, répondit Abby, j’ai promis de rester ici avec vous.
-S’il te plaît, lança Lucas.
-Ben moi ça me plaît, mais à vos parents et à mon oncle et ma tante, je pense un peu moins.
-Il est juste à côté, répondit Katie, mais on s’ennuie ici.
Devant les mines tristes qu’ils affichaient tous, la jeune femme ne pu résister.
-Ok, mais vous avez intérêt à vous tenir à carreaux, sinon je vous fais la peau, c’est clair?
-Promis, dit TJ en souriant largement.
Les trois autres s’écrièrent de joie et Abby se leva. Elle rangea brièvement ses affaires et elle prit un magazine avant de sortir avec les enfants et de fermer la porte derrière eux.
Le parc se trouvait tout à côté de la maison de la famille Moran. Les enfants se dirigèrent aussitôt vers les jeux et Abby prit place sur un banc un peu plus loin. Elle les surveillait de loin un long moment avant de se plonger dans la lecture du magazine qu’elle avait emprunté dans le salon de Pamela. Elle jetait de réguliers coups d’œil au-dessus de la couverture glacée. D’autres enfants jouèrent avec eux. Une femme se dirigea vers Abby et lui parla doucement.
-Vous êtes avec Katie et Lucas?
-Oui, je les garde. Pourquoi?
-Je suis une amie de Pamela, ce sont mes filles qui jouent avec eux. Je me renseignais, voila tout, dit elle en souriant, bonne journée mademoiselle.
-Merci, vous aussi, répondit timidement la jeune femme.
Elle la regarda partir avant de se plonger à nouveau dans sa lecture. Les minutes passèrent avant qu’elle ne jettes un œil à sa montre. La jeune femme sursauta et se leva d’un bond. Elle rejoignit les enfants qui jouaient toujours.
-Venez, il faut rentrer, lança-t-elle.
-On veut encore rester, rétorqua TJ.
-J’ai pas le temps de discuter, vous savez ce qui va m’arriver si je suis pas à l’heure à la maison? Bougez-vous, on rentre.
-Non, grommela Lucas.
-Ne me faites pas tourner en bourrique.
-On veut pas rentrer, il est encore tôt, répondit Finn.
-Ok, soupira Abby en regardant aux alentours, ça marche restez là alors.
Elle se dirigea en courant vers la femme qui lui avait adressé la parole plus tôt dans la journée et s’arrêta à quelques mètres d’elle.
-Excusez-moi, je dois à tout prix rentrer là, ça vous dérangerais de garder un œil sur Lucas, Katie, TJ et Finn? Ce sera plus long je pense avant que leurs mères rentrent.
-Mais…
-Je suis désolée, il faut que je file, merci, lança Abby avant de partir en courant.
La jeune femme ne se retourna même pas et prit le chemin de la maison des Sherwood. Elle fit le plus vite possible. Il ne lui restait que dix petites minutes avant d’être en retard. Elle se trouvait au bout de la rue, plus que quelques mètres. Elle entra dans la maison toute essoufflée. Elle jeta ses affaires sur le canapé et se servit un verre d’eau qu’elle apprécia grandement. Une fois calmée et réhydratée, elle entendit une voiture s’engager dans l’allée. Il avait été moins une. Elle respira profondément et attendit quelques courtes minutes avant d’entendre la porte d’entrée s’ouvrir.
Elle accueillit son oncle et sa tante en souriant largement.
-Ca alors, soupira Frank, tu es à l’heure?
-J’ai promis, répondit Abby en souriant largement, comment va mon cousin?
-Ca va, répondit timidement Denise, il devrait rentrer bientôt, ajouta-t-elle en souriant.
-Oh, c’est cool, murmura Abby.
Personne ne releva sa remarque et Frank se dirigea vers la chambre alors que Denise rejoignit la cuisine. Abby resta quelques minutes dans le salon avant de rejoindre la chambre à son tour. Elle s’assit sur le lit en silence et jeta un regard aux alentours. Le téléphone sonna mais elle n’y prêta pas la moindre attention. Elle se figea cependant sur place quelques courtes minutes plus tard, lorsque son nom lui vint aux oreilles de la voix en colère de Denise.
-Abby, gronda Frank à son tour, viens ici.
La jeune femme grimaça et quitta la pièce d’un pas lourd.
-Quoi? Murmura-t-elle mal-à-l’aise en regardant son oncle et sa tante.
-Tu peux me donner la définition du baby-sitting, s’il te plait?
-Euhhh, bredouilla-t-elle.
-Tu as laissé les enfants de Roxy et Pamela à une inconnue dans un parc? Intervint Denise à son tour.
-C’était pas une inconnue, elle m’a dit qu’elle était une amie de madame Moran.
-Mais tu es complètement inconsciente ou quoi? Gronda Frank.
-Je voulais être à l’heure, c’est tout et ils ne voulaient pas rentrer, se justifia la jeune femme.
-Abby, soupira Denise désemparée.
-Je pensais pas faire de mal, répondit celle-ci, je vous jure.
-Arrête de trouver des excuses, lança Frank, tu as fais une bêtise une fois de plus. On ne peut vraiment jamais te laisser seule c’est incroyable.
-Je suis désolée, répéta Abby en baissant les yeux.
-Moi aussi, murmura Frank, rends-moi ton I-Pod, dit-il en lui tendant la main.
Abby fit une grimace sans protester. Elle le luit rendit et garda le silence.
-Bien, vas dans ta chambre et n’en sors plus avant le dîner et que je n’entende pas de musique. Laisse la porte ouverte, je ne veux pas voir d’ordinateur allumé ou de jeux vidéos.
Abby ne répondit pas une nouvelle fois et regagna la chambre d’un pas lourd. Elle se laissa tomber sur le lit et ferma les yeux. Qu’elle le faisait exprès ou non, elle arrivait toujours à les faire enrager, c’était bien plus fort qu’elle, les ennuis semblaient la suivre à la trace. Ses jours étaient comptés à Fort Marshall et elle le savait, lorsque Jeremy aurait la permission de retourner dans sa famille, elle serait renvoyée dans la sienne aussitôt. Il n’y avait pas de place pour deux adolescents dans cette maison. Et, bien que celle où vivaient ses parents et son frère était plus grande, il n’y avait pas de place pour elle non plus. Alors, elle décida de faire de son mieux pour arrêter de faire de telles erreurs, car elle voulait profiter encore du peu d’amour qu’on pouvait avoir à son égard. Juste encore quelques jours.


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MessageSujet: Re: Abby - Army Wives    Abby - Army Wives  Icon_minitimeDim 19 Sep - 10:23

Ce dimanche là, Denise et Frank étaient partis en balade en moto. Ils avaient essayés de laisser Abby seule à la maison. Et à leur grand étonnement, ils la trouvèrent dans le jardin, un magazine à la main, sagement assise au soleil, n’ayant rien cassé dans la maison. Ils la saluèrent et la jeune femme se redressa aussitôt.
-A mon tour, lança-t-elle en souriant, allez tonton, j’ai été super sage pour le coup.
-J’avoue que tu t’es bien tenue ce week-end, admit Frank.
-Ca mérite une récompense, ajouta Abby en souriant plus largement encore, j’adore la moto, s’il te plait, s’il te plait, s’il te plait.
-Très bien, soupira Frank en accordant un regard à Denise avant de revenir à sa nièce, mais quand nous rentrons, tu aideras ta tante.
-Tout ce que tu veux, lança Abby avant de se jeter dans ses bras, merci tonton.
-Je t’en prie, soupira celui-ci en resserrant ses bras autour de la jeune femme quelques secondes avant qu’elle ne s’éloigne.
-Mets un casque, cria Frank alors qu’elle était déjà loin.
-Tu es un homme adorable monsieur Sherwood, murmura Denise en passant ses bras dans la nuque de son époux.
-Redis-moi ça ce soir quand Abby dors, répondit Frank sur ses lèvres avant de déposer un baiser.
-Aurais-tu une idée derrière la tête?
-Notre balade m’a donné quelques idées en effet, répondit Frank en souriant.
-J’ai hâte que tu m’en fasses part.
-Toooooontoooonnn, cria Abby plus loin.
-Le devoir t’appelle soldat, murmura Denise avant de s’éloigner.
-On reprendra cette conversation, répondit Frank en lui adressant le plus tendre des sourires avant de rejoindre la jeune femme qui l’attendait déjà assise sur la moto de l’autre côté de la maison.
-Je suis prête, dit-elle sous le casque.
-Très bien, alors je doute que tu te souviennes du tout premier tour que tu as fait sur la moto de ton père.
-J’avais cinq ans et tu m’avais pris dans tes bras, tu m’avais dis de ne surtout jamais lâcher ton bras et tu m’avais emmené faire le tour du pâté de maison, répondit fièrement Abby.
-Tu te souviens que je t’avais emmené sur la moto de ton père? S’étonna le Lieutenant-colonel.
-Oui, c’est un bon souvenir, murmura Abby en regardant le sol, papa n’a jamais voulu m’emmener dessus.
-Eh bien, nous dirons que c’est notre moment à tous les deux alors.
-Tu rigoles pas? Tu ne serais pas du style à le faire que avec Denise?
-Je l’ai fais avec toi avant de le faire avec elle, répondit Frank en lui adressant un clin d’œil, n’oublie pas jeune fille tu te cramponne à moi, d’accord?
-Aussi fort que je pourrais, répondit Abby en souriant.
Frank lui baissa la visière avant de s’asseoir devant elle et de démarrer. Aussitôt, la jeune femme passa ses bras autour de lui et se colla le plus possible à son dos.
-Tu peux relâcher un peu Abby, dit Frank en se retournant, profite de la balade.
-Tu vas pas que me faire faire le tour du pâté de maisons quand même?
-Je t’emmène à un endroit que j’aime beaucoup, ça te va?
-Oui, répondit Abby.
Frank se mit en route. Abby profitait de la balade, mais elle ne relâchait pas une seule seconde ses bras autour de son oncle. Elle réalisa à quel point la ville de Charleston était belle, ses constructions néo-classiques côtoyaient les bâtiments datant de l’époque coloniale. La végétation était omniprésente, cette ville respirait la quiétude entre lac et océan. Le climat était idéal, la cuisine délicieuse et les gens accueillant. Abby se plaisait à Charleston et elle espérait bien y rester un long moment.



à suivre......
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MessageSujet: Re: Abby - Army Wives    Abby - Army Wives  Icon_minitimeDim 26 Sep - 12:20

Abby et Frank étaient rentrés de leur tour en moto une bonne heure plus tard. La jeune femme s’était comportée comme il se devait et Frank n’en avait été que plus flatté. La soirée fut plutôt joyeuse, car il avait admit qu’il apprendrait peut être à Abby à faire de la moto et que si ses parents étaient d’accord, peut être pourrait-elle passer le permis dans quelques temps. Ce soir là, Abby ne mit pas la musique forte et aucun juron ne sortit de la chambre qu’elle occupait. Frank et Denise savourèrent ainsi la nuit en amoureux.
Mais un soir où Frank se trouvait encore au bureau à régler quelques détails avec Michael, et que Denise était de service, Abby passa à côté de la moto tant convoitée. Elle la caressa du bout des doigts en souriant. Puis, elle la sortit du garage. Une petite voix dans sa tête lui disait de ne pas le faire et pourtant, elle ne pu s’empêcher. Elle voulait savoir ce que cela faisait de s’asseoir seule dessus. Elle ne prit pas la peine de mettre le casque, à quoi bon? Elle était à l’arrêt. La jeune femme effleura la clé qui se trouvait encore sur le contact et la moto démarra. Ses yeux s’illuminèrent. Elle devait en descendre avant que n’arrive la catastrophe. Elle devait remettre en place cet engin et rentrer au plus vite. Mais la tentation était trop forte. Avancer de quelques mètres, juste quelques mètres, elle ne voulait pas davantage. Mais la situation dérapa rapidement, Abby fit quelques mètres sur la moto, mais bien plus que ce qu’elle avait prévu. Elle alla plus vite qu’elle ne l’avait prévu et elle n’avait pas la moindre idée de comment stopper l’engin. Elle déboucha dans la rue. Une voiture arriva rapidement, car sa conductrice avait hâte de rentrer après une telle journée de travail. Abby la vit arriver, mais elle ne put prévenir le drame, pour Denise, il était bien trop tard. Sa nièce heurta violement la voiture et effectua un long vol plané dans les airs avant d’atterrir sur le capot de la voiture et de finalement tomber sur le sol. Denise sortit aussitôt en courant. Elle se précipita vers la jeune femme inconsciente sur le sol.
-Abby, Abby, tu m’entends?
Celle-ci ne répondit pas et Denise vérifia que tout allait bien. Du sang coulait de sa tête et elle était toujours inconsciente. Elle s’empara de son téléphone et appela l’hôpital de la base en leur expliquant parfaitement ce qu’il s’était passé et dans quel état se trouvait sa nièce. Celle-ci se réveillait doucement et croisa le regard inquiet de Denise.
-Reste couchée, murmura-t-elle en caressant sa joue.
-Tata…moto…
-Ne t’agite pas Abby, l’ambulance va venir, il ne faut pas que tu bouge.
-Il va me tuer…tonton…j’ai pas fais exprès.
-Nous parlerons de ça plus tard.
-Tata, je suis désolée.
-Tu devras t’expliquer Abby, mais maintenant, reste silencieuse et ne bouge pas, répéta Denise.
Abby acquiesça et ferma les yeux. Alors que l’ambulance arrivait et que la jeune femme y fut mise, Frank arriva au pas de course.
-Abby? S’étonna-t-il en la voyant dans l’ambulance.
-Frank, murmura Denise en prenant son bras, ils vont l’amener à l’hôpital pour vérifier qu’elle n’a pas de traumatisme.
-Qu’est-ce qu’il s’est passé? Lança l’officier en quittant du regard la jeune femme pour l’accorder à son épouse.
-Je l’ai renversée.
-Tu as fais quoi? Gronda Frank en colère.
-Ecoute, ce n’est pas le moment d’en parler maintenant.
-Dis-moi ce qui est arrivé.
Denise soupira et humidifia ses lèvres avant de reprendre la parole.
-Elle était sur la moto et elle est sortie de l’allée, je suis arrivée au même moment et je l’ai percuté.
-La moto?
Denise lui désigna l’épave abimée un peu plus loin. Elle vit le regard de tristesse de Frank mais elle vit également la colère qu’il semblait éprouver. Alors son épouse posa sa main tendrement sur son bras et lui sourit.
-Ca ne va pas se passer si facilement cette fois, Denise, murmura Frank, tu ne vas pas la défendre j’espère?
-Non, je ne comptais pas le faire, je suis en colère contre elle.
-Tu n’es pas contre le fait que je sévisse sérieusement?
-Que veux-tu faire de plus Frank?
-Ne plus lui accorder ma confiance, répondit aussitôt son époux avant d’approcher de l’ambulance.
Abby était consciente et le regardait les larmes aux yeux. Frank lui adressa un peine un regard avant de se tourner vers l’ambulancier.
-Votre épouse vous a parlé de la situation?
-Oui, répondit-il poliment.
-Bien, dans ce cas, nous allons l’emmener, voulez-vous venir avec nous?
-Non, elle peut rester seule, lança froidement Frank, nous vous rejoindrons plus tard à l’hôpital.
-Très bien.
-Tu vas pas me laisser toute seule? Rétorqua Abby.
-Tu es capable de faire des bêtises toute seule, alors débrouille toi pour le reste aussi. Nous avons des choses à régler. Denise et moi, nous viendrons te voir plus tard.
-S’il te plait, supplia Abby, je n’ai pas fais exprès.
-Tu étais sur cette moto, tu es responsable Abby, lança Frank avant de se retourner sans lui accorder un seul autre regard.
Le cœur du Lieutenant-colonel se serra dans sa poitrine alors que l’ambulance démarra. Il lui en voulait terriblement et il s’en voulait terriblement, pour la confiance qu’il commençait à lui accorder et qu’aujourd’hui elle avait gâchée. Il espérait que rien de grave sur le plan physique ne soit révélé, car il devrait s’expliquer avec les parents de la jeune femme et il ne se sentait pas du cœur à les affronter et à affronter l’éventuelle nouvelle d’un problème chez sa nièce.



à suivre.....

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MessageSujet: Re: Abby - Army Wives    Abby - Army Wives  Icon_minitimeDim 3 Oct - 12:37

Denise et Frank arrivèrent ensembles à l’hôpital une demi-heure plus tard. Ils avaient brièvement rangé la moto et la voiture et ils avaient prit la seconde pour venir. Frank était resté silencieux la plupart du temps, mais Denise savait qu’il devait bouillonner à l’intérieur, tout comme elle sans doute. Elle était aussi en colère contre la jeune femme. Pourquoi avoir pris la moto alors que Frank commençait à être plus enclin avec elle? Denise n’arrivait vraiment pas à la comprendre. Frank non plus n’y parvenait pas.
Il se gara sur le parking et le couple entra dans le bâtiment. Ils furent rapidement conduits à la chambre où se trouvait Abby. Cependant, le médecin de la jeune femme les arrêta avant qu’ils n’y entrent.
-Monsieur et Madame Sherwood, je dois vous dire un mot sur votre nièce avant que vous n’alliez la voir.
-Elle a quelque chose de grave? S’inquiéta Denise qui connaissait parfaitement les médecins.
-Sur le plan physique, à part quelques contusions et l’entaille qu’elle a au-dessus de son oreille liée à sa chute, non, elle n’a rien de grave.
-Alors qu’est-ce que c’est? Demanda Frank à son tour.
-Je pense qu’elle a subit un traumatisme psychologique important suite à cet accident.
-Nous comprendrions mieux si vous pouvez vous expliquez plus clairement, répondit Frank sur un ton sec qui ne cachait rien de son impatience.
-Votre nièce n’a pas prononcé un seul mot depuis son arrivée, elle semble murée dans son silence et totalement effondrée.
-Effondrée? Abby? Vous devez faire erreur, lança Frank.
-Non Colonel, je ne crois pas me tromper, vous devriez aller la voir. Elle restera en observation cette nuit mais elle pourra rentrer dès demain chez elle.
-Merci, répondit poliment Denise.
Le médecin acquiesça et partit aussitôt sans ajouter un mot. Denise accorda un regard à Frank qui demeurait toujours de glace. Elle caressa tendrement son dos et lui sourit.
-Frank, ça va?
-Oui, répondit timidement son époux, mais, j’ai eu peur que se soit plus grave.
-Moi aussi, admit Denise, tu n’imagine pas à quel point, soupira-t-elle, mais détends-toi, elle n’a rien, c’est une bonne nouvelle.
-Oui, c’est une bonne nouvelle, mais ça ne suffira pas, murmura Frank avant de passer la porte.
Denise soupira et en fit de même. Ils trouvèrent Abby allongée dans le lit, les jambes ramenées sur sa poitrine. Elle ne bougea pas d’un pouce lorsqu’ils entrèrent. Son regard se perdait dehors, là où à présent, le vent et la pluie se déchainaient. Aussi vite qu’il avait fallut le temps d’y penser, la météo vira à l’orage, comme Frank, et comme le cœur de Abby. Celle-ci fixait inlassablement les gouttes ruisseler sur la vitre, en silence.
-Abby, commença Frank en approchant, tu peux me dire ce qu’il t’a pris? Tu te rends compte de la bêtise que tu viens de faire?
La jeune femme ne répondit toujours pas et il reprit la parole.
-Tu comptes rester muette combien de temps encore? Regarde-moi au moins Abby, fit plus fort le Colonel.
Il n’y eu aucune réaction de la part de la jeune femme, alors Frank fit le tour du lit et se positionna devant elle.
-Je te parle Abby, il est hors de question que tu t’en sortes aussi facilement. Tu es sur le fil du rasoir. Encore une erreur comme celle-là et je te renvoie dans la seconde à tes parents. D’ailleurs, je compte leur dire ce que tu as fais et se sera à eux de décider de ton sort. Tu ne sembles pas opposée à cette idée. Très bien. Tu vas travailler encore plus dur au bar de Madame Leblanc, tu vas rentrer si fatiguée que tu mangeras et tu iras directement au lit. L’argent que tu gagneras servira à réparer tes bêtises et la moto. Aucune sortie, plus d’ordinateur, de télévision, de téléphone, de jeux vidéos, plus rien tu entends?
Abby ne répondit toujours pas, ce qui mit Frank encore davantage en colère. Mais que pouvait-il faire de plus? Les menaces ne semblaient plus faire effet et il ne pouvait pas faire plus que ce qu’il avait déjà fait. Il soupira profondément et accorda un regard à son épouse pour qu‘elle lui vienne en aide. Celle-ci compris sa demande muette et s’assit sur le bord du lit de la jeune femme. Elle caressa tendrement son dos, mais Abby se dégagea rapidement d’elle.
-Abby, dis-nous ce qui t’es passé par la tête, murmura Denise d’une voix douce. Il faut que tu comprennes que tu as fais une bêtise et que nous sommes en colère contre toi, mais nous voulons comprendre ce qu’il se passe.
-Elle cherche simplement à attirer l’attention sur elle, gronda Frank en réponse à son épouse.
La jeune femme resta muette sans bouger. Denise se ravisa et soupira profondément avant que Frank ne se dirige vers la porte.
-Ca n’a aucune importance, tu dois rester ici pour la nuit, on viendra te chercher demain matin, dit-il d’une voix plus calme.
Il n’attendit pas la réponse de la jeune femme et il sortit aussitôt. Denise se leva et fit le tour du lit, il se mit à genoux devant Abby et caressa du bout des doigts sa joue où une larme avait glissée.
-Abby, murmura-t-elle, tu ne veux vraiment pas me parler?
La jeune femme secoua doucement la tête et Denise acquiesça.
-Bien, nous reparlerons de ça toutes les deux si tu veux quand tu rentreras, d’accord?
-Non, répondit aussitôt la jeune femme, fous-moi la paix.
Denise soupira et se leva. Elle caressa un instant les cheveux de sa nièce avant d’y déposer un baiser.
-Nous nous inquiétons pour toi, mais tu connais ton oncle, je doute que cette fois-ci il fasse marche arrière sans une bonne raison et je peux le comprendre, soupira-t-elle avant de s’éloigner, bonne nuit Abby, ajouta Denise avant de fermer la porte derrière.
Abby ne bougea pas pour autant, elle continuait de regarder les gouttes glisser doucement. Elles étaient autant de larmes qu’elle avait versé depuis que l’ambulance était partie, depuis qu’elle avait compris que la toute dernière personne à qui elle tenait vraiment l’avait abandonnée elle aussi. Car Abby savait que son oncle ne l’aimait plus, elle le sentait. Elle avait pourtant cru que lui seul encore sur cette Terre tenait à elle, peut être Denise aussi, mais non, ils l’avaient abandonné, alors même si sa tante se montrait douce avec elle, il ne fallait jurer de rien.
Denise trouva son époux adossé contre le mur dans le couloir, les yeux fermés. Elle s’approcha de lui et posa délicatement sa main sur son bras. Frank la regarda aussitôt et Denise lui sourit.
-Elle va se calmer et elle nous dira ce qu’il s’est réellement passé.
-Je n’arriverais jamais à la comprendre Denise, soupira Frank, elle sait comment faire pour me faire tourner en bourrique, mais, Abby est comme…comme ma fille, bredouilla-t-il en fuyant le regard de son épouse, je ne sais pas ce que j’aurais fait si ça avait été plus grave.
-Je le sais, répondit Denise, quand je l’ai vu étendue devant la voiture, j’ai cru devenir folle. Mais elle va bien et elle va s’en remettre, d’accord? Insista Denise en caressant la nuque de Frank.
-Je sais qu’elle le fera, c’est Abby, rien ne peut l’ébranler.
-J’en connais d’autres comme ça, dit-elle en souriant, mais je sais aussi que dans la famille vous êtes plutôt doués pour ne montrer que ce que vous voulez.
Frank rit doucement, suivit de près par Denise. Il déposa un baiser sur ses lèvres et lui prit la main.
-Tu ne veux pas vraiment pas rester avec elle?
-Non, répondit aussitôt Frank, elle doit comprendre qu’elle nous a déçu, rentrons.
Denise acquiesça et ils quittèrent l’hôpital une peu plus soulagés que lorsqu’ils y étaient entrés.


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MessageSujet: Re: Abby - Army Wives    Abby - Army Wives  Icon_minitimeSam 9 Oct - 15:33

La journée suivante se passa dans une étrange ambiance. Tout la maison était étonnamment calme. Frank et Denise n’avaient plus l’habitude de ce silence constant. La jeune femme vaquait à ses occupations le plus sereinement possible. Mais elle ne pouvait s’empêcher de penser à la jeune fille, seule à l’hôpital.
Frank quant à lui, demeurait sombre, silencieux et distant. Son épouse savait parfaitement que toutes ses pensées étaient centrées sur leur nièce. Il avait redouté que quelque chose de grave n’arrive. Cela n’avait pas été qu’une question de responsabilité, c’était de l’amour Denise le savait. Mais il avait été si inquiet et si en colère dans le même temps, qu’il avait réagit un peu violement. Denise connaissait son époux, elle savait qu’il avait regretté ses mots et ses gestes, mais elle savait aussi qu’il était bien trop fier pour l’admettre, à Abby surtout. Alors, elle le soutenait de son mieux, comme elle savait si bien le faire. Mais en fin de matinée, elle poussa Frank à aller voir la jeune femme. Ensemble ils avaient pris le chemin de l’hôpital et une fois tous les papiers réglés, ils étaient rentrés. Abby ne prononçait pas un mot. La tension plus que palpable ne s’estompa pas jusqu’au couché ni même au réveil le lendemain matin. Denise avait une journée de congé, et même si elles restaient silencieuses la plupart du temps, elle ne la quitta pas pour autant. Deux jours plus tard, Denise conduisit Abby à son travail et en fin de journée, celle-ci rentra une fois encore avec Roxy.
Bien plus d’une heure plus tard, la voiture de Denise s’engagea dans l’allée. Elle se gara devant la maison et y entra. Après avoir déposé ses affaires sur le canapé, elle chercha Abby. Elle n’était pas à l’intérieur, ni même dans le jardin. Un autre rapide coup d’œil dans la chambre qu’elle occupait depuis son arrivée, lui glaça le sang. Comment avait-elle pu ne pas voir qu’elle était étonnamment rangée?
Les affaires de la jeune femmes avaient disparues, exceptés des vêtements qu’elle n’avait vraisemblablement pas pu ranger dans son sac bien trop petit. Le cœur de Denise s’accéléra. Elle fouilla sans relâche les quelques affaires encore sur le lit. Elle trouva plusieurs papiers sans importance, mais aussi, une photo en noir et blanc. Elle était abimée à plusieurs endroits. Et il fallut une lecture approfondie pour savoir ce qui s’y trouvait représenté. Mais lorsqu’elle le comprit, elle se laissa tomber sur le lit en soupirant.
-Mon Dieu, Abby, murmura-t-elle en levant les yeux au ciel.
Elle resta sans bouger quelques temps avant de se lever brusquement. Les minutes étaient comptées et elle devait faire vite. Elle devait appeler Frank, sans aucun doute, mais avant, elle voulait téléphoner à Claudia Joy, car son amie serait peut être d’un aussi grand secours que son époux.
Elle composa son numéro et lui expliqua brièvement la situation. Abby avait fugué une fois de plus, mais cette fois-ci elle ne reviendrait sans doute pas. Elle devait la retrouver au plus vite.
Son amie se mit en route dans la seconde, et Denise composa un autre numéro, celui de Frank. Elle tenta de garder enfouie la panique en elle, mais c’était bien trop dur et son époux le remarqua immédiatement.
-Denise, qu’est-ce qu’il se passe? Avait-il aussitôt demandé en entendant sa voix.
-Abby.
-Qu’a-t-elle encore fait?
-Elle est partie Frank, et je crois qu’elle ne reviendra pas cette fois. Elle a pris toutes ses affaires.
-C’est pas vrai, grommela-t-il à l’autre bout du fil.
-J’ai prévenu Claudia Joy, elle ne va pas tarder à venir et nous allons la chercher.
-Elle peut être n’importe où, bon sang.
-Je sais, répondit timidement Denise, je suis désolée Frank j’aurais…
-Non, coupa celui-ci, ne dis rien, ce n’est pas de ta faute. Je vais quitter le bureau et je vais aller voir en ville, vous n’avez qu’à faire le tour de la base.
-Tu sais où elle pourrait se trouver?
-Il y a bien quelques endroits qu’elle aimait à Charleston, même si je doute qu’elle y soit, je vais y faire un tour.
-Frank…
-Quoi?
-J’ai vraiment peur qu’elle est fait quelque chose de…de…Bredouilla Denise incapable d’ajouter un mot de plus.
-N’y pense pas, répondit timidement son époux, on va la retrouver d’accord? Et tout ira bien, je te le promets.
-D’accord, soupira Denise en fermant les yeux.
-Tiens-moi au courant et j’en ferai de même, je t’aime.
-Je t’aime, répondit Denise avant de raccrocher à la suite de Frank.
Quelques minutes plus tard, Claudia Joy arriva chez son amie. Celle-ci monta aussitôt en voiture et elle démarra en trombe. Le tour de la base se fit pendant un long moment. Et Denise était de plus en plus nerveuse au fur et à mesure que le temps passait. Frank de son côté n’avait pas eu plus de chance. Il ne trouva Abby nulle part et il n’avait douté qu’une seule fois à ce point, lorsqu’il avait trouvé son fils, une arme à la main dans leur maison, prêt à se suicider. La même peur le gagnait, car il avait interdit à Denise d’y penser, mais lui, il ne pouvait s’empêcher de le faire. A chaque minute qui passait, Abby se trouvait plus loin, là où peut être, il ne pourrait pas la chercher. Il roulait encore et toujours, parce qu’il ne voulait pas s’arrêter de le faire. Frank emprunta une route qu’il connaissait à peine, s’éloignant toujours plus de Fort Marshall. D’ailleurs, il ne savait même pas pourquoi il avait pris cette route, c’était comme s’il avait été poussé par quelque chose, un instinct. Et lorsqu’ils vit une jeune femme un lourd sac sur le dos et de cheveux noirs et rouges glissants jusqu’au milieu du dos, il cru faire un arrêt cardiaque. Abby marchait le long de la route, le pouce levé, sans même regarder les voitures qui passaient près d’elle. Frank accéléra et prit en même temps son téléphone. Il appuya sur la touche de rappel et une seconde plus tard il entendit Denise à l’autre bout du fil.
-Frank?
-Je l’ai trouvé, route 213, au Sud.
-Je te rejoins, répondit Denise avant que tous les deux ne raccrochent.
Frank arriva à la hauteur de sa nièce et se gara sur le bas côté. Alertée par le bruits des pneus, la jeune femme se retourna. Elle se figea aussitôt sur place lorsqu’elle reconnut la personne qui s’était arrêtée. Frank descendit de la voiture et se dirigea vers elle.
-Abby.
Celle-ci reprit ses esprits et continua d’avancer en marche arrière.
-Fous moi la paix, lança-t-elle avec colère, je me tire, tu le voulais.
-Je n’ai jamais dis ça, répondit Frank en avançant toujours.
-Tu n’as pas besoin de le dire, rétorqua la jeune femme, je ne suis pas stupide figure toi. Je sais que je ne sers à rien et que je ne suis qu’un poids pour tout le monde. Alors tu sais quoi? Le poids, il se tire.
-Où compte tu aller?
-Qu’est-ce que ça peux te faire?
-Je m’en soucie, parce que tu n’es pas un poids, Abby.
-C’est du baratin, murmura-t-elle avant de lui tourner le dos et de continuer d’avancer à vive allure.
-Abby, arrête-toi, lança Frank en réduisant la distance qui les séparait.
-Dans tes rêves, grommela-t-elle pour elle-même.
-Tu ne peux pas t’en sortir seule Abby, si tu ne veux pas rester ici, tu rentres chez tes parents.
La jeune femme se retourna violement et reprit la parole plus fort.
-Tu vois? Tu te débarrasse encore une fois de moi.
-C’est parce que tu ne me dis pas ce que tu veux, s’emporta Frank, si tu restes ici il y a des règles, des règles que tu as enfreints les unes après les autres depuis ton arrivée, je sous entends que tu ne veux donc pas rester ici.
-C’est pas ma place, et ma place n’est pas avec mes parents non plus, c’est clair?
-Tu te trompes.
-Oooh, eh puis, t’en sais quoi toi au juste? Lança Abby avec colère. Qu’est-ce que tu sais de moi, tu peux me le dire? Tu ne sais rien du tout, alors ne fais pas semblant de t’y intéresser, d’accord? Tu m’as vu à peine vingt fois dans toute ta vie. Je mets les voiles, c’est mieux pour tout le monde, ne te mêle pas du reste.
Frank ne répondit pas pendant un instant et la jeune femme se remit en marche avec plus de détermination. Elle sentait les larmes lui monter aux yeux, mais pourtant, elle ne voulait pas faire marche arrière. Elle devait partir, même si cela lui faisait mal au cœur. Frank quant à lui, ne savait pas comment réagir. Il tenait à elle, mais comment lui faire comprendre? Il se mit à rattraper son retard sur sa nièce et il lui prit le bras pour qu’elle arrête sa course.
-Lâche moi, rétorqua celle-ci en voulant se dégager de lui.
-Je ne te laisse pas Abby, murmura Frank.
-Tu as peur que maman te fasse la peau? Elle n’en a rien à faire.
-Non, je veux juste savoir une chose. Si la réponse me satisfait, tu pourras faire ce que tu veux.
-Ok, tu veux savoir quoi? Demanda Abby un peu calmée.
-Pourquoi?
-Pourquoi, quoi?
-Pourquoi crois-tu qu’on ne tient pas à toi? Pourquoi fais-tu toujours les quatre cents coups pour qu’on te remarque? Et pourquoi finis-tu toujours par t’enfuir, tu peux me le dire?
-Ca fait pas une seule question ça, grommela la jeune femme.
-Non, mais réponds-moi.
-Tu veux savoir?
-Je te l’ai demandé.
-Parce que si on m’aimait et si on faisait attention à moi, on aurait remarqué certains trucs.
-Comme quoi?
-Ca n’a pas d’importance, maintenant, j’ai répondu à ta question, laisse-moi partir.
Elle fit un geste brusque et se dégageant de Frank. Après un dernier regard, elle lui tourna le dos et se remit en route.
-Cette réponse ne me satisfait pas.
-Ben, il faudra t’en contenter, cria-t-elle.
-Abby tu…
-J’ai tué quelqu’un, hurla-t-elle à bout de souffle.
-Abby je ne plaisante pas.
-J’étais enceinte d’accord? Rugit-t-elle en se tournant enfin. J’avais un bébé, il avait même un prénom, et je l’ai tué. Ca te va? Maintenant laisse-moi, dit-elle en sanglotant.
Frank resta bouche bée et avança comme un automate vers elle.
-Comment tu…
-Faut que je te fasses un dessin? Et ça ne te regarde pas de toute manière.
-Que s’est-il passé? Insista Frank à quelques centimètres d’elle.
-Qu’est-ce que ça peut faire? Murmura Abby en pleurant timidement.
-Je m’intéresse à toi.
-Tu parle.
-S’il te plaît, réponds-moi, insista son oncle.
La jeune femme fit une pause et ferma les yeux quelques secondes avant de reprendre la parole, toujours avec cette même tristesse dans la voix. Elle laissa tomber son sac sur le sol et reprit la parole.
-J’ai pas fais exprès d’avoir ce bébé, je te le jure. Mais je voulais pas avorter ou le faire adopter. Et puis, finalement je n’ai pas eu besoin.
-Pourquoi?
-J‘ai fais une fausse couche. Ca arrange tout le monde en fin de compte, alors c’est mieux comme ça.
Elle pleura de plus belle, mais ne regardait pas Frank pour autant, qui lui, restait muet.
-Je suis trop nulle, dis-le. Ca ne se fait pas de tomber enceinte à mon âge. Mais de toute manière, maman ne l’a jamais su, alors ça n’a pas d’importance.
-Si ça en a, tu aimais cet enfant Abby, il était en toi. Et…
-N’en rajoute pas s’il te plaît, dit-elle en tentant de sourire, maintenant laisse moi quitter cet endroit.
-Hors de question.
-T’es mauvais joueur, je te l’ai dis et je ne te mens pas.
-Je sais que tu ne me mens pas, mais je ne te laisse pas partir pour autant.
-Mais pourquoi? Sanglota Abby. J’ai rien à faire ici. Tout le monde le sait, je suis certaine que Denise n’attend que le moment où je pars pour être tranquille avec toi et pour que Jeremy puisse revenir.
Frank glissa deux doigts sous le menton de la jeune femme et la regarda dans les yeux tout en parlant aussi bas qu’un murmure.
-Ne dis pas ça, ta tante t’aime énormément. Et en aucun cas elle veut que tu partes pour retrouver Jeremy.
-Et toi?
-Je t’aime Abby, même si tu en doute, tu m’entends? Tu es importante pour moi et Denise, bien plus que tu ne l’imagine.
Elle le regarda enfin. Ses yeux bleus sondaient les siens. Elle avait honte, si honte qu’elle ne pouvait pas soutenir le regard. Elle fut attirée dans une étreinte chaude et paternelle contre laquelle elle ne pouvait pas lutter.
-Je suis désolé Abby.
-C’est pas grave, répondit celle-ci en pleurant de plus belle.
-Viens là, murmura Frank en la serrant dans ses bras.
Abby nicha son visage dans le cou de son oncle et ses mains se glissèrent sur ses épaules pour se trouver le plus proche possible de lui. Frank la tenait dans ses bras en caressant son dos.
-Ca va aller ma puce, murmura-t-il au dessus de son oreille, je te le promets.
Il déposa un baiser dans ses cheveux.
-Tu ne vas pas le dire à maman, s’il te plait. Je ne veux pas qu’on sache.
-Non, je ne le ferais pas. Je sais ce que c’est de vouloir cacher un secret et une douleur.
-Merci tonton, grommela Abby contre lui alors que les larmes coulaient toujours sur ses joues.
-Il faudra cependant que tu en parle.
-A qui?
-A ta tante, et à moi si tu veux.
-Ca t’intéresse tellement?
-Tu es et tu resteras toujours ma petite princesse des roses. Alors tout ce qui te concerne m’intéresse.
Il sentit Abby sourire dans son cou et il en fit de même avant de poser son menton sur le haut de la tête de la jeune femme. Aucun des deux ne voulaient briser cette étreinte. Et Denise qui se tenait un peu plus loin ne le voulait pas non plus. Elle n’avait que très peu compris ce qu’il se passait. Mais elle avait vu sa nièce se lover contre Frank et tout portait à croire que les choses s’arrangeaient. Peut être Abby avait-elle compris à quel point elle comptait pour eux. Car Denise ne savait pas dans quelles circonstances, elle avait perdu l’enfant qu’elle pouvait voir sur l’échographie trouvée dans les affaires de Abby, mais elle comprenait que cette perte avait été la cause du changement de la jeune femme.
Après quelques temps, elle se décida à les rejoindre, laissant Claudia Joy observer la scène de loin. Frank leva aussitôt les yeux vers elle alors qu’elle glissa une main dans le dos de Abby. Celle-ci la regarda à son tour et lui sourit tendrement.
-Je suis désolée tata, bredouilla-t-elle, je ne voulais pas.
-Ce n’est rien Abby, répondit tendrement Denise en caressant ses cheveux, nous sommes là. Nous te laisserons pas tomber.
La jeune femme se blottit contre sa tante sans pour autant lâcher d’une main la veste de son oncle. Denise déposa un baiser sur sa tempe alors que Frank resserra son étreinte autour d’elles. Abby pleurait toujours, sans doute comme elle ne l’avait plus fait depuis très longtemps, mais Denise et Frank étaient là auprès d’elle. Et pour la première fois depuis longtemps des bras aimants la consolaient, sans vouloir s’éloigner une seule seconde.


à suivre...........
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MessageSujet: Re: Abby - Army Wives    Abby - Army Wives  Icon_minitimeVen 15 Oct - 14:26

Denise, Frank et Abby étaient restés enlacés de longues minutes. Ils n’avaient pas bougé tout le temps où la jeune fille avait pleuré. Elle s’était déchargée de toute sa peine et sa souffrance emmagasinée depuis des mois, et Denise ainsi que Frank l’avaient bien compris. Pour cette raison, ils ne l’avaient pas quitté une seule seconde, car ils savaient au combien elle avait besoin d’eux à cet instant.
Puis, ils étaient tous remontés en voiture et ils étaient rentrés chez eux. Abby rejoignit la salle de bains alors que Frank s’assit sur une chaise en soupirant. Il passa ses mains sur ses yeux et Denise s’approcha de lui. Elle glissa une main dans la nuque de son époux et déposa un baiser dans ses cheveux. Frank ouvrit les yeux à nouveau alors que Denise s’assit à côté de lui. Elle lui sourit tendrement sans pour autant déplacer sa main d’un seul petit centimètre.
-Ca va? Demanda timidement la jeune femme en souriant.
-Et toi?
-J’ai cru mourir d’inquiétude. Je suis soulagée de l’avoir retrouvée avant qu’il ne soit trop tard parce que je suis persuadée qu’on aurait jamais pu la revoir si elle était partie.
-J’en suis persuadé moi aussi, murmura Frank. Mais je ne suis pas certain d’être soulagé.
-Pourquoi?
- A cause de ce qu’elle a vécue. Abby reste fragile et déboussolée. Elle a besoin de quelqu’un pour veiller sur elle.
-Nous sommes là Frank, répondit Denise.
-Jusqu’à quand? Elle ne pourra pas rester indéfiniment ici dans cette situation, nous le savons tous les trois.
-Oui, tu as raison. Mais il y a une chose à laquelle tu n’as pas pensé. Si tu décidais de t’occuper d’elle jusqu’à sa majorité? Tu es son oncle mais aussi son parrain Frank, tu as le droit d’en demander la garde.
-Tu plaisante? Elle a des parents, elle n’est ni orpheline, ni abandonnée, ni même maltraitée.
-Je considère l’indifférence comme une maltraitance, répondit aussitôt Denise.
-Tu sais bien qu’un juge ne l’entendra pas de cette oreille, et Anny non plus. Je ne me vois pas lui retirer la garde de sa fille. C’est impensable.
-Je ne pense pas la même chose que toi. La preuve, Anny ne semblait pas inquiétée qu’elle soit venue seule ici. Tu sauras faire attention à elle, ta sœur en revanche semble ne plus être en mesure de le faire . Elle ne s’en sort plus avec elle, peut être acceptera-t-elle de te la laisser volontiers.
-De nous la laisser, corrigea Frank. On fait ça ensemble, parce qu’il me semble que tu te trouve être la marraine de notre nièce, non?
-Je me vexerais si je n’avais pas droit au chapitre, ajouta Denise en riant. Alors qu’en penses-tu?
-Je ne sais pas. Ce serait ce qu’il y a de mieux pour Abby peut être.
-Il ne lui reste plus beaucoup d’années avant d’être majeure et de choisir où habiter et quoi faire de sa vie. J’ai juste envie qu’elle profite de son adolescence et qu’elle commence sa vie d’adulte sur de bonnes bases.
-C’est ce que je souhaite aussi. Mais j’aurais l’impression d’enlever un enfant à ses parents.
-Je le sais, mais je pense que tu dois intervenir.
-Et Abby?
-Demandons-lui ce qu’elle souhaite faire et si elle est de notre avis, et ensuite regardons avec un avocat si c’est possible. Il faudrait aussi en parler à ta sœur, ajout-elle en riant, mais avec calme et tact.
-Après ce que je viens d’apprendre, crois-tu seulement que j’arriverais à lui adresser la parole avec calme et tact?
Denise rit en s’approchant de son visage.
-J’en doute fortement mon amour, mais ça vaut la peine de faire des efforts et de serrer les dents. Abby en vaut la peine.
-C’est certain, murmura Frank sur les lèvres de son épouse avant de l’embrasser tendrement.
Ils se séparèrent mais ils restèrent tout de même à quelques centimètres l’un de l’autre lorsque Frank reprit la parole.
-La décision est prise? Nous n’avons plus à en discuter?
-En ce qui me concerne, ça l’est. Pourquoi vouloir en parler encore des heures et des heures tous les deux si nous sommes du même avis?
-Encore une fois, tu es la femme faite pour moi, tu vois. Tu sais trouver les mots justes.
Il attira Denise sur ses genoux et celle-ci rit de bon cœur. Une fois calmée, elle prit la parole en souriant.
-Toutes les épouses font comprendre à leur mari qu’ils prendront la bonne décision et toutes les pousseront un peu pour qu’ils bougent leurs fesses.
-Peut être, mais aucune n’est aussi belle que toi.
Denise ne répondit pas mais elle sourit de plus belle avant de sentir son époux l’attirer contre lui pour l’embrasser une fois encore.
Plus loin, Abby observait Denise et Frank sur les chaises de la cuisine. Son oncle avait pris sa tante sur les genoux et lui parlait tendrement à quelques centimètres ses lèvres. Parfois, il déposait un baiser sur sa bouche ou sur son nez avant qu’ils ne rient doucement tous les deux.
-Vous avez fini de vous bécoter? Lança Abby en avançant dans la pièce.
Frank et Denise se tournèrent aussitôt vers elle sans cesser de sourire pour autant. Abby approcha encore un peu plus et sourit doucement. Denise passa sa main dans le dos de sa nièce et lui sourit tendrement.
-Ca va Abby?
-Ouais, ça va. Tu veux que je te donne un coup de main pour le repas tata?
-Oui, c’est une bonne idée, répondit Denise en souriant.
Abby fit le tour de l’îlot central et Denise quitta les bras de Frank pour la rejoindre. Celui-ci ne bougea pas, regardant Denise et Abby préparer le repas toutes les deux. Une fois le dîner prêt, ils passèrent à table. L’ambiance était bien différente des jours précédents, Abby était plus souriante et amicale. Une fois le repas terminé, la jeune fille se leva pour débarrasser, mais Frank la retint un instant en lui demandant de rester assise.
-Je dois te parler de quelque chose.
-Si c’est pour ce que j’ai fait, je suis vraiment désolée, je sais que…
-Ce n’est pas ça, coupa Frank, bien sûr ce que tu as fais aujourd’hui était grave. Tu nous as fait peur Abby et je sais que tu en a conscience.
-Oui, grommela-t-elle, je ne voulais pas vous foutre les pétoches. A la maison, je pouvais partir, personne ne voyait jamais rien. Alors je pensais que je pouvais faire la même chose.
-Justement, c’est pour cette raison que nous voulions te parler ta tante et moi, continua Frank en jetant un regard à Denise qui se trouvait un peu plus loin, nous avons discutez tous les deux et nous avons pris une décision.
-C’est quoi? Demanda Abby en fronçant les sourcils, présentant la suite comme de mauvais augure.
-Tu sais très bien que cette situation ne peut pas durer telle quelle.
-Ouais, je sais, grommela-t-elle dans sa barbe.
-Bien, alors nous avons une proposition à te faire, mais j’aimerai que tu réfléchisses bien avant de nous répondre, d’accord?
-Dis toujours.
-Si tu le veux et surtout si tes parents l’acceptent, Denise et moi envisageons de devenir tes tuteurs jusqu’à ta majorité.
-Ca voudra dire que je peux rester vivre ici? S’exclama la jeune fille.
-Oui, intervint Denise, mais les choses changeront un peu. Et si tu le veux vraiment, ça voudra dire que tu devras nous obéir à tous les deux et que tes parents n’auront plus à interférer. C’est pour cette raison que c’est une décision difficile à prendre. Bien sûr il faut aussi que tes parents soient d’accord et que tu passes devant un juge pour enfant, c’est une procédure assez longue et compliquée.
-Ok, répondit Abby, mais si je veux rester avec vous, si maman et papa sont d’accord, et si je juge l’autorise aussi, il y aura toujours un gros problème.
-Lequel? Demanda Frank.
-Votre maison n’est pas très grande, comment on fera quand Jeremy rentrera, et est-ce qu’il sera d’accord lui?
-On s’arrangera, crois-moi, ce point n’est qu’un tout petit détail.
-C’est vrai?
-Oui, répondit Denise, nous n’y sommes pas encore, il y a un tas de choses plus importantes avant tu sais.
-Oui, mais si? Je ne veux pas être un poids. Vous êtes certains que ça ne posera pas de problème?
-Aucun, répondit Frank, et je pense t’avoir déjà dis que tu n’étais pas un poids. Nous avons pris cette décision en toute connaissance de cause. Maintenant, prends ton temps pour bien penser à la question et lorsque tu auras pris une décision, nous aviserons.
-D’accord.
-Tu as tout ton temps, ajouta Denise.
-Mais j’émets tout de même une condition, reprit Frank en regardant droit dans les yeux la jeune fille, si tu venais à décider de rester ici avec nous, j’exigerai que tu reprennes tes études et je ne discuterais pas sur son point. Je veux que tu prennes bien ce point en considération lorsque tu feras ton choix.
-Je m’en doutais un peu, grimaça Abby, ça ne va pas être des vacances. Et j’ai plutôt intérêt à arrêter les sorties en boites de nuit et les bains de minuits.
-C’est certain, murmura Frank.
-Bien, soupira Denise, maintenant que les choses sont bien au clair et que tu connais notre position, c’est à toi de faire tes propres choix Abby.
-Tu nous le diras quand tu seras prête, ajouta Frank.
-Ok.
Denise et Frank échangèrent un regard alors que la jeune fille regardait ses mains en silence. Ils restèrent encore à table quelques minutes puis, ils regardèrent un film avant d’aller se coucher. Abby ne put s’empêcher d’embrasser sa tante et son oncle avant de rentrer dans sa chambre, chose qu’elle n’avait pas fait une seule fois depuis son arrivée avant d’aller se coucher.

à suivre.............
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MessageSujet: Re: Abby - Army Wives    Abby - Army Wives  Icon_minitimeVen 22 Oct - 18:34




Deux semaines plus tard.

-Arrêtes de gigoter, gronda Denise dans la salle de bains.
-Mais je suis sûre que tu ne fais pas comme il faut, rétorqua Abby.
-Fais-moi confiance jeune fille, d’accord? Je fais ce que je peux.
Abby grimaça alors que Denise sourit largement. L’adolescente était assise sur une chaise au centre de la pièce. Une large serviette recouvrait ses épaules. Denise se tenait derrière elle avant un tube de coloration. Elle passa sa main dans ses cheveux et appliqua la mousse sur la tête de Abby. Celle-ci avait les yeux fermés et savourait simplement le massage.
-Tu crois qu’il faut tout mettre? Demanda-t-elle après quelques minutes passées en silence.
-Roxy m’a dit que oui, je préfère suivre ses conseils, on ne sait jamais, répondit Denise sans s’arrêter pour autant.
-Si je suis totalement ratée je dirais à tout le monde que c’est de ta faute, grommela Abby.
Denise émit un éclat de rire.
-Comme tu voudras, mais tu ne seras pas ratée, j’en suis certaine. Ais confiance en ta vieille tante.
-Tu n’es pas vielle.
-Alors correction: ais confiance en ta meilleure tante et en ta marraine. Deux femmes très bien, crois-moi.
-Ouais, grommela-t-elle, tu crois que c’est une bonne idée?
-De quoi parles-tu? De ta coloration?
-De ça et du reste.
-Je suis persuadée que cette couleur t’ira, elle est très proche de ta couleur naturelle. Et pour le reste, cela ne tient qu’à toi.
-Après le carnage que j’ai fais à la soirée chez les Holden, j’ai peur de ne pas être à la hauteur.
-Les circonstances sont différentes, et cette soirée compte beaucoup pour ton oncle.
-C’est peut être pour ça que je ne devrais pas venir, je risque de tout gâcher tu sais.
-Si tu te tiens bien, que tu n’insulte personne, que tu porte la tenue que nous avons acheté toutes les deux, que tu ne t’approches pas trop du buffet, que tu ne bois pas la moindre goutte d’alcool, alors tu ne gâcheras rien. Et ton oncle sera d’autant plus heureux de t’avoir auprès de lui.
-Tu crois qu’il le sera?
-Je le connais très bien figure-toi, je sais ce que je dis.
-Tu me donneras des conseils pour savoir comment bien me conduire avec lui? Je n’ai pas envie qu’il me déteste.
-Tu sais ce qu’il faut faire pour que ton oncle soit en bons termes avec toi.
-Je sais oui, mais j’aimerai que ça dur tu vois le truc?
Denise s’arrêta un instant et fronça les sourcils.
-Pourquoi? Dit-elle soucieuse.
-Comme ça c’est tout, s’empressa de répondre Abby, parce que je veux pouvoir toujours venir ici quoiqu’il arrive. Si je commets une erreur, il risque de ne pas vouloir me voir.
Denise sourit sans ajouter un mot et vida le reste du pot en silence. Elle fit un chignon avec les cheveux de la jeune femme et regarda sa montre.
-Très bien, tu en as pour trente minutes.
Abby ouvrit les yeux et s’apprêta à se lever lorsqu’elle croisa le regard de sa tante.
-Quoi?
-Si je te maquillais un peu en attendant?
-T’es sérieuse? Tu as envie de faire ça?
-Oui, répondit Denise en souriant, je vais t’apprendre quelques petits trucs si tu veux.
-Pour un peu que je veux. J’ai juste l’impression d’être une poupée mais bon vas-y, ajouta-t-elle en souriant largement.
Denise chercha du maquillage et s’approcha d’elle à nouveau. Elle s’assit sur le rebord de la baignoire en face d’elle.
-C’est vrai que je profite un peu, dit-elle, ne m’en veut pas, mais je n’ai jamais été très « fille », je rattrape le temps perdu.
-Et ça te plait?
-Je suis certaine que si j’avais eu une fille j’aurais aimé m’occuper d’elle comme je le fais avec toi.
-N’essaie pas avec Jeremy, lança Abby en riant, il risque de ne pas aimer.
-Non, c’est certain, ajouta Denise en riant à son tour.
Elles se calmèrent doucement et Denise commença à maquiller la jeune fille. Elles parlaient et elles riaient pour un rien. Toutes deux se sentaient étonnamment bien dans cette situation, comme si elle avait été normale et vieille de plusieurs longues années. Une fois Abby maquillée, Denise l’entraîna vers le miroir pour qu’elle puisse se voir. Puis, les trente minutes étaient déjà passées. Elle aida sa nièce à se rincer les cheveux dans la baignoire. L’opération s’avéra périlleuse. Elles s’éclaboussèrent l’une l’autre en riant et elles finirent trempées toutes les deux. Assises sur le sol, elles riaient, sans pouvoir s’arrêter une seule seconde avant d’enfin reprendre leur souffle. Lorsqu’elles se calmèrent enfin, Abby reprit sa place sur la chaise et Denise se remit dans son dos. Elle lui sécha les cheveux délicatement tout en les brossant soigneusement.
-Ca fait une éternité que j’avais envie de passer une brosse dans ces cheveux emmêlés, dit-elle en la coiffant.
-Maintenant que je suis comme ta fille, ne te prive pas, répondit Abby en souriant.
Denise s’arrêta aussitôt et fit le tour de la chaise pour croiser le regard bleu de la jeune fille.
-Euh, je ne voulais pas dire ça, corrigea Abby, je…
-Oh si, tu voulais le dire, coupa Denise. Abby ais-je bien compris?
La jeune fille soupira et baissa les yeux vers ses mains.
-J’ai bien réfléchis, je ne veux pas rentrer à la maison. J’ai été plus heureuse ici ces deux dernières semaines que les cinq dernières années à Pittsburg. Et si la proposition tient toujours, j’aimerai rester avec vous.
Denise sentit les larmes lui monter aux yeux. Elle prit tendrement la main de sa nièce et se mise à croupis. Ayant capté son regard, elle lui sourit tendrement avant de prendre la parole à peine plus fort qu’un murmure.
-Bien sûr que la proposition tient toujours Abby. Je suis heureuse que tu acceptes de vouloir vivre avec nous et je suis certaine que ton oncle le sera aussi.
-J’aimerai lui dire ce soir après la réception, tu crois que ça ira?
-Ce sera parfait, répondit Denise en souriant, tu ne pouvais pas nous faire plus plaisir.
Abby sourit et une seconde plus tard, Denise l’attira à elle pour une tendre étreinte. Elle déposa un baiser sur sa tempe et ferma les yeux quelques secondes. Son cœur débordait littéralement de joie.
Après quelques minutes ainsi enlacées, la jeune femme se redressa et continua de coiffer soigneusement Abby. Ses cheveux n’étaient plus noirs et rouges, ils arboraient un blond foncé, tirant presque sur le brun. Ce qui la rendait plus belle qu’elle ne l’avait jamais été.


Denise et Abby avaient beaucoup ri toute la journée. La jeune femme avait dû remaquiller la jeune fille avant de se préparer à son tour. Elle apportait une dernière touche à son maquillage alors qu’Abby se changeait dans l’autre chambre. Frank rentra enfin, en retard car il avait eu beaucoup de travail ce jour là. Il prit une rapide douche et se changea. Il ne fallut que quinze minutes, montre en main, pour qu’il soit prêt à repartir. Denise termina son nœud papillon et déposa un baiser sur ses lèvres.
-Abby est prête? Demanda-t-il anxieux en regarda une fois de plus sa montre.
-Demande le lui.
Frank quitta la chambre et toqua à la porte d’à côté.
-Abby? Tu es prête, nous devons y aller.
-Non, cria Abby, pas encore.
-Je ne veux pas être en retard, rétorqua Frank.
-Ben vas-y alors, Denise et moi on te rejoint.
-Quelque chose ne va pas? Demanda Frank en fronçant les sourcils.
-N’ouvre pas cette porte ou je hurle, dit-elle brusquement, je ne suis pas prête c’est tout.
Frank lança un timide regard à Denise qui se trouvait tout près de lui.
-Nous te rejoindrons vite, ne t’inquiète pas, murmura-t-elle à son époux.
-Très bien, soupira-t-il.
Elle lui sourit et l’embrassa avant qu’il ne s’adresse à la jeune fille de l’autre côté de la porte.
-J’y vais Abby tu me rejoindras avec Denise, mais dépêche toi s’il te plait.
-Ok, salut, lança la voix de la jeune fille.
Frank prit ses affaires et quitta la maison. Denise quant à elle rejoignit Abby dans sa chambre pour l’aider à se terminer de se préparer. Elle la trouva coiffée, maquillée, habillée et chaussée, tout ce qui lui manquait était la confiance en elle.


à suivre.....
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MessageSujet: Re: Abby - Army Wives    Abby - Army Wives  Icon_minitimeMer 27 Oct - 12:24

Frank se trouvait à la réception depuis une trentaine de minutes déjà. Il sentait la tension monter au fur et à mesure que le temps s’écoulait. Il avait besoin d’avoir Denise à ses côtés, comme toujours dans ces cas là. Il se trouvait un verre à la main, un peu à l’écart, car Michael était allé saluer un officier. Le soldat de première classe David Edwards se dirigea vers lui, mais se figea sur place dès lors que son regard se posa vers l’entrée. Frank suivit son mouvement et sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine en voyant qui se tenait là. Abby et Denise, toutes deux en robe de soirée. Celle de sa nièce était noire et se finissait légèrement au-dessus de ses genoux. Alors que celle de Denise était longue et pourpre. Son épouse avait les cheveux détachés, et ceux de Abby étaient montés en un chignon parfait. Elle ne portait plus tous ses bijoux autour du cou et des poignets, simplement un bracelet fin et un pendentif. Deux goutes de nacres se balançaient à ses oreilles où avait disparues toutes les autres boucles en métal. Perchée sur ses hauts talons, elle était à peine plus petite que Denise. Elles souriaient toutes les deux à Claudia Joy qui les avaient accueillies. Tout le monde remarquait Abby, mais cette fois-ci une bouffée de fierté gagnait le cœur du Lieutenant-colonel.
-Woaw, murmura le jeune homme à côté de lui.
Frank se tourna violement vers lui et lui lança un regard noir. Il déglutit péniblement et baissa les yeux.
-Euhh, excusez-moi Monsieur, bredouilla-t-il avant de s’éclipser rapidement.
Frank lui accorda un dernier regard avant de se concentrer sur les deux personnes qui s’avançaient doucement vers lui. Il leur gratifia de son plus beau sourire. Denise déposa un baiser sur ses lèvres et Abby en fit de même sur sa joue.
-J’ai beaucoup de chance ce soir, dit-il en souriant, je dois être accompagné des deux plus jolies filles de la base.
Ils rirent tous les trois et Denise lui prit tendrement la main.
-Comment trouves-tu Abby? Demanda-t-elle à son époux.
-Superbe, répondit aussitôt Frank, je comprends que tu as mis beaucoup de temps pour te préparer, tu as même coloré tes cheveux.
-J’ai l’air d’être déguisée, avoue-le, grimaça Abby.
-Oh non, tu es parfaite, crois-moi. Et je doute être le seul de cet avis ce soir.
Abby sourit timidement et regarda ses pieds alors que son oncle et sa tante échangèrent un tendre regard. Puis, Frank reprit la parole en s’éloignant.
-Je dois voir Michael une minute, je vous rejoins à table toutes les deux.
-Ca marche, répondit Denise avant de l’embrasser.
-A plus tard, répondit Abby alors qu’il s’éloignait.
Elles restèrent toutes les deux l’une à côté de l’autre en silence quelques secondes avant que Abby finisse par prendre la parole.
-Je fais quoi maintenant?
-Allons voir où nous sommes placées.
-Ouais.
-Avant, ajouta Denise en tendant la main, ton chewing-gum Abby.
Celle-ci soupira, mit deux doigts dans sa bouche, le sortit et le posa dans la main de sa tante avant de traverser la pièce. Denise fit une grimace alors que Claudia Joy arrivait à sa hauteur.
-Qu’est-ce que c’est? Se risqua sa meilleure amie.
-Le chewing-gum de ma nièce, soupira Denise en la regardant.
Claudia Joy grimaça.
-Tu veux une serviette?
-S’il te plait, murmura Denise en souriant timidement.
Son amie s’exécuta et elles rejoignirent les tables en discutant.
-Abby est transformée ce soir, murmura Claudia Joy.
-Il n’y a pas que ce soir, répondit Denise, elle a été correcte et agréable depuis sa fugue il y a deux semaines. Elle avait besoin de comprendre qu’on tenait à elle.
-Tu as du nouveau pour ses parents et sa décision de rester ou de rentrer?
Denise sourit largement en regardant un instant la jeune fille prendre place à table.
-Ne le dis à personne mais, elle reste avec nous. Du moins, elle m’a donné sa réponse aujourd’hui et elle va l’annoncer à Frank ce soir.
-Denise, c’est une excellente nouvelle, lança Claudia Joy folle de joie.
-J’espère juste que la procédure se passera au mieux et que ses parents acceptent de nous la laisser.
-C’est encore une autre histoire. Mais je ne me fais pas de souci.
-Je m’en fais un peu, ajouta Denise en souriant timidement.
-C’est normal, tu t’en fais toujours, rétorqua Claudia Joy en riant.
Elles échangèrent encore un regard et rejoignirent la table à leur tour. Michael et Frank en firent de même et ils dînèrent tranquillement.

Alors que le dîner touchait à sa fin, les couples commencèrent à évoluer sur la piste de danse. Michael invita Claudia Joy et Frank en fit de même avec Denise. Abby échangea quelques mots avec le couple assit à table avec eux avant que son oncle et sa tante ne reviennent déjà. Denise s’assit et Frank tendit la main à Abby.
-M’accorderiez-vous cette danse mademoiselle?
-Sérieux?
-La réponse serait plutôt, oui ou non.
-Oui, répondit Abby en souriant largement.
Elle lui prit la main se leva à son tour. Tous deux se dirigèrent vers la piste sous le regard tendre de Denise. Ils se placèrent face à face en souriant. Abby posa sa main sur l’épaule de son oncle alors qu’il plaça la sienne dans son dos. Ils montèrent les mains qu’ils avaient liées et commencèrent à bouger doucement au rythme de la musique.
-Mais dis-moi Abby, tu sais danser.
-Denise m’a appris cette après-midi au cas où je devrais danser ce soir.
Frank sourit tendrement mais ne répondit pas. Il se passa plusieurs minutes où ils évoluèrent sur la piste en silence. Puis, alors que le Lieutenant-colonel voulut reprendre place, Abby l’avait retenu par le bras.
-Attends, il faut que je te dise un truc important, murmura-t-elle en baissant les yeux.
-Quoi? Grommela Frank.
-C’est quelque chose que je devais te dire depuis quelque temps, mais je voulais le faire ce soir.
-Qu’est-ce que c’est Abby? Insista son oncle en lui levant doucement le menton et en ancrant son regard dans le sien.
-Tu sais tu as dis que si je voulais rester avec vous à Fort Marshall, il faudrait que j’obéisse à certaines règles et aussi que je devais prendre le temps d’y réfléchir.
-Oui, acquiesça Frank sans bouger.
-J’ai…j’ai pris ma décision, bredouilla-t-elle.
-Je t’écoute, murmura Frank en sentant sa gorge se nouer.
-Je veux rester avec vous, lâcha Abby dans un souffle, je l’ai dis à Denise aujourd’hui et elle semblait contente.
-Elle l’est sans aucun doute.
-Et toi? Grimaça Abby.
Frank ne répondit pas mais il sourit largement. Il fit un pas vers sa nièce avant de la prendre dans ses bras. Quoiqu’un peu surprise par cet élan inhabituel de la part de son oncle, la jeune fille se laissa aller dans cette tende étreinte. Frank déposa un baiser dans ses cheveux.
-Je suis heureux que tu aies fait ce choix Abby, murmura-t-il au-dessus de son oreille.
-Bon alors, il va falloir que je sois la fille parfaite maintenant.
-Tu n’as pas à être parfaite, restes comme tu es. Tu es une fille très bien.
Abby sourit largement et resserra ses bras autour du cou de son oncle. Plus loin se trouvait Denise qui les regardait en souriant alors que la salle ne semblait pas calme pour autant, ils étaient comme dans une bulle.
Frank et Abby se séparèrent enfin, mais au lieu d’aller s’asseoir comme le Lieutenant-colonel l’avait prévu dans un premier temps, il entraîna la jeune femme sur la piste à nouveau. Il la fit tournoyer plusieurs fois avant de la ramener contre lui de temps à autres en riant tous les deux. Et lorsqu’ils sentirent qu’ils étaient essoufflés, à la fin d’une autre chanson, ils rejoignirent Denise à nouveau pour continuer la soirée plus au calme.
Abby les laissa discuter d’un quelconque Général et de son épouse en visite sur la base avec Michael et Claudia Joy et elle se dirigea vers le buffet des desserts. Par chance, la fille des Holden n’était pas là ce soir là, elle ne risquerait donc pas de commettre une faute comme celle qu’elle avait fait des mois plus tôt. Elle ne se serait pas risquée à en commettre une telle à présent que tout s’était arrangé avec son oncle et sa tante. Elle prit une petite assiette sur une pile et regarda avec intérêt et gourmandise les desserts qui se trouvaient sous ses yeux. Un jeune homme se positionna à côté d’elle et en fit de même. Elle l’entendit étouffer un éclat de rire et leva les yeux vers lui aussitôt.
-Pourquoi riez-vous? Rétorqua-t-elle.
-Pour rien, je me demandais juste quand est-ce que vous comptiez choisir un dessert.
-Ils ont l’air très bons, j’ai un peu de mal à choisir.
-La tarte à la fraise est très bonne.
Abby regarda le jeune soldat un moment en silence avant qu’il n’en fasse de même.
-Vous allez bien mademoiselle?
-Je vous connais, vous me dites quelque chose.
Il rit avant de lui sourire tendrement.
-Soldat de première classe David Edwards, je vous ai rencontré au bureau de votre oncle un jour et vous m’avez bousculé.
-C’est vous qui m’êtes rentré dedans.
-C’est ce qui arrive quand on écoute aux portes.
-Parce que vous écoutez aux portes?
-C’est vous qui le faites.
-Mmh, vous disiez que la tarte à la fraise est bonne? Lança Abby en regardant le buffet une nouvelle fois.
Le jeune homme sourit et ils se servirent tous les deux. Une fois fait, ils s’éloignèrent du buffet.
-Dites-moi, commença Abby, ça vous dirait de m’inviter à danser?
-Je vous demande pardon?
-C’est plus galant si c’est le garçon qui invite, mais étant donné que vous ne semblez pas décidé à le faire, je vous soumets l’idée.
-Eh bien, ce n’est pas que je ne voudrais pas vous inviter.
-Je ne vous demande pas de sortir avec moi, rétorqua Abby, juste danser, de toute manière la semaine prochaine, vous m’aurez oublié.
-Le problème n’est pas là.
-Il est où le problème alors? Vous avez deux pieds gauches?
-Non, mais vous êtes la nièce de mon supérieur direct et je n’ai pas le droit de vous fréquenter.
-C’est lui qui vous l’a interdit? Il n’est pas aussi méchant, cruel, dur et impartial que vous le croyez vous savez.
-Il y a certaines règles que nous nous devons de respecter si nous ne voulons pas nuire à notre propre carrière.
-Et vous êtes ambitieux, j’ai compris le truc, ne vous fatiguez pas, lança Abby, bonne soirée dans ce cas et merci pour la tarte à la fraise, je verrais si elle est bonne.
-Je vous en prie, répondit le soldat en souriant.
Abby en fit de même et rejoignit la table pour y manger son dessert. La soirée se termina tard et Denise, Frank et Abby rentrèrent tard et exténués. Mais ce soir sur la base de Fort Marshall une nouvelle famille se construisait. Abby n’était pas encore considérée aux yeux de tous et surtout de la loi comme étant « leur fille » mais dans le cœur de chacun elle l’était, depuis longtemps. Et ce soir là, plus que tout autre.


à suivre............


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MessageSujet: Re: Abby - Army Wives    Abby - Army Wives  Icon_minitimeDim 31 Oct - 12:27

Ce samedi était particulier pour toute la petite troupe. L’un des membres avait son anniversaire. Pamela soufflait un nombre, inconnu, de bougies. Et ils avaient prévu de fêter ça tranquillement tous ensemble au Hump Bar. Abby et Emmalin avaient été réquisitionnées pour donner un coup de main. Il avait fallut une longue discussion entre Denise et Abby et Claudia Joy et Emmalin pour qu’elles consentent, tant bien que mal, à travailler ensembles pendant une après-midi, sans se battre. Elles les avaient donc laissées avec Roxy et elles étaient allées faire quelques courses en attendant. Le bar étant encore fermé, la maîtresse des lieux se chargeait de faire un peu de rangement dans la réserve pendant que les deux adolescentes s’occupaient de la décoration du coin de la salle où Pamela fêterait son anniversaire. Emmalin avait allumée plusieurs bougies disposées un peu partout et elle descendait de l’escabeau, admirant la banderole qu’elle venait d’accrocher.
-Ca ne va pas tenir, grommela Abby un peu plus loin.
-Ca tient là, rétorqua Emmalin sans la regarder.
-Ouais, on en reparlera dans dix minutes quand ça va tomber et que tu vas cramer le bar. Ton scotch est mal mis et pas assez fort pour que ça tienne.
-De quoi tu te mêle, lança Emmalin en se retournant.
-J’ai peut être pas envie de mourir dans un incendie à cause de la négligence d’une gourde, répondit aussitôt Abby.
-Tu peux répéter ce que tu as dit?
-Pourquoi, t’es pas assez intelligente pour comprendre la première fois, c’est ça?
-Tu as de la chance que j’ai promis de ne pas t’étrangler, sinon tu ne serais déjà plus en vie et ce ne sera pas à cause d’un incendie.
-Ben voyons, heureusement que tu écoute ta maman princesse, lança Abby en lui tournant le dos.
-LES FILLES ! Hurla Roxy plus loin. Vous avez fini ou je dois m’en mêler et je vous préviens, ça risque de devenir un film d’horreur et ni ta tante Abby, ni ta mère Emmalin ne pourront vous identifier à la morgue.
-C’est bon, répondit Abby, message reçu.
Elle prit la serpillère et le sceau d’eau savonneuse et alla nettoyer plus loin.
-C’est ça, va nettoyer Cendrillon, murmura Emmalin pour elle-même mais assez fort pour qu’Abby l’entende tout de même.
Et bien qu’elle bouillonnait intérieurement, elle ne répondit pas et s’éloigna doucement. Il se passa de nombreuses minutes passées en silence, chacune à ses occupations. Abby revint dans le secteur où se trouvait Emmalin. L’une admirait son travail de décoration et l’autre finissait de rendre les derniers centimètres de carrelage étincelant lorsqu’elles se rentrèrent dedans. Emmalin vacilla et trébucha sur le sceau avant de tomber sur le sol. Abby ne pu s’empêcher de rire alors que la jeune fille lui lança un regard noir.
-Tu l’as fait exprès?
-Non, mais j’aurais bien voulu en avoir l’idée.
-Tu parle, lança Emmalin en se levant, je suis sûre que tu l’as fais exprès.
-Traites-moi de menteuse, je te dirais rien.
-Tu es déjà une alcoolique, alors tu dois être une menteuse aussi.
-Redis un peu ça, grommela Abby en s’approchant d’elle.
-Pourquoi tu n’es pas assez intelligente pour comprendre la première fois? Tu comptes faire quoi? Me casser la figure?
-Ca t’arrangerai peut être le portrait, murmura Abby.
-Ben voyons, vas-y alors ne te gêne pas, ça prouvera ce que je pense depuis longtemps déjà.
-Que moi je ne suis pas une fille à papa et maman c’est ça? Lança Abby en riant.
-J’intéresse les miens au moins contrairement à d’autres.
Abby allait répondre quelque chose lorsque la banderole qu’avait accrochée Emmalin se décrocha et tomba directement sur les bougies qui se trouvaient en-dessous. Elle s’enflamma à une vitesse fulgurante. Les deux jeunes filles échangèrent un regard avant de se précipiter vers le bar pour y trouver quelque chose afin d’éteindre les flammes qui gagnaient la table. Elles cognèrent une autre table sur laquelle se trouvaient des bouteilles et une pancarte « Ne pas toucher ou vous devrez affronter ma colère ». Des bouteilles se brisèrent et enflammèrent plus rapidement la banderole pour emmener les flammes jusqu’au plafond.
-Il faut appeler les pompiers et sortir Roxy de la réserve, cria Emmalin prise de panique.
-T’es folle ou quoi?
-Tu préfère avoir une mort sur la conscience?
Abby lui lança un regard noir avant de se saisir du sceau d’eau qu’elle leva péniblement devant sa poitrine.
-Viens m’aider princesse.
-C’est toi la dingue, lança Emmalin en attrapant le sceau par l’autre côté.
A deux, elles le levèrent plus haut et vidèrent son contenu sur le feu qui se calma subitement. Des flammes persistaient cependant, et elles furent finalement éradiquées par la mousse de l’extincteur que tenait Roxy. Elle fit mouche à plusieurs reprises afin que toute étincelle et flamme, ne soit plus possible. Les deux jeunes filles posèrent le sceau au sol et attendirent que la colère n’éclate. Et celle-ci ne tarda pas. Elles ne purent que baisser les yeux devant le regard fou de rage d’une Roxy rouge de colère.
-NON, MAIS VOUS ETES DINGUES OU QUOI ? QU’EST-CE QU’IL S’EST PASSE ?
Emmalin et Abby restèrent silencieuses et immobiles et Roxy reprit, toujours en colère mais en n’hurlant plus.
-Vous avez faillit faire flamber tout le bar, mon portefeuille par la même occasion. Vous savez a quel point j’en ai bavé pour le garder? Il suffit que je demande de l’aide à deux gamines qui ne se supportent pas, pour que tout parte en fumée. Alors j’attends vos explications. Parce que vous avez intérêt à en avoir de bonnes.
-C’est important? Demanda timidement Abby sans la regarder pour autant.
-Tu te fous de moi Abby?
-Non, je me disais que l’essentiel c’est que, finalement, il n’y a pas de mort.
-De mort? Heureusement qu’il n’y en a pas. Ca aurait pu être grave, vous vous rendez compte? Et puis, pour le mort, je ne parlerais pas trop vite à ta place, ajouta Roxy en regardant Abby droit dans les yeux, si ta tante ne me donne pas une très bonne raison pour te garder en vie, je crois que je ne résisterais pas à l’envie de t’étrangler.
-Je sais, soupira la jeune fille, je suis désolée.
-Tu devrais mettre tes excuses sur un enregistrement, murmura Roxy.
-Qu’est ce que nous pouvons faire pour arranger les choses? Demanda enfin Emmalin.
-Me nettoyer ce carnage et le prix du matériel sera déduit de ta paie Abby, si je ne te vire pas.
-Aucune chance pour que tu garde tout ça pour toi? Demanda Abby.
-Je vais avoir du mal à cacher les traces aux clients et à toute personne entrant ici. Et de toute manière je ne compte pas te sauver la mise en face de ta tante.
-Ouais, je m’en doutais, tu es responsable, tu paie, j’ai compris, grommela Abby.
-Alors au boulot toutes les deux, nettoyez ce carnage et que je ne vous entende pas prononcer une seule insulte ou c’est un coup de pied aux fesses, c’est clair ?
-Oui, disent-elles à l’unisson.
Elles échangèrent cependant un regard noir alors que Roxy continuait de marmonner dans sa barbe tout en s’éloignant. Les muscles se détendirent doucement et elles respirèrent enfin toutes les deux.
-Pourquoi tu n’as pas, commença Emmalin.
-La ferme, coupa Abby, on va éviter que je me fasse virer si tu veux bien, dit-elle avant de s’éloigner pour chercher un sac plastic et y mettre ce qui avait brûlé.



à suivre..........
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MessageSujet: Re: Abby - Army Wives    Abby - Army Wives  Icon_minitimeSam 6 Nov - 19:15

Les deux jeune filles étaient à la tâche depuis un long moment déjà lorsque Denise et Claudia Joy entrèrent dans le bar à nouveau. Elles furent surprises d’y voir une partie de la pièce noire de suie. La décoration qu’avait préparée Emmalin n’était plus qu’un tas de cendres déjà débarrassé dans un grand sac plastic. Elles furent accueillies par Roxy avant de s’approcher des deux jeunes filles d’un même pas.
-Tu n’as rien? Demanda Claudia Joy en passant la main dans la nuque de sa fille.
-Non, maman ça va, grommela celle-ci.
-Abby, ça va? Lança Denise tout aussi tendrement à la jeune fille.
-Ca va, mes cheveux ont prit un coup, mais c’est tout.
Denise en prit quelques uns entre ses doigts et soupira.
-Nous couperons les pointes et ça ira, l’essentiel c’est que vous n’ayez rien toutes les deux.
-Roxy a faillit nous étrangler, murmura Abby, j’ai crû qu’elle était devenu une furie comme dans la série Hercule, ou un vampire de Twilight. C’était dingue.
-Roxy t’entends, cria celle-ci plus loin, et je crois que j’ai le droit d’être folle de rage contre vous deux, non?
-Elle a raison, répondit Claudia Joy.
-Que s’est-il passé? Demanda Denise.
Emmalin et Abby échangèrent un regard et la première prit la parole.
-Une banderole s’est décrochée et a enflammé les bougies qu’on avait mises en-dessous.
-On a tapé dans la table en voulant chercher de l‘eau, poursuivit Abby, et les bouteilles d’alcool se sont brisées et elles ont alimenté le feu. C’est tout.
-C’est tout? Lança Roxy. Vous avez oubliés de mentionner que vous vous adressez la parole comme des marchands de poissons. Quand vous vous parlez, bien sûr.
-On est pas amies, grommela Abby.
-Ok, mais ne détruisez pas mon bar pour ça. C’est à cause de vos disputes que tout a commencé.
Elles restèrent silencieuses et Claudia Joy ainsi que Denise échangèrent un regard.
-Vous allez terminer de nettoyer tout ça, lança Claudia Joy, Denise et moi nous allons préparer autre chose avec les moyens du bord, il est trop tard de toute façon pour repartir.
-Nous sommes juste à coté les filles, ajouta Denise, alors pas de dispute sinon ça risque de vous coûter plus cher encore.
-Pour commencer, ton argent de poche du mois Emmalin, dit sa mère en la regardant, ça permettra de réparer les dégâts.
-La moitié de ton salaire Abby.
Les deux jeunes filles acquiescèrent en silence, bien trop intimidées par les trois femmes qui leur faisaient face. Celles-ci s’éloignèrent et Abby et Emmalin soupirèrent.
-Ca aurait pu être pire, grommela Abby.
-Mille fois pire, ajouta Emmalin.
-Ouais, mais tu ne connais pas mon oncle. Ca risque de barder ce soir.
-Tu connais pas mon père. L’ambiance ne va pas être meilleure chez les Holden.
-Tu as ta mère pour arrondir les angles au moins, répondit Abby.
-Ta tante doit pas mal te défendre aussi, je suis sûre.
-Elle est plutôt cool dans son genre. Ma mère n‘est pas comme ça.
-Mouais, c’est parce que tu ne vis pas avec Denise. Tu ne t’entends pas toujours avec ta mère, c’est normal. Pour ta tante, c’est différent.
Abby fit une grimace et prit la serpillère qui se trouvait plus loin avant de se mettre à genoux au sol et de nettoyer la partie calcinée. Emmalin s’éloigna et elle en fit de même en silence. Plus loin, Claudia Joy, Denise et Roxy s’attelaient à la tâche. Cinq minutes plus tard, Roland entra dans le bar avec, à son bras, Sarah Elizabeth.
-Woaw, nouvelle déco? Lança-t-il en lançant un regard au fond de la pièce.
-Troisième guerre mondiale, grommela Roxy, dis-moi franchement on sent encore l’odeur de fumée en entrant?
-Franchement? C’est mieux que d’habitude.
Roxy le frappa avec un torchon et il rit.
-Je plaisante.
-C’est mieux pour toi, lança Denise, Roxy n’est pas d’humeur je crois.
-Les responsables sont Abby et Emmalin, ajouta Claudia Joy. Elles ont eu quelques différents et apparemment elles n’ont pas fait attention à ce qu’elles faisaient. La banderole qu’elles avaient accroché est tombée et elle a mit le feu au bar de notre très chère amie.
-Garderas-tu ton employée catastrophe? Demanda Roland à son amie.
-Malheureusement je crois qu’elle n’a pas le choix, dit Claudia Joy en riant, elle doit payer ses dégâts.
-Eh, s’exclama Denise, ne vous gênez pas surtout. Emmalin était avec Abby, ne faites pas porter le chapeau à ma nièce.
-Tu dois avouer qu’Abby est plus disposée à faire des bêtises pareilles plutôt qu’Emmalin.
-Dois-je te rappeler que ta fille n’est pas un ange Claudia Joy? S’exclama Denise blessée.
-On en est à la combientième guerre mondiale là Roxy ? Murmura Roland à son amie.
-Toujours la même, soupira Roxy, mais tu devrais t’excuser pour apaiser la situation, sinon mon bar ne le supportera peut être pas.
-Tu plaisantes? Lança Claudia Joy toujours en conversation avec Denise.
-Abby a changé et tu ne veux pas le reconnaître, rétorqua Denise.
-Mesdames, s’interposa Roland, calmez-vous. Je ne voulais pas te vexer Denise et je ne voulais pas que vous vous disputiez toutes les deux. Excuse-moi d’avoir dit ça sur ta nièce, c’était malvenu de ma part.
-Bien, acquiesça Denise, reconnais-tu toi aussi Claudia Joy, que c’était le cas?
Elle soupira et prit une grande inspiration.
-Peut être oui, mais je maintiens ce que j’ai dis.
-Ca me va, je maintiens ce que j’ai dis moi aussi, répondit aussitôt son amie.
Elles se lancèrent un regard noir mais ne prononcèrent plus un seul mot. La porte s’ouvrit doucement et Pamela entra.
-Salut, lança-t-elle, ça va?
Roxy se retourna aussitôt et lui sourit timidement.
-Joyeux anniversaire.
-C’est censé être une fête? On dirait un enterrement, mais merci.
Denise et Claudia Joy se tournèrent doucement vers elle pour la regarder enfin. Pamela leur sourit largement mais n’ajouta rien pour autant.
-Et avant que tu ne te pose la question; non ce n’est pas une nouvelle déco trash, grommela Roxy.
-Oh, explosion nucléaire?
-La ferme, murmura Roland, il vaudrait mieux pour toi, crois-moi.
-Ok, mais tu m’expliqueras, répondit-elle sur le même ton.
Il n’eu pas le temps de répondre que des rires éclatèrent plus loin. Toutes les personnes présentent se tournèrent vers leur origine. Ils furent tous surpris de voir qu’Emmalin et Abby riaient toutes les deux en faisant disparaître les dernières traces d’incendie. Il ne resterait plus qu’à sortir la table et les chaises calcinées et passer un coup de peinture au plafond et il n’y paraîtrait plus rien. Les jeunes filles quant à elles semblaient avoir déjà oublié l’incident, les mots échangés et la rancœur qu’elles avaient l’une envers l’autre depuis leur rencontre. Tout cela semblait comme avoir fondu telle neige au soleil. Pourtant, il faudrait quelques minutes à Claudia Joy et Denise pour oublier les mots qu’elles avaient échangé toutes les deux en défendant la nièce et la fille.

à suivre.......
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